Mission terrain des administrateurs de la Fondation en Bosnie

Du 23 au 27 Novembre dernier, les administrateurs de la Fondation Grameen Crédit Agricole ont participé à une mission de terrain en Bosnie au cours de laquelle ils ont pu rencontrer les institutions de microfinance soutenues et leurs clients. Présente en Bosnie depuis 2018, la Fondation a financé trois partenaires travaillant principalement en zone rurale et qui comptent un pourcentage élevé de femmes parmi leur clientèle : Partner, My Bospo And Mikra.

Durant la mission, les administrateurs de la Fondation ont pu échanger avec les institutions partenaires et en apprendre plus sur le secteur de la microfinance en Bosnie, un pays encore très marqué par la guerre 1992-1995. Ils ont également rencontré les clients de ces institutions qui grâce aux microcrédits obtenus développent des activités génératrices de revenus et peuvent améliorer leurs conditions de vie. Ces échanges ont mis en évidence la place importante qu’occupe la microfinance dans le développement du microentrepreneuriat en Bosnie.

Outre la rencontre avec les partenaires de la Fondation, cette mission de terrain en Bosnie a également été l’occasion pour les administrateurs de mener une réflexion sur le positionnement de la Fondation et sur les axes thématiques du prochain plan stratégique 2022-2025. Cette réflexion se poursuivra au cours des prochains mois avec les équipes et d’autres parties prenantes de la Fondation.

Découvrez les témoignages vidéo de Raphaël Appert, Président de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Vice-président de Crédit Agricole SA, et Bernard Lepot, Président du Comité d’investissement de la Fondation, sur cette mission terrain.

Découvrez la dernière Newsletter de la Fondation

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie sa Newsletter N. 40 qui met en avant les engagements auprès de ses partenaires et l’impact de ses actions sur le terrain dans un contexte de crise sanitaire. Dans cette Newsletter, la Fondation vous présente les résultats de la 7e enquête de la série menée avec ADA et Inpulse pour suivre et analyser les effets de la crise Covid-19 sur les institutions de microfinance partenaires dans le monde.

Vous découvrirez le témoignage d’Olivier Mancini, Banquier Solidaire de la Caisse régionale Crédit Agricole Languedoc, parti au Tadjikistan pour accompagner l’institution de microfinance OXUS Tadjikistan. Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation.

Découvrez également les résultats du soutien de la Fondation en faveur de l’institution de microfinance RENACA au Bénin, qui a bénéficié d’un accompagnement pour le renforcement de ses actions en matière de finance verte inclusive.

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La Fondation s’engage pour les petites entreprises agricoles

© Godong

Le Council on Smallholder Agricultural Finance (CSAF) est le principal réseau mondial de financeurs sociaux qui promeut un marché financier inclusif pour les organisations de producteurs et les petites et moyennes entreprises (PME) du secteur agricole. Depuis 2013, les 16 membres et affiliés du CSAF ont accordé 5 milliards de dollars de prêts à des PME agricoles, offrant un accès au marché à 3,4 millions de petits exploitants dans 65 pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine.

Après avoir été acceptée en tant qu’affilié au CSAF en juin 2020, la Fondation Grameen Crédit Agricole poursuit son engagement en 2021 en participant à la construction d’un mémorandum d’entente afin de préciser les principes et protocoles de restructuration et de redressement des prêts.

La nécessité d’un mémorandum d’entente

La coopération accrue des membres du CSAF a généré une collaboration positive entre les prêteurs, entraînant des fonds supplémentaires et une assistance technique pour les emprunteurs. Dans certains cas cependant, il y a eu un manque de coordination avec des résultats sous-optimaux tant pour les prêteurs que pour les emprunteurs. La crise de la Covid-19 a accru la nécessité de principes clairement énoncés sur la restructuration des prêts.

Travail collectif

Les membres du CSAF ont organisé plusieurs ateliers en mars 2021 afin de développer et formuler des attentes explicites en matière de restructuration de prêts. À la suite de ces ateliers, un groupe de travail a été établi pour développer des principes de base, énoncés dans le mémorandum d’entente, que les membres peuvent suivre pendant les restructurations de prêts. La Fondation Grameen Crédit Agricole a contribué à cette réflexion et l’Engagement « Principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients dans la crise du Covid-19 » a été une ressource utile.

 

Téléchargez le mémorandum d’entente ici.

