Voyage d’étude et 4e Forum de la Facilité Africaine en Côte d’Ivoire

Entre les 8 et 12 juillet, administrateurs, collaborateurs de la Fondation Grameen Crédit Agricole et partenaires du programme « Facilité de décollage pour la microfinance agricole et rurale en Afrique », ont vécu une semaine d’échanges et d’apprentissage en Côte d’Ivoire. Coup de projecteur sur ce moment clé dans l’histoire de la Fondation.

C’est la première fois que le Voyage d’étude, programmé chaque année pour que les Administrateurs rencontrent les partenaires financés par la Fondation, se fusionne avec un Forum annuel de la Facilité Africaine, programme d’assistance technique développé en partenariat avec l’Agence Française de Développement (AFD) depuis 2013. Entre les 8 et 12 juillet, partenaires et administrateurs ont pu échanger, renforcer leurs connaissances sur les spécificités des terrains d’activité de la Fondation et explorer des pistes de travail pour les années à venir. Tables rondes, journées de formation, visites de terrain, nombreux ont été les moments clés de cette semaine stratégique pour la Fondation.

La première journée de la semaine a commencé à Abidjan avec l’ouverture du 4e Forum de la Facilité Africaine. Après une première phase qui a permis d’accompagner 16 institutions de microfinance rurales en Afrique Subsaharienne, la seconde phase de la Facilité Africaine, entre 2017 et 2020 vise à financer et fournir de l’assistance technique à plus d’une vingtaine d’institutions. Le 4e Forum a permis de présenter le bilan et les perspectives du programme et a été marqué par des échanges passionnants entre les administrateurs et 16 institutions de microfinances accompagnées dans le cadre de la Facilité.

Les jours suivants, les partenaires de la Facilité Africaine ont participé à des formations sur les enjeux de la finance digitale et le financement des chaînes de valeur agricole. En parallèle, les Administrateurs ont fait deux visites de terrain. La première visite de terrain a amené les Administrateurs à connaître les rouages d’une coopérative de cacao à Tiassalé bénéficiant de financements d’Advans, institutions de microfinance soutenue par la Fondation. Le lendemain, ils ont découvert le projet ZECI à Akpessekro, une initiative qui vise à faciliter l’accès à l’électricité en zones rurales via la commercialisation de kits solaires off-grid (hors-réseau). La Fondation participera au financement de la société d’exploitation ZECI[1], en étroite collaboration avec l’équipe titrisation de CA-CIB et assurera également le suivi de la performance sociale et environnementale du projet.

Avant le cocktail de clôture de la semaine, les Administrateurs se sont réunis dans le cadre du Conseil d’administration de la Fondation. Les échanges se sont focalisés sur le Plan stratégique 2019-2023 qui a pu s’enrichir des contributions apportées par les partenaires de la Facilité Africaine. Le Plan stratégique sera présenté officiellement en novembre lors de la « Semaine de la Finance Durable », organisée en partenariat avec Crédit Agricole pour fêter les 10 ans de la Fondation. Exposition photo, tables rondes et une grande soirée d’anniversaire seront au programme pour fêter et réaffirmer l’engagement de la Fondation et du Groupe Crédit Agricole en faveur d’une finance plus inclusive et plus responsable.

[1] Entreprise co-fondée par EDF et Off-Grid Electric (OGE).

L’autonomie des femmes, une priorité pour la Fondation Grameen Crédit Agricole

Le développement économique passe par le soutien aux activités entrepreneuriales féminines. Leur autonomie de revenus est un facteur clé pour réduire les inégalités liées au genre dans le monde.

Avec 77 % de femmes servies parmi les clients actifs de ses institutions partenaires, contre moins de 50 % pour la moyenne du secteur, la Fondation Grameen Crédit Agricole fait figure d’acteur engagé. C’est un choix revendiqué depuis sa création. Elle le poursuit aujourd’hui : environ un tiers des institutions de son portefeuille cible spécifiquement les femmes.

Zhanna B. Zhakupova, Directrice générale d’Asian Credit Fund, organisation de microfinance soutenue par la Fondation au Kazakhstan, déclare : “Nous savons que les femmes réinvestissent plus de 90% de leur revenu dans la famille et dans l’éducation des enfants. Ainsi, plus les femmes se lanceront dans des activités économiques, même les plus petites, plus les familles du Kazakhstan pourront atteindre un niveau de vie digne. Cette réalité est au cœur d’ACF. Depuis 1997, nous avons soutenu plus de 100 000 femmes en leur ouvrant l’accès au crédit et à des formations pour démarrer et développer leur propre entreprise.”

Découvrez en plus ici : Rapport-Annuel-2017

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La Fondation élargit sa zone d’intervention aux côtés de la BPI

Par François-Edouard Drion, BPI Crédit Agricole

La Banque de Proximité à l’Inter national (BPI) du groupe Crédit Agricole s’est associée à la Fondation Grameen Crédit Agricole en 2017, en développant un parte nariat pour ses deux banques du Bassin Méditer ranéen, Crédit Agricole Égypte et Crédit du Maroc.

