Podcasts Banquiers Solidaires : épisode N.4

Interview de Anne-Sophie DELATTRE, IGL / Chargée de mission, Crédit Agricole SA
et Eva HÖGLUND, Chief Financial Officer, EFL Groupe Crédit Agricole
Réalisée par : Mireille de Kerleau, Communications Manager, CACEIS
Avec l’intervention de Mamadou FALL, Directeur général de Kossam
et de Marie FAYE, Directrice administrative et financière de Kossam

Bonjour, pour la quatrième édition de ce podcast consacré aux Banquiers Solidaires, je vous propose de monter à bord d’un ferry qui relie Dakar à l’île de Gorée, au Sénégal.

Eva : C’est lors d’un week-end, lorsqu’on a visité l’île de Gorée, il y avait plein d’enfants, et ils chantaient pendant la traversée du ferry, et c’était assez chouette, donc je les ai filmés.

C’est Eva Hoglund qui nous parle. Nous allons découvrir dans ce podcast son parcours en tant que Banquier solidaire, en tandem avec Anne-Sophie Delattre.

Vous allez me dire, qu’est-ce que c’est les Banquiers Solidaires ? Et bien, les Banquiers Solidaires, c’est un dispositif de volontariat de compétences. Il est ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole et ce sont des missions en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact, qui sont soutenues par la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Alors avant de commencer, je rappellerai juste que le Sénégal est un pays majoritairement rurale. L’élevage représente 7,5% du PIB national et 35% du PIB agricole, mais le Sénégal dépend fortement de l’importation de poudre de lait : 90% du lait consommé au Sénégal est importé sous forme de poudre, alors que 30% de la population vit traditionnellement de l’élevage et peut produire ce lait. C’est face à ce constat que Bagoré Bathily crée en 2006 une entreprise sociale qui s’appelle La Laiterie du Berger, avec l’objectif de valoriser la production laitière locale. Aujourd’hui, La Laiterie est la principale entreprise nationale de transformation du lait local. Sa filiale, qui s’appelle Kossam, est en charge de l’encadrement et de l’amélioration des systèmes de production laitière et de collecte.

Alors voilà, le décor est planté, je vous propose de découvrir maintenant qui sont Eva et Anne-Sophie.

Anne-Sophie : Moi, je m’appelle Anne-Sophie Delattre et je suis dans le groupe crédit Agricole depuis fin 2006. D’abord avec une première expérience de plus de 10 ans dans la filiale Crédit Agricole Consumer Finance, et une dernière expérience chez CACF en expatriation en Chine où j’étais responsable des Risques et des Contrôles Permanents pendant 4 ans. Et puis à la suite de cette expérience en Chine, je suis rentrée en France, au siège de Crédit Agricole S.A. et je travaille à l’Inspection Générale Groupe, je suis chargée de mission au niveau du pôle des banques de proximité à l’international. Voilà ce que je fais depuis mon retour de Chine, donc en avril 2018.

Eva : Moi je suis Eva Höglund, je suis entrée dans le groupe en 2001, d’abord chez CACF où j’ai travaillé dans la direction internationale en tant que superviseur de différentes filiales de CACF à l’étranger. En 2010, je suis partie pour ma première expatriation au Danemark et ensuite j’ai poursuivi avec une deuxième expatriation en Chine, et c’est là que j’ai travaillé au jour le jour avec Anne-Sophie. Anne-Sophie était responsable des risques et moi, j’étais responsable de la finance. Ensuite, quand je suis rentrée de Chine, j’ai rejoint BPI, Banque de Proximité à l’International, au siège, à Paris. Et depuis deux ans maintenant, je suis de nouveau expatriée, à la direction financière de EFL, l’entité de leasing et factoring en Pologne.

Et donc, vous êtes polonaise, Eva.

Eva : Non, je suis suédoise

Ah suédoise, pas du tout polonaise, d’accord

Eva: Rien à voir, je ne comprends pas un mot !

Donc Anne-Sophie et Eva se connaissaient pour avoir travaillé ensemble quelques années plus tôt en tant qu’expatriées en Chine. J’ai demandé à Eva comment elles avaient eu connaissance de la mission Banquiers Solidaires et comment elles se sont retrouvées ensemble au Sénégal.