Carnet de mission d’un Banquier Solidaire au Kirghizistan

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune d’Andreas Brunner, Banquier Solidaire de Crédit Agricole Assurances, qui a effectué en octobre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus au Kirghizistan.

Un engagement social en faveur de l’inclusion financière

Dès mes débuts au Crédit Agricole (il y a 14 ans !), j’ai été sensible aux actions solidaires proposées par le groupe. J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires pour la première fois lorsqu’un collègue m’a partagé l’appel à candidatures pour une mission de conseil en marketing. Lui-même avait effectué une mission Banquiers Solidaires en Afrique et son retour d’expérience m’a motivé à postuler. J’ai ainsi candidaté en octobre 2019 pour cette mission Marketing en faveur d’OXUS, institution de microfinance au Kirghizistan.

Après plusieurs entretiens, j’ai été ravi d’apprendre que j’étais sélectionné pour la mission. Cette dernière correspondait pleinement à mes attentes : mettre mes compétences au profit d’un projet solidaire et découvrir une nouvelle culture et activité. Ma mission était initialement prévue en mars 2020 et nous y avons cru … jusqu’au confinement. Puis nouvelle tentative en avril 2021 qui s’est à nouveau soldée par un report. Finalement, j’ai pu partir en octobre 2021.

Préparation de la mission

Ma mission en faveur d’OXUS Kirghizistan reposait sur deux volets principaux : la définition d’un plan marketing annuel et la création d’un programme de fidélisation permettant d’accroitre le taux de rétention de leurs clients. Quelques entretiens avec les équipes de la Fondation Grameen Crédit Agricole et d’OXUS m’ont permis de mieux évaluer et comprendre les enjeux et objectifs de la mission. Afin de préparer ma venue sur le terrain, j’ai analysé en amont du départ des documents sur la stratégie de l’institution et sur le marché de la microfinance au Kirghizistan. J’ai également longuement échangé avec un collaborateur du principal actionnaire d’OXUS, l’ONG ACTED. Après avoir défini mon planning sur place, il ne me restait plus qu’à partir !

Sur les traces de la route de la soie

Je dois admettre que je ne connaissais pas grand-chose de ce magnifique pays d’Asie centrale, pas même sa capitale. En plus de m’être documenté avant mon départ, le long vol était une bonne occasion pour réviser la géographie et en apprendre plus sur l’histoire du pays. J’arrive déjà à Istanbul : l’aéroport me rappelle l’affluence avant la crise Covid-19 et j’ai l’impression d’embarquer sur la route de la soie. Après un deuxième vol de 5 heures, j’arrive enfin à Bichkek (code IATA : FRU, pour les connaisseurs) où je suis accueilli – par le Directeur Général en personne ! Première pierre posée de notre amitié.

S’en suivent deux semaines de travail intense : entretiens, visites d’agences, analyses … Le temps passe très vite mais je peux compter sur une grande disponibilité de mes interlocuteurs. Les échanges se font principalement en anglais, mais je suis content de pouvoir placer quelques mots en russe, ce qui m’aide non seulement dans les entretiens, mais surtout au restaurant. J’ai consacré la deuxième semaine de la mission à la finalisation de mes livrables (analyses stratégique et tactique, plan annuel, programme de fidélité et outils pratiques à destination des équipes) et au test de mes propositions. C’était également l’occasion de se projeter avec les équipes d’OXUS Kirghizistan sur les travaux qu’ils auront à mener dans les prochains mois. Grâce à l’appui du DG et du Conseil d’administration, je repars confiant sur le fait qu’ils pourront, d’une part, réaliser un grand nombre d’actions prévues dans le plan marketing 2022, d’autre part, mettre en œuvre leur nouveau programme de fidélisation.

Une expérience humaine inédite

Je retiens surtout un accueil chaleureux et de belles rencontres. Les kirghizes m’ont initié à leur culture et ont fait preuve d’une grande hospitalité. J’ai pu découvrir la capitale avec son histoire, son architecture, son héritage russe. Une excursion organisée le week-end m’a permis de mieux connaître ce pays avec ses yourtes, sa cuisine, son agriculture, ses pétroglyphes, son énorme lac salé à 1600m d’altitude, et surtout, ses hautes montagnes culminant à plus de 7000 m et qui entourent la ville.

