[Interview] CA Val de France supports a Solidarity Bankers mission in Cambodia

Interview de Laurence Lebrun-Renoult, Directrice générale, CA Val de France

©Philippe Lissac

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A., Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences qui propose aux collaborateurs du Groupe de missions d’assistance technique auprès d’organisations soutenues par la Fondation. En 2019, la Caisse régionale Val de France a soutenu une mission Banquiers solidaires au Cambodge. Pendant 10 jours en septembre, Dominique Rombczyk, Analyste risques de la Caisse régionale est parti au Cambodge réaliser une mission « gestion financière » en faveur du Cirque Phare (PPSE), entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire.

– Quelle a été la motivation de votre Caisse en participant au programme Banquiers solidaires ?

Quand l’un de nos collaborateurs a pris l’initiative de postuler à une mission Banquiers solidaires, notre Caisse a bien sûr soutenu sa demande et accordé une semaine en mécénat de compétences. Dominique Rombczyk a ainsi pu mettre ses compétences au service de la gestion financière du Cirque Phare (PPSE). PPSE est une entreprises sociale cambodgienne qui favorise l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes par les arts et la culture. C’est pour nous une fierté car la démarche s’inscrit pleinement dans nos valeurs d’accompagnement.

– Quels retours d’expérience en tirez-vous ?

Banquiers solidaires fait partie de ces programmes qui nous rendent plus sensibles aux conséquences sociales de nos activités de Banque. Il fait progresser dans les faits comme les esprits une vision durable de la finance. Au sein de notre Caisse régionale, l’initiative portée par notre collaborateur a permis de partager et de diffuser au sein des équipes les qualités humaines d’ouverture et d’engagement que nous promouvons. En plus de la communication au niveau du Groupe, son expérience a, par exemple, fait la une des communications internes. Pour les banquières et banquiers que nous sommes, savoir mobiliser ses compétences au service d’autrui, s’ouvrir et s’adapter dans un contexte et à des problématiques différents sont des aptitudes, des « soft skills », qui doivent habiter notre métier.

– Quelles autres actions mène votre Caisse régionale en matière d’inclusion sociale ?

En tant que Caisse régionale, le sujet de la cohésion sociale des territoires est une priorité stratégique. La Fondation CA Val de France mène des initiatives en faveur d’associations locales ou régionales œuvrant à l’inclusion des jeunes d’une part, et au soutien intergénérationnel d’autre part. Auprès d’elles, nous opérons en mécénat de compétences, sur une base de volontariat, sur le même modèle que les missions Banquiers solidaires. Par exemple, nous lançons un projet pour la formation des jeunes pour lequel tous les savoir-faire de nos collaborateurs sont bienvenus pour des missions de soutien : aide à la gestion financière, animation, conseil, etc. Nous agissons aussi avec des jeunes en soutien aux personnes isolées, souvent âgées, ce qui nourrit le dialogue entre générations. L’ensemble s’inscrit dans une démarche plus large qui vise à favoriser l’autonomie socio-économique des populations.

Source : Rapport intégré 2019, Fondation Grameen Crédit Agricole. Download here

[Interview] “Avec le FIR, CA Centre-France s’ouvre à la microfinance”

Interview de Jean-Christophe Kiren, Directeur général, CA Centre-France

©Didier Gentilhomme

Réservé aux Caisses régionales et aux entités du groupe Crédit Agricole, le fonds Finance inclusive en milieu Rural (FIR) porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole permet d’investir en faveur de la microfinance dans les pays émergents. Crédit Agricole Centre France y souscrit pour un investissement de 700 000 euros et renforce sa mission de banque en faveur de l’inclusion économique. Trois questions à Jean-Christophe Kiren, DG de Crédit Agricole Centre France.

– En investissant dans le fonds FIR, quelle est la démarche de votre Caisse ?

Le nouveau fonds ouvert aux Caisses régionales fait en tous points écho à notre action mutualiste et coopérative. D’abord, sa mission générale – promouvoir l’inclusion économique et sociale en zones rurales – sollicite déjà toute notre attention au Crédit Agricole Centre France, au regard des spécificités rurales de nos territoires d’Auvergne et Limousin. Ensuite, j’ai été particulièrement touché par le sujet de l’autonomisation financière des femmes, que le FIR souhaite renforcer. Enfin, cette coopération est une chance pour la Caisse régionale de s’ouvrir à la microfinance en s’appuyant sur l’expérience de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de développer de nouveaux outils au service des territoires.

