La Fondation investit pour la première fois en Moldavie

© Didier Gentilhomme

Pour la première fois, la Fondation Grameen Crédit Agricole a investi en Moldavie, auprès de l’institution de microfinance Smart Credit, avec un prêt en monnaie locale équivalent à 496 000 euros sur une période de trois ans. Smart Credit est une IMF créée en 2010 par cinq professionnels locaux et dont la mission est de se positionner comme le meilleur fournisseur de services de microfinance de la région, en particulier pour les petits entrepreneurs socialement défavorisés.

L’institution offre des prêts selon la méthodologie individuelle et compte à ce jour près de 3 000 clients actifs, dont 54% de femmes et 71% de clients en zone rurale.

Avec cet investissement, la Fondation consolide sa présence dans la région d’Europe de l’est et Asie Centrale où elle compte déjà 17 partenaires répartis dans huit pays. Cette région représente ainsi 21% du portefeuille suivi par la Fondation.

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La Fondation réalise deux nouveaux investissements en Afrique subsaharienne

©Philippe Lissac

La Fondation Grameen Crédit Agricole poursuit ses investissements en Afrique subsaharienne, sa zone d’intervention prioritaire, avec deux nouveaux investissements dont un auprès d’un nouveau partenaire.

Ainsi, au Mali, la Fondation a financé pour la première fois Baobab Mali (anciennement Microcred), une entité du Groupe Baobab, avec un prêt en monnaie locale équivalent à 2,5 millions d’euros. Baobab Mali a démarré ses activités opérationnelles en 2013 à Bamako. C’est une institution de microfinance créée à l’initiative d’un ensemble de partenaires internationaux désireux de contribuer au développement économique et social du Mali. Pour bénéficier des crédits, les entrepreneurs doivent justifier d’un an d’activité et de six mois d’opérations ininterrompues dans leurs locaux. A ce jour l’institution compte près de 20 000 clients dont 46 % de femmes et environ 35% de clients en zone rurale.

La Fondation a par ailleurs accordé un nouveau prêt d’un montant de 790 000 euros équivalent en monnaie locale à l’institution de microfinance Bimas au Kenya. Partenaire depuis 2014 de la Fondation, Bimas est un programme de développement de microentreprises (MED-P) mis en place en 1992 sous l’égide de PLAN Embu. Son objectif était d’offrir des formations et des crédits aux petites entreprises dans le secteur de Gachoka dans le district de Mbeere. L’institution a continué à étendre ses activités à destination des populations non bancarisées dans la région d’Embu afin de contribuer à une croissance soutenue de l’économie et de l’emploi dans le secteur rural, ce qui se traduira par une amélioration du bien-être social et un accroissement des revenus de la population rurale au Kenya.A ce jour l’institution compte près de 19 000 clients, dont 65% de femmes et 90% de clients ruraux.

Premier séminaire équipe de la Fondation en 2020

© FGCA

Dans le cadre du séminaire d’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui s’est tenu du 13 au 17 janvier, les équipes ont eu l’occasion d’échanger sur différents axes du plan stratégique 2019-2022 et les leviers d’action pour optimiser l’action de la Fondation auprès des institution de microfinance et entreprises à impact social qu’elle soutient.

Plus d’efficacité pour plus d’impact

Au cours de la semaine, les collaborateurs de la Fondation ont pu concrétiser les réflexions menées lors du précédent séminaire d’équipe en 2019 autour des 3 axes du Plan à moyen terme : consolider l’expertise et l’offre de la Fondation en faveur de la microfinance, renforcer la résilience des économies rurales et promouvoir l’impact social dans le secteur financier.

Ainsi, plusieurs réunions ont été organisées pour présenter les perspectives 2020 et le plan d’actions pour améliorer l’efficacité de la Fondation et son impact. Plus particulièrement, un atelier thématique a permis de mettre l’accent sur trois enjeux clés des années à venir : la finance digitale à impact et le positionnement de la Fondation dans ce secteur, la performance environnementale et la mesure de l’impact de la Fondation auprès des organisations financées et des bénéficiaires finaux.