Eva : Voilà… en fait, moi j’avais déjà fait une mission de banquiers Solidaires, c’était en 2019 je crois, et j’avais fait le Kenya. J’en gardais un super souvenir, ça c’était très bien passé, c’était très valorisant aussi parce que la société a vraiment utilisé ce que j’avais proposé. Et quand j’avais vu cette offre, j’ai vu que c’était dans la finance, j’ai vu que c’était toujours en Afrique, ça m’intéressait, et j’ai vu idéalement, un binôme Risques et Finance. Je me dis, voilà, Anne-Sophie, elle est aventurière comme moi, Je lui ai envoyé un message tout de suite, et elle m’a répondu tout de suite. Je lui ai dit : mais tu es sûre ? Parce que si on postule, je suis sûre qu’on va l’avoir. Parce que, vraiment, notre complémentarité était parfaite pour ce que l’annonce disait et je me suis dit mais il n’y a pas deux autres qui vont avoir la même proposition. Et on l’a eu.

Ensuite, je leur ai demandé de me parler de l’entreprise sociale qu’elles ont accompagné pendant ces deux dernières semaines au Sénégal. Anne-Sophie commence par nous parler de Kossam.

Anne-Sophie : C’est une société qui a pour principale mission une mission sociale. La Laiterie du Berger, c’est une entreprise avec une mission capitalistique, on peut dire, de faire des bénéfices, ce qui n’est pas forcément le cas de Kossam, c’est vraiment la particularité. Kossam aujourd’hui, enfin bien sûr, l’intérêt, recherche l’équilibre au niveau de ses activités, mais c’est très fortement teinté par la mission sociale de développer la filiale de collecte de lait au nord du Sénégal en fait, puisque le DG de la Laiterie du Berger, en fait, quand il a monté cette entreprise, c’est suite à un constat qui était que les bovins sont utilisés uniquement pour la viande et que le lait, finalement, on n’en faisait rien au Sénégal, et donc il s’est dit on ne peut pas laisser cette matière se perdre, ne pas être exploitée donc la Laiterie du Berger fait des yaourts et Kossam développe toute la structure de collecte et du coup, vise à améliorer les conditions de vie des éleveurs, à développer l’emploi féminin puisque 53% des éleveurs sont des éleveuses aujourd’hui. Et ils ont une ferme-école aussi dans laquelle ils accompagnent des femmes, éleveuses, ou des éleveurs pour optimiser la production de lait, les aider à soigner correctement leurs bêtes et accessoirement aussi, essayer de leur apprendre quelques méthodes pour faire de la culture de légumes par exemple qu’ils pourront mettre en place dans les villages quand ils réintègrent par la suite. Donc c’était  vraiment un prisme très différent, pour nous qui sommes des banquiers à la base, de se dire, en fait, chaque activité n’est pas vue par un prisme de rentabilité mais plus par un prisme d’impact social.

Et Eva résume pour nous la structure globale.

Eva : Kossam est une filiale du la Laiterie du Berger. Ca a été créé par la Laiterie du Berger, qui le détenait à 100% jusqu’à l’année dernière, où ils ont fait entrer les coopératives, la coopérative des éleveurs. Au jour d’aujourd’hui, la Laiterie est l’actionnaire principal, à 95%, et la coopérative détient 5% de Kossam.

Alors, pourquoi Kossam a-t-elle fait appel aux Banquiers solidaires ? Mamadou Fall, directeur général de Kossam, a répondu au micro d’Anne-Sophie.

Mamadou Fall : La phase de maturité dans laquelle entre maintenant Kossam exige une bonne maîtrise des processus opérationnels, un suivi financier efficace et un suivi des risques permanent. La qualité de travail et le pragmatisme des solutions proposées par les missions de Banquiers Solidaires dont nous avons déjà bénéficié, nous ont motivé pour sourcer cette nouvelle mission pour nous aider à structurer ces sujets.

J’ai ensuite voulu en savoir plus sur leurs missions à proprement dites : quels en étaient les objectifs, comment s’y étaient-elles prises, et avec quels acteurs de l’entreprise.

Anne-Sophie : on avait 3 chantiers : un chantier qu’on a abordé en commun, Eva et moi, qui était Organisation et Processus, un chantier plutôt Reporting Financier qui a été en lead par Eva et une partie Cartographie des Risques sur lequel j’étais plus en lead de mon côté.

Donc sur la partie Organisation et Processus, on a travaillé sur base d’entretiens avec le Comité de Direction. Donc là, le principe, ça a été de discuter avec eux et de comprendre les processus majeurs de l’entreprise, qu’ils nous expliquent le fonctionnement détaillé de leurs processus, quels pouvaient être les points bloquants ou les risques qu’ils avaient déjà en tête, les axes d’amélioration qui étaient déjà engagés. Voilà, on a déjà discuté un peu de tout ça et puis, sur la base de ces entretiens, après, avec Eva, on a établi des constats, un diagnostic et des recommandations qu’on a partagé ensuite dans le cadre du Comité de Pilotage qu’on avait tous les deux jours. Donc on a vraiment tout construit avec eux, partagé les plans d’action, et validé le reste à faire avec eux. Et puis après, sur la partie Cartographie des Risques, on est reparties quand même pas mal des interviews et aussi des constats du chantier d’Eva sur le Reporting Financier. Donc là c’est plutôt moi qui ai construit une démarche d’approche par les risques pour mettre en place un système de management, en tout cas de maîtrise par identification d’indicateurs opérationnels avancés de Risques, et ça pour le coup, c’est moi qui l’ai construit et c’est moi qui l’ai partagé avec eux par la suite. Donc là, on est plutôt dans une étape où ils doivent s’approprier les outils qui ont été transmis en fin de mission et on reste à disposition pour échanger avec eux et les finaliser.