– Quelles actions autour de l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact la Caisse régionale mène-t-elle sur le territoire ?

Toute la Caisse régionale – élus et salariés – s’engage et participe à des actions à impact social. Les opérations sont multiples, allant des initiatives menées par la Fondation CA Centre France aux prises de participation dans des entreprises sociales. En la matière, la Caisse régionale dispose d’un large dispositif pour soutenir des projets à fort impact social. Par ailleurs, j’ai souhaité qu’à fin 2019 la Caisse régionale se dote d’un fonds de 2 millions d’euros destiné à soutenir les projets favorisant l’inclusion. Pour impliquer les équipes, il est prévu qu’une partie des projets financés soient directement identifiés par les collaborateurs.

– Quel regard portez-vous sur ces nouvelles approches inclusives et responsables ?

Nous sommes des banquiers… Et pas seulement. Nous sommes aussi des femmes et des hommes engagés dans la vie des territoires, animés par les valeurs coopératives et mutualistes du Crédit Agricole. L’investissement du Crédit Agricole Centre France dans le Fonds FIR porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole s’inscrit pleinement dans cet état d’esprit. L’entraide, le partage, la solidarité sont des engagements au bénéfice de tous.

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Source : 2019 Integrated Report, Grameen Crédit Agricole Foundation. Download here

La Fondation publie La Lettre #35

La Fondation Grameen Credit Agricole publie sa Lettre #35,  marquée par la crise liée au Coronavirus qui continue de s’étendre et de s’intensifier. La Fondation, en lien permanent avec son réseau de 75 institutions de microfinance (IMF) partenaires présentes dans près de 40 pays, a entrepris depuis début mars un travail de collecte d’informations, d’analyse et de partage de ses observations. Ces informations sont très importantes. Elles nous permettent, à notre niveau, de prendre les décisions les plus pertinentes pour la gestion de la Fondation, pour l’accompagnement de nos partenaires et l’efficacité de notre action au plus près de leurs difficultés et anticipations.

La crise économique s’annonce très dure, au-delà sans aucun doute de nos premières prévisions de début mars, mais les institutions se préparent à affronter ses effets. Aucun modèle de stress ne l’avait anticipé. La réponse devra être donc être systémique, elle aussi, si nous voulons éviter une défaillance majeure de cette industrie.

Pour cela, les bailleurs organisent leur action en adaptant les plans de financement mais également en proposant des outils de suivi, des plans d’assistance technique ou des formations pour renforcer les capacités des équipes des IMF à faire face à cette situation aussi soudaine qu’exceptionnelle. Tous ces éléments rappellent à quel point cette crise est l’affaire de tous les acteurs de la microfinance. L’implication et la rigueur des institutions locales, la coordination des réseaux internationaux, le soutien des bailleurs de fonds publics ou privés et la confiance des investisseurs seront les valeurs clés de notre capacité collective à remporter le défi posé par ce tsunami sanitaire.

Téléchargez la Lettre #35 ici.

The Grameen Crédit Agricole Foundation publishes its 2019 Integrated Report

©Philippe Lissac

Pour la troisième année consécutive, la Fondation a connu une croissance dynamique de son activité : l’encours a atteint 96 millions d’euros au profit de 75 institutions de microfinance et 12 entreprises sociales dans 39 pays. L’entreprenariat féminin et le développement des économies rurales sont au cœur de l’action de la Fondation : 85% des clients des institutions financées sont des femmes et 78% vivent en milieu rural.

Des partenariats renforcés

En 2019, la Fondation a réaffirmé sa position de levier auprès du groupe Crédit Agricole dans la promotion de la finance inclusive. Travaillant déjà en étroite collaboration avec le Crédit du Maroc et le Crédit Agricole Égypte, la Fondation s’est associée à la Crédit Agricole CIB en Inde pour soutenir les institutions de microfinance indiennes. Le Fonds pour la Finance Inclusive en Milieu Rural (FIR) a réuni pas moins de 21 Caisses régionales, ainsi qu’Amundi et Crédit Agricole Assurances. Par ailleurs, Banquiers solidaires, le programme de volontariat du Crédit Agricole en faveur des partenaires de la Fondation, a clôturé une première année de succès : depuis le lancement du programme en 2018, 13 missions ont été lancées, pour un total de 123 jours consacrés à des missions.

