Chamroeun Microfinance : un Banquier Solidaire au Cambodge

© Fondation Grameen Crédit Agricole/GODONG

Chamroeun Microfinance Plc est une institution cambodgienne qui met la vocation sociale au cœur de son modèle économique. Elle fournit des services financiers aux populations démunies, exclues de l’offre des autres institutions de microfinance plus commerciales.

L’ORGANISATION ET LA FONDATION

La Fondation a accordé 8 prêts depuis 2010 à Chamroeun Microfinance Plc pour un montant total de 5 054 000 €. L’institution a également bénéficié du programme Banquiers Solidaires en 2018. Un expert en Ressources Humaines Internationales du groupe Crédit Agricole est parti deux semaines sur le terrain pour accompagner les équipes de Chamroeun Microfinance Plc dans l’identification et la mise en place d’une stratégie ressources humaines.

LE CONTEXTE DE LA MISSION

Confrontée à des défis de transformation, Chamroeun Microfinance Plc devait adapter son modèle économique, sa stratégie et ses politiques RH. En 2017, malgré une restructuration, l’institution était toujours confrontée à des problématiques RH, telles que le renouvellement de ses équipes, le besoin de renforcer les compétences du personnel opérationnel ainsi que des problèmes de supervision dans certaines agences. L’objectif de la mission était donc d’accompagner la fonction RH de l’institution dans l’adaptation et l’amélioration de sa stratégie, de ses politiques, de ses procédures et de ses outils de gestion.

LES RÉSULTATS

Le Banquier Solidaire a évalué les outils et les procédures RH existants pour ensuite proposer une stratégie en Ressources Humaines sur deux ans et des moyens de promouvoir le leadership au sein de l’organisation. Grâce à ce soutien opérationnel, Chamroeun Microfinance Plc, en phase de transformation complète de son business model et de renouvellement de son équipe de direction, a pu mettre en place une politique de ressources humaines efficace. Après sa mission et grâce aux relations de confiance créées avec le management de Chamroeun Microfinance Plc, l’expert du Crédit Agricole a été aussi en mesure d’apporter un appui ponctuel, à la demande, pour la mise en oeuvre de ses recommandations.

Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Podcasts Banquiers Solidaires : épisode N.3

Interview de Vaselina PETROVA, Analyste normes comptables, CACIB
et Ali LHAF, Analyste risque de crédit, CACIB
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Voici le 3e épisode de la série de podcasts consacrée à Banquiers Solidaires, le dispositif de volontariat de compétences porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole SA. Le premier épisode donnait la parole à Carolina Viguet, Directrice Communication & Partenariat de la Fondation et co-initiatrice de ce programme, et le deuxième à Andreas Brunner, Superviseur Inspection au sein d’Amundi à Paris, Banquier Solidaire parti en mission au Kirghizstan. Avec ce 3e épisode, nous allons partager l’expérience de Veselina PETROVA, Analyste normes comptable, et de Ali LHAF, Analyste risque de crédit, tous deux chez CACIB.

Ils ont effectué une mission terrain en binôme en faveur de Faten, une institution de microfinance créée en 1999 et qui est supervisée par l’autorité monétaire palestinienne. La mission de Faten est de répondre aux besoins en services financiers des entrepreneurs et des particuliers palestiniens, à faibles et moyens revenus. Elle opère dans toute la Palestine, Cisjordanie et Gaza, à travers un réseau de 37 agences et de 277 employés.

Avant de donner la parole à nos intervenants, laissez-moi faire un point rapidement sur la situation économique et sociale de la Palestine.

Dans un contexte marqué par les conflits et les tensions géopolitiques, l’accès aux service essentiels en Palestine est une problématique majeure. Avec un taux de bancarisation à peine supérieur à 25% et une économie fortement dépendante de l’agriculture, la microfinance joue un rôle essentiel pour soutenir les activités génératrices de revenus et le développement rural. Faten s’inscrit comme un acteur incontournable de l’inclusion financière dans les territoires palestiniens par le financement des activités économiques, agricoles et l’amélioration de l’habitat avec ses quelques 26 000 clients. Institution de taille désormais importante avec près de 140 millions de dollars en portefeuille, Faten s’engage dans un processus de structuration et de transformation en banque multicanal et multi-produits nécessitant une expertise de pointe. C’est pour accompagner cette transformation que Veselina et Ali, spécialistes en évaluation des risques, standards de reporting et normalisation comptable chez CACIB, l’appuient dans le cadre d’une mission Banquiers Solidaires en tandem.

Bonjour Veselina, bonjour Ali. Alors pour débuter cet entretien j’aimerais que vous vous présentiez à nos auditeurs.

Veselina : Je m’appelle Veselina et je travaille au sein de l’équipe en charge de l’analyse comptable chez CACIB depuis maintenant cinq ans. Je suis originaire de Bulgarie et je viens de Varna, qui est une ville au bord de la Mer Noire, où j’ai fait une partie de mes études. J’ai terminé mes études en France et depuis je travaille en ici. Par ailleurs, je suis la maman de deux jeunes garçons. J’aime apprendre et partager et cette mission est l’occasion pour moi de me plonger dans un environnement nouveau qui est la microfinance, avec des problématiques qui n’ont rien à voir avec celles d’une banque telle que CACIB.

Ali : Je m’appelle Ali Lhaf. Je suis arrivé en France en 2005 pour mes études et depuis 2010 je travaille chez CACIB où je suis analyste de risques de crédit depuis 2017. En parallèle, je suis aussi professeur. Je donne des cours de finance au CNAM à Paris. De mon côté, c’est extrêmement important d’aller vers l’autre, d’essayer vraiment de partager ce que l’on a et ce type de mission me permet d’utiliser mes compétences techniques pour aider les autres.

Est-ce que vous vous connaissiez avant la mission, étant donné que vous travaillez dans la même société, ou est-ce que vous vous êtes rencontrés à cette occasion ?

Ali : On s’est rencontrés effectivement sur cette mission et il fallait, pour cette mission en particulier, quelqu’un d’un peu expert en IFRS, c’est le cas de Veselina, et quelqu’un qui ait plus le profil d’analyste crédit et qui parle arabe, ce qui est mon cas. On a un travail complémentaire Veselina et moi.

