La Facilité Africaine : retour sur notre premier dispositif d’assistance technique en microfinance

En 2013, aux côtés de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation a lancé son premier programme d’assistance technique : la Facilité Africaine. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des institutions de microfinance rurales de petite et moyenne taille, mais à fort impact social, en Afrique subsaharienne. Huit ans après son lancement, le bilan de la Facilité témoigne de l’importance d’apporter un soutien non seulement financier mais aussi technique aux institutions de microfinance partenaires.

Via la Facilité Africaine, la Fondation et l’AFD ont accompagné 26 institutions de microfinance qui ont elles-mêmes financé les activités génératrices de revenus de plus de 500 000 emprunteurs avec des prêts moyens d’environ 200 euros. Avec 328 missions d’assistance technique réalisées, le programme a couvert de nombreux domaines d’expertise, de l’élaboration de stratégies environnementales à la digitalisation du processus d’octroi de crédit, en passant par le renforcement de la gouvernance.

La Facilité a permis de renforcer le profil de risque et de consolider les organisations partenaires. Bien qu’il soit complexe d’isoler les effets de l’assistance technique sur l’évolution des performances, la Fondation a pu constater l’impact de la Facilité dans le cadre de l’étude « Notre dispositif d’assistance technique », réalisée avec le soutien de CERISE, organisation spécialisée dans la mesure de l’impact. Une augmentation globale du nombre d’emprunteurs actifs et de l’encours du crédit, une amélioration de l’autosuffisance opérationnelle ainsi que des gains en efficacité ont été visibles auprès des institutions bénéficiaires.

Pour clôturer le programme, la Fondation a organisé en octobre 2021 à Kigali, en marge de la Semaine Africaine de la Microfinance, le dernier et 6e Forum de la Facilité avec tous les bénéficiaires et partenaires. Ce fut l’occasion d’en faire le bilan et de valoriser les bonnes pratiques du dispositif.

Aujourd’hui l’assistance technique fait partie des métiers phares de la Fondation. Ce qui a commencé comme une seule et belle aventure avec la Facilité Africaine est aujourd’hui un ensemble de 6 dispositifs d’assistance technique, avec un montant de subvention sous gestion de 7,1 millions d’euros en 2021. Vecteur de changement et de résilience, l’assistance technique constitue un axe fort de développement de la Fondation et fera partie intégrale du Plan stratégique 2022-2025.

La microfinance doit jouer un rôle plus important pour aider les populations vulnérables face aux effets du changement climatique

“La nécessité d’agir face aux risques environnementaux est une conséquence logique de la mission que s’est fixée notre institution : venir en aide aux populations les plus vulnérables.”

Les acteurs du secteur de la microfinance historiquement organisés pour favoriser l‘accès au financement des populations fragiles doivent faire évoluer leurs outils et leurs modalités d’intervention dans un contexte d’urgence climatique et environnementale que l’on ne peut plus ignorer. Les populations rurales, vivant dans des zones économiquement fragiles, sont en effet très exposées à ces effets dans leur dépendance à l’agriculture et leurs difficultés d’accès aux services de base (accès à l’eau, à l’énergie, à des conditions sanitaires acceptables, etc.).

Pour mieux comprendre ces mécanismes, nous avons conduit une série d’entretiens qualitatifs auprès des institutions de microfinance partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui sont venus compléter des questionnaires régulièrement adressés et analysés depuis plusieurs mois. Cette démarche nous a permis d’identifier les principaux risques environnementaux appréhendés par ces institutions et les moyens mis en œuvre pour les prévenir et les traiter. Nous partageons ici quelques éléments d’analyse ainsi que les pistes de réflexion que nos partenaires ont d’ores et déjà engagées.

1. Les risques météorologiques sont ceux auxquels il est le plus urgent de répondre

Catastrophes naturelles d’origine météorologique et dérèglement du cycle des saisons impactent de manière croissante les activités des clients des IMF. Pour 65% de nos partenaires, les risques météorologiques constitueront la menace environnementale la plus importante dans le futur proche. Les populations vulnérables et rurales en particulier sont davantage exposées du fait de leur dépendance à l’agriculture, de la fragilité de leurs infrastructures ou encore de leurs difficultés d’accès aux soins. Nos institutions partenaires partagent ainsi de nombreux exemples de perturbations qui impactent l’activité de leurs clients. Les sécheresses affectent les rendements et réduisent l’accès à l’eau potable, et les inondations détruisent les récoltes et les infrastructures et interrompent les chaînes d’approvisionnement.