La BPI et ces deux institutions portent une attention particulière à promou voir une finance inclusive dans leurs territoires, dans le cadre de leur stratégie RSE. La Fondation Grameen Crédit Agricole y apporte son expertise en matière de développement du secteur de la microfinance.

En Égypte et au Maroc, l’expertise reconnue de la Fondation Grameen Crédit Agricole nous a permis de proposer des solutions innovantes de finan cement d’institutions de microfinance, qui nous positionnent de façon distinctive sur le marché. Elles soutiennent pleinement nos valeurs de proximité, d’utilité au territoire, d’une finance éthique et responsable. Cela nous permet de générer un impact social positif, tout en promouvant un modèle économique rentable.

Nous souhaitons que ce modèle de partenariat se mette en place également en Serbie. D’autres pays sont à l’étude.

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Source : Rapport-Annuel-2017

Rencontre avec Philippe Guichandut, Directeur Finance Inclusive

Par Flora Helard & Mathilde Thonon, In venture

Depuis 10 ans, la Fondation Grameen Credit Agricole encourage le développement d’initiatives locales de microfinance et d’entreprises sociales dans les plus de 30 pays en développement dans lesquels elle est implantée. Nous avons interviewé Philippe Guichandut qui nous a parlé des engagements et des résultats des actions de la Fondation.

Socialement respon­sables, la Fondation Grameen Crédit Agricole a été créé en 2008 sous l’impulsion conjointe des dirigeants du Crédit Agricole et du Professeur Muhammad Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la banque de microcrédit Grameen (voir son interview ici). La Fondation encourage le développement d’initiatives locales de microfinance et d’entreprises sociales dans les 32 pays en développement dans lesquels elle est implantée. En 2017, 49 millions d’euros ont été octroyés à des institutions de microfinance partenaires et des entreprises sociales.

Nous avons interviewé Philippe Guichandut, Directeur du Développement et de l’Assistance Technique, qui nous a parlé des engagements et des résultats des actions de la Fondation.

1. Le partenariat entre le Crédit Agricole et la Grameen va fêter ses 10 ans. D’après l’expérience de la Fondation, peut-on confirmer l’affirmation du Professeur Yunus que les pauvres sont solvables?

En effet, nous nous sommes rendu compte que les bénéficiaires des institutions de microfinance remboursaient généralement bien leurs crédits, à des taux de remboursement meilleurs que ceux des banques traditionnelles pour ce type de clients. Il faut toutefois nuancer la définition de “pauvres”. Pour toucher les populations les plus pauvres, la microfinance ne suffit pas. Il est nécessaire de fournir des services complémentaires non-financiers et un accompagnement personnalisé, afin que les clients ne se retrouvent pas dans des situations de surendettement. Les IMFs qui visent les populations les plus pauvres proposent ainsi d’abord des sessions d’information ainsi que de l’aide individuelle, puis le crédit intervient dans un deuxième temps lorsque la personne est plus prête et mieux armée pour faire développer son activité économique. Donc je dirais que oui, sous certaines conditions, les pauvres sont solvables. Cependant, je ne crois pas que toute personne est un entrepreneur potentiel, beaucoup des emprunteurs en microfinance sont dans des logiques de survie, notamment parmi les plus pauvres.. Il faut sélectionner avec attention des individus qui sauront utiliser le crédit à bon escient, pour de pas empirer leur situation.

2. Pourquoi pensez-vous que les banques ont un rôle prépondérant à jouer dans la résolution de problèmes sociaux et environnementaux?

Les banques ont certainement un rôle à jouer, au même titre que les ONGs, l’Etat et les entreprises. Il est important qu’elles intègrent une dimension sociale dans leurs activités et évoluent vers un fonctionnement plus inclusif et responsable, afin de pas laisser à l’écart une partie de la population. Le problème social ne peut cependant pas être entièrement sous la responsabilité des banques, nous avons besoin d’un véritable changement de paradigme au niveau de l’opinion publique. Si la microfinance a émergé, c’est pour pallier à un défaut du marché qui ne répondait pas aux besoins de toute la population, notamment dans les zones rurales et auprès des populations exclues des systèmes bancaires traditionnels. Malheureusement, je pense que la microfinance a encore de beaux jours devant elle.

3. Comme la Grameen, vous ciblez particulièrement les femmes pour vos activités de microfinance. Constatez-vous des différences dans l’emploi du crédit selon le genre?

Bien sûr, nous savons que les femmes vont plus facilement réinvestir les bénéfices liés à leurs activités dans le cadre familial, notamment la scolarisation des enfants, la nourriture, l’habitat, la santé… Cela ne veut pas dire que les hommes ne le font pas mais on constate généralement que la conscience familiale est plus présente chez les femmes, ce qui permet d’atteindre un plus grand nombre de personne avec la microfinance et participer à l’amélioration des conditions de vie des personnes ciblées.

4. Est-ce possible de mesurer concrètement l’impact de la microfinance sur le bien-être des communautés? Quels indicateurs utilisez-vous et pensez-vous qu’il faille universaliser la mesure d’impact?