Cette réponse d’Anne-Sophie a suscité une question chez moi : quels peuvent bien être les types de risques auxquels l’entreprise est confrontée ?

Anne-Sophie : Sans grande surprise, on a un risque opérationnel majeur, qui après se décline sur des sous-thématiques de risques. L’opérationnel est très critique parce qu’il repose sur des hommes-clés, et sur un contexte processus dans une société, dans un pays sujet à des risques climatiques assez élevés, des manques d’eau, des processus qui sont très manuels et en gros, la collecte se fait par des conducteurs de tricycles, en brousse. Un accident de tricycle, ça paraît bête, mais on est vraiment sur du risque de premier niveau. S’il y a un accident de tricycle, la collecte n’arrive pas à la Laiterie, donc les éleveurs ne gagnent pas leur argent, c’est une perte nette pour tout le monde. Ca, ce sont les risques liés aux opérations et puis après, au niveau de Kossam, je pense que tu confirmeras Eva, on a un risque personne-clé, qui est très très fort puisqu’on a pas de back-up sur le Comité de Direction et on a en gros 4/5 personnes qui sont vraiment clés dans l’entreprise. Après, il y a des risques un peu plus détaillés, risque fiscal, risque financier, des choses comme ça, mais c’est un peu moins criant, j’ai envie de dire, que le risque opérationnel et le risque homme-clé. Eva, tu veux parler de ton chantier sur la partie Reporting ? Parce que c’est quand même un gros pilier de la mission ?

Eva : Anne-Sophie a rapidement mentionné le risque fiscal, qui est bien du fait qu’il n’y a pas de transfert-pricing mis en place, qui est un risque assez fort parce qu’il y a beaucoup d’activités qui lient la Laiterie du Berger et Kossam, mais sans prime-transfert entre les deux. Ca créé un risque fiscal important. Et puis, le risque financier qu’a mentionné Anne-Sophie, c’est un risque assez basique puisqu’il ne s’agit pas d’un risque de taux ou d’un risque de change ou d’un risque de liquidité, c’est vraiment un risque de Reporting Financier puisque tout est manuel. C’est lié d’une part du fait de personne-clé. Si la personne-clé n’est pas là pour le reporting, il ne va pas se faire. Et puis, du fait que tout est manuel, ça créé aussi le risque d’erreur assez fort. Et puis on a travaillé aussi sur le reporting financier cible. Le reporting actuel était un peu trop simple et compliqué à la fois : il reprenait les mêmes données d’une page sur l’autre et ce n’était pas forcément le même chiffre d’une page à l’autre. Et on a identifié avec eux le nouveau reporting cible. Et maintenant, basé sur la proposition de présentation que je leur ai fait, j’attends maintenant qu’ils le vérifient, le confirment. Donc la balle est maintenant dans leur camp, on reste disponibles pour travailler avec eux post-mission jusqu’à la fin du mois de juin. Et maintenant on reste disponibles s’ils ont besoin.

Marie Faye est la directrice administrative et financière de Kossam. Elle nous parle de l’apport de la mission Banquiers Solidaires dans son travail quotidien.

Marie Faye : J’attendais que la mission serve à renforcer les capacités d’amélioration de l’administration – je suis directrice administrative et financière de Kossam. Et aujourd’hui, à l’issue de votre mission, j’avoue que ça va beaucoup changer sur notre travail au quotidien. Par exemple, je peux citer, ça va nous permettre de minimiser les risques, de renforcer nos productions par exemple financières telles que le reporting et en même temps de gagner du temps principalement, je pourrai passer des tâches opérationnelles aux tâches plus stratégiques.

Pour conclure, je voulais savoir ce que nos deux banquières avaient retiré de leur mission.

Eva : tu veux commencer Anne-Sophie ?