L’année dernière, la Fondation a également développé de nombreux projets avec des partenaires institutionnels et techniques. Le programme avec l’Agence Française de Développement (AFD) est dans sa deuxième phase et soutient 22 institutions de microfinance en Afrique Subsaharienne. La Fondation a également reçu un prêt de la Banque européenne d’investissement d’un montant de 12 millions d’euros équivalent en Francs CFA et un financement pour développer un programme d’assistance technique afin de soutenir la microfinance en Afrique de l’Ouest.

En 2020, la Fondation continuera à travailler avec ses partenaires pour soutenir l’entrepreneuriat à impact et l’inclusion financière. Face à la crise du Covid-19, la Fondation organise son action avec d’autres bailleurs de fonds, en adaptant les plans de financement et d’assistance technique pour renforcer les capacités des organisations soutenues. 2020 sera une année marquante et la Fondation continuera à contribuer à la lutte contre la pauvreté, avec ambition et engagement.

Download the Report

Travel diary of a solidarity banker in Cambodia

By Dominique Rombczyk, CA Val de France

©Philippe Lissac

Launched by the Grameen Crédit Agricole Foundation and Crédit Agricole SA in June 2018, Solidarity Bankers is a skills-based volunteer program open to all Crédit Agricole Group employees, supporting microfinance institutions or impact businesses supported by the Foundation. Discover the opinion piece by Dominique Rombczyk, Solidarity Banker at CA Val de France, who went to Cambodia in 2019 to support Phare Performing Social Enterprise (PPSE), a social enterprise in which the Foundation is a shareholder.

When I discovered the Solidarity Bankers program, I remember searching for as much information as possible about the Grameen Crédit Agricole Foundation, Professor Yunus, inclusive finance, social entrepreneurship… Familiar concepts, shared values, but which seem to be part of another universe. The opportunity offered by Crédit Agricole and the Foundation to be able to take part in this universe was too exciting to ignore.

So I decided to apply and was selected to carry out the Solidarity Bankers mission with Cirque Phare (PPSE), a social enterprise that aims to promote social inclusion and empowerment of young Cambodians through art. The objectives of the mission were to identify the roles of the financial and management team, to train and develop a training plan on management and financial strategy concepts, and to propose financial monitoring and management tools.

The preparation phase was essential. After initial discussions with the Grameen Crédit Agricole Foundation team, I reviewed PPSE presentation documents, financial data, and general information to better understand the mission. In the weeks leading up to the departure, I held several contacts with the Foundation and the company to finalize the mission planning. The phone conversations allowed me to see the enthusiastic spirit of all stakeholders.

An exciting field mission

On September 7, 2019, we departed for Cambodia, accompanied by Hélène Keraudren-Baubé, the Foundation's Administrative and Financial Director, for a 15-day field mission. It was the Foundation's Executive Director himself who, at the airport, came to meet us with his family, thus establishing a very family-like atmosphere that remained with us throughout our stay.

During the first four days of the mission, we held several meetings with the CEO and department heads to analyze the functioning and organization of PPSE in order to jointly consider ways to optimize the structure. Ms. Keraudren-Baubé's presence during the first days of the mission was a real added value in proposing a relevant strategic plan for PPSE.

We also had the chance to attend a show put on by Cirque Phare, a show that blended theater, folk music, and Cambodian stories. The incredible performance by the young artists, who came from difficult social and economic backgrounds, was one of the highlights of my mission.

The second part of the mission focused primarily on training the financial division's teams. Training in accounting, analysis, and financial strategy helped consolidate certain concepts within PPSE's financial team, as well as identify training needs and enable the development of a training plan that the organization could subsequently implement.

Back in France

After returning from the mission, many projects were underway. The training plan, the strategic planning project, the drafting of a financial communication document for the PPSE Board of Directors, the implementation of a financial monitoring tool... Several weeks after returning, I sent my final report to PPSE. The discussions in the meantime were positive, and elements established during the mission are already being used and implemented.

I return to France with the joy of having been able to share the daily lives of so many passionate, enthusiastic, and brilliant people at the Grameen Crédit Agricole Foundation and PPSE. This mission allowed me to experience firsthand how a social enterprise works and the wonderful dynamics that drive these organizations. The idea of experiencing this on a daily basis is extremely tempting.

There is also a sense of pride: that of being part of a Group that takes concrete action, on the ground, with commitment, to defend social values.

