AMK Microfinance reçoit le Truelift Leader Milestone

© Philippe Lissac

Truelift a reconnu la performance en faveur des pauvres d’AMK Microfinance Institution Plc, partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole au Cambodge, au Leader Milestone. Cela porte à 33 le nombre de prestataires de services financiers reconnus le long du parcours Truelift Pro-Poor Pathway et à sept le nombre reconnu au Leader Milestone, le plus avancé des quatre jalons. Le point commun de toutes les institutions récompensées est leur engagement à répondre aux besoins des personnes vivant dans la pauvreté. Leur degré d’adhésion aux trois principes en faveur des pauvres montre à quel point ces institutions ont progressé sur la voie d’une gestion totalement dédiée à l’aide des pauvres.

AMK a démarrée en tant qiue programme de Concern Worldwide dans les années 1990 avant de devenir une institution de microfinance à part entière en 2004. L’institution propose des prêts de groupe (banque villageoise) et individuels, des services d’épargne, de transferts d’argent, de la microassurance santé, des services de paiement et de paie, des services de change et de transferts de fonds internationaux. Elle emploie plus de 2 700 personnes dans 150 bureaux et travaille avec plus de 3 700 agents indépendants à travers le pays. AMK compte plus de 840 000 clients pour avec un portefeuille de prêts de plus de 247 millions de dollars et des dépôts de plus de 146 millions de dollars, ce qui en fait l’une des principales institutions de microfinance au Cambodge.

Depuis plus de 15 ans, AMK n’a cessé de se développer en se concentrant sur le développement de ses produits et services financiers et en investissant dans de nouvelles technologies afin de répondre à la demande des clients. Dans le même temps, AMK est resté fidèle à ses objectifs sociaux, en particulier la réduction de la pauvreté, comme en témoignent les résultats de l’évaluation Truelift réalisée en novembre 2018 par M-CRIL. Grâce à l’offre de services de microfinance appropriés et viables au cours des 15 dernières années, AMK a aidé ses clients et leurs familles, en particulier ceux qui vivent dans des régions reculées, à réaliser des changements positifs importants.

Pour développer les économies rurales, la BEI renforce la microfinance en Afrique

© Didier Gentilhomme

Le 1er avril prochain, de 9h à 11h, la Fondation Grameen Crédit Agricole et la Banque Européenne d’Investissement (BEI) organisent à Paris une conférence autour du thème du développement des économies rurales et du renforcement de la microfinance en Afrique par al BEI.

Jérôme Brunel, Secrétaire général de Crédit Agricole SA, Administrateur de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Ambroise Fayolle, Vice-président de la BEI, prononceront les mots d’ouverture. Autour de la table, Eric Campos, Délégué général de la Fondation et Directeur RSE de Crédit Agricole SA, Soukeyna Ndiaye Bâ, Directrice générale de la Fondation INAFI International et Administratrice de la Fondation, et Mamadou Lamine Gueye, Directeur général de Caurie, institution de microfinance sénégalaise soutenue par la Fondation. Jean-Marie Sander, Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole, prononcera le mot de clôture.

Les participants échangeront sur trois thématiques : Le développement des zones rurales en Afrique, une absolue nécessité ? Microfinance rurale en Afrique : quels opportunités ?Microfinance, genre et changement climatique : les destins sont-ils liés ?

Pour participer, contactez : carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

Le Crédit Agricole lance un fonds en faveur de la microfinance rurale

En partenariat avec CA Indosuez Wealth (Asset Management) et CACEIS Bank, Luxembourg Branch, la Fondation Grameen Crédit Agricole a lancé un fonds d’investissement à impact social permettant aux entités et Caisses Régionales du groupe Crédit Agricole d’investir dans le financement des institutions de microfinance en milieu rural.

La Fondation renforce ainsi son soutien aux institutions qui interviennent dans les pays émergents au profit des populations traditionnellement exclues du secteur bancaire et plus spécialement au profit des femmes, qui constituent l’essentiel de la clientèle de ces institutions. Le bénéfice est double : un objectif de rentabilité positive et un impact en termes de financements d’activités génératrices de revenus. Deux prêts à des institutions de microfinance en Afrique subsaharienne ont été octroyés grâce aux fonds levés. Un rapport de suivi trimestriel sera adressé aux investisseurs. Ce fonds bénéficiera prochainement du Label Luxflag (promotion du financement d’investissements durables et responsables).

