The Foundation awards three new grants in South and Southeast Asia

Au cours du premier semestre 2022, la Fondation Grameen Crédit Agricole a accordé 3 nouveaux financements en Asie. A ce jour, la Fondation gère un portefeuille de 89 millions d’euros dont 30% en Asie du sud et du sud-est.

Au Cambodge, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance Chamroeun pour montant équivalent à 3 millions d’euros. Chamroeun est une institution de microfinance cambodgienne qui met la vocation sociale au cœur de son modèle économique. Elle fournit des services financiers aux plus pauvres, exclus de l’offre des institutions de microfinance plus commerciales. Afin de maximiser l’impact du crédit et venir efficacement en aide aux familles très démunies, outre le volet financier, Chamroeun offre également un ensemble de services de formation et d’accompagnement économique, social et personnel. A ce jour l’institution compte plus de 45 000 clients dont 80% de femmes.

En Indonésie, la Fondation a accordé un nouveau prêt à l’institution de microfinance KOMIDA pour un montant en monnaie locale équivalent à 3 millions d’euros. KOMIDA est une institution de microfinance créée en 2004 en tant que fondation. Sa mission est de fournir une assistance financière sous forme de services d’épargne et de prêt, des services non financiers (formation en santé), éducation motivante pour les enfants des membres, gestion financière de la famille et prestation de services de qualité aux membres. L’institution, qui s’est transformée en coopérative d’épargne et de crédit en 2008, s’adresse exclusivement aux femmes. A ce jour, l’institution compte près de 720 000 clientes situées à 97% en zone rurale.

Enfin, en Inde, la Fondation a accordé une garantie d’un montant équivalent à 4,4 millions d’euros à l’institution de microfinance Fusion, pour un prêt en monnaie locale octroyé par CACIB India. Fusion Microfinance est une institution de microfinance de créée en 2009 par Devesh Sachdev. Sa mission est d’être une institution financière autonome qui tire parti du réseau de distribution existant pour canaliser d’autres produits et services. Fusion a une vision sociale et une orientation commerciale visant à fournir aux femmes défavorisées des opportunités économiques pour transformer leur qualité de vie. A ce jour, l’institution compte plus de 2 millions de clients, exclusivement des femmes.

A fin mai 2022, la Fondation comptait 75 partenaires répartis dans 36 pays. 15% de ces partenaires se trouvent en Asie du sud et du sud-est.

Plus d’informations sur les organisations soutenues par la Fondation ici.

Assistance technique : témoignage de deux bénéficiaires de la Facilité Africaine

En 2013, aux côtés de l’Agence Française de Développement (AFD), la Fondation a lancé son premier programme d’assistance technique : la Facilité Africaine. L’objectif de ce dispositif est d’accompagner des institutions de microfinance rurales de petite et moyenne taille, mais à fort impact social, en Afrique subsaharienne. Plus de huit ans après son lancement, le bilan de la Facilité témoigne de l’importance d’apporter un soutien non seulement financier mais aussi technique aux institutions de microfinance partenaires.

Via la Facilité Africaine, la Fondation et l’AFD ont accompagné 26 institutions de microfinance qui ont elles-mêmes financé les activités génératrices de revenus de plus de 500 000 emprunteurs avec des prêts moyens d’environ 200 euros. Avec 328 missions d’assistance technique réalisées, le programme a couvert de nombreux domaines d’expertise, de l’élaboration de stratégies environnementales à la digitalisation du processus d’octroi de crédit, en passant par le renforcement de la gouvernance.

Dans ce cadre BIMAS et MicroLoan Fondation Malawi, deux institutions de microfinance Africaine, ont reçu plusieurs missions d’assistance technique. Coup de projecteur sur leur bilan avec la Facilité Africaine. Découvrez l’interview d’Elizabeth Karinga, Directrice Financière de BIMAS et Randall Williams, ancien Directeur de MicroLoan Malawi qui reviennent sur ce dispositif.

Quel bilan faites-vous de la Facilité Africaine?