Un atelier a également été organisé en présence des représentants de Plastic Odyssey, entreprise sociale soutenue par le groupe Crédit Agricole, dont l’équipage va parcourir les mers pendant trois ans afin de lutter contre la pollution plastique des océans. La Fondation va à son tour s’associer à Plastic Odyssey dans le but de les appuyer sur leur projet de développement de petites unités de retraitement des déchets plastiques en Afrique.

Un jeu de pistes au Musée Arts et Métiers a été l’activité team building de la semaine, avec la participation de l’équipe RSE de Crédit Agricole SA. Des moments riches d’échanges et de partage qui contribueront à la réalisation des objectifs du Plan stratégique, aux côtés des entités du Groupe Crédit Agricole, partenaires techniques et financiers et organisations soutenues.

La Laiterie du Berger et Kossam reçoivent 5M USD de la Fondation Mastercard

©Philippe Lissac

La Fondation Mastercard vient d’allouer une subvention de 5 millions USD pour la période 2019-2022 à Kossam pour permettre à Kossam et à la Laiterie du Berger de créer 5 000 emplois directs ou indirects sur la région de Richard Toll.

La Laiterie du Berger, la force de l’entrepreneuriat africain

La Laiterie du Berger est un exemple de la force de l’entrepreneuriat en Afrique. L’entreprise sociale a été créée en 2006 par Bagoré Bathily et un pool d’actionnaires actifs, avec l’objectif de valoriser la production laitière locale. « 90% du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre, alors que 30% de la population vit traditionnellement de l’élevage et peut produire du lait. C’est ce constat qui a conduit à la création de la Laiterie du Berger », nous apprend Bagoré Bathily.

La Laiterie collecte le lait des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll au Nord du Sénégal pour élaborer ensuite des produits laitiers, au lait local et naturel. L’entreprise travaille avec 800 éleveurs Peuls, emploie 300 salariés et produit 6 000 tonnes de yaourt chaque année. Après 12 ans d’existence, avec le soutien de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole Franche-Comté, un deuxième chapitre s’est ouvert avec la création d’une nouvelle filiale, Kossam SDE.

Kossam vise à structurer la filière lait au Nord du Sénégal en favorisant l’accès à des ressources matérielles pour la production laitière, en apportant des formations aux éleveurs et en développant un modèle innovant de « mini-fermes » pilotes. « Ce sont plus de 600 familles d’éleveurs qui sont impactées par le développement de la filière lait local qui ont vu leurs revenus augmenter de plus de 50% entre 2018 et 2019 », déclare Jonathan Michaud, Directeur de Kossam, un ingénieur agronome issu de Crédit Agricole Franche-Comté, qui, après une mission « Banquiers solidaires » de volontariat de compétences en 2018, est parti pour 2 ans diriger le projet.

Un changement d’échelle sans précédents pour l’entreprise

Une nouvelle étape va commencer pour la Laiterie et Kossam. Conquis par le modèle d’entreprise sociale de la Laiterie du Berger, La Fondation Mastercard vient d’allouer une subvention de 5 millions USD pour la période 2019-2022 à Kossam. L’objectif de cette subvention est de permettre à Kossam et à la Laiterie du Berger de créer 5 000 emplois directs ou indirects sur la zone. Le montant alloué servira notamment à augmenter la collecte du lait à 4000 T et à valoriser la restructuration du système de collecte. Cet appui financier cible particulièrement les femmes, qui sont traditionnellement les responsables de l’activité de production et collecte du laitau Sénégal.

Ce nouveau projet est intitulé MéLiTeJi, les lettres (M, L, T, J), qui représentent symboliquement en Wolof le lait (Meew), l’emploi (Ligueey), la réussite(Tekki) et les femmes (Djiguen). Ce financement vient renforcer les objectifs de l’entreprise de développer l’élevage dans une optique durable, responsable et sociale et de construire une filière laitière sénégalaise pérenne, établie sur les base d’une économie moderne et génératrice d’emploi.