Vous êtes situés dans les mêmes bâtiments, vous êtes à Paris tous les deux, à Montrouge ?

Oui, nous sommes à Montrouge

Vous vous êtes rencontrés physiquement du coup.

Veselina : Oui nous nous sommes rencontrés lors de la présentation de la mission. Ali, je crois que tu étais le premier à avoir contacté la Fondation Grameen Crédit Agricole pour la mission car lorsque j’ai pris contact avec eux ils m’ont dit qu’il y avait déjà quelqu’un, un arabophone qui s’était proposé pour la mission, et donc ils attendaient une personne qui avait des connaissances en normes comptables IFRS.

Ali : Effectivement, moi j’ai une ancienne collègue qui est maintenant côté communication, et c’est elle qui m’a parlé en fait de cette mission. Elle m’a dit que la Fondation Grameen Crédit Agricole cherchait quelqu’un parlant arabe et qui s’y connait un peu dans le contexte du crédit. Et voilà, je lui ait dit, si je peux faire quelque chose, c’est avec grand plaisir, et ça a commencé comme ça.

Et vous Veselina, comment cela s’est passé pour vous ?

Veselina : Alors moi j’avais assisté à une présentation en visio conférence des missions en cours de la Fondation Grameen Crédit Agricole et donc j’ai vu qu’il y avait cette mission pour laquelle on cherchait quelqu’un qui correspondait à mon profil. Cette mission était la seule où on demandait des compétences que j’avais et je trouvais ça intéressant. J’ai donc pris contact avec la Fondation et voilà. Cela s’est fait comme ça.

Donc vous avez passé un processus de sélection chacun de votre côté puis vous avez été sélectionnés.

Veselina : En ce qui me concerne, quand j’ai contacté la Fondation et que j’ai manifesté mon intérêt, ils m’ont demandé d’envoyer mon CV, avec une brève description par rapport à ce que je pouvais apporter et après ils m’ont bien confirmé que mon CV correspondait à une partie des compétences recherchées. Ça pouvait être complémentaire par rapport au profil d’Ali, et je les ai rencontrés. Et j’ai rencontré Ali par la suite.

Et à partir de ce moment-là, est ce que vous avez commencé tout de suite à travailler sur cette mission ?

Ali : En fait, la mission était à distance. Ce n’est pas facile de commencer tout de suite. Donc on a fait le point avec Faten et ils ont expliqué ce qu’ils font. Après nous avons reçu une bonne partie de leurs documents. On a passé pas mal de temps avec Veselina pour comprendre vraiment ce que fait l’institution et essayer de détailler leur mission pour qu’on puisse avoir vraiment une idée assez globale de leurs comptes, de leur business model. Et ça a commencé comme ça. Et on a traduit aussi parce qu’il y a des documents en arabe, en anglais, donc il fallait comprendre leurs documents. Et puis petit à petit on a fait deux, trois réunions avec Faten et là on a commencé à rentrer dans la partie technique IFRS / NAF et là c’est Veselina qui a apporté ses compétences dans ce domaine-là.

Vous avez échangé avec plusieurs personnes de Faten ou vous avez un correspondant en particulier ? Qui sont vos correspondants là-bas ?

Veselina : On a deux correspondants principaux pour le moment. Aux réunions de présentation ils étaient trois ou quatre si je ne me trompe pas. Donc on a la responsable financière de l’institution de microfinance, un de ses collaborateurs compétent sur la partie établissement des comptes aux normes IFRS et pour les modèles de risque des crédits qu’ils souhaitent que l’on revoie. Donc voilà, deux interlocuteurs principaux et ensuite on verra si pour les autres sujets que l’on doit revoir on aura d’autres personnes.

Ces personnes parlent principalement arabe ou elles parlent également anglais ?

Ali : Elles parlent anglais aussi.

Comme ça cela permet aussi à Veselina de suivre j’imagine.

Veselina : Oui en anglais c’est plus facile pour moi, en effet

Je me demandais si vous aviez une idée de la culture du pays ou pas du tout ? Ou vous apprenez au fur-et-à-mesure en étant en relation avec ces personnes ?

Ali : Moi personnellement je connais un peu. Je viens du Liban. Le Liban ce n’est pas très loin des territoires palestiniens, effectivement. Ce n’est pas identique à 100% mais il y a beaucoup de points en commun. C’est l’Orient, … je connais un petit peu. Cela facilite effectivement la communication. Franchement pour le moment ça s’est bien passé avec eux. Ils étaient très disponibles … Je ne sais pas Veselina quel est ton feeling mais …

Veselina : Oui, oui, ils sont réactifs. Moi dans mon cas je ne connais pas trop l’environnement culturel ou autre là-bas. Ils sont très réactifs, ils communiquent de manière naturelle et professionnelle comme nous donc moi je ne vois pas d’obstacle par rapport à ça.

Je vois que la mission aura lieu un jour par semaine pendant 15 semaines. C’est plus ou moins ça l’idée ?

Veselina : Oui ça c’est un cadre général, c’est à titre indicatif. Et après on module aussi en fonction de notre propre charge de travail tous les jours chez CACIB.

Ali : Effectivement. Je note que c’est une mission assez technique, honnêtement, qui sollicite un peu de travail personnel de notre côté aussi. Ce ne sont pas forcément des sujets à 100% de notre quotidien parce que nous travaillons dans une banque d’investissement. Là on parle vraiment de la microfinance donc ce n’est pas le même genre de boulot. De notre côté ça prend un peu de temps.

Veselina : Oui c’est ça. On a nos connaissances, le cadre général, enfin pas que général. On a des connaissances spécifiques aussi qui peuvent être utiles pour la mission. Mais en revanche, de par l’activité de l’entité, en fait il y a des points très spécifiques qui nécessitent d’autres expertises supplémentaires. Et par exemple là on essaye de solliciter quelqu’un au niveau de Crédit Agricole plus pour la partie banque de détail. Enfin on a besoin d’une expertise supplémentaire. Alors il y a des plus et des moins. Le moins c’est qu’on ne peut pas directement nous travailler le sujet à 100% dès le départ. Mais après, l’avantage c’est que ça nous permettra d’apprendre d’autres choses et puis d’échanger aussi avec d’autres équipes chez Crédit Agricole et on espère que les personnes pourront nous apporter ce qui nous manque.

