Kossam SDE : réinspirer la jeunesse, investir dans le développement

Par Chloé Chevrand & Evelyne Offroy, Fondation Grameen Crédit Agricole

© Philippe Lissac

Après une mission Banquier solidaire en faveur de la Laiterie du Berger, Jonathan Michaud est aujourd’hui Directeur de Kossam SDE, un projet porté par la Laiterie qui vise à structurer la filière lait au Nord du Sénégal. Coup de projecteur sur nos échanges avec cet ingénieur agronome issu de Crédit Agricole Franche-Comté, qui a été détaché pour 2 ans afin de soutenir le développement de ce projet à fort impact social.

Structurer la filière lait au Sénégal

Etre des moteurs du développement territorial du bassin laitier de Richard Toll au Nord du Sénégal : c’est l’ambition partagée de la Laiterie du Berger et de sa filiale Kossam SDE. Dès sa création en 2005, la Laiterie du Berger s’est affirmée comme une entreprise sociale pionnière dans le pays.

Aujourd’hui, La Laiterie est devenue le second acteur du marché sénégalais des yaourts et la principale entreprise nationale de transformation du lait local. Elle travaille avec la Coopérative des éleveurs de Dagana qui regroupe 800 éleveurs Peuls, emploie 300 salariés et produit chaque année 6000 tonnes de yaourt. Début 2019, afin de consolider l’activité et la filière laitière, la Laiterie du Berger et la Coopérative des éleveurs de Dagana ont cofondé l’entreprise sociale Kossam – Société de Développement de l’Elevage (Kossam SDE).

Kossam SDE vise à structurer et renforcer la filière laitière en fournissant de services de proximité (aliments du bétail, fourrages,…) et de la formation et du conseil aux éleveurs locaux. L’entreprise développe un modèle de « mini-fermes » actuellement en phase pilote (15 unités en fonctionnement) et ambitionne la mise en place de 100 mini-fermes à horizon 2022 (plus d’information sur le projet ici).

Les jeunes, acteurs du développement

Au coeur de ce plan de développement, la jeunesse occupe une place importante. Dans un contexte où l’emploi des jeunes est un vrai défi au Sénégal, Kossam met en place un dispositif ambitieux pour accompagner les jeunes dans une trajectoire de professionnalisation en production laitière.

Ainsi, les formations offertes aux éleveurs sont également ouvertes à leurs familles. En effet, les éleveurs de la Laiterie sont principalement des familles, ou plutôt des organisations familiales, constituées d’un ‘responsable de bidon’, homme ou femme, derrière lequel travaille toute une structure familiale. « Il y une vraie volonté des éleveurs formés par Kossam d’impliquer et de responsabiliser leurs enfants dans le travail de la ferme, Kossam SDE a prévu d’intensifier les formations et l’accompagnement des éleveurs et les jeunes locaux, sur les aspects techniques et la gestion économique de la ferme et de la famille », affirme le Directeur général de Kossam SDE, Jonathan Michaud, ingénieur agronome de Crédit Agricole Franche Comté, détaché pour 2 ans pour développer le projet.

Par ailleurs, les jeunes ne sont pas uniquement impliqués pour le métier d’éleveur, mais dans d’autres maillons de la filière laitière. De nombreux jeunes sont élus en tant que responsables des pôles laitiers (qui sont des sections locales de la coopérative). Alors que ces postes étaient jadis réservés à des responsables senior, aujourd’hui l’implication des jeunes dans des fonctions de responsabilités agricoles et locales est une des bases du modèle de la filière en structuration.

Enfin, l’emploi des jeunes est favorisé au niveau de la collecte du lait. Kossam SDE a ainsi permis la création du métier de « collecteur », exercé aujourd’hui par des jeunes locaux. Jonathan Michaud affirme que le développement de la collecte du lait et la génération de revenus croissants par l’activité laitière contribuent grandement à la stabilisation des populations jeunes du bassin laitier de Richard Toll. En outre, le projet a permis un changement d’image de l’industrie laitière vis-à-vis de jeunes : la production laitière est devenue pour les populations locales une activité valorisante, rémunératrice et attractive pour les nouvelles générations.