 

Je remercie le DG D’OXUS Kirghizistan, Denis Khomyakov, pour sa générosité et sa confiance, toute l’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole pour l’accompagnement (Carolina Viguet, Cécile Delhomme, Julie Serret, Philippe Guichandut), Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole S.A. pour l’aspect logistique ainsi que toutes les personnes de Crédit Agricole Assurances ayant contribué à rendre cette mission possible.

 

[INTERVIEW] Humo, beneficiary of the Solidarity Bankers program

© EBRD

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.

HUMO est une institution de microfinance au Tadjikistan qui vise à soutenir les populations vulnérables et mal desservies vivant dans les zones rurales grâce à des services financiers et de conseil pour les petites entreprises. Elle a été accompagnée en 2020 par Julien Leroy, leader innovation chez CA-CIB.

Retour sur le programme avec l’interview de Firdavs Mayunusov, Responsable financier chez HUMO.

1) Pourquoi l’optimisation de votre business model était-elle importante pour votre institution ?

Le secteur financier a longtemps été l’une des industries les plus conservatrices et non numérisées au monde. L’expérience montre que l’introduction d’innovations et de nouvelles technologies augmente considérablement la compétitivité et améliore l’expérience client. Cependant, afin de développer des innovations et solutions de pointe, il est nécessaire de repenser le business model et la structure organisationnelle de notre institution.

Humo a été créée il y a 17 ans pour améliorer l’accès au financement et au développement social au Tadjikistan. Aujourd’hui, les exigences en matière de produits financiers évoluent rapidement. Effectuer une transition pour devenir une entreprise technologique et pas seulement une institution de microfinance est essentiel. C’est la clé pour atteindre notre mission et libérer le potentiel de la région. Par conséquent, nous avons débuté notre transformation numérique et rendons la structure de l’entreprise plus flexible et orientée produit.

2) Qu’attendiez-vous du Banquier Solidaire ? Les résultats correspondent-ils à vos attentes ?

Nous attendions du Banquier Solidaire qu’il nous donne des conseils et des orientations sur la transformation de l’entreprise. Grâce à lui, nous avons pu non seulement comprendre nos faiblesses, mais aussi trouver de nouvelles opportunités de croissance et renforcer notre business model. Aujourd’hui, deux ans plus tard, nous avons mis en œuvre la plupart des recommandations et lancé la transformation numérique. Nous avons pu jeter un regard neuf sur le business model et développer une stratégie de transformation. Les résultats de la mission ont dépassé nos attentes.

3) Quelles ont été les priorités définies suite aux recommandations formulées ?

Nous avons réfléchi au rôle de l’innovation et du changement organisationnel dans le développement des entreprises. Flexibilité et rapidité sont nécessaires afin que notre entreprise soit compétitive sur le marché. Nous avons donc ouvert un nouveau Département Produits pour gérer des solutions financières de pointe. Puis, nous avons commencé à repenser l’expérience client et avons ouvert un service commercial. Enfin, nous avons amorcé la transformation numérique et mis en place des méthodologies agiles. Cela nous a permis de devenir l’un des acteurs les plus technologiques du marché.

4) 2 ans et quelques vagues de Covid-19 plus tard, que reste-il du Banquier Solidaire chez Humo ?

Au fil des ans, Humo a modifié la structure organisationnelle, renforcé le modèle commercial et identifié des opportunités. Processus commerciaux de base optimisés et bureaucratie minimisée. L’entreprise est devenue plus agile, axée sur la stratégie et a lancé plusieurs produits numériques. Nous avons attiré de nouveaux segments d’utilisateurs et sommes devenus l’une des principales FinTech au Tadjikistan. Grâce au Banquier Solidaire, Humo a pu choisir la bonne voie de développement et réaliser son potentiel de croissance. Aujourd’hui, Humo est incontestablement l’un des leaders du marché malgré les défis du Covid-19, de la législation et du développement socio-économique.

BANQUIERS SOLIDAIRES : TROIS MISSIONS A POURVOIR AUPRES DE PARTENAIRES DE LA FONDATION

© Didier Gentilhomme

Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018 avec un double objectif : d’une part, accompagner avec de l’assistance technique les institutions de microfinance et les entreprises à impact social financées par la Fondation, d’autre part, valoriser les compétences des collaborateurs du Groupe qui souhaitent s’investir dans des projets à fort impact social.

Les missions peuvent se dérouler pendant le temps de travail du Banquier Solidaire (mécénat de compétences) et/ou pendant les congés (volontariat).