Cette première opération de ce type, lancée par le Groupe Crédit Agricole, est un beau succès !

Les Caisses Régionales et les entités de Crédit Agricole SA ont pour la première fois l’opportunité d’intégrer un dispositif dédié exclusivement à des investissements en microfinance à l’international et structuré au sein du groupe Crédit Agricole. La première levée de fonds, clôturée le 28 septembre 2018, a confirmé la participation de 13 Caisses Régionales (Alsace-Vosges, Centre-est, Centre-France, Champagne-Bourgogne, Franche-Comté, Ille-et-Vilaine, Languedoc, Loire-Haute Loire, Martinique-Guyane, Normandie-Seine, Réunion, Savoie et Sud Rhône Alpes) –ce qui représente déjà 1/3 des Caisses Régionales– et d’Amundi pour un montant de proche de 6 millions d’euros.

La seconde levée de fonds, clôturé le 31 décembre, a confirmé la participation de deux Caisses Régionales (Charente-Périgord et Provence Côte d’Azur) ainsi que celle de Crédit Agricole Assurances pour un montant total proche de 8 millions d’euros.

La Fondation Grameen Crédit Agricole – 10 ans de soutien à la microfinance et à l’entrepreneuriat social

La Fondation Grameen Crédit Agricole a été créée en 2008 par le Crédit Agricole et la Fondation Grameen du Professeur Yunus, prix Nobel de la Paix. Intervenant dans 33 pays, dont près de la moitié sont les plus pauvres du monde, la Fondation est un opérateur engagé dans la lutte contre la pauvreté et la promotion de l’inclusion financière. En 10 ans, la Fondation a octroyé plus de 215 millions d’euros de financements. Aux côtés du groupe Crédit Agricole, la Fondation développe de nouveaux instruments visant à accroître sa capacité de financement et à renforcer son impact.

La Fondation est fière de travailler aux côtés des entités de Crédit Agricole SA et des Caisses Régionales du Groupe pour renforcer son action en faveur de l’inclusion financière et du financement des économies rurales.

Pour plus d’information :
pascal.webanck@credit-agricole-sa.fr
carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr

En 2018 la Fondation a investi 3,7 M € en Afrique de l’Est

Elle a ainsi financé deux partenaires au Kenya : BIMAS, avec un prêt de 500 000 euros, et VERT Ltd avec un prêt de 440 000 euros. BIMAS est un programme de développement de microentreprises (MED-P) mis en place en 1992 sous l’égide de PLAN Embu. Son objectif est de contribuer à une croissance soutenue de l’économie et de l’emploi dans le secteur rural, ce qui se traduira par une amélioration du bien-être social et un accroissement des revenus de la population rurale au Kenya. A ce jour, BIMAS compte plus de 18 500 clients dont 66,5% de femmes. VERT Ltd. Pour sa part est une entreprise spécialisée dans l’exportation de fruits et légumes frais. L’entreprise, créée en 2000, a adapté, au fil des ans, son modèle économique afin de mieux répondre aux spécificités du marché européen et s’adapter à la législation en vigueur. Elle a également mis en place un modèle plus durable en travaillant directement avec de petits agriculteurs locaux organisés en petits groupes. La Fondation est actionnaire de VERT Ltd depuis 2016.

La Fondation a également financé pour la première fois MicroLoan Foundation au Malawi, avec un prêt d’un montant de 256 000 euros. La MicroLoan Foundation est une organisation caritative de microfinance basée au Royaume-Uni qui offre une formation commerciale, des prêts et un soutien continu aux femmes vivant au Malawi, en Zambie et au Zimbabwe. Les principaux objectifs de l’organisation sont la réduction de la pauvreté et l’autonomisation des femmes. Au Malawi, l’institution compte aujourd’hui près de 30 000 clients, exclusivement des femmes. En Ouganda, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance UMF, d’un montant de 700 000 euros. UMF (Uganda Microcredit Foundation) est une institution de microfinance qui propose des prêts ainsi que d’autres services de microfinance aux personnes économiquement actives en Ouganda. L’institution s’est spécialisée dans les produits commerciaux et personnels, financiers et non financiers à destination des entreprises et des particuliers afin de faciliter leur développement. L’institution compte plus de 4 000 clients, dont 54% de femmes et à 70% en zone rurale.