Elizabeth : La Facilité Africaine a été une aventure extraordinaire pour BIMAS. Les progrès réalisés par notre institution sont clairs. Par exemple, lorsque nous avons commencé à être accompagnés par la Facilité Africaine, nos processus de gestion des opérations étaient encore manuels alors que, via le soutien du programme, nous avons pu entamer un processus de digitalisation. Grâce à la Facilité Africaine, nous avons aussi amélioré notre gestion de la performance sociale et notre communication auprès des clients.

Randall : MLF Malawi a rejoint la Facilité Africaine en 2018 et a bénéficié de plusieurs missions, notamment en matière de digitalisation. Par exemple, avec l’aide de la Facilité, nous avons mis en place une nouvelle plateforme RH qui a permis d’automatiser certaines procédures RH et d’assurer une gestion du personnel plus efficace comme la gestion des congés du personnel. Avant la mise en œuvre de la plateforme, il fallait deux jours et quatre feuilles de papier au personnel de l’agence pour pouvoir valider leurs demandes de congé. Cela prend maintenant moins de cinq minutes et aucun papier pour cette même validation. Nous avons également pu mettre en place une nouvelle plateforme comptable basée sur le cloud pour remplacer l’ancien système que nous avions. Cela est arrivé au bon moment car cela a permis à notre équipe financière de travailler à distance pendant la crise COVID-19, ce qui n’était pas possible auparavant. Je dois également souligner que les deux plateformes disposent de capacités d’archivage de fichiers centralisées qui permettent aux équipes d’accéder aux fichiers numériques en toute sécurité et à distance. Ainsi, outre des gains de productivité significatifs, nous sommes également devenus une organisation plus agile puisque la Direction est désormais en mesure d’avoir accès en temps réel aux informations sur les plateformes pour prendre plus rapidement des décisions stratégiques.

Elizabeth : La Facilité Africaine nous a vraiment aidés en termes de développement de nos activités. Une des choses primordiales en microfinance est d’arriver à évaluer combien de personnes on touche, quel type de déboursement on fait et comment accroître l’inclusion financière du plus grand nombre. Au début du programme, BIMAS comptait à peu près 18 000 clients, aujourd’hui on en sert 42 000, grâce aux nouveaux processus que l’on a mis en place dans le cadre de la Facilité Africaine. Nous sommes passés de 21 à 40 agences et cela a permis de créer des emplois dans nos nouveaux terrains d’intervention, notamment en zone rurale. Cette croissance démontre l’impact positif du programme et du partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole.

Randall : Nous sommes vraiment reconnaissants du soutien que nous avons reçu dans le cadre de la Facilité Africaine pour mettre en œuvre ces initiatives de renforcement des capacités. Ces missions d’assistance technique ont vraiment contribué à renforcer nos opérations en améliorant la structure de gouvernance et en augmentant la résilience globale de notre organisation. Plus important encore, cela nous a aidés à minimiser les perturbations liées à la pandémie de la COVID-19 et nous a également permis d’étendre notre portée à un rythme beaucoup plus rapide qu’auparavant. Concernant le contexte, nous avons pu développer notre réseau d’agences en passant de 15 à 22 au cours des deux dernières années (malgré la pandémie) et cela est en grande partie dû aux améliorations de la productivité qui ont permis à notre personnel de mieux se concentrer sur le développement, l’amélioration de la satisfaction client, ainsi que sur l’atteinte d’autres objectifs clés de gestion de la performance sociale. J’espère que la Fondation Grameen Crédit Agricole pourra poursuivre cette initiative très importante car, comme vous pouvez le voir, il y a des avantages évidents non seulement pour l’institution elle-même, mais aussi pour la base de clients pyramidaux que nous servons.

___________________________________________________

Plus d’informations sur notre programme d’assistance technique ici.

Newsletter #41 : La Fondation consolide son action en faveur de l’inclusion financière

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter N. 41 qui met en avant l’action de la Fondation et l’utilité de son action.

En 2021, La Fondation a encore démontré l’utilité de son activité : elle a soutenu 81 institutions de microfinance et entreprises à impact qui servent plus de 9 millions de bénéficiaires, notamment des femmes et des populations rurales, dans 37 pays. Ce sont quelques chiffres clés que nous vous présentons dans le Rapport intégré 2021.