La mesure de l’impact est quelque chose de très complexe, et pour cette raison la microfinance a beaucoup été critiquée. Nous sommes confrontés à un problème de méthodologie, il y a différentes écoles concernant la mesure de l’impact. Or, selon la méthodologie adoptée, on peut trouver des résultats très différents. Nous avons donc choisis de mesurer la performance sociale de nos projets, en travaillant avec l’outil de notation SPI4-ALINUS, développé par CERISE pour la due diligence et le monitoring des investisseurs sociaux. Je pense qu’il serait trop complexe et risqué d’universaliser la mesure d’impact car il faut tenir compte des spécificités locales (religion, culture, enclavement, niveau de développement…), et celles-ci varient énormément d’une région à l’autre.

5. Pensez-vous que les modèles des IMF que vous soutenez sont exportables en France, ou est-ce que la microfinance est réservée aux pays en développement?

Absolument, la microfinance se développe en France et en Europe. Elle n’est pas réservé aux pays en développement. Ce sont des marchés différents, des coûts différents mais de nombreuses personnes voulant développer une activité économique et ne pouvant pas obtenir de prêt d’une banque traditionnelle se tournent aujourd’hui vers cette solution. Le Réseau Européen de la Microfinance (REM) regroupe les institutions intervenants en Europe et cherche à améliorer les cadres législatifs européens et des Etats membres.

6. Avec ce partenariat entre le Crédit Agricole et la Grameen, vous semblez réaffirmer votre volonté d’inclusion des territoires ruraux. Quel est votre agenda pour aller encore plus loin dans l’inclusion sociale des zones rurales et enclavées?

Il y a énormément de choses à faire pour renforcer l’inclusion des ruraux, et notamment des agriculteurs. Il y a très peu d’institutions de microfinance qui se spécialisent dans ce secteur car il est très risqué et dépend fortement des aléas climatiques. La microfinance est généralement urbaine ou péri-urbaine, et lorsqu’elle est rurale, elle est rarement agricole. C’est un vrai enjeu pour nous de comprendre et de financer les chaînes de valeur agricoles. L’expérience du Crédit Agricole dans ce domaine en France est très utile pour nous. 77% de nos bénéficiaires sont issus des zones rurales, et entre 20 et 30% travaillent dans l’agriculture.

7. La Fondation investit également dans des entreprises sociales. Quels sont vos critères de sélection pour celles que vous financez? Investissez-vous dans des early-stage social business ou bien à un stade déjà plus avancé?

Nous n’investissons pas dans des startups mais plutôt dans des entreprises sociales déjà développées, pas forcément économiquement pérennes mais qui possède un réel potentiel de développement. Pour nous, le plus important est que la mission principale de l’entreprises soit véritablement sociale. Nous faisons signer une charte sociale aux entrepreneurs et actionnaires pour s’assurer que l’impact social soit bien le moteur du développement de leur entreprise. Dans un second temps, nous étudions leur business plan, le capital requis, la pertinence sur le marché et les indicateurs sociaux. Nous accordons également une importance particulière à la personnalité des entrepreneurs car ce sont eux qui vont faire en sorte que l’entreprise fonctionne ou pas, et la confiance est la base de tout partenariat.

8. Dans vos activités de plaidoyer, sentez-vous qu’il y ait encore beaucoup de travail à faire pour réconcilier le monde de la finance et celui de l’aide social et de la protection de l’environnement auprès de l’opinion publique ?

J’ai eu un long parcours dans le monde associatif avant de rejoindre la Fondation Grameen Crédit Agricole. Il existe une vraie différence culturelle mais l’opposition traditionnelle entre ces secteurs découle surtout d’une méconnaissance mutuelle et de beaucoup de préjugés. Le privé et le social n’ont jamais été aussi proches, de plus en plus d’initiatives en commun se développent et le privé a acquis un vraie conscience des enjeux sociaux et environnementaux. C’est aussi une question de génération, les jeunes aujourd’hui ont une sensibilité différente et nous n’en sommes qu’au début de ce rapprochement.

9. En tant qu’épargnants du Crédit Agricole, que peut-on faire au niveau individuel pour participer au mouvement de la finance inclusive?

Il existe de nombreuses opportunités pour participer à ce mouvement de manière individuelle, mais la plupart des gens ne sont pas au courant. Un gros travail de sensibilisation est nécessaire pour donner accès à ces informations. Vous pouvez souscrire à des produits labélisés Finansol, investir dans des entreprises sociales, acheter des biens ou services fournis par des entreprises de l’ESS. Si vous travaillez dans une grande entreprise, vous pouvez choisir d’utiliser l’épargne salariale. Allez aussi voir votre banque pour vous renseigner sur vos possibilités.

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Source
//www.in-venture.org/fondation-grameen-credit-agricole-1

Atelier SPTF sur la Gestion de la performance sociale

Du 19 au 22 février derniers, The Social Performance Task Force (SPTF), CGAP, Dvara et Leapfrog Investments ont organisé un atelier d’apprentissage sur le thème de l’Orientation client à Mamallapuram (Tamil Nadu), parallèlement à la réunion annuelle de SPTF.