En Zambie, la Fondation a par ailleurs financé deux partenaires : AMZ avec un prêt de 600 000 euros sur une période de quatre ans et FINCA Zambia avec un prêt 1,2 million d’euros sur une période de trois ans. Agora Microfinance Zambia (AMZ) est une institution de microfinance qui s’adresse tout particulièrement aux personnes ayant de faibles revenus, avec des produits financiers appropriés. AMZ a pour objectif de servir les clients qui ont été précédemment exclus du marché financier formel, principalement en raison de leur situation de pauvreté ou de leur lieu de résidence. Elle compte plus de 25 000 clients à 39% en zone rurale. 61% de ces clients sont des femmes. De son côté, FINCA Zambia est une institution de microfinance multiservices qui sert à ce jour plus de 9 000 clients avec des services financiers, notamment des crédits, de l’épargne, des paiements et des transferts d’argent. La clientèle de FINCA Zambia compte 57% de femmes.

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La Fondation réalise un financement en obligations auprès d’OSHUN

De nos jours, près d’un milliard de personnes n’a pas accès à des sources améliorées d’eau potable. L’Afrique Subsaharienne est l’une des régions les plus concernées : entre 25 et 50% de sa population n’ont pas encore accès à une eau provenant d’un point d’eau amélioré, et entre 75 et 100% n’ont pas d’accès à un branchement domestique.

Créée en 2014, OSHUN déploie une solution innovante de service de l’eau en milieu rural. Autour d’un modèle économique original associant l’entrepreneuriat local, OSHUN apporte un service d’eau de qualité dans des kiosques à eau, à un prix correspondant au consentement à payer, en apportant des garanties sanitaires optimales. Cette activité, qui est appelée à se développer dans plusieurs pays africains, a démarré dans les zones rurales du Sénégal.

Pour la première fois, le comité de projets de la Fondation Grameen Crédit Agricole a approuvé un financement de 200 000 € en obligations pour couvrir les investissements et le fonds de roulement de l’entreprise OSHUN, un nouveau partenaire dont le siège social se trouve en France. Ce projet est co-financé avec la Caisse Régionale Alpes Provence dont l’un des clients, la Société du Canal de Provence, est partie prenante du projet. La Caisse Régionale a bénéficié de l’expertise de la Fondation dans le secteur de l’eau et de sa connaissance du tissu économique local.

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La Fondation réalise de nouveaux investissements en Asie

© Didier Gentilhomme

La Fondation Grameen Crédit Agricole a réalisé de nouveaux investissements auprès de ses partenaires asiatiques avec cinq prêts accordés en Indonésie, Birmanie, Sri Lanka et au Cambodge. En Asie, la Fondation compte 14 partenaires, ce qui représente à fin décembre 2018 25% de son encours total.

Elle a ainsi accordé un prêt de 2,1 millions d’euros à KOMIDA, partenaire historique de la Fondation qui intervient en Indonésie, uniquement auprès des femmes. KOMIDA est une ONG de microfinance qui a commencé à proposer des microcrédits en 2005 à la population touchée par le tsunami dans la province de Banda Aceh. L’institution s’est transformée en coopérative d’épargne et de crédit en 2008 et compte aujourd’hui plus de 545 000 clients.

La Fondation a par ailleurs accordé un prêt de 1,1 millions d’euros à Proximity, en Birmanie. Proximity Finance est un programme de microfinance, développé par Proximity Designs, qui a pour objectif l’éradication de l’extrême pauvreté dans le pays en traitant les pauvres comme des clients et en proposant des technologies et des services novateurs et abordables aux familles qu’elle finance et qui gagnent leur vie en cultivant des petits lopins de terre. L’institution compte près de 100 000 clients dont 66% de femmes.