Dans cette édition de la Newsletter, vous découvrirez également le témoignage d’un Banquier Solidaire de Crédit Agricole CIB parti au Kirghizstan et l’interview croisée de deux dirigeants d’institutions de microfinance bénéficiaires de la Facilité Africaine, le premier programme d’assistance technique lancé par la Fondation en partenariat avec l’Agence Française de Développement.

Accédez aux Newsletters

Publication du Rapport annuel du Fonds FIR du Crédit Agricole

Le FIR (Finance Inclusive en milieu Rural), exclusivement réservé aux entités du groupe Crédit Agricole, permet d’investir dans le financement des institutions de microfinance rurales qui servent des populations traditionnellement exclues du secteur bancaire dans les pays émergents.

À ce jour, le FIR a enregistré les souscriptions de 21 Caisses régionales*, d’Amundi et de CA Assurances. Le FIR a soutenu de nouvelles institutions en 2021. Il a octroyé 1 million d’euros de prêt à ACF au Kazakhstan, 800 000 euros à Lazika en Géorgie, 1 million d’euros à Montecredit au Monténégro et 500 000 euros à Furuz au Tadjikistan.

À fin décembre 2021, le FIR soutient 6 institutions de microfinance dans 6 pays : Géorgie, Kazakhstan, Kirghizstan, Kosovo, Monténégro et Tadjikistan. Malgré la crise sanitaire, qui a augmenté le risque de crédit et obéré leur rentabilité, ces institutions ont su faire preuve de résilience. Elles continuent de contribuer au développement d’activités génératrices de revenus et notamment les productions agricoles villageoises (71% des bénéficiaires vivent en zones rurales).

Télécharger le rapport

*Alpes Provence, Alsace-Vosges, Brie Picardie, Centre-est, Centre-France, Centre Loire, Centre-Ouest, Champagne-Bourgogne, Charente-Périgord, Finistère, Franche-Comté, Ille-et-Vilaine, Languedoc, Loire-Haute Loire, Martinique-Guyane, Normandie-Seine, Provence Côte-d’Azur, Réunion, Savoie, Sud Rhône Alpes et Touraine Poitou

Carnet de voyage d’un Banquier Solidaire au Kirghizstan

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune de Marc Diakhaté, Chargé d’affaires dans l’équipe de Distribution de Financements Structurés chez CACIB, qui est parti au Kirghizstan en septembre 2021 en tant que Banquier Solidaire afin d’accompagner Salym, institution de microfinance soutenue par la Fondation.

La découverte du programme et la préparation

J’ai toujours eu un vif intérêt pour la lutte contre la pauvreté. En effet, j’avais participé à des projets associatifs s’appuyant sur le microcrédit au Vietnam en 2008 puis au Sénégal en 2016, et j’avais suivi un cours de microfinance lors mon échange universitaire à Manille en 2011, mais je n’avais pas encore eu l’opportunité de travailler dans une véritable institution financière proposant ce type de produits. Postuler au programme Banquiers Solidaires et en particulier à la mission auprès de Salym au Kirghizstan était une évidence pour moi.

Salym est une institution de microfinance qui fournit des services financiers à des populations à faible revenu au Kirghizstan et la mission consistait à lancer la démarche de gestion des risques environnementaux et sociaux (E&S) dans le processus de prêt.

Pour le cadrage de la mission, j’ai pu m’appuyer sur mes compétences en contrôle interne et en gestion des risques –ayant été auditeur interne puis analyste crédit– et j’ai bénéficié d’une formation de la Fondation Grameen Crédit Agricole sur Salym et le Kirghizstan. Dès mi-juillet, nous avons initié la préparation de la mission avec Salym afin que je prenne connaissance de leur organisation et de leurs procédures. En outre, j’ai recherché des ressources diverses sur le microcrédit et j’ai pris quelques cours particuliers de russe –qui était ma troisième langue pendant mes études– afin d’être en mesure d’avoir des conversations simples sur place en l’absence d’interprète.

La mission au Kirghizstan
Je me suis rendu sur place dans les locaux de Salym à Bichkek pendant deux semaines en septembre 2021.
Je suis arrivé à Bichkek le premier dimanche de septembre et dès le lundi matin, j’ai présenté la mission au cours d’une réunion de lancement avec l’ensemble du Comité de Direction. Au cours de la première semaine j’ai rencontré les principaux managers mais également quelques emprunteurs, dans le but de prendre connaissance des conditions d’exercice l’activité de Salym et de cartographier les principaux risques E&S inhérents aux activités de prêt.