Cette subvention est déjà en soi un formidable succès qui démontre la force de ce modèle d’entreprise sociale et la confiance en son potentiel de structuration de filière et de création d’emplois.

Plus d’informations sur La Laiterie du Berger ici

Banquiers Solidaires : une nouvelle mission à pourvoir en Bosnie-Herzégovine

©Philippe Lissac

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert aux collaborateurs du Groupe en faveur d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact. L’objectif de ce programme est double : il permet de valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et d’apporter un soutien complémentaire aux institutions de microfinance et entreprises partenaires de la Fondation. Grâce à ce dispositif, le groupe Crédit Agricole réaffirme sa volonté de soutenir les initiatives solidaires des collaborateurs.

Les Banquiers Solidaires, qu’est-ce que c’est ?

Des missions de bénévolat à l’étranger sont proposées aux collaborateurs pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises sociales, partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Les missions sont réalisées en mécénat ou bénévolat de compétences. Le billet d’avion et l’assurance sont pris en charge par Crédit Agricole S.A. Les éventuels frais de transports internes, les dépenses de restauration et d’hébergement sont payés par l’organisation bénéficiaire. La Fondation Grameen Crédit Agricole assurera la préparation et la coordination de la mission.

Depuis le lancement du programme en 2018, treize missions ont été réalisées tant en mécénat que bénévolat de compétences.

Une mission à pourvoir !

Une mission dans le secteur informatique est à pourvoir en faveur de Partner Microcredit Foundation, en Bosnie-Herzégovine, de mi-mars à mi-mai 2020.

Partner Microcredit Foundation est une organisation de microcrédit à but non lucratif située en Bosnie-Herzégovine. Fondée par Mercy Corps en 1997 sous la forme d’une ONG, elle est devenue une fondation de microcrédit en 2000. Elle offre des services financiers aux populations économiquement actives qui ont un accès difficile ou inexistant aux sources de financement pour le développement de leur activité et l’amélioration de leurs conditions de vie. L’institution accorde des prêts dans le cadre d’une méthodologie de soutien individuel au niveau technique et du microcrédit principalement aux micro-entrepreneurs, favorise la participation des femmes au monde des affaires et offre un accès facilité aux services financiers dans les zones rurales.

Objectifs de la mission :

  • Évaluation de l’infrastructure informatique existante, de la structure organisationnelle et des applications utilisées.
  • Élaboration de lignes directrices pour le développement futur de l’infrastructure informatique et des applications.
  • Recommandations pour un plan d’investissement informatique de 3 à 5 ans et recommandations spécifiques pour 2020.

Contact

Carolina HERRERA
Directrice Communication & Partenariats
carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr

 

La Lettre N.34 de la Fondation est maintenant disponible

© Philippe Lissac

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Lettre trimestrielle #34 dans laquelle elle présente notamment une nouvelle rubrique sous forme d’espace dédié aux partenaires de la Fondation : organisations soutenues, fondateurs, partenaires techniques et financiers y témoignent sur leurs actions, leurs projets, les liens avec la Fondation et l’impact de leur travail sur le terrain. Dans cette édition, découvrez également la tribune de Sara Belbachir, Banquière solidaire partie en mission auprès de l’institution de microfinance marociane Al Karama.

Par ailleurs, la Lettre de la Fondation présente ses dernières actualités et en particulier son partenariat signé avec l’UNHCR et l’Agence suédoise de coopération pour le développement international (Sida) pour la mise en place d’un programme de quatre ans visant à promouvoir l’accès à des services financiers et non financiers pour les réfugiés et les communautés d’accueil en Ouganda.

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

Un nouveau succès de l’opération Centimes Solidaires

©SebastienProust

Lancée en 2018 par la Fondation Grameen Crédit Agricole SA, Crédit Agricole SA et CA Centre-est, Centimes solidaires vise à financer des projets d’entrepreneuriat en mobilisant les collaborateurs du Crédit Agricole qui sont invités à faire un don de 50 centimes au moment de payer leur repas dans les restaurants collectifs. Pour l’édition 2019, grâce au soutien de collaborateurs, 8 657€ seront versés à Entrepreneurs du Monde pour financer le programme ICI (Incubation, Création, Inclusion) qui accompagne des projets d’entrepreneuriat en faveur des réfugiés, parents isolés et personnes sans domicile fixe à Lyon.