L’ampleur et la nature des risques environnementaux sont très variables en fonction des régions. L’Afrique subsaharienne est la zone géographique dans laquelle nos partenaires souffrent le plus du risque météorologique : il est déjà matérialisé pour 40% d’entre elles. Dans cette région sont également rapportés plus qu’ailleurs des risques importants d’érosion et de pollution des sols. En revanche, les risques sanitaires liés à la pollution de l’air sont plus préoccupants pour nos partenaires en Europe de l’Est et en Asie du Sud-Est.

2. Une prise de conscience forte, mais une mise en œuvre encore peu significative

Nos partenaires sont largement conscients des risques environnementaux qui pèsent sur leurs activités. La grande majorité, 88% des répondants, considère que la protection de leurs bénéficiaires contre les risques environnementaux fait partie de leur mission. Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement en actions concrètes pour le moment. L’engagement de la gouvernance de l’institution apparaît comme un pré-requis indispensable : de nombreuses institutions indiquent que les décisions en ce sens ne sont prises et les décisions mises en œuvre que lorsque la gouvernance est réellement impliquée dans le suivi des thématiques environnementales. Parmi les 88% des sondés qui estiment que les aspects environnementaux sont inclus dans leur mission, 16% n’ont pas encore d’implication tangible de leur gouvernance dans ces sujets.

3. Les Institutions ne sont pas encore suffisamment proactives sur les sujets environnementaux

Un des leviers pour inciter la gouvernance des institutions à prendre des mesures est la demande des clients : de nombreuses institutions ont ainsi observé que lorsque des clients exprimaient leurs attentes sur des services ou des financements spécifiques liés à la transition climatique (équipements d’irrigation, semences adaptées, accès à l’énergie, etc.), les conseils d’administration étaient plus enclins à vouloir développer de nouvelles offres et à demander davantage d’implication à leurs équipes sur ce thème. Pour autant, seul 40% de nos IMF partenaires observent des demandes explicites de leurs clients sur ces sujets environnementaux, ce qui laisse présupposer d’un véritable potentiel sur ce point.

L’influence que peuvent également avoir les bailleurs de fonds vient renforcer cet engagement des institutions. Parmi nos partenaires les plus avancés sur ces sujets, nombreux sont ceux qui ont été incité ou accompagné par leurs propres financiers pour définir une stratégie environnementale ou encore concevoir des produits de finance verte inclusive. C’est le cas de 4 partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole sur les 7 avec lesquels nous avons mené des entretiens qualitatifs.

4. Des initiatives inspirantes ont déjà été mises en place par certaines institutions

Plusieurs de nos partenaires ont déjà mis en place des initiatives intéressantes afin de renforcer la résilience de leurs activités face aux risques environnementaux et limiter la contribution du portefeuille à ces risques.

Afin de protéger les clients et ainsi leur activité, 51% de nos institutions partenaires sensibilisent leurs clients à la vulnérabilité de leur activité face aux effets du changement climatique (baisse des rendements, impact des aléas météorologiques, etc.). 35% d’entre elles ont des listes d’exclusion, qui bannissent le financement de pratiques qui affaiblissent les activités des clients, telles que l’utilisation de pesticides ou la surexploitation agricole, qui polluent et appauvrissent les sols. Le tiers de nos IMF partenaires forment leurs clients aux pratiques plus résilientes, notamment dans le secteur de l’agriculture. Enfin, l’une des actions parmi les plus courantes est celle consacrée à favoriser la constitution d’une épargne de précaution, proposée par 25% des institutions. Elle permet aux petits producteurs de provisionner et d’anticiper des aléas climatiques potentiels (sécheresse, inondations, cyclones, etc.).

Une autre action efficace pour protéger les clients est la proposition d’offres d’assurance spécifique, notamment agricole, mais leur mise en place s’avère le plus souvent difficile et complexe. Un nombre plus faible propose des prêts d’urgence et des prêts avec des conditions suspensives flexibles afin de répondre rapidement aux besoins des clients en cas de catastrophe naturelle.