Au cours de la seconde semaine, j’ai échangé avec la direction sur une première version de la cartographie des risques, puis sur les évolutions possibles du processus de crédit afin d’y intégrer la gestion des risques E&S. A la fin de la deuxième semaine, j’ai conduit une formation sur la gestion des risques E&S auprès du Comité de Direction de Salym et présenté la feuille de route pour déployer le dispositif de gestion des risques E&S. Le rythme au cours de la mission était soutenu. Ainsi, j’ai pu finaliser les livrables initialement prévus (matrice de risques E&S, proposition d’un nouveau processus de crédit, formation, feuille de route) pendant mon séjour sur place.

Le retour à la maison
De retour à Paris, à la demande du Directeur général de Salym, j’ai proposé une nouvelle version plus exhaustive de la politique E&S de l’institution de microfinance kirghize. Mi-octobre, nous avons effectué une dernière réunion en vidéoconférence afin d’échanger sur ma proposition, en vue du déploiement du dispositif de gestion des risques E&S courant 2022.

J’ai été ravi de pouvoir mettre mes compétences au service d’une entreprise à impact, dans un environnement culturel méconnu (l’Asie centrale demeurant une zone enclavée et peu touristique) et particulièrement dépaysant. Je suis revenu avec l’image d’un pays dynamique, riche de nombreuses opportunités entrepreneuriales.

Je remercie sincèrement Carolina Viguet, Maxime Borgogno, Gabrielle Ferhat de la Fondation mais également ma hiérarchie chez RPC (Natacha Gallou, Hubert Frédéric, Michael Beucher) et les Ressources Humaines de CACIB (Virginie Halipré, Nawel Frioui), qui m’ont permis de participer à cette mission en tant que Banquier Solidaire.

SFA : une Banquière Solidaire au Sénégal

La Sénégalaise des Filières Alimentaires (SFA) est une entreprise sociale qui encourage la production de riz de qualité par les petits exploitants de la Vallée du fleuve Sénégal, dans le cadre d’un partenariat de longue durée. La SFA leur donne accès à des financements et à un appui technique, puis transforme le paddy en riz blanc et le commercialise sur le marché sénégalais.

L’ORGANISATION ET LA FONDATION

Depuis 2013, la Fondation Grameen Crédit Agricole est actionnaire de la Sénégalaise des Filières Alimentaires. La SFA a bénéficié du programme Banquiers Solidaires : une experte de haut niveau, Responsable du pôle Maîtrise d’Ouvrage du Système d’Information Achats Groupe chez Crédit Agricole S.A, est ainsi partie pendant deux semaines sur le terrain afin d’accompagner la SFA dans l’optimisation de son système d’information.

LE CONTEXTE DE LA MISSION

Dans une volonté de développement de ses activités, la SFA souhaitait bénéficier d’un regard extérieur et de l’appui d’un expert en système d’information pour développer une application technologique destinée aux équipes locales afin de mieux gérer et d’optimiser leurs opérations et le suivi des producteurs. Notre experte du Crédit Agricole a pu se rendre dans les usines de la SFA à Saint Louis et à Dakar et a réalisé un état des lieux du système d’information via des entretiens avec les différentes parties prenantes de la SFA. Elle a également travaillé avec eux sur la digitalisation de la chaîne de collecte de riz afin d’optimiser la productivité et les rendements.

LES RÉSULTATS

En se rendant sur le terrain, elle a pu comprendre les différentes étapes de collecte et transformation du riz et proposer ses recommandations. Grâce à la mise en place du système d’information de gestion en développement et une application pour le pesage intégré dans le logiciel Sage, la Banquière Solidaire a permis à SFA d’améliorer son activité industrielle, les conditions de production, le suivi technique et financier des producteurs. Depuis l’amélioration de son système de production, l’ambition de la SFA est de doubler son volume d’activité d’ici 2022, tout en soutenant la filière locale du riz au Sénégal.

Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici

Découvrez la mission en vidéo ici

La Fondation publie son Rapport intégré 2021

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son Rapport intégré 2021 qui retrace les moments forts et les chiffres clés de l’année. Au 31 décembre 2021, la Fondation gérait 78,5 millions d’euros d’encours en faveur de 71 institutions de microfinance et 10 entreprises sociales dans 37 pays. L’entrepreneuriat des femmes et le développement des économies rurales restent au cœur de l’action de la Fondation : 90% des 9,2 millions de bénéficiaires des institutions soutenues sont des femmes et 81% vivent en zones rurales.

Pour accroître la résilience de nos partenaires, nous avons coordonné 130 missions d’assistance technique, la plus forte activité dans ce domaine de l’histoire de la Fondation. La Facilité Africaine développée avec l’Agence française de développement, s’est clôturée avec succès, accompagnant depuis son lancement 26 institutions de microfinance de petite taille, à forte vocation sociale, dans 13 pays d’Afrique Subsaharienne. C’est dans ce contexte que la Fondation a décidé d’effectuer en 2021 un bilan de son offre d’assistance technique, huit ans après le lancement de ses premières missions, avec la publication de « Notre dispositif d’assistance technique ».

La Fondation a poursuivi tout au long de l’année son travail d’enquêtes trimestrielles, permettant un suivi continu de l’impact de crise sanitaire sur la microfinance. En parallèle, la Fondation a publié, avec ADA et Inpulse, un Rapport Covid-19 qui rassemble les enseignements de cette période et les perspectives d’avenir pour le secteur. Grâce à ce suivi régulier, nos réponses ont pu être mieux adaptées à chaque situation, combinant nouveau financement, assistance technique, report d’échéances et, de manière très exceptionnelle, restructuration de la dette. La Fondation a également continué de promouvoir les initiatives en faveur de la protection de la clientèle et du personnel des institutions de microfinance

L’année a été aussi marquée par la confiance renouvelée des bailleurs des fonds. La Fondation a bénéficié d’une nouvelle subvention de la Banque européenne d’investissement pour promouvoir l’inclusion financière en Afrique Subsaharienne. Nous avons également lancé un nouveau programme pour développer la microassurance en Afrique et en Asie avec PROPARCO et l’Organisation International du Travail (OIT).

Elle a également renforcé les liens avec le groupe Crédit Agricole, en particulier via Banquiers Solidaires. Avec ce dispositif de volontariat de compétences, ouvert à tous les collaborateurs du Groupe, la Fondation renforce son soutien technique aux institutions et entreprises financées. Ce sont près de 30 missions lancées en faveur d’une vingtaine d’organisations depuis la création du dispositif en 2018.

La Fondation a également renforcé ses engagements pour le climat. Elle a rejoint le Manifeste de la Coalition Française des Fondations pour le Climat et obtenu un financement du Fonds pour l’environnement mondial (Global Environment Facility – GEF) pour soutenir les projets d’adaptation au changement climatique des clients des institutions partenaires.

Télécharger le Rapport

Interviews métiers de la Fondation : Chargé d’investissement

Dans les premières années de son existence, la Fondation s’est concentrée sur l’activité de financement des institutions de microfinance en se spécialisant peu à peu sur les institutions de plus petite taille, situées en zones rurales et principalement au profit des femmes développant des petites activités génératrices de revenus.

Dans cette interview vous découvrirez le témoignage de Sébastien Simonot, Chargée d’investissement, qui nous éclaire sur son métier.

Votre métier de Chargé d’investissement en quelques mots ?

Le métier de Chargé d’investissement consiste à nouer et à développer des partenariats durables avec les institutions de microfinance, des organisations qui accordent des services financiers et non financiers à des populations à faible revenu.

Une grande partie de notre temps de travail est consacrée à la détection de ces partenaires potentiels, à travers une analyse poussée de leur performance financière, sociale, et environnementale. D’abord en phase de desk review sur la base des documents qu’elle nous envoie, et puis sur site à l’occasion de nos missions de dues diligences. Nous échangeons aussi régulièrement avec les institutions que nous avons déjà en portefeuille, pour évaluer l’évolution de leurs performances tant financières que sociales et environnementales et apprécier leurs besoins financiers et techniques afin de renforcer nos partenariats.