Ali : La première partie c’est vraiment la partie technique sur les normes comptables et la deuxième partie c’est plus l’organisation entre leur holding à Ramallah et les filiales autour. Donc c’est la communication entre la holding et les petites filiales. Donc je pense que ce sont les deux gros sujets à travailler avec Faten.

Et lorsque vous faites des réunions avec eux vous êtes systématiquement tous les deux ou bien parfois vous êtes en alternance, une fois l’un, une fois l’autre ?

Veselina : Pour l’instant on a essayé d’être tous les deux. Après, il n’y a pas d’obligation en soi mais au début c’est important que l’on soit deux s’il y a besoin de switcher en langue arabe, Ali peut le faire, pas moi.

Quand la mission sera terminée, j’imagine que vous ferez un peu de suivi de ce qui se passe et comment cela est mis en place ?

Veselina : Oui, oui. C’est ce que la Fondation nous disait. Que généralement la mission se termine par une réunion qui conclut justement sur la réalisation des objectifs. Et sur la réalisation des objectifs, on peut toujours garder le contact.

Et peut-être une dernière question qui me vient. J’avais envie de parler d’une manière plus générale sur la mission de dons de compétences. Vous ressentez déjà ça, que c’est un don de vos compétences et que vous allez être utiles, que ça vous fait plaisir ? Qu’est-ce que ça vous apporte de faire ça ?

Veselina : Déjà on l’espère, que l’on sera utiles. Mais encore une fois, on n’est même pas encore à la moitié de la mission. Donc on espère fortement que l’on pourra aboutir avec un résultat qui sera utile à Faten. En ce qui me concerne, ça m’intéressait à la base de pouvoir participer dans une mission comme ça, de bénévolat. Je pense que cela sera vraiment gratifiant à la fin, une fois que l’on a constaté que le résultat de ce que l’on a pu produire correspond aux attentes, je l’espère, de nos interlocuteurs.

Ali, vous avez peut-être aussi un sentiment là-dessus ?

Ali : En attendant le résultat, j’espère que l’on apportera de belles choses à Faten. Mais à titre personnel, de donner et de partager, c’est quelque chose qui me touche beaucoup, donc j’essaie vraiment, sur pas mal de niveaux de le faire, soit en tant que prof si je donne des cours, ou bien je fais de l’interprétariat pour les réfugiés ici à Paris, … Je pense que si l’on a quelque chose, il faut surtout partager avec les autres.

Veselina : Oui et puis nous aussi on apprendra surement beaucoup de choses.

Ali : En fait à titre personnel et aussi technique, oui vraiment.

Et bien merci beaucoup pour cet échange. Je vous remercie d’avoir écouté ce podcast et vous donne rendez-vous pour le quatrième épisode qui portera, cette fois-ci, sur une mission de terrain au Sénégal, mission réalisée par deux Banquières Solidaires de Crédit Agricole SA et de EFL en Pologne. A bientôt !

Ecoutez le podcast ici

Assistance technique : l’élaboration du plan stratégique de MLF Zambie

© Peter CATON

L’ORGANISATION ET LA FONDATION

Dans le cadre de la Facilité Africaine, MLF Zambie a bénéficié d’une subvention de 49 000€ par l’Agence Française de Développement pour la mise en place de 10 missions d’assistance technique dans des domaines variés (gestion des risques, digitalisation, formation du personnel, etc.), dont l’élaboration d’un nouveau plan d’affaires. La Fondation a également accordé un prêt à MLF Zambie, en 2020, pour un montant total de 250 000 €.

LE CONTEXTE DE LA MISSION

Dans un contexte de fort développement de ses activités, MLF Zambie souhaitait bénéficier d’un regard extérieur et de l’appui d’un expert, pour se positionner plus clairement sur le marché et renforcer sa compétitivité. L’institution a ainsi bénéficié de l’appui d’un prestataire d’assistance technique local pour élaborer un nouveau plan stratégique sur cinq ans (2021-2025), un plan d’actions et des projections financières.

LES RÉSULTATS

Grâce à cette mission, MLF Zambie a pu mieux cerner le secteur local de la microfinance, mais aussi définir précisément ses objectifs et ses projections de croissance à moyen terme. L’institution est désormais outillée pour faire face à la concurrence, prioriser ses actions et réaliser des projections. L’élaboration du plan d’affaires a également permis à MLF Zambie de communiquer plus clairement sur ses objectifs organisationnels auprès de son personnel, et auprès de potentiels nouveaux investisseurs.

LES PERSPECTIVES

MLF Zambie cible une croissance significative de ses activités, avec pour objectif de servir 80 000 clients actifs d’ici à cinq ans. L’institution souhaite également renforcer son efficacité opérationnelle grâce à des méthodologies de prêt affinées et à la technologie intelligente, mais aussi accroître la motivation de son personnel, développer des produits dédiés au financement des activités agricoles et fidéliser ses clients, toujours dans le but final d’améliorer les conditions de vie des femmes.

Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Assistance technique : l’amélioration de la gestion des risques d’ACFIME (Burkina Faso)

©Fondation Grameen Crédit Agricole / Didier GENTILHOMME

ACFIME est une institution de microfinance burkinabé qui vise les populations très vulnérables, exclues des grandes institutions de microfinance intervenant sur l’ensemble du pays. Les prêts accordés par ACFIME présentent donc un très fort potentiel d’impact social.

L’ORGANISATION ET LA FONDATION

Dans le cadre de la Facilité Africaine, ACFIME a bénéficié d’une subvention de 131 000 € par l’Agence Française de Développement pour la mise en place de 13 missions d’assistance technique dans des domaines variés (plan d’affaires, gestion des ressources humaines, gestion des risques, formation, etc.), dont la réalisation d’une cartographie des risques et la formation du département Audit Interne. La Fondation a également accordé trois prêts, depuis 2014, à ACFIME pour un montant total de 732 000€.