L’opération s’est déroulée en parallèle dans les Campus de Crédit Agricole à Montrouge, Saint-Quentin et Lyon du 18 au 22 novembre. Crédit Agricole S.A., la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole Centre-est s’associeront à la générosité de leurs collaborateurs en contribuant à la collecte.

L’année dernière Entrepreneurs du Monde a également reçu via l’opération 7 000€ qui ont contribué au renforcement du programme ICI. Au total, 20 formations collectives ont été organisées et 18 personnes accompagnées pour structurer leurs projets d’entrepreneuriat. L’objectif d’Entrepreneurs du Monde est e soutenir 40 porteurs de projet d’ici 2020.

Retour en images sur l’évènement de lancement

Pour lancer l’édition 2019 de l’opération, le Crédit Agricole a accueilli le 4 novembre, sur le Campus de Montrouge, Rania, entrepreneure et réfugiée syrienne soutenue via l’opération. Après avoir quitté la Syrie et grâce au Projet ICI d’Entrepreneurs du Monde financé via Centimes solidaires, Rania a pu créer son service traiteur pour faire découvrir la cuisine traditionnelle de son pays.

Découvrez la vidéo de l’opération qui présente le parcours de Rania et les témoignages des collaborateurs qui ont participé à l’opération.

Carnets solidaires : une Banquière solidaire au Maroc

Par Sarah Belbachir, Crédit Agricole S.A

© DG

Banquier Solidaire est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole. Découvrez la tribune de Sarah Belbachir, Banquière solidaire de Crédit Agricole SA. partie en mission au Maroc.

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en juin 2018, Banquier solidaire est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune de Sarah Belbachir, Banquière solidaire de Crédit Agricole SA.

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Banquier solidaire… mais pourquoi ?

La première fois que j’ai parlé du programme Banquiers solidaires à mon entourage, on m’a répondu « banquier et solidaire… ce n’est pas un peu antinomique ? » Pour beaucoup, ces deux mots ont du mal à résonner à l’unisson. Pourtant, quand j’ai découvert Banquiers solidaires, j’ai rencontré des gens passionnées, des ambitions sincères et des actions concrètes. Loin d’être de belles paroles, le programme m’a conquise par les valeurs qu’il inspire et sa volonté d’œuvrer directement sur le terrain.

J’ai donc tout de suite postulé à une mission pour renforcer le dispositif de lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme (LCB-FT) d’Al Karama, une institution financée par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit du Maroc qui propose des microcrédits à des personnes exclues du système bancaire classique, notamment des femmes.

Très vite après avoir postulé, j’ai eu la confirmation que ma candidature avait été retenue. Ma mission a donc débuté à Montrouge, dans les locaux de la Fondation Grameen Crédit Agricole pour la phase de préparation. Avec l’aide d’Edouard, de Violette et de Carolina (1), nous avons défini le planning et les objectifs. Ils m’ont présenté les grands concepts de la microfinance, et donné des éléments de contexte précis sur Al Karama, sur l’économie marocaine et le monde de la microfinance au Maroc.

Top départ pour Rabat !

Le 13 juillet, je m’envolais enfin pour Rabat. Pendant 10 jours, j’allais me consacrer à un sujet qui faisait partie de mon domaine de compétences, mais dans un secteur différent, dans une structure de taille différente et dans un contexte culturel différent de mon quotidien.

Les deux premiers jours furent consacrés à sensibiliser le top management aux risques liés à la LCB-FT et à la manière de les prévenir. Une formation LCB-FT a été organisée par les équipes du Crédit du Maroc en mécénat de compétences. Ce fût l’occasion d’échanger sur les pratiques de financement TPE/PME de Crédit du Maroc et de comprendre le marché sur lequel les institutions de microfinance marocaines vont se diversifier.