L’événement a réuni 280 participants, qui ont échangé des expériences pratiques et discuté d’études de cas mettant en évidence comment une gestion créatrice de valeur pour les clients peut constituer la meilleure façon d’atteindre un double objectif de réussite commerciale et d’inclusion financière. Parmi les thèmes d’actualité abordés lors de l’atelier, citons les opportunités et les risques liés aux technologies nouvelles et à la numérisation des services financiers, la mesure des résultats des services financiers au niveau concret des clients et une gestion infléchie en ce sens, la segmentation de la clientèle en vue de la définition de produits mieux adaptés, ainsi que le rapport Mimosa India sur le taux de pénétration des prêts.

Le succès financier du secteur de la finance inclusive est une condition certes nécessaire mais non suffisante en vue de garantir un effet de changement positif sur la vie de ses clients par le biais de services financiers. Comme l’ont montré les crises survenues ces dernières années en Bosnie, au Maroc ou en Bolivie, mais également dans certains états de l’Inde, une croissance rapide et des profits élevés ne sont pas forcément des indicateurs d’amélioration des conditions de vie des clients, ni même de bonnes performances financières à long terme. C’est pourquoi le secteur de la finance inclusive, via le travail de coordination de SPTF, a défini une série de meilleures pratiques acceptées par l’ensemble du secteur pour décrire et évaluer la fourniture de services financiers responsables : ce sont les « Normes universelles » (USSPM – Universal Standards for Social Performance Management, Normes universelles de Gestion de la performance sociale).

Depuis sa création en 2008, dans le cadre de sa mission de soutien et d’ouverture d’un champ d’action pour une finance inclusive responsable, la Fondation Grameen Crédit Agricole déploie ses activités dans le domaine de la coopération au développement ; ce faisant, elle promeut et applique l’évaluation et l’analyse systématiques combinées de la performance sociale et de la performance financière avec l’ensemble de ses partenaires. La Fondation Grameen Crédit Agricole est un membre associé de MFIN depuis 2017.

Depuis 2016, la Fondation réalise une évaluation annuelle de la performance sociale d’un portefeuille d’entreprises représentatives afin d’obtenir une mesure comparative des performances par rapport au marché et l’identification de domaines d’amélioration dans le cadre de la réalisation de son plan d’action annuel. Présentée à la Direction et au Conseil d’administration de la Fondation, cette analyse permet un suivi plus précis de notre action en vue de mener à bien notre mission. Elle fait l’objet d’une communication externe afin de permettre les échanges de savoir et de pratiques. (Pour consulter les référentiels de la Fondation et d’autres benchmarks SPI4 : //www.cerise-spi4.org/#/benchmarking/.)

Rencontre N.2 du Cercle des Amis de la Fondation

© FGCA

La deuxième rencontre du Cercle des Amis de la Fondation, première de l’année 2018, a eu lieu le 26 juin, et a rassemblé des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et de la Fondation.

Cet évènement a été l’occasion d’échanger autour de l’action de la Fondation et de ses projets avec le Groupe. La rencontre s’est déroulée autour de trois présentations qui ont porté sur l’activité de la Fondation en 2017, le programme « Banquier solidaire by CA », et les schémas de coopération avec les entités du Groupe à l’international.

Eric Campos, Délégué général de la Fondation, a ouvert l’évènement avec une brève présentation de la Fondation et du Rapport intégré 2017. Avec 49,3 millions en financements octroyés en 2017 et 69 institutions de microfinance et social business accompagnés dans plus d’une trentaine de pays, la Fondation a affiché un bon bilan et réaffirmé son positionnement comme un acteur engagé pour une économie mieux partagée.

Ensuite, la rencontre s’est tournée vers les synergies entre la Fondation et le groupe Crédit Agricole. Carolina Herrera, Directrice Communication & Relations Investisseurs et Partenaires, a présenté le Programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA », récemment établi entre la Fondation et Crédit Agricole SA. Cette initiative unique dans l’histoire du Groupe et de la Fondation vise à renforcer le soutien de la Fondation aux institutions de microfinance et entreprises sociales et de valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole.

C’est le cas de Jonathan Michaud, ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche-Comté, venu partager l’expérience de sa mission à la Laiterie du Berger au Sénégal, entreprise sociale dont la Fondation et la Caisse Régionale sont actionnaires.

Lors de cette rencontre du Cercle des Amis, Hélène Sananikone, Equity Investment Manager de la Fondation, et Jonathan Michaud ont présenté la Laiterie du Berger qui promeut le développement de la filière laitière dans le Nord du Sénégal à partir d’un mode de production coopératif.

Au-delà de l’engagement sociétal de Crédit Agricole Franche-Comté, ce sont les ressemblances entre le business model de la Laiterie du Berger et le paradigme de développement de la région Franche-Comté qui ont motivé le soutien de la Caisse Régionale envers ce projet. L’aboutissement de cette mission se traduit par l’élaboration d’ un plan d’action détaillé et approuvé par le Conseil d’administration de la Laiterie. L’objectif de ce plan est d’ améliorer la productivité de cette entreprise sociale et d’assurer la pérennité de son business model.