LE CONTEXTE DE LA MISSION

La structuration des procédures et la gestion des risques sont des facteurs déterminants pour consolider et assurer la durabilité d’une institution. Dans le cadre de la première phase du programme de la Facilité Africaine, ACFIME avait bénéficié d’une mise à niveau de l’essentiel de ses procédures. Dans la lignée de cette mission, ACFIME a reçu une autre mission d’assistance technique afin de poursuivre le renforcement de la gestion des risques. L’organisation a été accompagnée par un prestataire d’assistance technique local pour la réalisation d’une cartographie des risques opérationnels, financiers et stratégiques et la formation du département Audit Interne.

LES RÉSULTATS

Grâce à l’approche participative du prestataire d’assistance technique et à la formation du département Audit Interne, ACFIME a gagné en autonomie dans l’identification des risques internes et externes auxquels elle fait face afin de les mesurer et de mettre en œuvre des mesures de mitigation si nécessaire. Un comité de gestion des risques est désormais en charge de la mise à jour de la cartographie et des plans de mitigation des risques y afférents.

LES PERSPECTIVES

Suite à ces premiers résultats positifs, ACFIME souhaite désormais réaliser une cartographie des risques pour chaque agence et point de service, afin de pouvoir identifier et prévenir l’ensemble des risques, à chaque échelon de l’institution. ACFIME souhaite également élaborer un plan de continuité des activités.

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Nouvelle mission Banquiers Solidaires au Bénin

© In Venture

A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences Banquiers Solidaires sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’organisations soutenues par la Fondation. Une nouvelle mission Banquiers Solidaires est à pourvoir en faveur de l’Association des Caisses de Financement à la Base (ACFB) au Bénin. C’est une institution de microfinance créée en 1995 dans le cadre d’un projet de l’ONG locale GRAPAD.

ACFB a pour mission d’offrir des services financiers et non financiers de qualité aux populations actives, économiquement faibles, et majoritairement féminine en vue de leur promotion. ACFB propose à ses clients des services de prêts et d’épargne à travers des méthodologies de groupe et individuelle.

Aujourd’hui, ACFB dispose d’un Département Ressources Humaines, au sein du Service Administration Générale, composé de deux agents : une Chargée de suivi RH, promue en 2019 pour préparer le départ à la retraite de l’ancien Chargé de suivi et une Assistante. L’institution dispose également d’un manuel de gestion des ressources humaines, d’outils de gestion RH ainsi que d’un logiciel pour gérer les salaires. Toutefois, ACFB manque d’un système formalisé d’évaluation du personnel ainsi que d’un plan de gestion des carrières afin d’exploiter les aptitudes et le potentiel de ses collaborateurs, tout en identifiant et en satisfaisant leurs attentes.

Pour découvrir l’offre détaillée de la mission cliquez ici.

Comment y postuler

Envoyez votre CV ainsi qu’un ou deux paragraphes exprimant votre motivation ainsi que votre expertise à carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

72 institutions de microfinance rejoignent le premier index d’inclusion financière

La mesure de l’impact de la performance des institutions de microfinance dans 41 pays sera lancée au deuxième trimestre 2022 avec le soutien des leaders du secteur.

13 avril 2022 – Dans un effort mondial visant à promouvoir des données d’impact standard et comparables pour le secteur de la microfinance, 60 Decibels publiera dans le courant du trimestre le premier indice de microfinance entièrement basé sur les réponses des clients finaux. Cette initiative révolutionnaire inclura des données agrégées des clients des 72 institutions de microfinance (IMF) participantes, soutenues par 19 partenaires fondateurs. Collectées par le biais d’enquêtes téléphoniques, les données et les informations qui en résultent seront partagées dans un rapport public et un tableau de bord afin d’établir des références de performance pour la mesure et la gestion continue de l’impact par les IMF et les bailleurs de fonds travaillant avec elles.

La participation globale des IMF a été rendue possible grâce au soutien et à la collaboration de 19 partenaires fondateurs de l’initiative : Accion, Advans, BRAC, ECLOF, FMO, Fundación Netri, Global Partnerships, Grameen Foundation, Kiva, LeapFrog Investments, MCE Social Capital, Nordic Microfinance Initiative, Opportunity International, Pro Mujer, ResponsAbility, SPTF, Symbiotics, WaterEquity et Women’s World Banking. Le parrainage catalytique et structurant de cet effort inaugural est venu de la Tipping Point Foundation on Impact Investing et de Ceniarth. Ensemble, ces sponsors et partenaires fondateurs ont financé des projets et engagé leurs portefeuilles pour inclure des IMF de 41 pays dans cette recherche.

« En tant qu’investisseur dans la microfinance depuis 14 ans, la Fondation Grameen Crédit Agricole est vraiment ravie de participer à cette initiative et de soutenir ses partenaires dans la collecte de ces données. Lors de la publication de son modèle d’impact en 2020, la Fondation s’est engagée à surveiller davantage son impact. Nous sommes donc heureux que notre équipe dispose pour la première fois de données d’impact comparables », a déclaré Alice Rullier, analyste d’impact à la Fondation.

Pour chaque IMF participante, les chercheurs de 60 Decibels ont enquêté auprès d’un échantillon représentatif (200 à 250 répondants) de clients d’IMF et ont mené une enquête téléphonique standardisée pour recueillir des données quantitatives et qualitatives selon cinq dimensions clés de l’impact. L’enquête, développée par 60 Decibels et basée sur son expérience de travail avec des centaines d’entreprises dans le domaine de l’inclusion financière, a recours à des questions éprouvées pour évaluer et comparer les résultats sociaux sur cinq thèmes d’impact : accès, impact sur les entreprises, impact sur les ménages, gestion financière et résilience. Les données agrégées de toutes les IMF participantes établiront des références à partager dans le rapport public, fournissant un aperçu essentiel de la gamme de performances sur ces résultats clés à utiliser dans l’ensemble du secteur de la microfinance.