Pour limiter la contribution des activités des clients aux risques environnementaux, 65% de nos partenaires ont adopté ce qui pourrait s’apparenter à des « politiques sectorielles ». Elles permettent d’exclure des activités qui favorisent la déforestation, la pollution de l’eau ou de l’air ou la génération de déchets. Plus de 50% de nos partenaires sensibilisent leurs clients à l’impact de leur activité, par exemple la surconsommation de l’eau ou de l’énergie. 51% des IMF sondées financent des équipements à faible consommation ou des transitions vers des énergies propres. Cela concerne par exemple des modes de cuisson basse consommation, des équipements solaires ou encore l’isolation des maisons. Enfin, 47% financent des pratiques agricoles et d’élevage respectueuses de l’environnement. Ce financement est souvent complémentaire des actions de formation et de sensibilisation des clients dans le cadre du renforcement des chaînes de valeur agricoles.

5. Les IMF rencontrent de nombreux obstacles dans la mise en œuvre de leurs offres environnementales

Si nous sommes en mesure de donner de nombreux exemples d’initiatives chez nos institutions partenaires, celles-ci concernent encore un nombre limité d’entre elles. Bien que 64% des institutions ayant répondu à notre enquête aient des projets futurs sur ces thématiques, celles-ci sont confrontées à des obstacles financiers et techniques : 78% d’entre elles affirment manquer de ressources financières et 52% d’expertise pour mettre en place leurs projets. En termes de soutien financier, les IMF souhaitent des lignes de financement de plus de 3 ans, ainsi que des prêts à des taux avantageux indexés à des objectifs de performance environnementale. L’assistance technique est aussi un outil efficace pour accompagner les entreprises dans la conception de nouveaux produits, la sensibilisation et la formation de leurs clients, et l’adaptation de leur activité vers plus de résilience et de respect de l’environnement. D’après nos entretiens, recevoir de l’assistance technique joue un rôle clé dans leur développement, et les besoins des IMF en assistance technique sont importants. Notamment, beaucoup de nos partenaires sont intéressés par le développement d’une offre de micro-assurance agricole, qui demande beaucoup de moyens et des connaissances spécifiques.

6. En conclusion

Afin de faire avancer le secteur de la microfinance sur les thématiques environnementales, il apparait nécessaire de mobiliser les instances de gouvernance des institutions de microfinance. Au-delà de l’accompagnement proposé par les bailleurs de fonds, à renforcer, cette mobilisation peut se provoquer en approfondissant et en répliquant à grande échelle les pratiques efficaces existantes, le partage d’expériences entre institutions, l’organisation de forums et de groupes de réflexion, la conception de produits financiers adaptés comme la microassurance ou le financement de chaînes de valeur agricoles.

Un « parcours de protection de l’environnement » reste à construire ensemble avec nos pairs et nos partenaires (à l’image du parcours de protection de la clientèle de SPTF-CERISE) en nous appuyant sur les initiatives existantes dans le secteur (Green Index, ALINUS). La pratique de « prêts verts », dont l’usage s’accélère rapidement dans d’autres secteurs, devrait être davantage promue dans celui de la microfinance. Il s’agit par exemple de proposer des taux préférentiels indexés à des objectifs de performance environnementale.

L’assistance technique est essentielle pour permettre aux institutions de mettre en place des actions concrètes. La nécessité d’adapter l’offre aux besoins des institutions est un des principaux apprentissages de l’évaluation approfondie de « Notre dispositif d’assistance technique ». En ce qui concerne la Fondation Grameen Crédit Agricole, la nécessité d’adaptation s’applique tout particulièrement aux missions sur des thématiques environnementales : les risques environnementaux qui pèsent sur l’activité des partenaires varient grandement d’une région à l’autre, et même d’une IMF à l’autre. Il s’agit donc de concevoir un dispositif d’accompagnement d’assistance technique flexible et modulable en fonction des spécificités des institutions et de la conjoncture, sans imposer de thématiques trop précises et de méthodologies standardisées. Celui-ci doit être accompagné d’une large variété de financements possibles pour divers types de missions d’assistance technique. Un autre apprentissage répertorié dans la publication est la nécessité de réfléchir à des modèles de mesure de l’impact des missions autour des enjeux environnementaux, avec la formulation d’objectifs et d’indicateurs précis.