Avec l’augmentation de la productivité des exploitations, la création de nouveaux métiers autour de l’élevage va devenir primordiale (par exemple la création de métiers de conseillers en élevage, technicien d’élevage). Comme le souligne Jonathan Michaud, c’est la suite logique du mouvement déjà engagé par la Laiterie du Berger depuis plus de 10 ans autour de la professionnalisation laitière, qui demande de l’accompagnement, de l’encadrement, des structures et donc crée de l’emploi par et autour de la production laitière.

Avec Kossam le mouvement se renforce, en s’appuyant sur les formations, l’entrepreneuriat et l’implication des jeunes, porteurs d’innovations et acteurs clés du développement au Sénégal.

Une première année de succès pour le programme Banquiers solidaires

Par Carolina Herrera, Fondation Grameen Crédit Agricole

© Philippe Lissac

A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de Crédit Agricole S.A, des missions de volontariat de compétences labélisées « Banquiers Solidaires » sont proposées aux collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact social soutenues par la Fondation.

Sénégal, Maroc, Haïti… : un beau succès pour la première année

Moins d’un an après son lancement en 2018, le succès du programme confirme l’engagement et la volonté des collaborateurs à soutenir de projets à impact social. C’est la première fois qu’un partenariat de ce type est lancé par Crédit Agricole et la Fondation Grameen Crédit Agricole. L’objectif est double : d’une part, valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et d’autre part, apporter un soutien complémentaire aux institutions de microfinance et entreprises partenaires de la Fondation avec des missions d’une à deux semaines sur le terrain.

En 2018, six missions ont été lancées dont trois réalisées en 2018 et trois prévues en 2019. A ce jour, quatre missions sont déjà à pourvoir lors du troisième trimestre 2019. En 2018, six missions ont été lancées dont trois réalisées en 2018 et trois prévues en 2019. Par exemple, une mission a eu lieu au Cambodge avec le soutien de la Banque de proximité à l’international (BPI) de Crédit Agricole, pour appuyer la gestion des ressources humaines de Chamroeun, une institution de microfinance partenaire qui sert plus de 27 500 clients. Une autre mission a été menée au Sénégal, en partenariat avec Crédit Agricole Franche-Comté, en faveur de la Laiterie du Berger, entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire. Par ailleurs, avec le soutien de la Caisse régionale, le Banquier solidaire qui a réalisé la mission est parti pour 2 ans appuyer Kossam, le projet de la Laiterie pour structurer la filière lait au Sénégal.

Une mission lancée en 2018 sera réalisée en juillet 2019 en coopération avec Crédit du Maroc et Crédit Agricole SA pour améliorer les systèmes de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (LAB-FT) de la Fondation Al Karama. L’institution, soutient aujourd’hui plus de 26 200 clients au Maroc. Une autre mission lancée en 2018 sera réalisée en Haïti pour soutenir Palmis Enèji, entreprise sociale qui propose des solutions propres et accessibles de cuissons et d’éclairages aux ménages haïtiens. Crédit Agricole Corporate Investment Bank soutient le Banquier solidaire qui réalisera la totalité de la mission en mécénat de compétences.

Cambodge, Kenya, Tadjikistan… en 2019 le programme change d’échelle

A ce jour, six missions ont été lancées en 2019. Une mission en faveur de Kossam, le projet de la Laiterie du Berger qui vise à développer une filière laitière durable au Sénégal. Le/la Banquier solidaire aura pour mission d’accompagner Kossam dans le déploiement d’une application digitale « commcare collecte ». Une autre mission est prévue pour soutenir la gestion financière et la structure organisationnelle du Cirque Phare (PPSE) au Cambodge. PPSE vise à promouvoir l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes via la culture et les arts cambodgiens. Une mission aura lieu en faveur d’ACRE Africa qui propose des services d’assurance-récolte aux petits exploitants. La/le Banquier solidaire aura pour mission d’analyser la nouvelle stratégie business de l’organisation.

Pour ces premières missions lancées en 2019, le processus de sélection des Banquiers solidaires est finalisé. A ce jour, trois nouvelles missions sont à pourvoir : une « business model » en faveur de l’institution de microfinance Humo au Tadjikistan, une « Contrôle de gestion » pour soutenir l’institution Musoni au Kenya et une « numérique » pour soutenir l’entreprise social SFA au Sénégal.