Incidentally, but it is worth mentioning, a visit to the Angkor Wat temple, an emblematic place of Cambodia (which appears on its flag), cannot fail to leave a deep impression on all visitors who go there.

Letter #35 to download here

Digital and the microfinance sector in the face of the health crisis

By Grameen Crédit Agricole Foundation

Karel Prinsloo

The establishment of an observatory dedicated to monitoring the effects of the health crisis in conjunction with 80 partner microfinance institutions (MFIs) and social business enterprises in around forty emerging countries allows us to regularly collect information to share and draw the best lessons from it.

This week we have been focusing on how microfinance institutions are using digital channels to overcome the difficulty of direct contact with borrowers, which traditionally takes place either in branches, during group meetings, or during fund disbursements (microfinance overwhelmingly uses cash when handing over borrowed sums) or monitoring funded projects.

In our survey conducted in early April, 68% of our partner microfinance institutions indicated that they had increased their use of digital channels to overcome contact difficulties, as a result of lockdown measures or bans on group meetings. This strong growth in usage observed in the traditional finance sector is therefore also observed in the microfinance sector, where the industry is adapting at a rapid pace.

Technological means and processes including digital tools are being rapidly developed by Institutions of all sizes (the smallest having client portfolio sizes less than 10 million $, the largest well in excess of 100 million $). Since the beginning of the crisis, institutions have been producing business continuity plans, the basis for new discussions and exchanges with their funders, in which they very frequently include new digital uses.

For most institutions, the first step is to raise customer awareness about the possibility of using remote payment methods. This step is implemented through SMS messages (particularly suitable for 2G network coverage) but also through social media, when the telephone network allows it.

“[We] encourage SMS clients to use mobile money platforms for repayments as it is the safest mode at the moment” – MFI in Uganda

“[We] are starting to inform clients through social media and SMS about the possibility of repayment via terminals, mobile wallets and internet banking” – MFI in Tajikistan

For the many MFIs that did not yet have it in their range of services, the first process that was quickly developed at the start of this health crisis was that of paying installments by electronic money. This practice of remote payments is encouraged by many regulators, this is particularly the case of the Bank of Central African States (BEAC) for countries under its authority or the Central Bank of West African States (BCEAO) which decided to reduce the transfer and use fees for this form of currency. This implementation of remote payment is accompanied by mass sending of information messages to clients to explain these new modalities.

“We send numerous SMS messages to our clients reminding them how to use the mobile money code to make their loan repayments and the hotline they can call for assistance or complaints.” – MFI in Uganda

These remote services allow customers to pay their installments without having to travel (and therefore use public transport) by using the network of telephone operators' payment kiosks, which are generally dense and present even in rural areas.

The introduction of these payment methods also now allows for the disbursement of loans to customers' electronic wallets, with customers visiting these same kiosks not to pay their installments but to obtain cash disbursements for their microcredits. During the lockdown period, the use of electronic money therefore allows financing activities to continue.

“The Palestinian Monetary Authority urges microfinance institutions to provide low-interest loans to finance income-generating projects through digital channels” – MFI in Palestine

Yet, surprisingly, this crisis is being experienced by some institutions as a real opportunity to accelerate the implementation of digital platforms and the launch of new services to gain operational optimization or even relational excellence. For the leaders of partner institutions, having to invest in digital tools for reasons that are now "vital" for their institutions seems to them to be a way to accelerate investment plans that they were thinking about before the crisis. It thus allows them to immediately begin the modernization of their distribution model and their process, which has not failed to surprise us very favorably even though we know the vitality and capacity for innovation of our partners.

“This had been considered before the COVID issue […]. However, discussions are now underway regarding the possibility of launching [the mobile payment solution] accessible to all clients” – MFI in Sri Lanka

“In times like these, when everything can be considered a vector for the transmission of the virus, it is prudent to reduce cash handling. [We] have therefore taken advantage of this crisis to improve [our digital platform] to detect gaps and reduce flaws in our system” – MFI in Ghana

The economies of some countries that were already highly digitalized, such as those in East Africa, appear to be more resilient to the effects of the crisis. Microfinance institutions operating in these areas have demonstrated remarkable adaptability. For example, the Kenyan economy, which is particularly open to payment, financing, and investment transactions through electronic wallets, operates remotely, minimizing the risk of spreading the virus.