Pour définir des indicateurs communs pertinents, à la fois en termes d’impact direct et indirect à travers l’activité du portefeuille, il est nécessaire de s’accorder collectivement sur les bonnes pratiques et définitions communes. En particulier, le secteur peut porter une réflexion sur l’accompagnement et le développement d’une agriculture plus durable qui est sans aucun doute l’un des enjeux majeurs des pays les plus fragiles du continent africain.

Les Banquiers Solidaires du Crédit Agricole, un beau succès pour ce dispositif à impact

Par Carolina Viguet, Directrice Communication & Partenariats, FGCA

Trois ans après son lancement, le succès du dispositif Banquiers Solidaires confirme l’engagement des collaborateurs et la volonté du Groupe de soutenir des projets à impact social. Depuis 2018, le programme compte 28 missions lancées dans une quinzaine de pays en faveur de 19 organisations soutenues par la Fondation Grameen Crédit Agricole. Ce sont 316 jours de missions prévus ou réalisés par 34 Banquiers Solidaires.

Un projet à impact avec la Fondation Grameen Crédit Agricole

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.

L’objectif du programme « Banquiers solidaires » est double : il permet de valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et, d’autre part, d’apporter un soutien complémentaire aux institutions de microfinance et entreprises partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole. C’est la première fois qu’un partenariat de ce type est lancé par le groupe Crédit Agricole.

Sénégal, Maroc, Cambodge… un beau succès

Quelques missions emblématiques du programme :

  • Avec le soutien du Crédit Agricole de Franche-Comté, un Banquier solidaire est parti pour deux ans aider la Laiterie à structurer la filière lait au Sénégal. Une autre Banquière solidaire de Crédit Agricole CIB est partie deux semaines accompagner KOSSAM SDE, une filiale de la Laiterie, dans le déploiement d’une application digitale. D’autres missions en faveur de La Laiterie sont prévues en 2022.
  • Une Banquière solidaire de Crédit Agricole S.A. a réalisé une mission en coopération avec Crédit du Maroc, pour améliorer les systèmes de lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme (LCB-FT) de la Fondation Al Karama, qui octroie des microcrédits à des personnes à faible revenu au Maroc.
  • Au Cambodge, un Banquier solidaire est parti deux semaines, avec le soutien de Crédit Agricole Val de France, pour accompagner le Cirque Phare (PPSE), entreprise sociale qui promeut l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes via la culture et les arts cambodgiens, dans sa gestion financière et sa structure organisationnelle.

« Incontestablement, cette expérience a dépassé mes attentes, tant en lien avec la mission réalisée que sur le plan humain. » Olivier Mancini, responsable Recouvrement au Crédit Agricole du Languedoc qui a effectué en septembre 2021 une mission en faveur d’OXUS au Tadjikistan. Découvrez son témoignage ici.

« Je retiens surtout un accueil chaleureux et de belles rencontres. » Andreas Brunner, Superviseur Audit interne chez Crédit Agricole Assurances qui a effectué en octobre 2021 une mission en faveur d’OXUS au Kirghizistan. Découvrez son témoignage ici.

Missions à pourvoir

Quelques missions sont toujours à pourvoir et d’autres sont en cours de programmation pour 2022 :

  • Mission « LCB-FT » en faveur de SEF en Afrique du Sud
  • Mission « Stratégie digitale » en faveur d’OXUS au Kirghizistan
  • Mission « LCB-FT » en faveur de Bimas au Kenya

Avec ce dispositif, le groupe Crédit Agricole renforce son Projet Sociétal aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole en faveur d’une finance plus inclusive.

Vous trouverez plus d’information sur les missions ici.

Pour postuler, envoyez votre CV et un paragraphe de motivation à Carolina Viguet : carolina.viguet@credit-agricole-sa.fr

 

Les derniers financements de la Fondation en Europe et Asie Centrale

© Didier Gentilhomme

Au second semestre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé de nouveaux financements en Europe et Asie Centrale dont un auprès de Furuz, un nouveau partenaire au Tadjikistan. A fin décembre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole comptait 81 partenaires répartis dans 37 pays et gère un portefeuille de 82 millions d’euros dont 46% dans des pays fragiles.