D’autres missions sont en cours de programmation avec le soutien des entités et Caisses régionales du groupe Crédit Agricole. Avec ce dispositif, le Groupe réaffirme son engagement pour soutenir les initiatives solidaires des collaborateurs et travailler aux côtés de la Fondation en faveur d’une finance plus inclusive et durable.

Pour plus d’information, cliquez ici.

La Lettre N.32 de la Fondation est maintenant disponible

©Philippe Lissac

La Fondation publie sa Lettre trimestrielle #32 dans laquelle elle présente son plan stratégique 2019 – 2022. Depuis près d’un an, la Fondation a travaillé à la préparation de cette réflexion à moyen terme et pour cela, elle a écouté et échangé avec ses administrateurs, partenaires, institutions de microfinance et entreprises sociales, bailleurs de fonds et confrères. Le résultat permet à la Fondation Grameen Crédit Agricole de regarder avec confiance son avenir dont elle a dessiné les grandes étapes.

Par ailleurs, la Fondation est heureuse de voir qu’elle suscite la confiance des bailleurs de fonds puisqu’après Crédit Agricole CIB, l’Agence Française de Développement et Amundi, la Banque Européenne d’Investissement rejoint le cercle de ses financeurs avec un prêt en FCFA pour un montant équivalant à 12 millions d’euros qui permet à la Fondation d’accroitre ses interventions en Afrique subsaharienne.

Enfin, vous découvrirez dans ce numéro, les bons résultats de la Fondation en 2018, les moments forts et les chiffres clés expliqués dans le rapport intégré publié dans les derniers jours d’avril.

Cliquez ici pour télécharger la Lettre #32

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

La finance responsable au service de l’intérêt général

© Philippe Lissac

Dans le cadre d’un dossier consacré à la finance responsable, Admical a rencontré en avril Eric Campos, Directeur général de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Directeur RSE de Crédit Agricole SA. L’occasion de revenir sur les perspectives et les enjeux du secteur de la finance inclusive. Coup de projecteur sur cette interview intégralement disponible sur Admical.

Quel bilan tirez-vous des deux premiers mandats de la Fondation ?

La Fondation est un acteur de la Finance inclusive qui cherche à concilier rentabilité économique et impact social. Pour ce faire, elle mène une politique d’investissement rigoureuse priorisant à la fois les critères de durabilité et d’externalités sociales positives. La Fondation intègre la performance financière et sociale au coeur de son processus d’investissement.

En 10 ans, la Fondation a octroyé 200 millions d’euros de financements dans 38 pays, dont 40% parmi les moins avancés avec un taux de perte inférieur à 0,6%. 200 millions d’euros de financement permettent de financer entre 600 et 700 000 microcrédits. Plus de 80% des bénéficiaires des microcrédits sont des femmes et nous intervenons très majoritairement en zones rurales.

Selon vous, comment est amené à évoluer le secteur de la finance responsable dans les prochaines années ?

La finance responsable est une notion large qui recouvre plusieurs définitions, mais qui peut être résumée par l’exercice du métier visant à concilier performance financière et impact social, environnemental ou sociétal. Mais dans la réalité on ne peut pas dire qu’il y a d’un côté une finance responsable et qu’il y aurait de l’autre une finance irresponsable. En fait, la Finance responsable est celle qui intègre cette double préoccupation et qui rend compte explicitement. Je pense que cette façon d’intégrer l’effet ou l’externalité pourrait devenir peu à peu la règle générale y compris dans la Finance dite traditionnelle.

En Octobre dernier, Amundi, le premier Asset Manageur européen a décidé d’intégrer l’analyse des facteurs ESG dans l’ensemble de ses fonds sous gestion d’ici à trois ans. En intégrant ces critères, Amundi illustre bien que les critères extra financiers entrent peu à peu dans la gamme des critères d’appréciations des Fonds d’investissements. Cette démarche montre bien la dynamique d’évolution de la Finance.

Un mot sur le prochain quinquennat de la Fondation. Quelles en sont les orientations stratégiques majeures ?