Quel est votre parcours ? Il y a un parcours type pour un Chargé d’investissement ?

J’ai débuté mon parcours dans la banque commerciale d’entreprises, d’abord au Crédit Lyonnais puis chez Crédit Agricole CIB. Après un détour par les terrains humanitaires, je me suis dirigé vers la microfinance, il y a une douzaine d’années, à peu près à l’époque où la Fondation Grameen Crédit Agricole se créait. Durant ces douze années, j’ai conduit des missions de direction et de conseil pour des institutions de microfinance en Haïti et en Afrique. J’ai rejoint la Fondation à l’été 2020, et je couvre pour elles plusieurs zones en Afrique, ainsi que sur le Moyen Orient.

Je dirais qu’il n’y a pas de parcours type à la Fondation. Les profils des Chargé d’investissement sont variés, mais ils ont un trait commun: c’est que nous avons tous une formation, une expérience en économie et en finance, doublée d’une exposition au terrain du développement et de l’humanitaire.

Quels sont les points forts de votre métier ?

Ce métier donne l’opportunité d’observer l’innovation dont font preuve les institutions de microfinance pour apporter leurs services aux publics vulnérables, malgré la difficulté des contextes dans lesquels elles doivent opérer. L’analyse en profondeur de ces institutions, notamment à travers les visites qu’on leur fait sur place et la rencontre avec leurs clients, rappelle tout le sens des ambitions de la Fondation : promouvoir l’entrepreneuriat social et l’inclusion financière. Enfin, le caractère transversal du métier : un chargé d’investissement travaille avec l’ensemble des équipes de la Fondation : Middle Office, Risque, Assistance Technique et Communication.

Pourquoi avez-vous choisi la Fondation ?

L’industrie de l’inclusion financière s’est considérablement développée ces dernières décennies et nombre de fonds existent pour accompagner ces institutions tant financièrement que techniquement. Dès le départ, La Fondation a su se doter d’outils pour d’une part être en mesure d’intervenir auprès de petites institutions à fort impact social, d’autre part, elle a été en mesure d’intervenir dans des zones où beaucoup d’autres opérateurs n’intervenaient pas, dans des pays fragiles, d’un point de vue économique, social et climatique. Nous avons aujourd’hui un retour d’expérience conséquent dans beaucoup de pays, notamment africains, qui nous est reconnu et qui participe à la force de notre identité.

Accédez à l’interview

Interviews métiers de la Fondation : l’assistance technique

A partir de 2013, la Fondation a souhaité compléter son approche par une capacité d’intervention en expertise ciblée afin de renforcer la performance opérationnelle de ses partenaires. Depuis neuf ans maintenant, nous élaborons, coordonnons et réalisons des programmes d’assistance technique.

Dans cette interview vous découvrirez le témoignage de Victoire Binson, chargée de l’assistance technique, qui nous éclaire sur son métier et son impact.

En quelques mots, quelle est l’offre d’assistance technique de la Fondation ?
L’assistance technique est un dispositif d’accompagnement additionnel destiné aux partenaires de la Fondation, que ce soit des institutions de microfinance ou des entreprises sociales. Les modalités d’intervention sont variées, ça peut être la participation à des formations, des missions d’accompagnement mais aussi du cofinancement pour l’acquisition d’équipement. La Fondation joue un rôle de coordination d’assistance technique dans le cadre de programmes en lien avec nos partenaires techniques et financiers. Donc, à fin décembre 2021, c’est presque 380 missions d’assistance technique qui ont été lancées et coordonnées par la Fondation.

Quels sont les programmes développés par la Fondation ?
L’offre de la Fondation Grameen Crédit Agricole n’a cessé de s’étoffer depuis le lancement de son programme historique : la Facilité Africaine en 2008 visant à renforcer de petites IMFs en milieu rural. Depuis nous avons également lancé un programme d’assistance technique financé par le gouvernement du Luxembourg et coordonné par la BEI afin de renforcer les capacités d’institutions de microfinance en Afrique Subsaharienne. Et en Ouganda, avec le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés et grâce au financement de la Coopération suédoise nous avons aussi lancé un programme afin de permettre aux populations réfugiées d’accéder à des services financiers et non financiers.