En Moldavie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Smart Credit pour un montant équivalent à 580 000 euros. Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 afin d’aider les clients à améliorer leurs conditions de vie notamment auprès des petits entrepreneurs socialement défavorisés. L’institution offre des prêts selon la méthodologie individuelle. A ce jour, Smart Credit compte 3 253 clients dont 54% de femmes et 69% de clients en zone rurale.

La Fondation a également accordé deux nouveaux prêts à Lazika en Géorgie pour un montant total équivalent à 1,4 millions d’euros. Lazika est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. Actuellement, Lazika compte près de 15 000 clients dont 49% sont de femmes et 69% vivent en zone rurale.

Au Kazakhstan, la Fondation a également accordé un nouveau financement à Asian Credit Fund (ACF) pour un montant en monnaie locale équivalent à 1 million d’euros. ACF est une institution de microfinance créée en 1997 dont mission est de fournir des produits et services financiers et de développement aux ménages les plus pauvres au Kazakhstan. Les services financiers d’ACF sont conçus pour promouvoir le développement des ménages ruraux, la croissance des petites entreprises et l’accession à la propriété. L’institution compte près de 27 000 clients qui vivent à 93% en zone rurale et dont 70% sont des femmes.

Au Tadjikistan, la Fondation a accordé un premier financement à Furuz, un nouveau partenaire, pour un montant en monnaie locale équivalent à 500 000 euros. Furuz est une institution de microfinance qui a débuté ses activités en 1999 dans le cadre du programme de développement de microentreprises de l’ONG Millenium Relief and Development Services. L’institution propose des services financiers à destination des petites entreprises. Furuz compte plus de 5 000 clients dont 30% de femmes et 81% de clients en zone rurale.

Pour en savoir plus, cliquez ici.

La Fondation octroie 7 nouveaux financements en Afrique Subsaharienne

© Didier Gentilhomme

Au cours du second semestre 2021, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé 7 nouveaux financements en Afrique subsaharienne. A ce jour, la Fondation gère un portefeuille de 83 millions d’euros dont 34% en Afrique Subsaharienne.

Au Kenya, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Bimas pour montant en monnaie locale équivalent à 800 000 euros. Bimas est une institution de microfinance dont la mission est d’offrir des services financiers et non financiers innovants aux personnes habitant en zone rurale.  Bimas compte près de 18 400 clients dont 59% de femmes et 86% de clients ruraux. La Fondation a également accordé un nouveau prêt à ECLOF Kenya pour un montant en monnaie locale équivalent à 1,2 millions d’euros. ECLOF Kenya est une institution de microfinance dont mission est de permettre aux clients de réaliser leurs projets grâce à l’offre de services financiers et non financiers connexes. A ce jour, l’institution compte plus de 38 000 client dont 63% de femmes.

Au Bénin, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Renaca pour un montant en monnaie locale équivalent à 1,5 millions d’euros. Renaca est une institution de microfinance qui cherche à renforcer la base économique des populations rurales, périurbaines et urbaines vulnérables. L’institution compte près de 41 000 clients qui vivent à 40% en zone rurale et dont 57% sont des femmes.

Au Burkina, la Fondation a également accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance ACEP Burkina pour un montant en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros. ACEP Burkina est une institution de microfinance qui propose des services financiers aux personnes exclues du secteur bancaire traditionnel. ACEP Burkina s’adresse principalement aux micro, petites et moyennes entreprises (TPE et PME) des zones urbaines et périurbaines. Elle finance près e 18 000 clients dont 21% de femmes et intervient uniquement en zone urbaine.

Au Cameroun, la Fondation a accordé un prêt à une autre institution du réseau ACEP, ACEP Cameroun, pour un montant en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros. ACEP Cameroun est une institution de microfinance dont la mission est d’accompagner le développement des Très Petites Entreprises (TPE) dans les centres urbains du pays. A ce jour, l’institution compte environ 15 000 clients dont 34% de femmes et 28% en zone rurale.

En Ouganda, VisionFund Uganda a reçu un prêt d’un montant équivalent à 400 000 euros. VisionFund Uganda est une institution de microfinance, filiale de World Vision. L’institution opère à l’échelle nationale en Ouganda avec 23 agences. VisionFund a étendu son action dans la région du Nil occidental pour servir les réfugiés et leurs communautés d’accueil dans le cadre d’un projet pilote développé par la Fondation Grameen Crédit Agricole. Aujourd’hui, l’institution compte près de 45 000 clients, 95% en zone rurale et 59% de femmes.