Changement climatique, croissance démographique, transformation digitale… nombreux sont les défis qui secouent le monde de la microfinance. Il est urgent de mobiliser des ressources, d’innover avec de nouveaux moyens d’action, de renforcer les coopérations. Cette conviction est au cœur des actions de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de son plan de développement

La Fondation continuera à s’adapter à ces nouveaux défis en diversifiant ses expertises et en enrichissant ses modalités d’intervention. Ainsi, ces trois enjeux stratégiques guideront son action pour les prochaines années.

Retrouvez l’intégralité de l’interview d’Eric Campos sur Admical.

La Fondation publie son Rapport intégré 2018

© Didier Gentilhomme

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son Rapport intégré 2018 qui retrace les moments forts, les chiffres clés et les projets développés avec ses partenaires. 2018 a été une année importante pour la Fondation. Elle a marqué le 10e anniversaire de la Fondation avec plusieurs évènements commémoratifs célébrés aux côtés de ses partenaires et ses fondateurs, le Crédit Agricole et le Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix et fondateur de la Grameen Trust. Dix ans après, la Fondation se positionne comme un acteur reconnu du secteur de la finance inclusive et renforce son action pour contribuer à la lutte contre la pauvreté.

2018 a aussi été une année de croissance. Au 31 décembre 2018, la Fondation gérait 73 million € d’encours et soutenait plus de 70 partenaires dans 34 pays, en Afrique, en Asie et en Europe. Au cœur de ses objectifs, la Fondation favorise l’entrepreneuriat au féminin et les économies rurales via les institutions soutenues : 75% des bénéficiaires de microcrédits sont des femmes et 80% vivent en zones rurales.

2018 a été également une année forte au niveau des partenariats. Plusieurs projets ont en effet été lancés avec le groupe Crédit Agricole : le développement des schémas de coopération avec les entités du Groupe à l’international, le lancement du FIR le premier fonds en microfinance du Groupe, et la mise en place de « Banquier solidaire », un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du Groupe pour le compte des partenaires de la Fondation.

2018 fût également l’année de préparation du Plan stratégique de la Fondation 2019-2022, qui confirme l’engagement de la Fondation pour le renforcement du secteur de la microfinance, le développement des économies rurales et la promotion de la finance à impact.

Pour télécharger le Rapport intégré 2018, cliquez ici.

 

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son plan stratégique 2019-2022

© Didier Gentilhomme

La parution du Plan stratégique 2019-2022 ancre le positionnement de la Fondation autour de trois axes prioritaires : consolider notre expertise et notre offre en faveur de la microfinance, renforcer la résilience des économies rurales et promouvoir l’impact social dans le secteur financier.

Créée en 2008 par l’initiative conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Trust, le Pr. Muhammad Yunus, la Fondation Grameen Crédit Agricole s’engage dans la promotion de la microfinance et de l’entrepreneuriat à impact social. Avec plus de 200 millions d’euros de financements accordés en prêts et investissements, une présence dans une quarantaine des pays et un réseau de plus de 100 partenaires soutenus depuis l’origine, la Fondation représente pour le groupe Crédit Agricole un pôle de spécialité unique dans le domaine de la finance inclusive dans les pays émergents.

Au cours des dix dernières années, la Fondation a acquis une solide expérience dans les domaines du financement des institutions de microfinance et de la promotion du développement économique rural. Elle a développé plusieurs projets avec les entités et Caisses régionales du groupe Crédit Agricole : avec des schémas de coopération avec les entités du Groupe à l’international, un programme de volontariat de compétences et un fonds d’investissement à impact social, la Fondation a pu renforcer son action et démultiplier son impact.

Afin de relever les défis à venir et d’apporter une contribution positive, l’équipe de la Fondation a élaboré en 2018 le plan stratégique 2019-2022 avec l’aide du conseil d’administration et en se concertant avec les partenaires et les parties prenantes externes. Les trois piliers proposés dans le plan stratégique (renforcement de l’appui aux IMF, développement de la résilience des économies rurales et promotion de l’impact social dans le secteur financier) s’appuient sur des points forts de la Fondation et sur des axes stratégiques qui visent à renforcer son positionnement, accroître son impact et équilibrer son modèle économique.

Pour découvrir le plan stratégique 2019-2022, cliquez ici.