La dernière partie de cette rencontre du Cercle des Amis de la Fondation a porté sur les coopérations entre la Fondation et le Groupe à l’international. Caroline Brandt et Violette Cubier, Chargées d’investissement à la Fondation ont présenté les schémas de coopération mis en place en Egypte et en cours de négociation en Inde, en Serbie et au Maroc. Ces partenariats favoriseront le financement des institutions de microfinance locales, permettant à la Fondation de démultiplier son action et aux entités du Groupe de se positionner en financeur de l’économie sociale et solidaire.

La rencontre a fini avec l’invitation au prochain rendez-vous du Cercle des Amis le 2 octobre sur le Campus de Crédit Agricole Montrouge. Plus d’actualités seront à suivre sur les engagements de la Fondation et du Groupe en faveur de la finance inclusive et le développement des économies rurales partout dans le monde.

Microfinance et réfugiés : une association prometteuse

Par Alexia Van Rij & Philippe Guichandut, Fondation Grameen Crédit Agricole

© FGCA

Et si la microfinance était la clé de l’intégration des réfugiés ?

Etant souvent perçus comme une clientèle trop risquée et instable, les réfugies sont généralement non ou sous-servis par les prestataires de services financiers, en dépit des besoins criants. Pourtant, les quelques expériences de prêts à des personnes réfugiées semblent afficher des résultats satisfaisants[1].

Forts de ce constat, l’UNHCR (Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies) et le Sida (l’Agence Suédoise de Coopération au Développement International) ont lancé un programme promouvant l’accès à des services financiers et non financiers des réfugiés en Ouganda et en Jordanie. C’est ainsi que la Fondation Grameen Crédit Agricole a été sélectionnée pour appuyer ses institutions de microfinance partenaires à reconsidérer la question des réfugiés dans leur stratégie.

Une première étude sur les besoins d’accès à des services financiers et non-financiers a été confiée à Microfinanza[2]. Dans ce cadre nous avons passé trois jours d’échanges et de rencontres passionnants avec des réfugiés burundais, rwandais et congolais au camp de Nakivale, au Sud de l’Ouganda.

Au cœur de Nakivale en Ouganda : un besoin fort d’accès aux services financiers

L’Ouganda est aujourd’hui le troisième pays au monde pour l’accueil des populations réfugiées, avec plus de 1.4 million de réfugiés à fin mars 2018. A la suite de la crise au Sud-Soudan de 2013, l’Ouganda a vu arriver un nombre croissant de réfugiés, l’HCR l’estimant à près de 1 800 par jour. Le pays mène une des politiques les plus favorables à l’accueil des réfugiés dans le monde, leur permettant de recevoir un lopin de terre à cultiver, de travailler, d’accéder gratuitement aux services sociaux ougandais (éducation, santé), de jouir de la liberté de mouvement et de recevoir des papiers d’identité. C’est dans ce contexte bien particulier que la Fondation a rejoint l’équipe de Microfinanza à Nakivale, l’un des plus anciens camps de réfugiés en Ouganda, pour les accompagner dans leur étude auprès des réfugiés.

Nakivale accueille aujourd’hui plus de 100 000 personnes, principalement originaires du Rwanda, du Burundi et de la République Démocratique du Congo, réparties en petites localités sur 185 km2. La plupart des habitants de Nakivale ont bénéficié de lopins de terre octroyés par le gouvernement, utilisés pour l’agriculture et l’élevage. D’autres tiennent un petit restaurant, un salon de coiffure ou encore un magasin de vente de vêtements. Finalement, des activités bien classiques pour des institutions de microfinance. Cependant aucune institution de microfinance n’intervient dans le camp et les réfugiés ne peuvent donc compter que sur la solidarité au sein du camp.

Moban Sacco, une organisation d’épargne crédit regroupant aujourd’hui pas moins de 1 449 membres, est née de cette force d’entraide face au manque de capital. Grâce à Moban Sacco, les réfugiés peuvent épargner de petits montants et recevoir quelques crédits, mais ceux-ci sont jugés par tous comme insuffisants pour réellement développer leur affaire.

Les préjugés démentis

Une des craintes ressenties par les institutions de microfinance à l’égard des réfugiés est que ces derniers retournent dans leur pays sans avoir payé leurs dettes. Force est de constater qu’à Nakivale, aucune des personnes interrogées n’envisage de rentrer dans son pays de sitôt face à l’insécurité de la région, certaines d’entre elles étant installées au camp depuis plus de 15 ans (en moyenne 7-8 ans) avec la ferme intention de développer leur micro-entreprise sur place.

De plus, tous les réfugiés rencontrés ont affirmé avoir une idée très concrète de l’utilisation qu’ils feraient d’un prêt. En quelques mots, ce ne sont pas les idées qui manquent, mais le capital ! Comment oublier le récit de cette femme, venue de la région du Kivu au Congo, seule avec ses trois enfants, coiffeuse de profession et dont le jeune fils de 11 ans traduisait ses paroles car elle avait œuvré toute sa vie à ce que son fils apprenne l’anglais ? Ayant quitté son pays sans économies, elle n’avait pas les moyens de monter son salon de coiffure et dépendait des rations alimentaires fournies par l’HCR pour survivre, elle et ses enfants. Ou encore la rencontre avec ce chef d’entreprise rwandais, qui avec ses quelques économies a créé il y a 6 ans maintenant une entreprise pour moudre du grain ? Il était parvenu à employer 3 personnes pour développer son activité, mais sa petite épargne ne lui permettait pas d’agrandir son affaire et d’acheter du nouveau matériel performant.