Enfin, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance LAPO, en Sierra Leone, pour un montant équivalent à 600 000 euros. L’institution octroie essentiellement des microcrédits aux femmes des zones défavorisées. Aujourd’hui, LAPO est l’une des institutions les plus importantes du pays avec une couverture de 80% du territoire national. Elle comte près de 23 000 clients dont 93% de femmes et 84% de clients en zone rurale.

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Oxus Kirghizstan, bénéficiaire du programme Banquiers Solidaires

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.

OXUS Kirghizstan est une institution de microcrédit qui fournit des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. Andreas Brunner, Superviseur Audit interne chez Crédit Agricole Assurances a accompagné l’institution dans la définition d’un plan marketing annuel.

Retour sur le programme avec l’interview de Denis Khomyakov, CEO d’OXUS Kirghizstan.

  • Présentation : Pouvez-vous présenter votre institution de microfinance ? (Chiffres clés, mission, approche, clients, structure…)

La société a été créée en 2006 par le groupe OXUS et l’ONG ACTED (actionnaire principal). La mission de notre institution est d’être une entreprise transparente et responsable engagée à fournir des services financiers aux travailleurs pauvres et aux personnes sous-bancarisées au Kirghizstan. L’entreprise est située dans 5 des 7 régions du Kirghizistan, compte 15 succursales et 135 employés. Nous comptons aujourd’hui environ 9 500 clients, avec un portefeuille de prêts en cours de 800 millions de KGS (9,4 millions de USD). 50% des clients d’OXUS sont des femmes et 63% viennent de zones rurales.

  • Vous avez bénéficié du programme Banquiers Solidaires en 2021 afin de construire un plan marketing et la création d’un programme de fidélisation de vos clients. Pourquoi cela était-il important pour votre institution ?

Un programme de fidélisation bien conçu et fonctionnel permettra d’augmenter le taux de rétention des clients, tout en attirant de nouveaux clients. Le plan marketing doit permettre à l’entreprise de structurer de manière plus efficace les ressources allouées aux activités marketing. Ces deux livrables de la mission Banquiers Solidaires nous permettront de mieux valoriser l’offre d’OXUS Kirghizstan.

  • Comment avez-vous préparé la mission avant l’arrivée du Banquier Solidaire ?

Nous avons passé beaucoup de temps à prioriser les points que nous voulions aborder avec le Banquier Solidaire. Nous avons préparé la documentation complète sur l’entreprise, ses clients, ses activités, le fonctionnement actuel de l’entreprise et la liste des personnes impliquées dans les projets futurs. Nous avons également beaucoup échangé avec Andreas pour définir ce que nous voulions faire en termes de marketing. La phase de préparation a été capitale pour la réussite de la mission.

  • Qu’attendiez-vous du Banquier Solidaire ? Les résultats ont-ils été à la hauteur de vos attentes ?

Je m’attendais à une mission de conseil avec comme livrables, certains documents. Ce que nous avons reçu : une formation détaillée d’un spécialiste du marketing ! Andreas, le Banquier Solidaire, a mené des entretiens et formé toutes les personnes impliquées dans le processus de commercialisation (des agents de crédit et directeurs d’agence au Directeur Financier et Directeur des Opérations) ! Le résultat est formidable et nous utilisons désormais les documents créés avec Andreas. Ces documents sont complètement adaptés à notre réalité. La mission a été excellente et a dépassé nos attentes.

  • Quelles ont été les priorités définies suite aux recommandations formulées ?

La priorité est d’affiner le plan marketing pour 2022 et de le mettre en œuvre. Le travail sur le programme de fidélité est également en cours, mais présuppose la mise en œuvre du plan marketing 2022. Nous sommes impatients de mettre en œuvre les deux projets.

Mission terrain des administrateurs de la Fondation en Bosnie

Du 23 au 27 Novembre dernier, les administrateurs de la Fondation Grameen Crédit Agricole ont participé à une mission de terrain en Bosnie au cours de laquelle ils ont pu rencontrer les institutions de microfinance soutenues et leurs clients. Présente en Bosnie depuis 2018, la Fondation a financé trois partenaires travaillant principalement en zone rurale et qui comptent un pourcentage élevé de femmes parmi leur clientèle : Partner, Mi Bospo et Mikra.