Au Sri Lanka, l’institution de microfinance Berendina, dont la mission est la réduction de la pauvreté et l’offre de meilleures conditions de vie pour les groupes les plus pauvres du pays, a bénéficié d’une garantie de la Fondation pour un montant de 331 000 euros à A ce jour, Berendina compte 99 000 clients, dont 87% de femmes. Tous ses clients son situés en zone rurale.

Enfin au Cambodge, la Fondation a accordé deux nouveaux financements à AMK et Chamroeun de 2,5 millions d’euros et de 973 000 euros respectivement. AMK (Angkor Mikroheranhvatho (Kampuchea) Co. Ltd) fournit principalement des prêts via la méthodologie du « village banking » ciblant en priorité les femmes pauvres en zone rurale, ainsi que les activités agricoles. Depuis 2010, l’institution est également autorisée à collecter de l’épargne. A ce jour elle compte près de 325 000 clients à 93% en zone rurale et 81% de femmes. Pour sa part, Chamroeun qui compte 26 300 clients, est une institution de microfinance qui met la vocation sociale au coeur de son modèle économique. Elle fournit des services financiers aux plus pauvres et leur propose également un ensemble de services de formation et d’accompagnement.

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L’harmonie entre la performance sociale et la performance économique est possible

     Par Hélène Sananikone, Fondation Grameen Crédit Agricole

© Philippe Lissac

« Social » et « business », deux termes qui ont longtemps été considérés antinomiques et qui continuent de l’être pour beaucoup. Pourtant, il existe des modèles économiques qui structurellement se fixent comme objectif de concilier sur un même plan impact social et développement économique. Au début des années 2000, le professeur Yunus a posé les fondements d’un modèle présentant ces caractéristiques : le « social business » que l’on peut traduire par le terme générique « entreprise sociale ». Comme toute entreprise classique, elle cherche à atteindre la profitabilité financière mais elle doit, dans le même temps, répondre à son objectif d’utilité sociale qui est intégrée au cœur de sa gouvernance et de son fonctionnement.

Afficher un profil de rentabilité lorsque l’on se préoccupe de l’impact social n’est pas une équation simple car cet objectif entraîne des coûts supplémentaires pour l’entreprise. Le point mort est nécessairement plus long à atteindre, mécaniquement, le besoin en fonds propres est souvent plus important mais l’équation est loin d’être impossible.

En effet, lorsque les dirigeants sont animés par la profonde détermination de créer des externalités positives au moyen de la création de valeur de leur entreprise, ils trouvent des moyens pour générer de l’impact social et pérenniser leur action. De plus en plus recherché, ce modèle alliant impact et profitabilité s’impose de plus en plus comme un modèle d’avenir. A la Fondation, nous voyons de plus en plus d’entreprises qui cherchent à servir des clients à faibles revenus (Base of Pyramid, BoP) en jouant sur l’effet volume mais aussi en mutualisant les couts sur une gamme étendue de produits. Dans ces cas, l’objectif social s’avère être un levier de création de richesses. Une success story qui illustre ce propos : la Laiterie du Berger, entreprise sociale sénégalaise dont la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire.

La Laiterie du Berger, une aventure entrepreneuriale

La Laiterie du Berger est une histoire de famille et d’amis sénégalais qui ont cru dans la possibilité de structurer une filière de production de lait au Sénégal. Le projet, à l’origine, fut donc celui de proposer un modèle économique aux éleveurs Peuls pour leur permettre d’augmenter leurs revenus et, donc, leur niveau de vie grâce à un modèle de production, de collecte et de valorisation du lait sénégalais.

Lorsque ce projet fut élaboré, beaucoup pensèrent qu’il était impossible : l’utilisation du lait frais sénégalais dans la fabrication des produits laitiers est un peu comme construire une oasis dans le désert : très cher et peu compétitif vis-à-vis des concurrents qui utilisent uniquement du lait en poudre importé directement de grandes nations productrices.