“Kenya is better prepared than other countries because of the high penetration of mobile money. The concept is widely used by the population” – MFI in Kenya

Many institutions tell us that they will be more structured and more efficient in the aftermath of this crisis. These experiences, sometimes vital to continuing their activities, seem very useful to them for considering operational performance gains in the future.

“Our team has adapted our mobile application to add a feature allowing remote loan restructuring requests. […] We have introduced a new criterion in our monitoring tool – “emergency (coronavirus)”, which means that loan officers will have to monitor their clients remotely, obtain information and enter monitoring data into the software” – MFI in Kazakhstan

“Our new strategy focuses on transforming [our] current way of operating to adopt more digital solutions, reduce the need for physical interactions between employees and clients, and replace cash transactions with mobile payment capabilities” – MFI in Georgia

These positive effects of digitalization, achieved through the rapid changes made by microfinance institutions, are also reflected in the social enterprises in our portfolio of investments. The digitalization of operational processes is a very effective way to combat the constraints of lockdown for companies that deal directly with the public or with raw material suppliers. This is the case, for example, of a Senegalese company that, thanks to digital payments, has seen its milk collection and dairy product sales activities continue and generate growth that exceeds forecasts.

For another social enterprise, specializing in drinking water treatment, the health crisis has also led to the development of home water delivery following an online order.

Our partners are aware that the use of digital solutions is not a comprehensive solution to address all the issues raised by this systemic crisis. They expect their clients and operations to encounter economic recovery challenges, to which digital technology can only provide limited assistance. Despite the increasingly intensive use of digital channels, the commercial activity of microfinance institutions is slowing. They are all focusing on supporting their clients, taking care to address the increasing number of requests for payment deferrals while maintaining risk control and good operational quality.

In some areas, the supervisory authorities have issued directives or strong recommendations for MFIs to grant moratoriums to their clients that can last several months, which imposes a very significant activity on the institutions.

However, in the majority of the testimonies we have collected, the health crisis is perceived as a sequence that requires the various management committees of our partners to deeply reflect on their operational performance under constraints. The experiences lived and the solutions found to deal with the health crisis will be very useful for "the day after," our partners are convinced.

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A partnership between the Foundation and CA Romania to support microfinance

©Philippe Lissac

The Grameen Crédit Agricole Foundation and Crédit Agricole Romania have signed a partnership to support Romanian microfinance institutions that serve people excluded from the traditional banking system.

Through this partnership, CA Romania will finance the country's microfinance institutions. The Grameen Crédit Agricole Foundation will provide its expertise in the microfinance sector and guarantee the loans granted by CA Romania. This cooperation scheme will help multiply the Foundation's impact and consolidate CA Romania's work in the areas of entrepreneurship and social development.

"After Egypt, India and Morocco, we are establishing a new cooperation agreement with a Group entity, Crédit Agricole Romania. This partnership fits perfectly with the Group's project, which integrates the societal dimension, in this case supporting low-income people, at the heart of development activities," says Eric Campos, General Delegate of the Foundation and Director of CSR at Crédit Agricole SA.

With this partnership, the Foundation strengthens its position as one of the leading players in the sector in the region, while strengthening its ties with the various entities of the Group.

"Our goal in the Romanian market is to strengthen our presence in agricultural financing and contribute to economic and social development by leveraging our group's expertise. This partnership provides tremendous support for achieving these goals," said Luc Beiso, Managing Director of CA Romania.

The first microfinance institution to receive the loan is Vitas Romania, which received a €1.5 million loan, guaranteed up to €100 million by the Foundation. Founded in 1996 by the American NGO CHF International, Vitas offers financial products and services to support the development of income-generating activities. The institution has 1,772 active borrowers, of whom 451 are women and 451 live in rural areas. It manages a portfolio of €14.1 million and operates in western Romania through a network of nine branches, with its head office located in Timisoara.

Microfinance institutions anticipate the first effects of a recession

Par Fondation Grameen Credit Agricole

La crise commence à produire ses effets économiques

Quelques jours après notre dernière publication, l’impact du coronavirus continue de s’étendre et de s’intensifier. Le cap du million de contaminés dans le monde a été dépassé et de nouveaux foyers de l’épidémie se confirment.