Durant la mission, les administrateurs de la Fondation ont pu échanger avec les institutions partenaires et en apprendre plus sur le secteur de la microfinance en Bosnie, un pays encore très marqué par la guerre 1992-1995. Ils ont également rencontré les clients de ces institutions qui grâce aux microcrédits obtenus développent des activités génératrices de revenus et peuvent améliorer leurs conditions de vie. Ces échanges ont mis en évidence la place importante qu’occupe la microfinance dans le développement du microentrepreneuriat en Bosnie.

Outre la rencontre avec les partenaires de la Fondation, cette mission de terrain en Bosnie a également été l’occasion pour les administrateurs de mener une réflexion sur le positionnement de la Fondation et sur les axes thématiques du prochain plan stratégique 2022-2025. Cette réflexion se poursuivra au cours des prochains mois avec les équipes et d’autres parties prenantes de la Fondation.

Découvrez les témoignages vidéo de Raphaël Appert, Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Vice-président de Crédit Agricole SA, et Bernard Lepot, Président du Comité d’investissement de la Fondation, sur cette mission terrain.

Découvrez la dernière Newsletter de la Fondation

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter N. 40 qui met en avant les engagements auprès de ses partenaires et l’impact de ses actions sur le terrain dans un contexte de crise sanitaire. Dans cette Newsletter, la Fondation vous présente les résultats de la 7e enquête de la série menée avec ADA et Inpulse pour suivre et analyser les effets de la crise Covid-19 sur les institutions de microfinance partenaires dans le monde.

Vous découvrirez le témoignage d’Olivier Mancini, Banquier Solidaire de la Caisse régionale Crédit Agricole Languedoc, parti au Tadjikistan pour accompagner l’institution de microfinance OXUS Tadjikistan. Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.

Découvrez également les résultats du soutien de la Fondation en faveur de l’institution de microfinance RENACA au Bénin, qui a bénéficié d’un accompagnement pour le renforcement de ses actions en matière de finance verte inclusive.

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La Fondation s’engage pour les petites entreprises agricoles

© Godong

Le Council on Smallholder Agricultural Finance (CSAF) est le principal réseau mondial de financeurs sociaux qui promeut un marché financier inclusif pour les organisations de producteurs et les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agricole. Depuis 2013, les 16 membres et affiliés du CSAF ont accordé 5 milliards de dollars de prêts à des PME agricoles, offrant un accès au marché à 3,4 millions de petits exploitants dans 65 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Après avoir été acceptée en tant qu’affilié au CSAF en juin 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole poursuit son engagement en 2021 en participant à la construction d’un mémorandum d’entente afin de préciser les principes et protocoles de restructuration et de redressement des prêts.

La nécessité d’un mémorandum d’entente

La coopération accrue des membres du CSAF a généré une collaboration positive entre les prêteurs, entraînant des fonds supplémentaires et une assistance technique pour les emprunteurs. Dans certains cas cependant, il y a eu un manque de coordination avec des résultats sous-optimaux tant pour les prêteurs que pour les emprunteurs. La crise de la Covid-19 a accru la nécessité de principes clairement énoncés sur la restructuration des prêts.

Travail collectif

Les membres du CSAF ont organisé plusieurs ateliers en mars 2021 afin de développer et formuler des attentes explicites en matière de restructuration de prêts. À la suite de ces ateliers, un groupe de travail a été établi pour développer des principes de base, énoncés dans le mémorandum d’entente, que les membres peuvent suivre pendant les restructurations de prêts. La Fondation Grameen Crédit Agricole a contribué à cette réflexion et l’Engagement « Principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients dans la crise du Covid-19 » a été une ressource utile.

 

Téléchargez le mémorandum d’entente ici.

Carnet de mission d’un Banquier Solidaire au Kirghizistan

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune d’Andreas Brunner, Banquier Solidaire de Crédit Agricole Assurances, qui a effectué en octobre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus au Kirghizistan.