Actuellement, trois missions sont à pourvoir sur le terrain (les missions sur le terrain durent 2 semaines et s’organisent dans le respect des règles de déplacement à l’international édictées par le groupe Crédit Agricole) :

  • Mission « Stratégie digitale » en faveur de Smart Credit (Moldavie)

Smart Credit est une institution de microfinance créée en 2010 par 5 professionnels locaux ayant une même vision : fournir des services financiers à des personnes socialement défavorisées et des petits entrepreneurs moldaves. L’institution compte plus de 3 000 emprunteurs actifs et gère un portefeuille de 4,4 millions d’euros.

Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’évaluer la stratégie numérique de l’institution et de contribuer à la construction d’un plan d’action pour la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie digitale. Une expérience en gestion de projets informatiques et la maîtrise de l’anglais sont nécessaires.

Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.

  • Mission « Communication et Marketing » en faveur de Lazika (Géorgie)

Lazika Capital est une institution de microfinance créée en 2000 par Oxfam Grande-Bretagne en Géorgie. Sa mission est de faciliter l’accès des entrepreneurs à revenu faible et intermédiaire à des services financiers adaptés à leurs besoins. L’institution se situe aujourd’hui parmi les leaders du secteur géorgien de la microfinance et compte près de 14 000 clients.

La mission se déroulera en binôme. Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’évaluer les actions et la stratégie marketing de l’organisation ainsi que d’élaborer un plan marketing fin-2021/2022. Une première Banquière Solidaire a été sélectionnée pour la mission, nous cherchons désormais son binôme, profil junior accepté.

Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.

  • Mission « LCB-FT » en faveur de SEF (Afrique du Sud)

SEF est une institution de microfinance créée en 1992 qui travaille activement à l’élimination de la pauvreté en mettant à disposition des pauvres et des très pauvres une gamme de services financiers et non financiers pour leur permettre de réaliser leur potentiel. En décembre 2020, l’institution compte 225 317 emprunteurs actifs dont 100% de femmes en milieu rural et gère un portefeuille de 45 153 765 €.

Le/la Banquier.e Solidaire sélectionné.e aura pour mission d’analyser l’environnement, le cadre réglementaire et les risques LCB-FT auxquels SEF fait face, d’actualiser la procédure et d’animer une formation pour toutes les catégories de collaborateurs (top management, middle management, opérationnels) sur les risques et les dispositifs de prévention LCB-FT. Une expérience d’au moins 5 ans dans des fonctions de conformité est exigée.

Pour plus d’informations, consultez les termes de référence de la mission.

Pour postuler : envoyez votre CV et lettre de motivation (ou 2 paragraphes présentant vos motivations et expertises) à :

 

La Fondation est lauréate du programme pour l’innovation en matière d’adaptation du GEF

© Didier Gentilhomme

La Fondation Grameen Crédit Agricole est l’un des 10 lauréats du Programme pour l’innovation en matière d’adaptation du Global Environment Facility (GEF) [Fonds pour l’Environnement Mondial]. Ce concours fournit un financement de démarrage pour des initiatives innovantes destinées à aider les pays vulnérables face à l’aggravation de la crise climatique.

Le Programme du GEF : Soutenir les innovations face au changement climatique

Le Programme pour l’innovation en matière d’adaptation du GEF accélère l’innovation et l’action du secteur privé en faveur des populations vulnérables. Ouvert aux soumissions directes des innovateurs du secteur technologique et du secteur privé, ce programme soutient des solutions d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique, financièrement viables et évolutives.

Le GEF a annoncé 10 nouveaux lauréats, parmi les 418 candidats, de son Programme pour l’innovation en matière d’adaptation. Chaque concept gagnant pourra bénéficier de subventions du Fonds spécial pour les changements climatiques [Special Climate Change Fund – SCCF] et du Fonds pour les pays les moins avancés [Least Developed Countries Fund – LDCF], hébergés par le GEF, qui ont permis, au cours des 20 dernières années, de financer de manière ciblée des projets de résilience climatique dans les pays en développement et à faible revenu.

Le projet de la Fondation Grameen Crédit Agricole

Il existe aujourd’hui peu de financements publics et privés pour l’adaptation au changement climatique et la conservation de la biodiversité, notamment dans le secteur de la finance inclusive. L’une des principales raisons est que le secteur manque de cadre et d’indicateurs communs pour évaluer l’opportunité des prestataires de services financiers (PSF) de développer et de mettre à l’échelle ce type d’offre.