« Nous avons commencé à écouter les clients finaux il y a huit ans parce que la norme de pratique – des choses comme compter le nombre de clients touchés – ne nous donnait pas des indications sur le fait de savoir si la vie des gens s’améliorait », a déclaré Sasha Dichter, PDG et cofondatrice de 60 Decibels. « Nous sommes ravis de la réponse à cette initiative et de la collaboration de tant de leaders de l’industrie pour mieux écouter et établir une nouvelle norme dans la compréhension des résultats sociaux. Cet indice porte la valeur de nos références d’impact à un nouveau niveau et aide les IMF et les investisseurs à comprendre les résultats des clients avec une comparabilité de 100 % pour chaque mesure ».

En plus de fournir des informations qui seront directement applicables à la gestion de l’impact dans le secteur de la microfinance, l’indice signale et démontre la valeur des données rigoureuses sur les résultats des parties prenantes finales pour comprendre la performance de l’impact. Au cours de l’année à venir, 60 Decibels produira des références au niveau sectoriel grâce à des efforts d’indexation similaires dans d’autres secteurs afin d’accroître l’importance d’écouter les parties prenantes finales pour avoir un impact plus important.

L’indice est conçu pour compléter et s’intégrer aux cadres et normes existants en matière de microfinance, d’investissement d’impact et de développement international. La participation à l’indice des IMF pour mener des enquêtes auprès des clients fournit aux IMF et aux investisseurs un retour d’information sur les pratiques recommandées par la SPTF et CERISE dans les normes universelles et les principes de protection des clients, ainsi que les normes d’impact des ODD, et fournit des données alignées sur les mesures IRIS+ et les cinq dimensions de l’orientation de l’impact établies par l’Impact Management Project.

Pour plus d’informations et pour recevoir l’indice d’inclusion financière de 60 Decibels, cliquez ici.

A propos de 60 Decibels

60 Decibels est une société internationale de mesure d’impact basée sur la technologie, qui apporte rapidité et répétabilité à la mesure de l’impact social et aux informations sur les clients. Nous fournissons de véritables références de performance d’impact, permettant aux organisations de comprendre l’impact par rapport à leurs pairs et de fixer des objectifs de performance. Nous avons un réseau de plus de 850 chercheurs dans plus de 70 pays et avons travaillé avec plus de 800 des principaux investisseurs d’impact, entreprises, fondations, sociétés, ONG et organisations du secteur public à travers le monde. 60 Decibels permet d’écouter facilement les personnes qui comptent le plus.

A propos de la Fondation Grameen Crédit Agricole

Créée en 2008 sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du professeur Yunus, la Fondation Grameen Crédit Agricole accompagne des institutions de microfinance et des entreprises à impact dans 37 pays à fin 2021. Acteur reconnu du secteur, la Fondation Grameen Crédit Agricole a pour objectif de travailler dans les pays où la pauvreté et l’exclusion financière sont les plus importantes. En tant qu’investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller en fonds, la Fondation accompagne 81 partenaires dans 37 pays avec plus de 78 millions d’euros d’engagement.

Banquiers Solidaires : un levier à impact fort pour Crédit Agricole

Le programme de mécénat et de bénévolat de compétences Banquiers Solidaires, lancé par Crédit Agricole S.A. et la Fondation Grameen Crédit Agricole en juin 2018, a permis à une trentaine de collaborateurs du Groupe d’effectuer des missions d’assistance technique auprès d’entreprises à impact et d’institutions de microfinance dans plus d’une dizaine de pays. Trois questions à Bénédicte Chrétien, Directrice des Ressources Humaines Groupe de Crédit Agricole S.A.

Quel bilan tirez-vous de l’initiative Banquiers Solidaires pour les collaborateurs du Groupe et pour le Crédit Agricole en tant que marque employeur ?

Depuis 2018, ce programme a permis à 39 collaborateurs d’effectuer 357 jours de mission dans 21 pays, au profit de 29 organisations. Pour chaque mission, nos Banquiers Solidaires sont présents durant une à deux semaines sur le terrain ou accessibles à distance pour apporter leurs expertises (stratégie marketing, logistique, reporting financier, appui à la levée de fonds, achats, RH, etc.) aux équipes opérationnelles.

Les retours d’expérience sont très positifs pour chacune des parties. Les organismes bénéficiaires apprécient fortement l’apport d’expertises techniques nécessaires pour sécuriser le déploiement de leur projet. Les managers considèrent l’engagement de leurs collaborateurs comme un véritable levier de développement des compétences, notamment de leurs “soft skills” ou compétences comportementales. Les collaborateurs volontaires sont fiers de participer aux projets solidaires initiés par le Groupe, de vivre une expérience humaine inédite et de valoriser leur expérience professionnelle.

De récentes études ont confirmé que l’engagement solidaire des salariés, que ce soit à leur initiative ou à celle de l’entreprise, est fortement corrélé à leur engagement professionnel. En répondant à leur quête de sens et d’utilité sociale, ces missions sont un puissant moteur d’attractivité, de motivation et de cohésion pour nos collaborateurs.

Pensez-vous que ce programme répond à la demande d’engagement sociétal de vos collaborateurs et collaboratrices ?

Le Groupe s’est donné l’ambition d’être un employeur responsable dans une entreprise citoyenne. L’utilité est le marqueur de notre Raison d’Être et l’éducation un axe fort de notre contribution sociale et sociétale. Ce programme, en est la parfaite illustration. La crise sanitaire a amplifié les attentes de la société civile, qui portent de plus en plus sur le développement du capital humain de nos entreprises. L’engagement solidaire n’est plus l’apanage des milleniums. Il est donc légitime et incontournable que le Groupe accompagne de tels programmes de volontariat qui sont un symbole fort de son engagement sociétal.

La finance inclusive s’intègre-t-elle dans le plan stratégique de la Banque ?