Face à ces difficultés, les porteurs du projet ont cherché à s’associer à des partenaires industriels et financiers à long terme puis à bâtir ensemble un modèle de chaine de valorisation du lait. La Laiterie du Berger a ainsi développé un modèle hybride en conjuguant mise en valeur du lait produit localement et utilisation du lait en poudre pour faire baisser le cout de production industrielle. L’entreprise a par ailleurs développé une marque ombrelle « Dolima » couvrant une gamme de produits laitiers à un prix abordable destinée à des populations aux revenus variés mais toutes soucieuses de consommer des produits laitiers. L’entreprise a récemment accompagné sa croissance autour du slogan « Bon pour moi, bon pour mon pays », ce qui a permis à la marque « Dolima » de devenir une référence nationale

Après 12 ans d’activité, la Laiterie du Berger propose une gamme élargie de produits laitiers bien segmentée et a désormais atteint le point d’équilibre économique. L’usine fonctionne à plein régime et de nouveaux investissements sont envisagés pour suivre la demande en produits Dolima.

Grâce à la ténacité de son fondateur et de ses co-actionnaires, l’entreprise a toujours été vigilante quant à sa mission sociale tout en faisant face à de longues années de mise en place de son propre modèle économique. C’est grâce à la maitrise de la chaine de valeur agricole, de « la fourche à la fourchette » ou « de l’éleveur au consommateur » que ce projet a pu non seulement voir le jour mais surtout atteindre son point d’équilibre. 10 ans ont été nécessaires pour cela.

Un avenir à partager entre la Franche-Comté et le Sénégal

Désormais un deuxième chapitre va s’ouvrir grâce à l’entrée d’un nouvel actionnaire : Crédit Agricole Franche Comté. Suite à une mission « Banquier solidaire » en juin 2018, la Caisse régionale a accepté de détacher un ingénieur agronome pendant deux ans pour rejoindre KOSAM 2, un projet dont l’ambition est de structurer une filière lait. Les problématiques territoriales du Nord du Sénégal sont en réalité proches de l’histoire vécue en Franche-Comté lors de la création de l’appellation d’Origine Contrôlée du Comté (AOC) et la valorisation de la production du lait d’élevage. L’objectif est de pérenniser le revenu des éleveurs en renforçant leur capacité de production et en assurant ainsi à la Laiterie du Berger l’approvisionnement nécessaire au développement de sa gamme spécifique.

L’histoire de la Laiterie du Berger nous montre que, bien que complexe, le mariage entre rentabilité et impact social est possible. A la Fondation Grameen Crédit Agricole, nous y sommes convaincus et continuerons, aux côtés de nos partenaires, à promouvoir cette vision d’avenir de l’entreprise et de la Finance durable.

Laiterie du Berger : une expérimentation prometteuse

Par Jonathan Michaud, CA Franche Comté

© Philippe Lissac

Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.

La raison d’être de la Laiterie du Berger

Transformer le lait collecté auprès des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll au Nord du Sénégal est inscrit dans le projet d’entreprise de la Laiterie du Berger (LDB) et ce depuis ses débuts en 2008. Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.

Cette idée forte d’un développement intégré et durable à travers la valorisation d’une production agricole par une entreprise de social business a fait converger de nombreuses initiatives autour de la LDB qu’elles soient portées par des acteurs de la recherche, du développement ou par la Laiterie elle-même. Bien que souffrant quelquefois d’un manque de cohérence entre-elles, toutes les actions menées ont cependant permis de tirer de nombreux enseignements, d’élaborer des outils de suivi et de contribuer ainsi aux prémices d’une véritable dynamique territoriale autour de la production laitière. La Laiterie du Berger et ses actionnaires ont souhaité aujourd’hui capitaliser et valoriser toute cette riche expérience pour repartir sur une nouvelle étape du développement de la filière lait au Sénégal.

Un partenariat ambitieux pour développer la filière laitière au Sénégal

Aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole, La Caisse Régionale de Crédit Agricole Franche-Comté a souhaité s’investir pour accompagner la Laiterie du Berger dans ce projet enthousiasmant. C’est donc dans ce contexte qu’une mission d’appui a été menée dans le cadre du programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA ». L’objectif : élaborer un plan de développement de la filière laitière visant à concilier les besoins de la Laiterie du Berger, son impact social et les attentes des éleveurs et du territoire.