En coordination avec cinq autres organisations, dont son partenaire YAPU Solutions, le projet de la Fondation vise à fournir aux acteurs publics et privés des cadres d’intervention communs, des indicateurs et des produits spécifiques pour les aider à coordonner leur méthodologie, leurs activités et à proposer une offre concrète. Cela permettra aux PSF de recevoir un soutien financier, technique et technologique pour accompagner les projets d’adaptation au changement climatique et de conservation de la biodiversité de leurs clients, en particulier les plus vulnérables : les petits producteurs et les communautés rurales.

L’approche s’appuie sur les méthodologies existantes et éprouvées du projet « Microfinance pour l’adaptation fondée sur les écosystèmes » du Programme des Nations unies pour l’environnement et sur le Green Index 3.0 du groupe d’action Green Inclusive and Climate Smart Finance (GICSF). L’objectif est d’aider les PSF à surveiller et à améliorer la résilience au changement climatique et les impacts sur la biodiversité de leur institution et de leurs clients. Le présent projet s’appuie sur ces expériences préliminaires et vise à déployer cette approche au profit de l’ensemble du secteur de la finance inclusive.

« Dans un premier temps, la Fondation va mettre en place un véhicule de financement mixte et piloter ce triple programme d’assistance (financière, technique et technologique) avec quatre institutions de microfinance. Nous souhaitons ensuite encourager d’autres acteurs à utiliser ce véhicule et les outils proposés. Cela s’inscrit pleinement dans notre stratégie de soutien de nos partenaires pour renforcer l’adaptation au changement climatique des petits exploitants et des communautés rurales. » – Eric Campos, Délégué Général, Fondation Grameen Crédit Agricole.

 

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A Solidarity Banker in Tajikistan

Banquier Solidaire – OXUS Tadjikistan ©Olivier Mancini

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance et d’entreprises à impact soutenues par la Fondation. Olivier Mancini, Banquier Solidaire du Crédit Agricole Languedoc, a réalisé en septembre 2021 une mission terrain en faveur d’Oxus Tadjikistan (OTJ).

Tribune d’Olivier Mancini, responsable Recouvrement, Crédit Agricole du Languedoc

Une motivation à toutes épreuves

J’ai découvert le programme Banquiers Solidaires à travers un appel à candidature lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole fin 2019 sur le site creditagricole.info. La mission proposée, en faveur d’Oxus, une institution de microfinance au Tadjikistan, avait retenu mon attention et motivé une première prise de contact.

Après une expérience enrichissante au Zimbabwe en 2018 dans le cadre d’un dispositif de congé solidaire je cherchais à m’investir à nouveau dans des missions de volontariat de compétences ou de formation auprès d’adultes, de préférence à l’étranger. L’immersion dans un contexte nouveau, la découverte d’une culture différente et l’opportunité de pratiquer une langue étrangère m’animaient tout autant que le souhait de partager mes connaissances.

Lorsque la mission en faveur d’Oxus Tadjikistan (OTJ) a été lancée début 2020, il ne m’a donc pas fallu longtemps pour postuler ! L’objectif de la mission coïncidant avec mon activité, mon profil a été retenu. J’ai alors effectué plusieurs entretiens avec les équipes de la Fondation avant d’être définitivement sélectionné. C’était sans compter sur la Covid-19 : impossible d’échapper au report de la mission. Qu’à cela ne tienne, j’avais amplement le temps de préparer en amont la réalisation de la mission sur le terrain.

Préparation de la mission

Créée en 2006, à l’initiative d’ACTED et à la suite de l’adoption au Tadjikistan de lois sur la microfinance, OTJ est un organisme de microcrédit qui octroie des prêts essentiellement aux micro entrepreneurs et agriculteurs des zones rurales. Partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole depuis 2012, OTJ vise à améliorer les conditions économiques et sociales des populations à faibles revenus exclues du système bancaire classique.

L’objectif de la mission était de revoir le processus de valorisation des différentes typologies de garanties et d’envisager l’introduction de méthodes supplémentaires de valorisation afin de se rapprocher dans la mesure du possible des meilleures pratiques en la matière. Pour arriver à ce résultat, la mission devait être bien cadrée et préparée en amont du départ. Je me suis donc initié aux principes de la microfinance et j’ai étudié la documentation interne de l’institution afin de me familiariser avec leurs procédures. J’ai également échangé à de nombreuses reprises avec OTJ et la Fondation afin de formuler au mieux les attentes de la mission.