La Fondation Grameen Crédit Agricole, en lien permanent avec son réseau de près de 80 institutions de microfinance (IMF) partenaires présentes dans 40 pays, continue son travail de collecte d’informations, d’analyse et de partage de ses observations. Au cours de ces derniers jours, nous avons centré notre suivi sur les conséquences de la crise et le travail des IMF pour y faire face.  Ces informations sont très importantes. Elles nous permettent, à notre niveau, de prendre les décisions les plus pertinentes pour la gestion de la Fondation, pour l’accompagnement de nos partenaires et l’efficacité de notre action au plus près de leurs difficultés et anticipations. Elles contribuent également au partage d’informations entre les acteurs de ce secteur qui s’organisent collectivement, dans ces moments de crise.

Les résultats que nous avons obtenus confirment les tendances pressenties dans les informations remontées lors des premières semaines : la crise est très dure, au-delà sans aucun doute de nos premières prévisions de début mars, mais la résistance s’organise. L’effet de la crise sanitaire est systémique. Aucun modèle de stress ne l’avait anticipé. La réponse devra être donc être systémique, elle aussi, si nous voulons éviter une défaillance majeure de cette industrie.

Les petites activités de proximité entrent en récession

78% de nos partenaires constatent les premiers effets de la récession économique sur leurs zones d’activité.

Dans les premiers retours que nous recevions, les zones rurales semblaient échapper aux premiers effets de la crise, surtout dans les zones de production vivrière. Désormais, quelle que soit la taille des institutions (les plus petites ont un portefeuille de financement inférieur à 10 millions de dollars, et supérieur à 100 millions de dollars pour les plus importantes) et leur situation géographique, elles sont toutes, peu ou prou, confrontées à des problèmes similaires : l’impossibilité de déplacement (74%), la baisse des décaissements aux emprunteurs (77%), l’interdiction des réunions de groupe (63%) sont les raisons les plus citées par nos partenaires concernant les causes de ralentissement de leur activité.

« Comme indiqué lors de la première analyse, l’impact direct prévu (jusqu’à 6 mois) est la possible détérioration de la qualité du portefeuille dans les secteurs du tourisme, des transports et de l’hôtellerie, ainsi que celle des prêts financés par les transferts de fonds depuis l’étranger. Un impact à moyen terme est également attendu en raison du ralentissement général de l’économie et de la réduction de la clientèle solvable. » – Partenaire en Géorgie

Plus du tiers de nos partenaires subit des confinements quasi-totaux (36%) et les autres s’adaptent à des mesures contraignantes de pré-confinement.

« [Nos] activités ont été fortement affectées jusqu’à présent, les entreprises des clients étant principalement touchées par les craintes générales du public et plus directement par les directives strictes mises en place par le gouvernement pour tenter de contrôler la propagation du virus. Il est également anticipé qu’il y aura une augmentation du coût de la vie […]. Les importations diminuent, les coûts de production augmentent. Il est probable que le PIB du Kenya chute et que l’inflation augmente, ce qui affectera l’économie du pays. » – Partenaire au Kenya

« Nous constatons que le gouvernement prend de plus en plus de mesures pour limiter les déplacements et les activités commerciales. Par exemple, un gouvernement régional a précisé que toutes les activités de microfinance dans la région devaient être suspendues pendant le mois d’avril. Nous recevons des demandes similaires de la part des autorités des villages d’autres régions. » – Partenaire en Birmanie

Des effets qui impactent désormais les comptes des institutions

Ces difficultés commencent à se traduire dans les chiffres des IMF. Ainsi, 74% des institutions expliquent avoir noté une hausse de leur portefeuille à risque (PAR 1) par rapport à la fin de l’année 2019. Cette augmentation est pour l’instant contenue à moins de 10% en valeur absolue pour 8 institutions sur 10.

Les institutions accélèrent clairement l’usage du digital et l’intensifient afin de compenser l’impossibilité des équipes commerciales de se déplacer et d’organiser des décaissements en main propre. Ainsi, 68% des sondés déclarent avoir recours à une utilisation plus importante des services digitaux pour réaliser leurs activités à distance.

Les opérations de restructuration des prêts ont déjà commencé pour près d’une IMF sur deux (43%). L’intervention annoncée des régulateurs et législateurs dans le secteur financier se confirme : près de la moitié des sondés (44%) sont incités à proposer pro-activement des moratoires et des restructurations au profit de leurs emprunteurs (les pays qui ont imposé ces mesures sont, notamment, le Kazakhstan, le Kirghizistan, le Sri Lanka, le Cambodge, l’Inde, l’Ouganda, le Burkina Faso, le Rwanda, le Sénégal, la RDC, l’Egypte, le Maroc et de nombreux pays d’Europe de l’est). De nouvelles initiatives commencent également à être envisagées, comme la mise en place de produits d’urgence (de type minimum vital) dans les mois à venir.