Anne-Sophie : J’allais te dire, allez, je me lance. Oui, c’était très intéressant, en fait, toute cette dimension sociale, moi, je ne l’avais pas forcément bien prise en compte avant de partir, en fait, je ne l’avais pas bien intégrée. Et du coup, c’est quand même hyper-intéressant et hyper-valorisant de se dire qu’on travaille pour au final aider au développement de villages, à augmenter le niveau de vie d’une population par la rentabilité de la collecte de lait, par la sécurisation des processus et autres. Et puis, être confrontée à du processus opérationnel en brousse, c’était aussi très intéressant, tu me diras ce que tu en penses Eva, mais globalement, avec du recul, je me dis que c’était vraiment drôle de se retrouver, un matin comme ça, à la collecte, à 7h du mat avec le collecteur qui arrive avec son fils sur son tricycle et ses bidons, les éleveurs et les éleveuses qui arrivent avec leurs bidons, leurs seaux de lait pour faire enregistrer la traie du matin. Et puis, le deuxième constat que je ferai aussi, c’est que finalement, je suis partie avec beaucoup de certitude sur ce que j’allais livrer à la fin de cette mission et je n’ai pas du tout livré ce que j’avais en tête parce qu’il a fallu se remettre dans un contexte petite entité, peu de personnes et on a souvent l’habitude de sortir l’artillerie lourde et là, il a fallu faire très opérationnel donc recadrer un peu les livrables en ce qui concerne toute la partie cartographie des risques. Donc c’était ça qui était assez intéressant parce qu’il a fallu reconstruire des outils, repenser les choses sur place, et livrer des choses qui paraissent peut-être un peu faciles de notre point de vue, mais qui je pense vont grandement les aider.

Eva : Moi je trouve que ces missions de banquiers solidaires, c’est vraiment des expériences uniques et je trouve qu’on a beaucoup de chance d’être dans un groupe comme Crédit Agricole où on a l’opportunité de participer à de telles missions. Ca demande vraiment une ouverture d’esprit importante, parce qu’il faut s’adapter à une activité qui n’est pas la nôtre. Ni Anne-Sophie, ni moi sommes ni laitières ni éleveurs de vaches. On est des experts en finances et en risques, mais dans des établissements financiers. Donc il faut vraiment s’adapter à la taille de l’entreprise, à l’activité de l’entreprise et dans un contexte qui n’est pas du tout le nôtre. Pour moi, ça reste un des souvenirs qui est le meilleur, c’est de voir ce paysage de sable, des femmes qui venaient de droite et de gauche, d’une maison, elles venaient parfois d’assez loin en fait, à pied. Et qui venaient déposer ces deux litres de lait dans ces habits colorés, très souvent avec les enfants qui accompagnaient, et ça c’était une belle expérience que je me trouve très chanceuse d’avoir pu expérimenter.

Une mission très satisfaisante donc pour nos deux banquières solidaires. J’espère que ce témoignage aura suscité des vocations parmi nos auditeurs et je vous donne rendez-vous pour le prochain épisode des Banquiers Solidaires … à bientôt !

Ecoutez le podcast ici

La Fondation octroie trois nouveaux financements en Asie du sud et du sud-est

Au cours du premier semestre 2022, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé 3 nouveaux financements en Asie. A ce jour, la Fondation gère un portefeuille de 89 millions d’euros dont 30% en Asie du sud et du sud-est.

Au Cambodge, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Chamroeun pour montant équivalent à 3 millions d’euros. Chamroeun est une institution de microfinance cambodgienne qui met la vocation sociale au cœur de son modèle économique. Elle fournit des services financiers aux plus pauvres, exclus de l’offre des institutions de microfinance plus commerciales. Afin de maximiser l’impact du crédit et venir efficacement en aide aux familles très démunies, outre le volet financier, Chamroeun offre également un ensemble de services de formation et d’accompagnement économique, social et personnel. A ce jour l’institution compte plus de 45 000 clients dont 80% de femmes.

En Indonésie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance KOMIDA pour un montant en monnaie locale équivalent à 3 millions d’euros. KOMIDA est une institution de microfinance créée en 2004 en tant que fondation. Sa mission est de fournir une assistance financière sous forme de services d’épargne et de prêt, des services non financiers (formation en santé), éducation motivante pour les enfants des membres, gestion financière de la famille et prestation de services de qualité aux membres. L’institution, qui s’est transformée en coopérative d’épargne et de crédit en 2008, s’adresse exclusivement aux femmes. A ce jour, l’institution compte près de 720 000 clientes situées à 97% en zone rurale.

Enfin, en Inde, la Fondation a accordé une garantie d’un montant équivalent à 4,4 millions d’euros à l’institution de microfinance Fusion, pour un prêt en monnaie locale octroyé par CACIB India. Fusion Microfinance est une institution de microfinance de créée en 2009 par Devesh Sachdev. Sa mission est d’être une institution financière autonome qui tire parti du réseau de distribution existant pour canaliser d’autres produits et services. Fusion a une vision sociale et une orientation commerciale visant à fournir aux femmes défavorisées des opportunités économiques pour transformer leur qualité de vie. A ce jour, l’institution compte plus de 2 millions de clients, exclusivement des femmes.