Les termes de références finalisés et la situation sanitaire s’améliorant, il ne me restait plus que 5 000 km à parcourir et 18h de vol afin de concrétiser la mission !

Direction le Tadjikistan

Arrivé à 3h00 du matin à Dushanbe, je suis accueilli par Bakhtyior et suis tout de suite confronté à la barrière de la langue. Je ne parle (malheureusement) ni russe, ni tadjik, mais à la faveur de quelques mots d’anglais partagés nous avons réussi à communiquer sur l’essentiel.

Dès le lendemain matin, rencontre avec Vantasho, Directeur Général, puis avec les responsables des différents pôles pour parvenir à une bonne compréhension de la conduite des activités. J’ai également pu m’entretenir avec des bénéficiaires afin d’évoquer avec eux les demandes de financement et les caractéristiques des biens proposés en garantie. La documentation et l’information ainsi collectées sur place, en complément des documents étudiés antérieurement, m’ont permis de construire et de soumettre mes recommandations à Vatansho.  Avec sa validation, j’ai poursuivi le travail entamé avec Umedjon, Directeur Risques, et Shurhat, Directeur Financier, afin d’établir les bases d’une nouvelle méthodologie de valorisation des garanties pour ensuite fournir les éléments servant d’appui à cette nouvelle méthode à mettre en oeuvre.

La durée sur le terrain (10 jours) s’est révélée suffisante pour répondre aux termes de référence de la mission et élaborer les supports nécessaires à la mise en œuvre des recommandations prévue quelques semaines après mon départ. Dans cette perspective, la mission se poursuivra à distance pour quelques jours d’appui supplémentaires afin d’apporter les éclairages et la vision complémentaire sur les modalités de mise en place et l’évaluation de la pertinence de la méthodologie.

Une expérience inoubliable

Incontestablement, cette expérience a dépassé mes attentes, tant en lien avec la mission réalisée que sur le plan humain.

Confronté, sur une durée courte, à la volonté exprimée de remplir les objectifs de la mission afin d’apporter des réponses concrètes et adaptées, j’ai pu compter sur une grande disponibilité de tous les employés d’OTJ quelle que soit leur fonction. J’ai pu également m’appuyer sur l’expression d’un regard critique mutuel dans un réel esprit d’ouverture de la part de mes principaux interlocuteurs. La co-construction des solutions proposées n’en a été que plus gratifiante, d’autant qu’il fallait parvenir à la même exigence en terme de cohérence et de solidité des préconisations que celle que je peux connaître dans mon activité, mais avec nettement moins d’outils externes facilitateurs. C’est ainsi une réelle satisfaction d’avoir pu contribuer à l’évolution des pratiques de l’organisation avec les équipes d’OTJ.

A l’évidence, et malgré la brièveté du séjour, l’expérience sur le plan humain est inoubliable grâce à leur sens de l’hospitalité. Les (nombreux) moments de convivialité ont été de réelles occasions de partage qui m’ont permis d’en savoir plus sur l’histoire de l’Asie centrale, du Tadjikistan et même sur leur histoire personnelle.  Je repartirais avec grand plaisir et je garde ainsi le souvenir précieux de personnes qui saluent avec une main sur le coeur mais qui ont aussi le coeur sur la main.

J’adresse mes remerciements aux personnes de la Caisse régionale de Crédit Agricole du Languedoc qui ont soutenu ma démarche;  à Caroline Brandt, Carolina Viguet, Cécile Delhomme de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui ont rendu cette mission possible ; à Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole SA pour l’appui logistique; et bien sûr à Vatansho Vatanshoev, CEO d’OTJ et Umedjon shodiev, responsable des Risques d’OTJ, Shurhat Zoidoc (CFO) ainsi qu’à l’ensemble des équipes d’OTJ pour leur aide et accueil, avec un salut spécial à Bakhtyior et Yosuman. 

 

La Fondation Grameen Crédit Agricole va conduire un nouveau programme d’assistance technique pour développer la micro-assurance en zones rurales

©GODONG

La Fondation Grameen Crédit Agricole obtient une nouvelle subvention d’assistance technique de 900 000 € de la part de PROPARCO afin de faciliter l’accès des communautés rurales aux produits d’assurance.