Les échanges qui ont suivi avec l’équipe d’Al Karama m’ont permis de me familiariser avec le fonctionnement de l’institution, d’identifier les points forts en termes de LCB-FT et les éléments nécessitant d’être renforcés.

La suite consistait à rédiger plus finement un plan d’actions, afin qu’Al Karama intègre de manière progressive et priorisée ses obligations en matière de LCB-FT. En collaboration avec Edouard Sers de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui m’a rejointe sur cette partie de la mission, nous avons ainsi défini des préconisations précises, avec un responsable par action et un planning de mise en œuvre sur trois ans. L’enjeu était de réaliser un plan d’actions réaliste et réalisable pour Al Karama, au regard de ses moyens et de ses effectifs.

Le plan d’actions a été très bien accueilli par le Comité de direction d’Al Karama auquel nous l’avons présenté le dernier jour de mission. La prochaine étape est désormais entre les mains d’Al Karama, qui mettra en œuvre cette feuille de route.

Des rencontres inoubliables

Ma mission fût ponctuée par deux visites qui ont marqué mon expérience. Al Karama a organisé deux visites d’agence et de clients, l’une en milieu urbain et l’autre en milieu rural. La première a eu lieu dans la ville de Temara, dans la banlieue de Rabat. Après quelques échanges avec le responsable d’agence et des agents de crédit, nous avons rendu visite à un client dans sa boutique de vêtements traditionnels marocains, qui a bénéficié d’un microcrédit pour son activité. Cette première visite m’a permis de mieux comprendre le fonctionnement d’une agence de microcrédit et de voir comment sont concrètement appliquées les procédures sur le terrain.

La deuxième visite a eu lieu à Larache, au nord du Maroc. Nous avons d’abord visité une agence rurale qui propose des services spécifiquement agricoles aux habitants de la région. Nous nous sommes rendus dans un champ de pastèques et de cacahuètes pour rencontrer un client agriculteur ayant bénéficié d’un microcrédit pour agrandir son terrain. J’ai pu confirmer l’impact du microcrédit sur le développement de la petite agriculture et le renforcement des économies rurales.

Ces rencontres m’ont permis d’appréhender la microfinance au plus près et de voir ce que peut concrètement accomplir la finance inclusive. Mais elles furent avant tout une expérience humaine inoubliable.

Ce n’était qu’un avant-goût… je suis rentrée à Paris avec l’envie de m’engager davantage.

Lettre #34 à télécharger ici

Quatre nouveaux investissements en Asie pour la Fondation

© Philippe Lissac

En partenariat avec CA CIB Inde, la Fondation a accordé une garantie d’un montant équivalent à 5 millions d’euros à l’institution de microfinance indienne Annapurna, pour un prêt octroyé par CA CIB Inde en monnaie locale. Annapurna Finance Pvt. Ltd (AFPL) a été créée en 2009 et fait maintenant partie des dix principales IMF NBFC du pays. L’institution fournit des services financiers aux populations à faible revenu. Ses principaux objectifs sont de fournir une aide financière pour l’autonomisation économique et de donner la priorité aux femmes et de les impliquer directement dans les activités de production à travers des groupes d’entraide et l’accès au financement. À ce jour, l’institution dessert 1,6 million d’emprunteurs actifs, dont 99% de femmes et 85% de ruraux.

De même, au Myanmar, la Fondation a accordé un nouveau prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à 2,3 millions d’euros sur une période de quatre ans à VisionFund Myanmar, une institution de microfinance qui prête de petites sommes d’argent à des personnes qui n’ont pas d’antécédents de crédit mesurables, des actifs pour sécuriser les prêts ou l’accès aux sources de financement classiques. A ce jour, VisionFund Myanmar compte plus de 190 000 clients dont 86% de femmes et 59% de clients en zones rurales.

Toujours au Myanmar, la Fondation a également accordé un nouveau prêt d’un montant en monnaie locale équivalent à 1,8 million d’euros sur une période de quatre ans à l’institution de microfinance Proximity Designs pour le compte de Proximity Finance, un programme de microfinance dont l’objectif est l’éradication de l’extrême pauvreté en traitant les pauvres comme des clients. A ce jour le programme compte 117 000 clients dont 69% de femmes.