A fin mai 2022, la Fondation comptait 75 partenaires répartis dans 36 pays. 15% de ces partenaires se trouvent en Asie du sud et du sud-est.

Plus d’informations sur les organisations soutenues par la Fondation ici.

SINGLE – Mission

a:8:{s:8:”location”;a:1:{i:0;a:1:{i:0;a:3:{s:5:”param”;s:9:”post_type”;s:8:”operator”;s:2:”==”;s:5:”value”;s:7:”mission”;}}}s:8:”position”;s:6:”normal”;s:5:”style”;s:7:”default”;s:15:”label_placement”;s:3:”top”;s:21:”instruction_placement”;s:5:”label”;s:14:”hide_on_screen”;a:1:{i:0;s:11:”the_content”;}s:11:”description”;s:0:””;s:12:”show_in_rest”;i:0;}

Assistance technique : témoignage de deux bénéficiaires de la Facilité Africaine

En 2013, aux côtés de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation a lancé son premier programme d’assistance technique : la Facilité Africaine. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des institutions de microfinance rurales de petite et moyenne taille, mais à fort impact social, en Afrique subsaharienne. Plus de huit ans après son lancement, le bilan de la Facilité témoigne de l’importance d’apporter un soutien non seulement financier mais aussi technique aux institutions de microfinance partenaires.

Via la Facilité Africaine, la Fondation et l’AFD ont accompagné 26 institutions de microfinance qui ont elles-mêmes financé les activités génératrices de revenus de plus de 500 000 emprunteurs avec des prêts moyens d’environ 200 euros. Avec 328 missions d’assistance technique réalisées, le programme a couvert de nombreux domaines d’expertise, de l’élaboration de stratégies environnementales à la digitalisation du processus d’octroi de crédit, en passant par le renforcement de la gouvernance.

Dans ce cadre BIMAS et MicroLoan Fondation Malawi, deux institutions de microfinance Africaine, ont reçu plusieurs missions d’assistance technique. Coup de projecteur sur leur bilan avec la Facilité Africaine. Découvrez l’interview d’Elizabeth Karinga, Directrice Financière de BIMAS et Randall Williams, ancien Directeur de MicroLoan Malawi qui reviennent sur ce dispositif.

Quel bilan faites-vous de la Facilité Africaine?

Elizabeth : La Facilité Africaine a été une aventure extraordinaire pour BIMAS. Les progrès réalisés par notre institution sont clairs. Par exemple, lorsque nous avons commencé à être accompagnés par la Facilité Africaine, nos processus de gestion des opérations étaient encore manuels alors que, via le soutien du programme, nous avons pu entamer un processus de digitalisation. Grâce à la Facilité Africaine, nous avons aussi amélioré notre gestion de la performance sociale et notre communication auprès des clients.

Randall : MLF Malawi a rejoint la Facilité Africaine en 2018 et a bénéficié de plusieurs missions, notamment en matière de digitalisation. Par exemple, avec l’aide de la Facilité, nous avons mis en place une nouvelle plateforme RH qui a permis d’automatiser certaines procédures RH et d’assurer une gestion du personnel plus efficace comme la gestion des congés du personnel. Avant la mise en œuvre de la plateforme, il fallait deux jours et quatre feuilles de papier au personnel de l’agence pour pouvoir valider leurs demandes de congé. Cela prend maintenant moins de cinq minutes et aucun papier pour cette même validation. Nous avons également pu mettre en place une nouvelle plateforme comptable basée sur le cloud pour remplacer l’ancien système que nous avions. Cela est arrivé au bon moment car cela a permis à notre équipe financière de travailler à distance pendant la crise COVID-19, ce qui n’était pas possible auparavant. Je dois également souligner que les deux plateformes disposent de capacités d’archivage de fichiers centralisées qui permettent aux équipes d’accéder aux fichiers numériques en toute sécurité et à distance. Ainsi, outre des gains de productivité significatifs, nous sommes également devenus une organisation plus agile puisque la Direction est désormais en mesure d’avoir accès en temps réel aux informations sur les plateformes pour prendre plus rapidement des décisions stratégiques.