 

Missions Banquiers solidaires au Sénégal, au Cambodge et au Kenya

© Philippe Lissac

Banquier solidaires est un nouveau type de mission de volontariat à l’étranger proposé aux collaborateurs du Groupe pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises à impact social, partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Trois missions sont à pourvoir : une « numérique » au Sénégal, une « RH / management » au Cambodge et une « stratégie » au Kenya.

Les missions à pourvoir

Une mission « numérique » en faveur de Kossam au Sénégal est prévue pour juin-juillet 2019. Kossam, est une entreprise sociale, qui a pour mission de développer et ancrer une filière laitière inclusive et durable autour de Richard Toll, au Nord du Sénégal. Pour ce faire Kossam collecte le lait auprès de 450 éleveurs locaux, leur fournit des services marchands et leur apporte conseils et formations. Le/la Banquier solidaire aura pour mission d’accompagner Kossam dans le déploiement d’une application digitale « commcare collecte ».

Une mission « RH / management » est prévue pour le deuxième trimestre de 2019 pour soutenir le Cirque Phare (PPSE) au Cambodge. PPSE offre des opportunités d’emploi pour les artistes cambodgiens et fait vivre le secteur des arts dans le pays. PPSE est maintenant entré dans une phase de croissance et nécessite renforcer certains aspects de sa gestion, notamment sur les plans stratégique, financier et des ressources humaines. La/le Banquier solidaire aura pour mission de proposer des outils de suivi et de faire des recommandations sur la structure organisationnelle.

Une mission « stratégie » en faveur d’ACRE Africa au Kenya aura lieu le deuxième / troisième trimestre de 2019. Basée au Kenya, mais également présente en Tanzanie et au Rwanda, ACRE Africa propose des services d’assurance-récolte aux petits exploitants. ACRE a décidé en 2018 de diversifier ses activités pour offrir des services de conseil et de modifier son modèle économique, passant d’un modèle B to C à un modèle B to B. La/le Banquier solidaire aura pour mission d’analyser la nouvelle stratégie de l’organisation et d’évaluer son modèle économique.

Comment y postuler ?

– Allez sur le site CA Solidaires “Trouver sa mission”
– Rentrez dans la barre de recherche : “Fondation Grameen”. Toutes les offres de Congés Solidaires apparaîtront !
– Cliquez sur l’offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.

Plus d’information : carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr

La finance inclusive à Harvard Business School

Par Hélène Keraudren Baube, Fondation Grameen Crédit Agricole

© Harvard Business School

Dirigé par Harvard Business School et ACCION, le Programme sur le Leadership Stratégique en Finance Inclusive est un cours intensif de 5 jours conçu afin de réfléchir aux progrès et aux défis du secteur. Cette année, Hélène Keraudren-Baube, Directrice Administrative et Financière de la Fondation Grameen Creédit Agricole a eu l’opportunité de participer grâce à une bourse accordée par InFiNe Luxembourg. Voici un coup de projecteur sur cette semaine en immersion.

Nous étions une soixantaine de participants, issus de tous les continents et surtout d’horizons variés : praticiens de la microfinance, investisseurs et bailleurs de fonds, prestataires de services financiers, régulateurs… Le programme est articulé autour d’une série d’études de cas et de discussions guidées, avec une très large place faite à la finance digitale – une thématique devenue aujourd’hui incontournable pour les institutions de microfinance.

Jour 1 : L’inclusion financière en question

Notre première session de travail a visé à introduire le thème de l’inclusion financière avec des études de cas sur les partenariats public-privé portés par Mastercard en Afrique du Sud et au Nigeria. Mastercard a introduit ses cartes dans des programmes gouvernementaux pour, dans le cas sud-africain, aider à dématérialiser le versement des prestations gouvernementales, et dans celui nigérian, fournir des pièces d’identité aux personnes qui ne les avaient pas. Toutefois, en Afrique du Sud, la plupart des clients continuent de préférer l’argent liquide et ne trouvent aucun avantage réel à avoir une carte. Au Nigeria, très peu de gens ont cherché à obtenir les cartes d’identité, car le processus d’obtention était assez lourd et fastidieux. Nous en venons ainsi à constater que pousser la technologie ne mène pas à l’inclusion financière : pour que l’inclusion soit efficace, les solutions doivent être adaptées aux utilisateurs finaux.