Le Crédit Agricole s’engage à être le partenaire de confiance de tous ses clients. Son ambition est d’être au service des ménages les plus modestes comme les plus fortunés, des professionnels de proximité comme des grandes entreprises internationales. Sa solidité et la diversité de ses expertises lui permettent d’accompagner dans la durée chacun de ses clients dans leur quotidien et leurs projets de vie, en les aidant notamment à se prémunir contre les aléas et à prévoir sur le long terme. La finance inclusive est donc au cœur de la Raison d’Être du Crédit Agricole et fait partie intégrante de nos objectifs stratégiques, en France comme à l’international.

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Assistance technique : COOPEC-SIFA (Togo), partenaire de la Facilité Africaine depuis 2013

© Fondation Grameen Crédit Agricole / GODONG

Parallèlement au soutien financier apporté par la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Coopec-Sifa a bénéficié d’un accompagnement du programme de la Facilité Africaine. Philippe Fori, Directeur Général de l’IMF, revient sur cette relation de confiance avec la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Pourriez-vous nous présenter la Coopec-Sifa ?

Créée en 1997, la Coopec-Sifa est une institution de microfinance de type Tier 3 qui propose des services financiers et non-financiers aux populations vulnérables. A fin décembre 2020, l’institution comptait 43 232 clients pour un encours de crédit de 5,37 millions d’euros. Agréée en 2011 par le Ministère de l’Economie et des Finances togolais, la Coopec-Sifa intervient dans la région des Savanes, dans le Nord du Togo. Nos clients sont organisés de manière individuelle ou collective et sont en majorité des femmes (72 %) vivant en milieu rural (70 %).

Comment se sont déroulées les différentes missions d’assistance technique dont vous avez bénéficié ?

Dans le cadre du programme Facilité Africaine, la Coopec-Sifa a bénéficié depuis 2013 de 16 missions d’assistance technique ayant pour objectif le renforcement institutionnel de notre organisation. Ces dernières ont pour la plupart été menées par des experts locaux, toujours avec rigueur et réalisées en étroite collaboration avec nos équipes. Dédiées à la stratégie, au renforcement organisationnel, aux ressources humaines ou au système d’information, chaque mission nous a fait progresser.

Parmi les missions menées, l’analyse pertinente de notre environnement a permis l’élaboration des plans d’affaires 2014-2018 et 2019-2021, intégrant nos objectifs stratégiques, des projections financières détaillées et un plan d’action. Une mission de renforcement de la gestion des risques a par ailleurs débouché sur la création d’un manuel de procédures de contrôle interne et sur une formation des contrôleurs internes et des membres du Conseil de surveillance, pour leur permettre de jouer leurs rôles de manière satisfaisante. Enfin, un autre projet essentiel a été l’amélioration du système d’information et l’interconnexion des bases de données de chaque agence avec le siège.

En quoi ces missions vous ont-elles permis de renforcer vos capacités institutionnelles et opérationnelles ?

La gestion d’une IMF nécessite un véritable savoir-faire. Le partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole nous a permis d’intégrer les bonnes pratiques et les connaissances nécessaires au bon fonctionnement de notre institution. L’élaboration des plans d’affaires a posé les bases d’une croissance maitrisée, d’une meilleure gestion des risques et d’une meilleure gouvernance. Par ailleurs, l’interconnexion des bases de données est une véritable valeur ajoutée tant en interne qu’en externe. Nous disposons désormais d’une information financière et opérationnelle fiable et en temps réel, d’un contrôle des activités de terrain renforcé, et d’une gestion institutionnelle professionnalisée. Nos clients peuvent quant à eux réaliser des opérations sans se déplacer, ce qui est un véritable avantage concurrentiel.

Quel regard portez-vous sur l’accompagnement global fourni par la Fondation ?

Les outils déployés pour faciliter le décollage de la Coopec-Sifa se sont révélés extrêmement efficaces. Malgré une faible couverture géographique, nous sommes souvent cités par les Autorités comme un modèle de gestion coopérative. Notre institution n’aurait jamais atteint sa position actuelle sans l’accompagnement de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Au-delà de l’assistance technique, la Fondation favorise les rencontres et le partage d’expériences entre pairs. Les Forums annuels de la Facilité Africaine rassemblent tous les partenaires du programme et sont d’excellentes occasions pour échanger et apprendre.

Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Podcasts Banquiers Solidaires : épisode N.2

Interview de Andréas BRUNNER, Superviseur Inspection, Amundi
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Voici le 2e épisode de la série de podcasts consacrée à Banquiers Solidaires, le dispositif de volontariat de compétences porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole SA. Le premier épisode donnait la parole à Carolina Viguet, Directrice Communication & Partenariat de la Fondation et co-initiatrice de ce programme. Nous avons aujourd’hui le plaisir de recevoir Andreas Brunner, Superviseur Inspection au sein d’Amundi à Paris. Andreas est un Banquier Solidaire. Il a effectué une mission de terrain en faveur d’Oxus au Kirghizstan en octobre 2021 quand il travaillait chez CA Assurances.

Quelques données financières concernant le Kirghizstan. C’est une ancienne république de l’URSS, qui appartient aux pays les plus pauvres d’Asie Centrale. Avec plus de 12% de son PIB dédié au secteur de l’agriculture et une forte dépendance aux extractions minières, l’économie Kirghiz est peu diversifiée et repose en grande partie sur les transferts d’argent venant de l’étranger. Même si des progrès importants ont été faits ces dernières années en matière d’inclusion financière, selon les derniers chiffres disponibles, à peine 40% de la population âgée de plus de 15 ans a un compte auprès d’une institution financière formelle. Les institutions de microfinance tentent de combler ces retards en ciblant notamment les populations rurales exclues du secteur bancaire traditionnel, des institutions comme OXUS Kyrgyzstan que Andreas a soutenue en 2021 dans le cadre d’une mission de Banquiers Solidaires.

Peux-tu, Andreas, nous parler de l’institution et de l’objectif de ta mission ?

Oui, bien sur. OXUS Kyrgyzstan est une institution de microfinance avec environ 10 000 clients. Elle est présente dans les différentes régions du pays, à travers un réseau d’une quinzaine d’agences. Elle emploie 130 collaborateurs avec environ 30 personnes au siège qui se trouve à Bishkek, la capitale du Kirghizstan. Par rapport à la mission, il y avait deux objectifs. Le premier c’est d’établir un plan marketing pour l’année 2022 et également un programme de fidélisation de leurs clients.