Ces exemples, parmi beaucoup d’autres, mettent en évidence la diversité des situations et le potentiel souvent gâché de ces hommes et femmes dotés de talents, d’expérience et de volonté de prendre leur destinée en mains, comme ils avaient pu le faire dans leur pays avant que la situation ne leur échappe.

A la Fondation, nous sommes convaincus que les institutions de microfinance, en adaptant leurs produits et services, ont un rôle actif à jouer dans la promotion de l’inclusion financière des réfugiés. Les opportunités de la finance digitale, une bonne connaissance des caractéristiques de chaque groupe et un suivi régulier devraient favoriser une telle implication. Les rencontres avec les institutions financières partenaires de la Fondation laissent penser qu’ils sauront être au rendez-vous et relèveront le défi d’offrir des services financiers inclusifs de qualité à ces populations réfugiées et à leurs communautés d’accueil.

L’étude en cours avec Microfinanza, qui sera rendue publique en juillet 2018, devrait donner des pistes de travail concrètes pour que nos partenaires, avec notre appui, le travail conjoint avec l’HCR et l’assistance technique financée par le Sida, puissent s’impliquer de manière active.

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[1] Quelques exemples sur : New issues in refugee research, Michelle Azorbo, Research paper N.199, UNHCR; Microfinance for Refugees, Thimothy H. Nourse, American Refugee Committee ici.
[2] Entreprise sélectionnée via un appel d’offres.

Journée Portes Ouvertes à la Fondation Grameen Crédit Agricole

Par Killian Grippon & Chloé Liquard, Fondation Grameen Crédit Agricole

© FGCA

Le 8 juin, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accueilli partenaires et entités du groupe Crédit Agricole pour présenter les métiers de la Fondation et discuter de ses actions pour une économie mieux partagée.

La journée a été forte en échanges et enseignements, avec les présentations de l’équipe et les interventions de Jean-Marie Sander, Président de la Fondation, Jean-Michel Severino, Administrateur de la Fondation et Sébastien Duquet, Directeur d’OXUS, réseau d’institutions de microfinance soutenu par la Fondation.

La journée portes ouvertes a permis de réaffirmer la volonté d’exigence, d’engagement et de partage de la Fondation en faveur d’une finance inclusive. Participer à cette journée nous a permis une immersion complète dans le monde de la Fondation dès les premiers jours de notre stage.

Le monde de la finance secoué par des défis globaux

Changement climatique, sécurité, migration… Le monde de la finance est influencé par une collection complexe d’attributs interdépendants. Le changement climatique continuera de métamorphoser la politique, la sécurité et le contexte socio-économique. L’accès aux ressources se complique, exacerbant les tensions, les inégalités et les conflits. Le nombre de réfugiés accroît : l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) prévoit qu’il y aura 200 millions de réfugiés d’ici 2050[1]. La population mondiale est en pleine croissance : plusieurs études prévoient autour de 10 milliards de personnes sur Terre d’ici 2050[2]. Devant une telle croissance démographique, de nombreuses questions se posent sur les capacités à nourrir, loger et garantir l’insertion économique et sociale de ces milliards de personnes.

Face à cet inquiétant constat, que faire ? Il y a un besoin urgent de mobiliser des ressources, d’agir en partenariat, d’intégrer ces défis sociaux et environnementaux à l’économie d’aujourd’hui et de demain. Cette approche intégrée est au cœur de la finance inclusive et de l’action de la Fondation Grameen Crédit Agricole. En rejoignant l’équipe de la Fondation, nous avons découvert son approche partenariale, d’adaptabilité et de responsabilité pour mieux répondre aux besoins des populations marginalisées. Pour nous, c’est la finance du futur qui capte la diversité des défis présents et à venir et qui s’adapte à un monde qui change.

La Fondation, un acteur clé de la finance inclusive

Depuis sa création en 2008, la Fondation travaille en faveur du développement de la finance inclusive en soutenant des institutions de microfinance (IMF) et entreprises de type social business partout dans le monde. Le Président de la Fondation Jean-Marie Sander a ouvert la journée en confirmant cet engagement fort et commun pour une économie mieux partagée. Tout au long de la Journée, l’ensemble des équipes de la Fondation a présenté les métiers, les projets et les actions de la Fondation. En tant que nouveaux arrivants dans l’univers de la microfinance et du social business, à la fin de la journée nous avons partagé un même constat : le secteur est bien plus complexe que ce que l’on pourrait imaginer.

Par exemple, l’éventail d’outils de financement et services proposés et développés est très large et adapté aux besoins spécifiques des institutions de microfinance. La Facilité Africaine, initiative mise en place avec l’Agence Française de Développement (AFD), est un exemple de l’évolution de l’offre de la Fondation vers un accompagnement plus global en faveur des IMF. Aussi, après une première phase qui a permis d’accompagner 16 IMF rurales en Afrique Subsaharienne, la seconde phase du programme se réalisera entre 2017 et 2020 et permettra non seulement de financer mais aussi de fournir de l’assistance technique à plus d’une vingtaine d’institutions.