Le plan d’action proposé au terme des deux semaines de travail a été validé par le Conseil d’administration de la Laiterie du Berger en juin dernier. Il est fruit d’un travail collaboratif avec les équipes de la Laiterie et de la Fondation, et des échanges avec les autres actionnaires, capitalisant sur les expériences passées et bénéficiant de l’analyse des principales parties prenantes.

La mini-ferme : point d’entrée du plan stratégique

Le plan d’action se structure en deux phases. Dans un premier temps, le projet est de déployer 15 mini-fermes pour éprouver et fiabiliser le modèle tout en construisant les conditions matérielles et immatérielles nécessaires (chantier de récolte de fourrage, mise en place de conseils en élevage, formation des éleveurs, structuration des acteurs). Dans un second temps, et de manière progressive, le plan vise à déployer 100 mini-fermes à l’échelle du territoire pour impacter le plus grand nombre d’éleveurs.

Une mini-ferme est un pôle de spécialisation laitière au sein du troupeau dominant allaitant. C’est le lieu où l’ensemble des facteurs de production matériels et immatériels sont réunis pour optimiser et maximiser la production laitière : alimentation, abreuvement, suivi de la reproduction, conseil. D’un point de vue très pratique pour les éleveurs, la mini-ferme consiste à stabuler les quatre meilleures vaches laitières du troupeau à chaque instant de l’année, le point de départ étant constitué par l’achat de quatre zébus maures (animaux à meilleur potentiel laitier que les zébus locaux) et d’un taureau métisse (croisement entre une race laitière européenne et un zébu). En réunissant les conditions zootechniques (eau, complémentation, suivi de la production et de la reproduction) et en l’accompagnant dans l’appropriation des pratiques d’élevage requises, l’éleveur pourra quotidiennement produire 20 litres de lait.

Le prix du lait payé par la LDB permettra de dégager une rentabilité pour payer l’investissement de départ tout en assurant un revenu au foyer (cf. schéma ci-contre). Cette trajectoire technique se double d’une trajectoire financière, la valeur du capital étant largement améliorée au bout d’un cycle de 4 ans, temps d’entrée en lactation des femelles métisses issues du croisement des zébus maures et du taureau métisse.

La mini-ferme permet ainsi de réunir les trois facteurs clés de succès du développement d’une filière laitière autour de la LDB : la temporalité, en laissant le temps aux éleveurs et au territoire de s’approprier et de valoriser les changements ; la trajectoire, en mettant à disposition des moyens matériels (animaux, fourrages,…) et immatériels (formation, accompagnement) pour que chaque éleveur s’inscrive dans une trajectoire de progression technique ; et la levée progressive des facteurs limitants dans le territoire (manque d’accès à l’eau, difficultés dans l’alimentation du bétail, etc.) pour permettre au plus grand nombre d’éleveurs d’améliorer et d’augmenter la production laitière de leur troupeau.

Vers un mode de développement territorial innovant

La mise en œuvre de ce plan de développement ne sera efficace et pertinente si et seulement si le projet est porté conjointement par la LDB (qui achète et valorise le lait) et par les éleveurs (qui produisent le lait). Cette approche de type filière ou interprofession doit se matérialiser sur le territoire. Nous proposons donc la création d’une entité détenue à la fois par la LDB, les éleveurs ainsi qu’éventuellement d’autres parties prenantes du territoire. Cette entreprise aura sa propre gouvernance et aura pour mission de satisfaire les besoins des éleveurs (production de fourrages, négoce d’aliments du bétail, conseils techniques, formation) et les besoins de la LDB (vente de lait) avec une obligation de résultat. Elle sera le bras armé des éleveurs et de la LDB au service d’un développement territorial équilibré basé sur la production et la valorisation du lait et pouvant demain élargir son champ d’action pour accompagner la transition vers une ruralité durable au Sénégal.

La Fondation réalise deux nouveaux investissements en RDC

© Philippe Lissac

En 2018, la Fondation a poursuivi ses investissements en Afrique subsaharienne avec notamment deux nouveaux investissements en République Démocratique du Congo.