Si on revient un peu en arrière, comment as-tu entendu parler de la mission et qu’est-ce qui t’a poussé à y postuler ?

Cela commence à dater déjà. En 2019, j’ai eu la chance de rencontrer un ancien Banquier Solidaire qui m’a parlé de sa propre mission et qui me disait qu’il allait y avoir d’autres missions proposées par la Grameen. Il m’a parlé de son expérience et je lui ai dit que j’étais aussi intéressé. J’ai donc contacté la Fondation Grameen qui avait, à ce moment-là, plusieurs missions à proposer. J’ai regardé les termes de référence, c’est une petite description de ce qu’il y avait à faire. Et j’ai tout de suite dit ok, ça m’intéresse, et en plus c’est dans un pays d’Asie Centrale que je ne connaissais absolument pas. C’était donc une bonne opportunité de partir aider cette entité, de me plonger dans le sujet de la microfinance, et en même temps, découvrir un autre pays.

Suite à ça, tu as été sélectionné. Comment s’est passé la préparation de la mission et la mission sur le terrain ?

J’ai passé quelques entretiens pour être sélectionné. Je n’étais pas du tout sûr d’être sélectionné parce que c’est vrai qu’il y avait d’autres personnes qui voulaient également faire cette mission. Une fois sélectionné j’étais super content. Je devais partir d’ailleurs début 2020. Vous savez tous ce qui s’est passé par la suite donc je n’ai pas pu partir en mars. Je ne suis parti que fin 2021 mais la préparation oui…. D’abord, je ne connaissais pas du tout le sujet de la microfinance. Il fallait que je me documente, il fallait que je lise. Il y avait beaucoup d’éléments sur internet pour comprendre les enjeux de la microfinance. Bien sûr, il y a l’aide à l’inclusion financière, ça c’est un peu l’objectif global, et après il fallait comprendre comment ça fonctionne, comment les crédits sont distribués à des personnes qui en ont besoin. Et ensuite, la mission, il fallait la préparer aussi, donc comprendre l’entité. Je leur ai demandé qu’ils m’envoient un certain nombre de documents pour que je puisse prendre connaissance de l’entité, son fonctionnement, son positionnement, ses produits, ses clients, etc … Donc j’ai analysé tout ça et défini un plan de travail. J’ai défini aussi une approche presque de conseil, quelle était mon approche de conseil avec cette entité. Ensuite j’ai présenté cela et je me suis documenté encore avant de partir.

Comment ça s’est passé, ton arrivée dans le pays et les rencontres ? Comment s’est passée la mission sur le terrain ?

Petite anecdote : en arrivant à 2 heures du matin après douze heures de vol, avec aussi un petit stop-over en Turquie, finalement on arrive assez fatigué et, la bonne surprise, normalement il devait y avoir un chauffeur donc j’étais un peu inquiet parce que je ne voyais personne. Mais c’était le directeur général en personne qui est venu me chercher à l’aéroport. Déjà, avec cette arrivée là, nous sommes partis sur de bonnes bases de collaboration sur deux semaines et j’étais dans de bonnes mains.

On a démarré la mission le jour même après un peu de repos à l’hôtel. La première semaine s’est passée très très vite. Il y avait un certain nombre d’entretiens qui étaient planifiés déjà. J’ai rencontré les différents directeurs, le directeur financier, le directeur commercial, une personne qui était en charge du marketing, donc j’ai pu prendre connaissance d’un certain nombre d’éléments. J’ai pu poser toutes mes questions, dont j’avais besoin pour établir un document structuré sur justement l’approche marketing que je voulais apporter à cette entité. Donc la mission de terrain c’est surtout beaucoup d’entretiens, c’est aussi du travail un peu le soir pour remettre tout ça sur papier, et de construire un livrable, plusieurs livrables d’ailleurs.

Comme je disais tout à l’heure, il y avait deux objectifs. Le premier objectif c’était de construire un plan marketing et le deuxième une approche de fidélisation, un programme de fidélisation. Il y avait deux livrables clés. Ces livrables il fallait les construire, les produire. Les livrables je les ai construits en anglais. En fin de première semaine j’ai fait une première restitution en disant voilà, je travaille sur ça, est ce que cela vous va, est ce que l’on va dans la bonne direction ? Ils étaient très contents avec cela et cela nécessitait d’être affiné la deuxième semaine.

La question que l’on se pose quand on t’entend c’est que on se demande comment se passaient les échanges avec les personnes de l’institution et les clients, sachant que la langue et la culture sont très différentes des nôtres.

Oui, tout à fait ! Au siège, j’ai eu la chance d’avoir des personnes qui parlaient anglais, donc c’était plus facile. Par contre, la deuxième semaine j’ai passé quelques entretiens en agence. J’ai pu rencontrer aussi un ou deux clients et là, effectivement, c’est plus compliqué. Heureusement, il y avait une traductrice qui m’accompagnait lors de ces échanges tout au long de la journée, parce que même pour aller déjeuner, par exemple, il fallait soit parler russe ou kirghize. Donc heureusement j’avais cette personne avec moi, parce que c’est que sinon c’est difficile pour communiquer, et c’est vrai aussi que les personnes au siège qui parlent anglais, même parfois pour eux, c’était plus facile qu’eux me répondent en russe et ensuite la personne traduise. Du coup, cela rajoutait éventuellement un peu de temps aussi pour bien échanger, c’était un peu plus long qu’en échange classique lorsqu’on maîtrise la langue, mais c’était très très intéressant.

Donc tu as parcouru un peu le pays, tu as été voir dans d’autres villes et villages j’imagine. Est-ce que tu as eu un peu de temps pour faire une visite de ce magnifique pays ?