La Fondation a également renforcé ses liens avec les entités de Crédit Agricole. Aussi, des schémas de garantie avec les entités du Groupe à l’international en Egypte, Maroc, Serbie et Inde sont en cours de développement. Un financement long terme de 14 millions d’euros par Crédit Agricole Corporate Investment Bank va permettre à la Fondation de renforcer son action dans les années à venir. Crédit Agricole Indosuez Wealth (Asset Management) assurera la gestion des Fonds d’investissement dont la Fondation a un mandat de conseiller. Et pour nommer un denier partenariat, le programme de volontariat de compétences « Banquier solidaire » entre Crédit Agricole SA et la Fondation a été lancé juste une semaine avant la Journée Portes Ouvertes. Dans le cadre du programme, les collaborateurs du Groupe pourront partir en mission pour accompagner des IMF et entreprises sociales soutenues par la Fondation. C’est la première fois dans l’histoire du Crédit Agricole et de la Fondation qu’un tel partenariat est lancé.

Promouvoir la finance inclusive passe aussi par la prise de conscience quant aux défis imposés par le changement climatique dans le monde rural. Améliorer la capacité de résilience des producteurs ruraux est tout autant nécessaire que faciliter l’accès à des moyens de financement afin d’assurer la pérennité du secteur agricole. Cette approche est adoptée par la Fondation, non seulement via l’assistance technique, mais aussi par le biais de ses activités autour de la microassurance agricole. La Fondation a lancé un projet pilote de microassurance au Mali pour accompagner RMCR, une de ses IMF partenaires, à proposer une assurance contre le risque de sécheresse à ses emprunteurs. Le projet doit relever plusieurs défis, mais il continuera d’évoluer pour rendre le produit plus abordable et adapté.

L’échange avec Sébastien Duquet, Directeur d’OXUS, un réseau d’IMF intervenant dans des zones en situation de post-conflit, nous a permis de mieux percevoir les synergies entre l’inclusion financière et l’action humanitaire. L’accès à des services de microcrédits restent essentiels dans un contexte de relèvement économique. Néanmoins, des disparités en termes de performance sociale persistent, notamment en ce qui concerne les enjeux de genre et de ruralité, ce qui représente un défi majeur.

Perspectives : démultiplier l’impact et travailler en partenariat

Quelles conclusions avons-nous tiré de cette journée ? Avant tout, la Journée Portes Ouvertes nous a permis de mieux comprendre le rôle de la Fondation et la façon dont elle s’engage pour une économie plus inclusive et responsable. De même, plusieurs axes stratégiques se démarquent pour les années à venir : les partenariats, le soutien au monde agricole et l’approche responsable.

Premièrement, le travail de la Fondation suit très fortement une approche partenariale. Lutter contre la pauvreté est une responsabilité qui doit être partagée par des différents acteurs. La Fondation continuera à travailler avec des acteurs privés, publics et solidaires pour démultiplier son impact et étendre sa présence géographique. Le développement du monde agricole restera une priorité pour la Fondation, tant via le soutien de la microfinance en zones rurales que par l’appui à l’entrepreneuriat d’utilité sociale. Finalement, la Fondation continuera à promouvoir une démarche responsable dans l’ensemble de ses activités.

Pour conclure la journée, Jean-Michel Severino, Administrateur de la Fondation, a livré un discours puissant sur les enjeux de développement de l’Afrique. Insécurité alimentaire, croissance démographique galopante, déplacement des marchés, le continent africain devra faire face à plusieurs défis de taille et la Fondation et ses partenaires ont un grand rôle à jouer.

Cette Journée Portes Ouvertes a été la première d’une série d’évènements que la Fondation organisera tout au long de l’année. Ces « Rencontres pour une économie partagée » seront une plateforme d’échange et de partage d’expérience avec les partenaires de la Fondation et nous nous réjouissons d’en faire partie.

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Source

[1] //www.unhcr.org/4df9cc309.pdf
[2] //www.un.org/development/desa/fr/news/population/world-population-prospects-2017.html

A lire cette semaine : Paix, la sécurité et le développement au Sahel

Du défi démographique à l’environnemental, en passant par l’enjeux de la lutte contre la pauvreté, Jean-Marc Chataigner expose sa vision du développement du Sahel et fait appel à « la poursuite d’une solidarité internationale accrue » par « une approche conjointe, partenariale, co-construite avec les gouvernements, les collectivités, les associations locales, les populations. Coup de projecteur sur son interview.

Quels enjeux et perspectives d’une approche intégrée pour le retour à une paix durable au Sahel ?

Les grands défis de la région nécessitent la poursuite d’une solidarité internationale accrue parce que les pays sahéliens n’ont pas encore la capacité d’y faire face seuls. Il faut une approche conjointe, partenariale, co-construite avec les gouvernements, les collectivités, les associations locales, les populations. Il faut une approche intégrée des différentes composantes d’action de la communauté internationale, des efforts nationaux, régionaux et internationaux. A travers la mission qui m’a été confiée par le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, la France promeut l’idée d’une approche mieux articulée des différentes actions politiques et diplomatiques, notamment pour la mise en œuvre de l’accord de paix au Mali, des efforts sécuritaires, à travers la mise en place de la force conjointe du G5 Sahel et du relais qui devra être pris in fine dans des approches renouvelées du développement.