Elizabeth : La Facilité Africaine nous a vraiment aidés en termes de développement de nos activités. Une des choses primordiales en microfinance est d’arriver à évaluer combien de personnes on touche, quel type de déboursement on fait et comment accroître l’inclusion financière du plus grand nombre. Au début du programme, BIMAS comptait à peu près 18 000 clients, aujourd’hui on en sert 42 000, grâce aux nouveaux processus que l’on a mis en place dans le cadre de la Facilité Africaine. Nous sommes passés de 21 à 40 agences et cela a permis de créer des emplois dans nos nouveaux terrains d’intervention, notamment en zone rurale. Cette croissance démontre l’impact positif du programme et du partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Randall : Nous sommes vraiment reconnaissants du soutien que nous avons reçu dans le cadre de la Facilité Africaine pour mettre en œuvre ces initiatives de renforcement des capacités. Ces missions d’assistance technique ont vraiment contribué à renforcer nos opérations en améliorant la structure de gouvernance et en augmentant la résilience globale de notre organisation. Plus important encore, cela nous a aidés à minimiser les perturbations liées à la pandémie de la COVID-19 et nous a également permis d’étendre notre portée à un rythme beaucoup plus rapide qu’auparavant. Concernant le contexte, nous avons pu développer notre réseau d’agences en passant de 15 à 22 au cours des deux dernières années (malgré la pandémie) et cela est en grande partie dû aux améliorations de la productivité qui ont permis à notre personnel de mieux se concentrer sur le développement, l’amélioration de la satisfaction client, ainsi que sur l’atteinte d’autres objectifs clés de gestion de la performance sociale. J’espère que la Fondation Grameen Crédit Agricole pourra poursuivre cette initiative très importante car, comme vous pouvez le voir, il y a des avantages évidents non seulement pour l’institution elle-même, mais aussi pour la base de clients pyramidaux que nous servons.

___________________________________________________

Plus d’informations sur notre programme d’assistance technique ici.

Newsletter #41 : La Fondation consolide son action en faveur de l’inclusion financière

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter N. 41 qui met en avant l’action de la Fondation et l’utilité de son action.

En 2021, La Fondation a encore démontré l’utilité de son activité : elle a soutenu 81 institutions de microfinance et entreprises à impact qui servent plus de 9 millions de bénéficiaires, notamment des femmes et des populations rurales, dans 37 pays. Ce sont quelques chiffres clés que nous vous présentons dans le Rapport intégré 2021.

Dans cette édition de la Newsletter, vous découvrirez également le témoignage d’un Banquier Solidaire de Crédit Agricole CIB parti au Kirghizstan et l’interview croisée de deux dirigeants d’institutions de microfinance bénéficiaires de la Facilité Africaine, le premier programme d’assistance technique lancé par la Fondation en partenariat avec l’Agence Française de Développement.

Accédez aux Newsletters

Publication du Rapport annuel du Fonds FIR du Crédit Agricole

Le FIR (Finance Inclusive en milieu Rural), exclusivement réservé aux entités du groupe Crédit Agricole, permet d’investir dans le financement des institutions de microfinance rurales qui servent des populations traditionnellement exclues du secteur bancaire dans les pays émergents.

À ce jour, le FIR a enregistré les souscriptions de 21 Caisses régionales*, d’Amundi et de CA Assurances. Le FIR a soutenu de nouvelles institutions en 2021. Il a octroyé 1 million d’euros de prêt à ACF au Kazakhstan, 800 000 euros à Lazika en Géorgie, 1 million d’euros à Montecredit au Monténégro et 500 000 euros à Furuz au Tadjikistan.

À fin décembre 2021, le FIR soutient 6 institutions de microfinance dans 6 pays : Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Kosovo, Monténégro et Tadjikistan. Malgré la crise sanitaire, qui a augmenté le risque de crédit et obéré leur rentabilité, ces institutions ont su faire preuve de résilience. Elles continuent de contribuer au développement d’activités génératrices de revenus et notamment les productions agricoles villageoises (71% des bénéficiaires vivent en zones rurales).

Télécharger le rapport

*Alpes Provence, Alsace-Vosges, Brie Picardie, Centre-est, Centre-France, Centre Loire, Centre-Ouest, Champagne-Bourgogne, Charente-Périgord, Finistère, Franche-Comté, Ille-et-Vilaine, Languedoc, Loire-Haute Loire, Martinique-Guyane, Normandie-Seine, Provence Côte-d’Azur, Réunion, Savoie, Sud Rhône Alpes et Touraine Poitou

Carnet de voyage d’un Banquier Solidaire au Kirghizstan

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune de Marc Diakhaté, Chargé d’affaires dans l’équipe de Distribution de Financements Structurés chez CACIB, qui est parti au Kirghizstan en septembre 2021 en tant que Banquier Solidaire afin d’accompagner Salym, institution de microfinance soutenue par la Fondation.