Elle a ainsi financé avec un prêt équivalent à 698 000 euros Baobab RDC, une institution de microfinance créée en 2012 par OXUS et rachetée par le groupe Baobab (anciennement Microcred) en 2017. Baobab RDC a pour mission de servir les personnes exclues du système financier classique et d’améliorer leurs conditions de vie en leur proposant une gamme de produits variée, simple et accessible. L’institution offre des prêts aussi bien de groupe qu’individuels. A ce jour l’institution compte 7 847 clients dont 50,7% de femmes.

La Fondation a également financé pour la première fois VisionFund DRC a qui elle a accordé un prêt équivalent à 900 000 euros. VisionFund DRC propose une large sélection de prêts, de programmes d’épargne, de microassurance et autres services. Dans les zones rurales du pays, où l’accès au crédit est difficile, ces produits financiers améliorent considérablement la vie de nombreuses personnes. A ce jour l’institution compte plus de 16 800 clients dont 67 % de femmes. 63,3 % des clients de VisionFund DRC sont en zone rurale.

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La Fondation poursuit ses investissements en Europe de l’Est et en Asie Centrale

© Didier Gentilhomme

En 2018, la Fondation a poursuivi ses investissements dans les régions d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale avec l’octroi d’un total de sept prêts auprès de six partenaires pour un montant cumulé de 7,6 millions d’euros, soit 19% des nouveaux investissements réalisés au cours de l’année écoulée.

La Fondation a ainsi investi pour la première fois en Bosnie Herzégovine avec l’octroi d’un prêt d’un montant de 2 millions d’euros à l’institution de microfinance Mi-Bospo qui offre un accès au crédit et à des services non financiers aux particuliers, et en particulier aux femmes entrepreneurs. L’institution fournit également un financement responsable en appliquant les principes de protection des consommateurs, lesquels jouent un rôle important dans le développement de l’entrepreneuriat féminin. A ce jour, Mi-Bospo compte plus de 22 500 clients dont 64% de femmes. La Fondation a également accordé un premier prêt d’un montant de 1 million d’euros à Mikra, une institution de microfinance fondée par CRS (Catholic Relief Services) et qui propose aux populations actives les plus pauvres (et principalement aux femmes, soit 70,2% de ses 13 400 clients) un accès à des services financiers et d’accompagnement abordables et de qualité.

Au Kazakhstan, la Fondation a accordé un second prêt en monnaie locale équivalent à 608 000 euros à l’institution de microfinance Bereke, qu’elle finance depuis 2017. Bereke, qui compte 5 200 clients dont 76% de femmes, a pour mission de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des citoyens grâce à un soutien économique fourni par le biais de prêts accordés aux petites et microentreprises ainsi qu’au moyen de prêts agricoles, à la consommation ou pour l’habitat.

La Fondation a également accordé un nouveau prêt, le troisième depuis 2016, à l’institution de microfinance OXUS Kirghizstan, d’un montant de 687 000 euros sur une période de trois ans. L’institution offre des financements individuels et des prêts de groupe, les près de 7 000 clients d’OXUS travaillant majoritairement dans les secteurs de l’agriculture et l’élevage.

Au Kosovo, la Fondation a également financé un nouveau partenaire, AFK (Agency for Microfinance in Kosovo), avec un prêt de 1,4 million d’euros sur une période de trois ans. AFK est une institution de microfinance qui vise à améliorer les conditions de vie dans le pays en offrant aux micro et petites entreprises un accès à des services financiers durables. L’institution compte 17 500 clients dont 78% se trouvent en zone rurale.

Finalement, au Tadjikistan, la Fondation a accordé deux prêts d’un montant total de 1,9 million d’euros à l’institution de microfinance Humo, partenaire depuis 2017. La Fondation a ainsi accordé au total trois prêts à cette institution dont l’activité principale est d’offrir des services financiers de qualité et abordables aux populations rurales, ainsi que de promouvoir le développement des petites et moyennes entreprises dans les régions pauvres du pays. A ce jour, Humo compte près de 50 000 clients à 81,5% en zone rurale et 44,4% de femmes.