Un engagement social en faveur de l’inclusion financière

Dès mes débuts au Crédit Agricole (il y a 14 ans !), j’ai été sensible aux actions solidaires proposées par le groupe. J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires pour la première fois lorsqu’un collègue m’a partagé l’appel à candidatures pour une mission de conseil en marketing. Lui-même avait effectué une mission Banquiers Solidaires en Afrique et son retour d’expérience m’a motivé à postuler. J’ai ainsi candidaté en octobre 2019 pour cette mission Marketing en faveur d’OXUS, institution de microfinance au Kirghizistan.

Après plusieurs entretiens, j’ai été ravi d’apprendre que j’étais sélectionné pour la mission. Cette dernière correspondait pleinement à mes attentes : mettre mes compétences au profit d’un projet solidaire et découvrir une nouvelle culture et activité. Ma mission était initialement prévue en mars 2020 et nous y avons cru … jusqu’au confinement. Puis nouvelle tentative en avril 2021 qui s’est à nouveau soldée par un report. Finalement, j’ai pu partir en octobre 2021.

Préparation de la mission

Ma mission en faveur d’OXUS Kirghizistan reposait sur deux volets principaux : la définition d’un plan marketing annuel et la création d’un programme de fidélisation permettant d’accroitre le taux de rétention de leurs clients. Quelques entretiens avec les équipes de la Fondation Grameen Crédit Agricole et d’OXUS m’ont permis de mieux évaluer et comprendre les enjeux et objectifs de la mission. Afin de préparer ma venue sur le terrain, j’ai analysé en amont du départ des documents sur la stratégie de l’institution et sur le marché de la microfinance au Kirghizistan. J’ai également longuement échangé avec un collaborateur du principal actionnaire d’OXUS, l’ONG ACTED. Après avoir défini mon planning sur place, il ne me restait plus qu’à partir !

Sur les traces de la route de la soie

Je dois admettre que je ne connaissais pas grand-chose de ce magnifique pays d’Asie centrale, pas même sa capitale. En plus de m’être documenté avant mon départ, le long vol était une bonne occasion pour réviser la géographie et en apprendre plus sur l’histoire du pays. J’arrive déjà à Istanbul : l’aéroport me rappelle l’affluence avant la crise Covid-19 et j’ai l’impression d’embarquer sur la route de la soie. Après un deuxième vol de 5 heures, j’arrive enfin à Bichkek (code IATA : FRU, pour les connaisseurs) où je suis accueilli – par le Directeur Général en personne ! Première pierre posée de notre amitié.

S’en suivent deux semaines de travail intense : entretiens, visites d’agences, analyses … Le temps passe très vite mais je peux compter sur une grande disponibilité de mes interlocuteurs. Les échanges se font principalement en anglais, mais je suis content de pouvoir placer quelques mots en russe, ce qui m’aide non seulement dans les entretiens, mais surtout au restaurant. J’ai consacré la deuxième semaine de la mission à la finalisation de mes livrables (analyses stratégique et tactique, plan annuel, programme de fidélité et outils pratiques à destination des équipes) et au test de mes propositions. C’était également l’occasion de se projeter avec les équipes d’OXUS Kirghizistan sur les travaux qu’ils auront à mener dans les prochains mois. Grâce à l’appui du DG et du Conseil d’administration, je repars confiant sur le fait qu’ils pourront, d’une part, réaliser un grand nombre d’actions prévues dans le plan marketing 2022, d’autre part, mettre en œuvre leur nouveau programme de fidélisation.

Une expérience humaine inédite

Je retiens surtout un accueil chaleureux et de belles rencontres. Les kirghizes m’ont initié à leur culture et ont fait preuve d’une grande hospitalité. J’ai pu découvrir la capitale avec son histoire, son architecture, son héritage russe. Une excursion organisée le week-end m’a permis de mieux connaître ce pays avec ses yourtes, sa cuisine, son agriculture, ses pétroglyphes, son énorme lac salé à 1600m d’altitude, et surtout, ses hautes montagnes culminant à plus de 7000 m et qui entourent la ville.

 

Je remercie le DG D’OXUS Kirghizistan, Denis Khomyakov, pour sa générosité et sa confiance, toute l’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole pour l’accompagnement (Carolina Viguet, Cécile Delhomme, Julie Serret, Philippe Guichandut), Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole S.A. pour l’aspect logistique ainsi que toutes les personnes de Crédit Agricole Assurances ayant contribué à rendre cette mission possible.