Les institutions mettent en place des plans de crise

Cette crise systémique engage une revue en profondeur des planifications d’activité des IMF et des besoins de financement. A l’examen, la hausse des reports d’échéance accordés aux emprunteurs ne se traduit pas encore, de façon significative, par des besoins en ressources financières additionnelles pour les IMF interrogées. Ainsi au moment de l’enquête, 48% d’entre elles ne percevaient pas encore de changements dans leurs besoins de liquidités par rapport aux projections faites pour l’année, et un tiers envisageait même une baisse de leurs besoins en raison d’une baisse significative de leur activité.

A ce stade, seule une IMF sur cinq (19%) anticipe une hausse de ses besoins financiers, liée à l’augmentation du prix des intrants (semences, engrais, matières premières…) qui déclenchera une hausse des besoins financiers de la part des emprunteurs, principalement dans les zones rurales de nos territoires d’intervention. Les grands réseaux internationaux de microfinance sont à l’origine de cette analyse prospective.

« En plus de la crise du Covid-19, le Kazakhstan a été touché par la forte baisse des prix du pétrole qui a affaibli la monnaie nationale de 380 tenges à 445 pour un dollar » – Partenaire au Kazakhstan

Les réponses de nos partenaires font apparaitre d’autres facteurs d’inquiétude désormais, notamment dans leur capacité à financer leur activité: un quart d’entre eux prévoient une perte de valeur de leur monnaie locale face au dollar (26%) et une augmentation conséquente des couvertures de change dans leurs financements à venir (23%). Une IMF sur cinq constate d’ores et déjà des difficultés de financement rencontrées avec leurs bailleurs de fonds habituels.

Pour pouvoir piloter au plus près la montée des risques et des évolutions de financement, plus de la moitié des Institutions IMF (55%) déclarent avoir finalisé, ou être en passe de le faire, un Plan de Continuité d’Activités incluant un suivi précis de la liquidité. Cette réactivité est remarquable et de tels plans sont un élément essentiel pour aider les IMF à faire face et gérer les conséquences de la crise.

Notre analyse nous amène à constater une apparente corrélation dans la qualité des Plans de Continuité d’Activité suite à la crise du Coronavirus et l’expérience passée d’une crise forte ayant déjà affecté l’IMF. Les enseignements tirés des crises passées semblent ainsi jouer un très grand rôle dans la capacité de résilience des institutions face à une crise, qu’elle soit financière, politique, sanitaire… Pour autant, bon nombre d’institutions moins expérimentées en la matière montrent également une volonté d’innovation et une capacité d’anticipation remarquables.

Les bailleurs de fonds ont également réagi très rapidement. Forts eux aussi des enseignements de crises passées, ils font montre, depuis quelques semaines, d’une capacité d’intervention et d’anticipation remarquable dans un secteur d’activité encore jeune, malgré tout. Ainsi, dans toutes les régions du monde les prêteurs internationaux, des Fondations, fonds d’investissement, banques locales, travaillent autour de plans d’actions communs. De multiples réunions s’organisent, un peu partout dans le monde, pour anticiper la crise et veiller à en absorber les effets qui seraient dévastateurs sans cette prise de conscience et cet engagement rapide et déterminé ; tous s’accordent sur la nécessité d’un partage d’information et d’une coordination efficaces entre les différents acteurs. Les bailleurs organisent leur action autour de réponses adaptées aux besoins en financement des IMF impactées par la crise, mais également en proposant des outils de suivi, des plans d’assistance technique ou des formations pour renforcer les capacités des équipes des IMF face à cette situation aussi soudaine qu’exceptionnelle.

Tous ces éléments rappellent à quel point cette crise est l’affaire de tous les acteurs de la microfinance. L’implication et la rigueur des institutions locales, la coordination des réseaux internationaux, le soutien des bailleurs de fonds publics ou privés et la confiance des investisseurs seront les valeurs clés de notre capacité collective à remporter le défi de ce tsunami sanitaire.