Finalement, au Cambodge, la Fondation a accordé un prêt équivalent à 1,6 million d’euros à Chamroeun, partenaire historique de la Fondation depuis 2010. Chamroeun est une institution de microfinance qui fournit des services financiers aux plus pauvres, exclus de l’offre des institutions de microfinance plus commerciales. L’institution sert plus de 30 000 clients dont 82% de femmes.

Plus d’informations sur les partenaires de la Fondation ici.

[Interview] « L’assistance technique aide à structurer nos microcrédits agricoles »

Interview de Susan Chibanga, Directrice générale, AMZ Zambie

© Didier Gentilhomme

En Zambie, l’institution de microfinance AMZ fournit des services de microcrédit, d’assurance et de transfert d’argent à plus de 50 000 clients, principalement des femmes (60%) et en zone rurale (80%). Grâce à l’assistance technique proposée dans le cadre du programme de la Facilité africaine, AMZ a pu mettre en place un système d’évaluation des prêts agricoles aux petits exploitants, une innovation en Zambie et dans l’ensemble de la région.

Quels sont les activités et les objectifs d’AMZ Zambia ?

Susan Chibanga : Depuis la création de l’institution il y a 8 ans, nous proposons des opportunités et contribuons au bien-être économique des personnes les plus démunies. Nous leur ouvrons l’accès à des services financiers adaptés : prêts de groupe villageois, prêts agricoles, microassurance ou encore paiements par mobile. Les prêts agricoles et les financements ruraux sont des activités coûteuses, qui demandent un suivi de proximité.

Pour les viabiliser, nous nous appuyons sur l’expertise de nos partenaires tels la Fondation Grameen Crédit Agricole qui est à la fois l’un de nos financeurs et un coordinateur d’assistance technique pour plusieurs de nos projets (*).

Comment l’assistance technique améliore-t-elle vos microcrédits ?

AMZ vient de franchir un pas dans la structuration de son activité de microcrédit. Grâce à l’assistance technique apportée par la Fondation et d’autres partenaires, nous avons mis en place un outil d’aide au management de nos produits, le Système d’évaluation des prêts agricoles, une vraie innovation dans la région. Il s’agit d’une ressource développée initialement par la Frankfurt School of Business. Elle permet de déterminer les limites de crédit à accorde en simulant les modèles de remboursement selon le type de culture des petits ou moyens agriculteurs. Nous avons mené un projet pilote sur le maïs, le soja, les tomates, la pastèque et les arachides lors d’une saison agricole. Nous souhaitonsaujourd’hui le déployer plus largement.

Avec quelles priorités ?

Nous envisageons de développer une application mobile de l’outil. Il sera pertinent de le combiner avec la notation de crédit de nos clients ainsi qu’avecdes systèmes d’authentification plus sûrs : signature par stylet voire par reconnaissance faciale. L’expérience montre que l’outil réduit l’exposition aux risques autant pour notre institution que pour nos clients bénéficiaires. L’assistance technique nous aidera à continuer de rendre nos prêts plus efficients.

Quelles sont les perspectives de croissance d’AMZ ?

Déjà ancrés dans la région centrale de Zambie, nous souhaitons étendre l’activité à tout le pays. Nous espérons aussi devenir une institution de dépôt d’ici à deux ans, en plus de l’activité de crédit. Notre positionnement dans les territoires restera déterminant, avec un portefeuille de 10 à 15% de petits exploitants sur le long terme.

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(*) Afin de développer le financement rural et agricole, AMZ Zambia est accompagnée par des organisations nationales (FSDZ, RUFEP) et des bailleurs internationaux (Fondation Grameen Crédit Agricole, Oikocredit, FMO, Triple Jump, Global Partnership Lendahand), dont certains, comme la Fondation GCA, sont aussi coordinateurs de missions d’assistance technique dont elle bénéficie.