Jour 2 : Les mutations du secteur de la microfinance

Notre deuxième journée de travail a porté sur les changements que nous observons dans le secteur traditionnel de la microfinance. Sur certains marchés, comme au Pérou, nous assistons à une évolution vers des fusions et acquisitions entre institutions de microfinance. Sur d’autres, à l’instar de la Bolivie, nous voyons des institutions de microfinance qui doivent s’adapter à des changements réglementaires. Plus récemment, nous voyons l’arrivée de la numérisation comme un nouveau phénomène auquel les IMF doivent s’adapter : comment la technologie affecte-t-elle les processus internes, la distribution des produits, les paiements, le ‘credit scoring’ ? Une discussion intéressante qui a également soulevé d’autres questions : les besoins du client sont-ils toujours prioritaires ? L’interaction avec le client est-elle préservée ?

Jour 3 : Quelles perspectives pour les fintechs ?

Nous avons poursuivi notre formation avec une autre série de cas sur l’arrivée des Fintechs dans le paysage. Nous avons étudié un système indien, où des fournisseurs de paiements mobiles croissent tant que ceux-ci ont remplacé l’argent comptant dans de nombreuses transactions quotidiennes. Le corollaire est que, ce faisant, ces opérateurs collectent des masses de données sur leurs clients, nous amenant à nous questionner : si la création d’une empreinte numérique peut sembler une bonne chose, comment assurer une utilisation et un traitement responsables des données des clients ? En Chine, nous avons examiné une plateforme peer-to-peer créée pour permettre à des individuels de financer des micro-entrepreneurs. La plateforme a réussi à se développer très rapidement et à atteindre des millions de personnes, allant bien plus loin que son modèle initial. Comment réglementer de telles plateformes, qui se sont multipliées en Chine au cours des dernières années ?

Les Fintechs apparaissent donc comme des perturbateurs de la finance inclusive, car ils créent des opportunités inédites. Ils changent l’écosystème et sont capables d’évoluer rapidement, mais si nous voulons que les Fintechs fassent partie de l’inclusion financière, nous devons placer les clients au centre de nos préoccupations.

Le rapport détaillé d’Hélène Keraudren Baube est disponible sur le site InFiNe Luxembourg.

[Webinaire] Quelles rentabilités pour la microfinance ?

© Didier Gentilhomme

Le 9 avril dernier, Philippe Guichandut, Directeur Développement de la Finance inclusive à la Fondation Grameen Crédit Agricole, a participé au webinaire organisé par Convergences et FinDev Gateway. Ce webinaire avait pour objectif de réfléchir aux rentabilités de la microfinance autour de trois problématiques : Pourquoi investir en microfinance ? Entre rentabilité financière et performance sociale, quel équilibre ? Comment développer un modèle économique pour réconcilier la double rentabilité ?

Bien qu’étant une exigence indispensable, la notion de rentabilité est pourtant complexe à appréhender dans un secteur comme celui de la microfinance dont la raison d’être est l’impact social. Ainsi, la microfinance doit-elle nécessairement être rentable ? Si oui, peut-elle l’être en restant socialement responsable ? Peut-elle rester fidèle à ses aspirations et contribuer, par l’inclusion financière, à la sortie de la pauvreté de 1,7 milliard de personnes n’ayant pas accès aux services bancaires à travers le monde ? Entre taux d’intérêt raisonnables et rentabilité suffisante, quel équilibre pour les institutions de microfinance? Quelles ressources pour financer le développement du secteur de la microfinance ?

C’est ce à quoi ont tenté de répondre les différents conférenciers invités. Aux côtés de Philippe Guichandut étaient également présents Gabriela Erice Garcia, Chargée de microfinance senior à la Plateforme Européenne de la Microfinance (e-MFP) et Frédéric Mille, Directeur des Investissements chez Advans International.

La Fondation et la BEI s’associent en faveur de la microfinance en Afrique

© FGCA

Le 1er avril, la Fondation Grameen Crédit Agricole et la Banque Européenne d’Investissement (BEI) ont organisé à Paris une table ronde sur le thème du développement des économies rurales et du renforcement de la microfinance en Afrique par la BEI. Un objectif commun a été affiché par les représentants des deux institutions : celui de la promotion d’une économie plus durable et inclusive.