L’Alliance Sahel, lancée en 2017 par la Chancelière Merkel et le Président Macron, vise dans ce sens l’obtention de résultats concrets sur un nombre limité de secteurs, sur des sujets essentiels pour l’avenir du Sahel qui ont pourtant été délaissés ces dernières années par les bailleurs de fonds comme l’agriculture et l’éducation. L’Alliance Sahel privilégie une approche en termes d’efficacité de l’APD (Aide Publique au Développement) et de transparence et de redevabilité des actions mises en œuvre, en lien étroit avec les gouvernements partenaires et les sociétés civiles concernées. Elle entend renforcer le ciblage des actions des bailleurs de fonds sur les zones les plus fragiles et vulnérables, périphériques et éloignées des capitales, et favoriser une meilleure articulation des programmes de développement avec les problématiques humanitaire et de sécurité.

Comment reconstruire un partenariat de confiance et pérenne entre la France et le continent africain ?

Les relations entre la France et l’Afrique ont toujours eu une dimension particulière liée à une histoire partagée faite de moments difficiles, mais aussi d’une communauté d’armes exemplaire pour faire face aux ennemis de la liberté. Mais le monde de 2018 n’est plus celui de 1945 ou même celui de 1958. Les relations internationales ont profondément évolué avec la fin de la guerre froide, les attentats de 2001, l’émergence de nouvelles puissances, l’apparition de menaces planétaires auxquelles nous devons faire face et qui peuvent susciter de forts replis nationalistes. Dans ce nouveau concert international, la France, et à travers elle plus largement l’Europe, et l’Afrique ont des intérêts communs à faire valoir.

Dans son discours à Ouagadougou en novembre dernier, le Président de la République a clairement jeté les bases de cette nouvelle relation à bâtir à travers notamment l’appel à une meilleure écoute de la jeunesse africaine, un vrai changement de méthode dans la gestion de l’aide publique au développement, « ne plus construire des cathédrales à notre gloire » a-t’il même précisé, la priorité à l’éducation, en particulier celle des jeunes filles, la lutte commune contre l’extrémisme religieux et l’obscurantisme, le lancement d’une réflexion sur la restitution du patrimoine africain, les conditions de circulation des étudiants africains et l’accueil des talents africains, l’investissement dans les infrastructures africaines de demain. Tous ces sujets, je ne les cite pas tous car la liste est impressionnante, sont cruciaux pour l’établissement d’une relation de respect, de partenariat et d’équilibre, seule à même d’instaurer une confiance réciproque durable sur le long terme entre nos deux continents.

Quels sont les enjeux de croissance, de paix et de sécurité pour l’Europe et l’Afrique ?

L’Afrique est le lieu d’enjeux économiques et sécuritaires essentiels pour l’Europe dans une aire géographique en pleine mutation et à fort développement démographique.

Le décollage de nombreux pays africains est aujourd’hui engagé et représente des opportunités commerciales et d’investissements pour l’Europe dans des marchés en pleine émergence. A contrario, la persistance d’Etats fragiles et faillis constitue une menace à la fois pour notre sécurité collective et la pérennité du développement africain. Le renforcement des capacités régionales de paix et le déploiement sur le modèle du G5 Sahel de forces militaires africaines capables de faire face aux différentes menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité du continent est à ce titre une priorité fondamentale.

Retrouvez sa tribune ici.

Le groupe Crédit Agricole mécène de l’expédition Plastic Odyssey

Crédit Agricole S.A., cinq Caisses régionales et CAMCA Mutuelle apportent le appui au projet Plastic Odyssey dont l’objectif est de récupérer les déchets plastiques sur les littoraux avant qu’ils ne polluent les océans et les transformer en carburant. En quoi consiste ce projet ?

Le projet Plastic Odyssey repose sur l’objectif suivant : récupérer les déchets plastiques sur les littoraux avant qu’ils ne polluent les océans et les transformer en carburant, grâce à un procédé innovant qui consiste à adapter à la navigation la technologie de la pyrolyse. Une fois ce pari réussi, l’équipe Plastic Odyssey pourra apporter cette technologie aux populations locales des pays émergents, avec un impact sur l’environnement mais aussi sur la création d’emplois

Qui est impliqué ?

Crédit Agricole S.A., cinq Caisses régionales* et CAMCA Mutuelle sont mécènes pour un montant total de 115 000€, avec le soutien de la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Quelles sont les étapes du projet ?

La première étape comprend la construction, la mise à l’eau le 15 juin à Concarneau et l’exhibition d’un prototype baptisé « Ulysse » durant 6 mois, réplique miniature du bateau qui prendra la mer en 2020. La seconde étape du projet comprendra la construction du bateau, ainsi qu’un voyage d’une durée de 3 ans, composé de 30 escales en Amérique du Sud, en Afrique et en Asie.

* Aquitaine, Finistère, Normandie, Normandie-Seine, Provence Côte d’Azur

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