Quels sont les programmes d’assistance technique de la Fondation ouverts aux entreprises sociales ?
Nous avons aussi d’autres programmes ouverts aux entreprises sociales. D’abord avec le programme Banquiers Solidaires qui vise à valoriser les compétences des collaborateurs du groupe Crédit Agricole et qui permet à nos partenaires, institutions de microfinance et entreprises sociales, de bénéficier de missions pro bono sur le terrain en Afrique en Asie et en Europe de l’Est. Et enfin nous avons un dernier programme qui s’appelle le programme SSNUP et dont l’objectif et de renforcer la résilience des petits producteurs et la structuration des chaines de valeurs agricole en Afrique et en Asie.

Quels sont les principaux impacts de ces programmes ?
La Fondation vient de publier un rapport sur son dispositif d’assistance technique au sein duquel elle a identifié trois impacts directs :
D’abord, l’assistance permet de renforcer la performance opérationnelle de ses partenaires ; ensuite l’assistance technique permet de développer de nouveaux services, comme la digitalisation ou la microassurance, et de toucher de nouvelles cibles, comme les réfugiées. Enfin, via ces programmes d’assistance technique, la Fondation Grameen Cédit Agricole promeut des pratiques innovantes et renforce ses liens avec les acteurs du secteur de la finance inclusive.

Quels sont les projets à venir ?
L’assistance technique fait partie intégrale du nouveau Plan stratégique 2022-2025 de la Fondation et constitue un axe fort de son développement. En 2022, nous lançons aussi un programme avec le Bureau International du Travail et financé par PROPARCO qui va nous permettre d’accompagner 12 de nos institutions de microfinance en Afrique et en Asie pour développer des produits de microassurances. Nous avons à la fois des ambitions fortes sur le digital et sur la résilience face au changement climatique et nous allons travailler à mettre en place de nouveaux dispositifs d’accompagnement pour aider nos partenaires à faire face à cette transition majeure.

Accédez à l’interview ici 

Assistance technique : la microfinance verte avec RENACA au Bénin

RENACA propose des crédits individuels et de groupe à une clientèle majoritairement féminine dans six régions du Bénin. Dans le cadre du programme Facilité Africaine, RENACA a bénéficié d’un accompagnement pour le renforcement de ses actions en matière de finance verte inclusive.

L’ORGANISATION ET LA FONDATION

Dans le cadre de la Facilité Africaine, RENACA a bénéficié d’une subvention de 182 000 € de l’Agence Française de Développement pour la mise en place de 18 missions d’assistance technique dans des domaines variés (système d’information, plan d’affaires, etc.), dont une mission de renforcement de la finance verte inclusive. La Fondation a également accordé trois prêts à RENACA depuis 2013, pour un montant total de 1 738 000 €.

LE CONTEXTE DE LA MISSION

Face à la détérioration des écosystèmes, RENACA souhaitait s’engager dans des activités de financement vert inclusif, notamment via le financement d’activités agricoles préservant les forêts et la biodiversité et d’activités contribuant à réduire la vulnérabilité des clients face au changement climatique. L’institution a ainsi bénéficié de l’appui d’un cabinet international (YAPU Solutions) pour développer une stratégie verte, évaluer et développer son offre de produits verts.

LES RÉSULTATS

Grâce à cette mission, un diagnostic a été établi sur les actions du RENACA dans le domaine du financement vert inclusif et l’institution a bénéficié de conseils pour le développement de son offre de produits. La mission a également permis de sensibiliser le personnel et la gouvernance sur la thématique de la finance verte inclusive et sur l’agriculture intelligente face au climat. Une stratégie verte institutionnelle et un plan d’actions ont également été formulés, permettant à RENACA de clarifier ses objectifs en matière de finance verte inclusive.

LES PERSPECTIVES

Suite à la mission, plusieurs actions prioritaires ont été définies, notamment l’organisation de sensibilisations sur la finance verte inclusive pour les agents du RENACA, la définition d’une liste d’activités exclues du financement car nuisibles à l’environnement, l’élaboration d’une politique environnementale et sociale ainsi que le développement d’une offre de produits agricoles respectueux de l’environnement.

Cette article a été publié dans « Notre dispositif d’assistance technique », accessible ici