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ADA publishes a guide to ensure the continuity of MFIs during the crisis

© Didier Gentilhomme

La crise sanitaire et économique générée par le Covid-19 affecte fortement les institutions de microfinance et leurs clients. Pour soutenir le secteur de la microfinance dans ce contexte si particulier, l’ONG ADA poursuit sa mission de promouvoir l’inclusion pour tous en mettant en profit son savoir et son expertise en gestion des risques avec un guide de bonnes pratiques pour la continuité des institutions de microfinance.

Disponible en français, anglais et espagnol, ce guide propose des recommandations aux institutions de microfinance pour organiser une gestion de crise et assurer une continuité de leur activité.

Le document est téléchargeable sur le site de ADA, dans une page exclusivement dédié à la gestion de la crise du Covid-19, un espace qui propose des articles de partenaires, des guidelines, des témoignages et vidéos afin d’offrir un lieu d’échanges et de partage d’expériences entre les professionnels du secteur.

Ce guide décrit certains points d’attention pour l’analyse et les mesures à prendre pour organiser une gestion de crise appropriée et assurer la continuité des activités face à la pandémie COVID-19.

Pour y accéder, cliquez ici.

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[INTERVIEW] “Life must go on, we must not lose hope”

Interview with Dara Huot, Director, Phare Performing Social Enterprise

©Philippe Lissac

CambodiaMag interviewed Dara Huot, Director of Phare "Performing Social Enterprise," a partner of the Grameen Crédit Agricole Foundation. He shared his concerns and hopes for the Phare circus' social enterprise.

Since March 17, performances at the Phare Circus, one of the main attractions in Siem Reap and Battambang, have been suspended...

Yes, we were implementing a government decision against performance venues. Before that, we had implemented all the necessary measures to disinfect the premises between each performance and respect social distancing between spectators. The temperature was checked for each person entering the big top, and hand sanitizer dispensers were placed throughout. But in any case, the number of spectators was gradually dwindling. The government decree only hastened a closure that would have been inevitable.

How did the staff react to this closure?

Phare is a very large social enterprise, split between Siem Reap and Battambang. Here, we have 40 artists and 70 employees. The Battambang school, which offers training in circus, but also in graphic animation, dance, painting, and theater, has 110 teachers for 1,200 students. When the closure was decided, we took the opportunity to resume our "to-do" list—you know, all those little things that accumulate over time and that we generally reserve for the off-season.

We cleaned everything, repainted, and did all the maintenance work... And then, when we finished all that, everyone went home. The vast majority of the staff comes from Battambang, so many have joined their families there. All the artists continue to train hard, for the resumption of shows, but also for the upcoming tours. Some have been canceled, but we hope to be able to do the one planned in France for this winter.

Are salaries still being paid?

All salaries were paid throughout the month of March. Starting in April, they were reduced by 50 %, and this will continue for the following months. It is unthinkable to leave our employees without any income, and we do not hesitate to dip into our cash flow to do so. But how long can we continue like this? After 3 or 4 months, the coffers will be empty... Especially since we still have to pay all our rent.

Do your employees receive support from institutions?

No, it's not like in France, where compensation is granted to people who find themselves unemployed. Nothing is planned for them here, and the situation is all the more difficult because many employees have contracted debts with banks and microfinance organizations. The interest they have to repay each month is very high, and I don't see how they'll be able to get out of it. The only hope would be for these organizations to relax the repayment terms. Perhaps by reducing interest rates, spacing out repayments, or even suspending them until things return to normal. A moratorium on rent could also help many Cambodians see out the crisis. As things stand, repaying a loan, paying rent, and supporting one's family when one has a reduced salary or, worse, when one finds oneself unemployed will pose major problems for a large part of the population.

How will this crisis change Siem Reap?

Since the city opened to mass tourism, that is, some twenty years ago, the number of visitors has only grown exponentially. Infrastructure, however, has not necessarily kept pace. The environment has suffered greatly from the increase in visitors, waste is not always well managed, and access to water and its quality are still problematic in certain neighborhoods. Electricity needs have increased, but outages remain numerous. Why not take advantage of this involuntary "pause" to renew ourselves, question ourselves, and thus beautify the city? We must remain positive, try to see what we can learn from this ordeal. Life must go on, we must not lose hope, and continue to be positive despite the circumstances. We must, more than ever, take care of ourselves and our loved ones, and stay strong. This is important for ourselves, but also for those around us. Everyone hopes that this pandemic will last as short a time as possible. 2019 was a difficult year, and 2020 will be even worse. But we will get through it, and I hope we will come back tougher from this ordeal. Even if it will, of course, be very difficult to get back on our feet.