Oui c’est vrai que les principaux échanges étaient dans la capital et aux alentours. Et entre les deux semaines de travail, j’ai pu prendre deux jours le weekend pour découvrir le pays. Il y a un très grand lac qui s’appelle Issyk-Koul, qui est un lac qui fait presque 200 km de longueur et 60 km de largeur, donc c’est presque comme une mer.

C’est presque aussi grand que le Luxembourg !

Ces deux jours j’ai fait le tour du lac. Donc cet énorme lac, quand on regarde à gauche on voit une chaine de montagnes, quand on regarde à droite, il y a l’autre chaîne de montagnes. Donc c’est vrai qu’en faisant tout le parcours, tout un petit circuit autour du lac, j’ai pu découvrir ce pays. J’ai même pu dormir dans une yourte, ça aussi c’est une expérience inoubliable. Par ailleurs, j’ai pu voir quelqu’un qui fabrique les yourtes, donc on m’a expliqué comment ça fonctionne. Là j’avais également un guide avec moi. J’ai pu échanger un tout petit peu en russe aussi, parce que j’ai quelques notions de russe. Quand j’étais au collège j’ai appris un tout petit peu donc c’était agréable aussi pour me remettre là-dedans. Comme on disait tout à l’heure, c’est tout à fait une expérience humaine.

Si tu voulais savoir ce que je retiens de tout ça, c’est surtout aussi ces expériences, cette relation humaine, ces rencontres avec les différentes personnes, pas seulement à travers la mission, avec les équipes, mais aussi avec les personnes qu’on a pu rencontrer le weekend en traversant un peu le pays. Un peuple très chaleureux.

Même sans la langue, il y a toujours moyen de se comprendre, avec des gestes, des sourires, des regards j’imagine.

C’est vrai, c’est vrai ! Nous avons pu faire une petite dance locale un soir dans une yourte, dans une grande yourte d’ailleurs, c’était la yourte où on dinait et en fait il n’y avait que des locaux et c’était très difficile pour se faire comprendre mais il y avait le téléphone, il y avait les applications et on mettait une musique et tout de suite ça mettait en confiance et ça permettait de communiquer aussi à travers la musique parce qu’on trouvait des chansons qu’ils connaissaient et …

Un super partage donc ! En écoutant tout ça, ma dernière question c’est, est-ce que tu repartirais en mission ? J’imagine que … oui !

Tout à fait, tout à fait, oui. Tout de suite ! Peut-être pas demain parce que cela se prépare un petit peu mais de toutes façons oui, avec grand plaisir. Le mécénat de compétences est appliquer des connaissances que l’on a et les partager avec d’autres, et ne pas être rémunéré pour ça parce que là tous les jours on travaille, on est rémunérés, c’est notre job. Là, pouvoir le partager avec d’autres c’est gratifiant, ça donne du sens.

Merci, merci beaucoup d’avoir accepté de participer à cette interview. Je donne quant à moi rendez-vous à nos auditeurs pour la prochaine édition de cette série de podcast, consacrée cette fois non pas à un banquier, mais deux, qui préparent actuellement une mission à distance en faveur d’une institution de microfinance en Palestine. A bientôt.

Ecoutez le podcast ici

Le programme SSNUP soutient les coopératives de cacao en Côte d’Ivoire

SSNUP est un programme coordonné par l’ONG ADA, dont l’objectif est d’accroître la productivité et la résilience des petits exploitants agricoles en Asie, en Afrique et en Amérique latine grâce à une meilleure gestion des risques et le développement des chaînes de valeur agricoles durables. Financé par les gouvernements du Luxembourg, de la Suisse et du Liechtenstein, le SSNUP a pour ambition d’améliorer les conditions de vie et la sécurité alimentaire de plus de 10 millions de petits producteurs. La Fondation Grameen Crédit Agricole est l’un des investisseurs à impact en charge de la mise en place du projet.

Les coopératives de producteurs, un levier de développement

En Côte d’Ivoire, où plus de la moitié des producteurs de cacao vivent sous le seuil de pauvreté, les coopératives de producteurs constituent un levier de développement fort. Au-delà de l’aspect commercial qu’elle offre aux producteurs, elles offrent à ses membres des services allant des intrants et la fourniture de petits matériels à l’amélioration de la vie de la communauté via des actions telles que la mise en place d’écoles et de dispensaires. Toutefois, les coopératives se heurtent parfois à des difficultés de remboursement de la part de leurs membres et les impayés sont alors pris en charge par les coopératives sur leurs fonds propres, ce qui les empêche de mener leur mission de développement social.

C’est ce qu’a souhaité accompagner Advans Côte d’Ivoire, dès sa création en 2012, en étant la première institution financière à donner accès au crédit intrant aux coopératives de cacao. Le crédit intrant d’Advans Côte d’Ivoire consiste à accorder aux coopératives de cacao un financement qui leur permet de faire des crédits à leurs membres pour l’achat d’engrais et de produits phytosanitaires.

Renforcer les capacités des coopératives de cacao en Côte d’Ivoire et de leurs membres

Advans Côte d’Ivoire a reçu une subvention du SSNUP pour accompagner les coopératives de cacao dans l’amélioration du niveau de remboursement des producteurs membres. Grâce au financement reçu, l’institution a recruté des prestataires d’assistance technique afin de développer des outils de gestion et de suivi des crédits intrants pour les coopératives et des modules d’éducation financière sur la gestion du crédit à destination des petits producteurs de cacao.

A terme, le renforcement des capacités des petits producteurs en éducation financière aidera à limiter le risque d’impayés auprès des coopératives. Celles-ci, pourront sécuriser leurs revenus grâce à une meilleure gestion du risque-crédit et ainsi remplir leur rôle de facilitateur sur la chaîne de valeur et accomplir leurs actions sociales au bénéfice de la communauté. Cela permettra aussi aux coopératives de renouveler plus facilement leur prêt auprès d’Advans Côte d’Ivoire et aux producteurs d’avoir accès aux intrants nécessaires pour assurer un bon rendement agricole et ainsi accroître leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie.
Enfin, Advans Côte d’Ivoire renforcera son profil de risque, ce qui contribuera à consolider les relations existantes avec ses partenaires actuels et attirer de nouveaux investisseurs.