Faisant suite à l’octroi par la BEI à la Fondation d’un prêt de 12 millions d’euros équivalents en Francs CFA pour soutenir la microfinance en Afrique de l’Ouest, cette table ronde a également été l’occasion de discuter des enjeux liés au développement des zones rurales en Afrique. Plusieurs invités se sont ainsi réunis pour discuter microfinance rurale, agriculture, genre et changement climatique.

Pour la Fondation, la reconnaissance d’une expertise en microfinance

Comme l’a rappelé dans son discours d’ouverture Jérôme Brunel, administrateur de la Fondation et Secrétaire Général de Crédit Agricole S.A., la Fondation a prêté en l’espace de 10 ans plus de 4 fois son capital, soit 200 millions d’euros de financements, pour une présence dans une trentaine de pays et plus de 100 partenaires soutenus depuis 2008. A fin 2018, la Fondation enregistrait un montant d’encours de 76 millions d’euros et soutenait 75 partenaires dans 35 pays. Après d’excellents résultats en 2018, ce nouveau financement va donc permettre à la Fondation d’élargir son action en Afrique dans le domaine de la microfinance et du soutien à l’entrepreneuriat social. « Avec ce financement accordé à la Fondation Grameen Crédit Agricole, la Banque européenne d’investissement confirme son engagement en faveur de l’inclusion financière en Afrique de l’Ouest aux côtés d’un acteur engagé qui vient de célébrer ses 10 ans d’existence », a déclaré Ambroise Fayolle, Vice-président de la BEI.

Mamadou Lamine Gueye, Directeur général de Caurie Microfinance, institution de microfinance sénégalaise partenaire de la Fondation et bénéficiaire du prêt de la BEI, et Soukeyna Ndiaye Bâ, Directrice générale de la Fondation INAFI International et administratrice de la Fondation, ont quant à eux évoqué l’importance des intermédiaires tels que la Fondation Grameen Crédit Agricole, dont le positionnement permet de financer des petites institutions de microfinance qui ne le seraient pas autrement car non éligibles aux financements octroyés par les gros bailleurs de fonds. Tous deux se sont accordés pour reconnaître le rôle de la Fondation et des autres bailleurs dans le développement du secteur de la microfinance sur le continent, permettant ainsi d’offrir des perspectives à la jeunesse africaine.

Deux institutions ont d’ores et déjà bénéficié du prêt accordé par la BEI à la Fondation: Caurie Microfinance dont la mission est l’autonomisation sociale et économique des microentrepreneurs pauvres au Sénégal, principalement des femmes ; et PAMF BF qui propose des microcrédits pour financer des activités agricoles et économiques telles que le maraîchage ou la production de céréales au Burkina Faso. Ces deux institutions représentent à elles seules plus de 110 000 emprunteurs actifs, dont 79,87% de femmes.

L’Afrique, une cible prioritaire pour la Fondation

L’Afrique subsaharienne concentre environ 30% des financements de la Fondation. Celle-ci y oriente son action en faveur des populations rurales, avec pour objectif de renforcer la résilience du secteur agricole. « La Fondation Grameen Crédit Agricole est aujourd’hui présente dans une douzaine de pays africains », a souligné Jean-Marie Sander, Président de la Fondation. Pour Eric Campos, Délégué général de la Fondation, « travailler sur l’agriculture, c’est travailler sur l’avenir de l’Afrique. Il faut libérer le développement de produits adaptés au monde rural : aujourd’hui, l’agriculture représente 60% de la force de travail du continent. Or les agriculteurs représentent seulement 3% des exposants des banques ! »

Dans la lignée de l’action entreprise par la Fondation, la microfinance constitue un pilier fondamental à la création de valeur en Afrique. C’est aussi ce qu’ont constaté sur le terrain deux de nos intervenantes, Flora Helard et Mathilde Thonon, étudiantes à Sciences Po Paris et co-fondatrices d’In-Venture, qui sont parties un an en Afrique de l’Ouest et en Asie du Sud-Est à la rencontre de ceux qui trouvent dans la finance des solutions aux problèmes sociaux et environnementaux de leur communauté. Elles ont notamment rencontré deux IMF partenaires de la Fondation au Bénin : RENACA et ACFB. Leur enthousiasme reflète les performances d’un secteur dynamique qui attire les jeunes entrepreneurs de demain.