La découverte du programme et la préparation

J’ai toujours eu un vif intérêt pour la lutte contre la pauvreté. En effet, j’avais participé à des projets associatifs s’appuyant sur le microcrédit au Vietnam en 2008 puis au Sénégal en 2016, et j’avais suivi un cours de microfinance lors mon échange universitaire à Manille en 2011, mais je n’avais pas encore eu l’opportunité de travailler dans une véritable institution financière proposant ce type de produits. Postuler au programme Banquiers Solidaires et en particulier à la mission auprès de Salym au Kirghizstan était une évidence pour moi.

Salym est une institution de microfinance qui fournit des services financiers à des populations à faible revenu au Kirghizstan et la mission consistait à lancer la démarche de gestion des risques environnementaux et sociaux (E&S) dans le processus de prêt.

Pour le cadrage de la mission, j’ai pu m’appuyer sur mes compétences en contrôle interne et en gestion des risques –ayant été auditeur interne puis analyste crédit– et j’ai bénéficié d’une formation de la Fondation Grameen Crédit Agricole sur Salym et le Kirghizstan. Dès mi-juillet, nous avons initié la préparation de la mission avec Salym afin que je prenne connaissance de leur organisation et de leurs procédures. En outre, j’ai recherché des ressources diverses sur le microcrédit et j’ai pris quelques cours particuliers de russe –qui était ma troisième langue pendant mes études– afin d’être en mesure d’avoir des conversations simples sur place en l’absence d’interprète.

La mission au Kirghizstan
Je me suis rendu sur place dans les locaux de Salym à Bichkek pendant deux semaines en septembre 2021.
Je suis arrivé à Bichkek le premier dimanche de septembre et dès le lundi matin, j’ai présenté la mission au cours d’une réunion de lancement avec l’ensemble du Comité de Direction. Au cours de la première semaine j’ai rencontré les principaux managers mais également quelques emprunteurs, dans le but de prendre connaissance des conditions d’exercice l’activité de Salym et de cartographier les principaux risques E&S inhérents aux activités de prêt.

Au cours de la seconde semaine, j’ai échangé avec la direction sur une première version de la cartographie des risques, puis sur les évolutions possibles du processus de crédit afin d’y intégrer la gestion des risques E&S. A la fin de la deuxième semaine, j’ai conduit une formation sur la gestion des risques E&S auprès du Comité de Direction de Salym et présenté la feuille de route pour déployer le dispositif de gestion des risques E&S. Le rythme au cours de la mission était soutenu. Ainsi, j’ai pu finaliser les livrables initialement prévus (matrice de risques E&S, proposition d’un nouveau processus de crédit, formation, feuille de route) pendant mon séjour sur place.

Le retour à la maison
De retour à Paris, à la demande du Directeur général de Salym, j’ai proposé une nouvelle version plus exhaustive de la politique E&S de l’institution de microfinance kirghize. Mi-octobre, nous avons effectué une dernière réunion en vidéoconférence afin d’échanger sur ma proposition, en vue du déploiement du dispositif de gestion des risques E&S courant 2022.

J’ai été ravi de pouvoir mettre mes compétences au service d’une entreprise à impact, dans un environnement culturel méconnu (l’Asie centrale demeurant une zone enclavée et peu touristique) et particulièrement dépaysant. Je suis revenu avec l’image d’un pays dynamique, riche de nombreuses opportunités entrepreneuriales.

Je remercie sincèrement Carolina Viguet, Maxime Borgogno, Gabrielle Ferhat de la Fondation mais également ma hiérarchie chez RPC (Natacha Gallou, Hubert Frédéric, Michael Beucher) et les Ressources Humaines de CACIB (Virginie Halipré, Nawel Frioui), qui m’ont permis de participer à cette mission en tant que Banquier Solidaire.

SFA : une Banquière Solidaire au Sénégal

La Sénégalaise des Filières Alimentaires (SFA) est une entreprise sociale qui encourage la production de riz de qualité par les petits exploitants de la Vallée du fleuve Sénégal, dans le cadre d’un partenariat de longue durée. La SFA leur donne accès à des financements et à un appui technique, puis transforme le paddy en riz blanc et le commercialise sur le marché sénégalais.

L’ORGANISATION ET LA FONDATION

Depuis 2013, la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire de la Sénégalaise des Filières Alimentaires. La SFA a bénéficié du programme Banquiers Solidaires : une experte de haut niveau, Responsable du pôle Maîtrise d’Ouvrage du Système d’Information Achats Groupe chez Crédit Agricole S.A, est ainsi partie pendant deux semaines sur le terrain afin d’accompagner la SFA dans l’optimisation de son système d’information.

LE CONTEXTE DE LA MISSION

Dans une volonté de développement de ses activités, la SFA souhaitait bénéficier d’un regard extérieur et de l’appui d’un expert en système d’information pour développer une application technologique destinée aux équipes locales afin de mieux gérer et d’optimiser leurs opérations et le suivi des producteurs. Notre experte du Crédit Agricole a pu se rendre dans les usines de la SFA à Saint Louis et à Dakar et a réalisé un état des lieux du système d’information via des entretiens avec les différentes parties prenantes de la SFA. Elle a également travaillé avec eux sur la digitalisation de la chaîne de collecte de riz afin d’optimiser la productivité et les rendements.

LES RÉSULTATS

En se rendant sur le terrain, elle a pu comprendre les différentes étapes de collecte et transformation du riz et proposer ses recommandations. Grâce à la mise en place du système d’information de gestion en développement et une application pour le pesage intégré dans le logiciel Sage, la Banquière Solidaire a permis à SFA d’améliorer son activité industrielle, les conditions de production, le suivi technique et financier des producteurs. Depuis l’amélioration de son système de production, l’ambition de la SFA est de doubler son volume d’activité d’ici 2022, tout en soutenant la filière locale du riz au Sénégal.

Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Découvrez la mission en vidéo ici

La Fondation publie son Rapport intégré 2021

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son Rapport intégré 2021 qui retrace les moments forts et les chiffres clés de l’année. Au 31 décembre 2021, la Fondation gérait 78,5 millions d’euros d’encours en faveur de 71 institutions de microfinance et 10 entreprises sociales dans 37 pays. L’entrepreneuriat des femmes et le développement des économies rurales restent au cœur de l’action de la Fondation : 90% des 9,2 millions de bénéficiaires des institutions soutenues sont des femmes et 81% vivent en zones rurales.

Pour accroître la résilience de nos partenaires, nous avons coordonné 130 missions d’assistance technique, la plus forte activité dans ce domaine de l’histoire de la Fondation. La Facilité Africaine développée avec l’Agence française de développement, s’est clôturée avec succès, accompagnant depuis son lancement 26 institutions de microfinance de petite taille, à forte vocation sociale, dans 13 pays d’Afrique Subsaharienne. C’est dans ce contexte que la Fondation a décidé d’effectuer en 2021 un bilan de son offre d’assistance technique, huit ans après le lancement de ses premières missions, avec la publication de « Notre dispositif d’assistance technique ».

La Fondation a poursuivi tout au long de l’année son travail d’enquêtes trimestrielles, permettant un suivi continu de l’impact de crise sanitaire sur la microfinance. En parallèle, la Fondation a publié, avec ADA et Inpulse, un Rapport Covid-19 qui rassemble les enseignements de cette période et les perspectives d’avenir pour le secteur. Grâce à ce suivi régulier, nos réponses ont pu être mieux adaptées à chaque situation, combinant nouveau financement, assistance technique, report d’échéances et, de manière très exceptionnelle, restructuration de la dette. La Fondation a également continué de promouvoir les initiatives en faveur de la protection de la clientèle et du personnel des institutions de microfinance

L’année a été aussi marquée par la confiance renouvelée des bailleurs des fonds. La Fondation a bénéficié d’une nouvelle subvention de la Banque européenne d’investissement pour promouvoir l’inclusion financière en Afrique Subsaharienne. Nous avons également lancé un nouveau programme pour développer la microassurance en Afrique et en Asie avec PROPARCO et l’Organisation International du Travail (OIT).

Elle a également renforcé les liens avec le groupe Crédit Agricole, en particulier via Banquiers Solidaires. Avec ce dispositif de volontariat de compétences, ouvert à tous les collaborateurs du Groupe, la Fondation renforce son soutien technique aux institutions et entreprises financées. Ce sont près de 30 missions lancées en faveur d’une vingtaine d’organisations depuis la création du dispositif en 2018.

La Fondation a également renforcé ses engagements pour le climat. Elle a rejoint le Manifeste de la Coalition Française des Fondations pour le Climat et obtenu un financement du Fonds pour l’environnement mondial (Global Environment Facility – GEF) pour soutenir les projets d’adaptation au changement climatique des clients des institutions partenaires.

Télécharger le Rapport

PAGE – HOME

a:7:{s:8:”location”;a:1:{i:0;a:1:{i:0;a:3:{s:5:”param”;s:13:”page_template”;s:8:”operator”;s:2:”==”;s:5:”value”;s:13:”page-home.php”;}}}s:8:”position”;s:6:”normal”;s:5:”style”;s:7:”default”;s:15:”label_placement”;s:3:”top”;s:21:”instruction_placement”;s:5:”label”;s:14:”hide_on_screen”;a:1:{i:0;s:11:”the_content”;}s:11:”description”;s:0:””;}