Les produits d’assurance sont des outils de protection des personnes contre une série de risques, notamment liées aux maladies ou catastrophes naturelles. Ils sont moteurs du développement économique et du bien-être social. Pourtant, le taux de pénétration de l’assurance en Afrique est inférieur à 2%. Pour y remédier, il est fondamental d’assurer la durabilité des produits d’assurance pour les personnes exclues des marchés d’assurance traditionnels.

Nouveau programme d’assistance technique : la formation des institutions de microfinance à la micro-assurance

La Fondation Grameen Crédit Agricole obtient une subvention d’assistance technique de 900 000 € de la part de PROPARCO, filiale du groupe AFD, afin de mettre en place un programme de micro-assurance avec l’Organisation Internationale du Travail (OIT).

Ce nouveau programme d’assistance technique permettra à la Fondation de former et d’accompagner ces institutions de microfinance partenaires pour qu’elles puissent ajouter de nouveaux services d’assurance à leurs produits, notamment l’assurance agricole. Leurs clients, des personnes vulnérables souvent exclues des produits d’assurance (les ménages à faible revenu, les femmes, les petits exploitants, les microentreprises et les petites et moyennes entreprises) seront ainsi mieux protégés et pourront accroître leur résilience face aux chocs climatiques, économiques et sanitaires.

La Fondation Grameen Crédit Agricole pourra s’appuyer sur l’expertise du programme Impact Insurance de l’OIT pour développer ce programme et former près d’une douzaine d’institutions de microfinance partenaires en Afrique et en Asie du Sud-Est.

Fin 2020, la Fondation avait déjà obtenu une garantie de 10 millions d’euros de la part du groupe AFD pour soutenir ces institutions partenaires en Afrique subsaharienne pendant la crise Covid-19. Cette garantie, ainsi que la présente subvention, s’inscrivent dans le cadre du long partenariat développé entre la Fondation et l’AFD / PROPARCO depuis 2013 avec le lancement du programme de la Facilité Africaine qui arrive à échéance fin décembre 2021.

 

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Plus d’informations sur l’offre d’assistance technique de la Fondation: //www.gca-foundation.org/notre-dispositif-assistance-technique/

 

Des signaux de reprise économique encore contrastés

©Ed-Dunens / Adobestock

ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole se sont associés en 2020 pour suivre et analyser les effets de la crise liée à la Covid-19 sur leurs institutions de microfinance partenaires dans le monde. Ce suivi a été réalisé périodiquement tout au long de l’année 2020 afin d’avoir une meilleure vision de l’évolution de la crise à l’international. Nous prolongeons ces travaux cette année, à un rythme trimestriel. Les conclusions exposées dans cet article font suite au deuxième trimestre 2021. Avec cette analyse régulière, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos partenaires, ainsi qu’à la diffusion et à l’échange d’informations entre les différents acteurs du secteur.

En résumé

Les résultats présentés dans les pages suivantes proviennent de la septième enquête de la série commune[1] à ADA, Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole. Les réponses de nos institutions de microfinance (IMF) partenaires ont été rassemblées lors de la deuxième quinzaine de juillet 2021. Les 78 institutions qui ont répondu sont situées dans 40 pays d’Afrique subsaharienne (SSA-32%), d’Amérique latine et Caraïbes (LAC-30%), d’Europe de l’Est et d’Asie centrale (EAC-22%), , du Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA-9%) et d’Asie du Sud et du Sud-Est (SSEA-6%)[2].

La tendance générale assez positive cache malgré tout des réalités très contrastées entre institutions qui repartent en croissance (les plus nombreuses), et d’autres continuant à rencontrer des conditions économiques difficiles. Le premier groupe affiche une croissance de leurs encours et des projections de développement en tendance positive pour la fin d’année 2021. Ces perspectives restent néanmoins mesurées (majoritairement entre 0 et 10% de croissance de portefeuille) puisque certains facteurs comme la demande des clients ou la gestion du risque se répercutent toujours sur les possibilités d’expansion.

En revanche, quelques institutions se heurtent à des difficultés propres à des contextes sanitaires dont les effets pèsent sur la vie économique et se répercutent très fortement sur les volumes d’opérations. Partant, la rentabilité de leurs performances financières s’en trouve affectée au point de se matérialiser négativement, pour les plus fragiles, sur leurs fonds propres.

  1. Un contexte opérationnel qui continue globalement à s’améliorer

La réduction des contraintes opérationnelles et la reprise graduelle des activités se confirment à nouveau dans cette dernière enquête. Bien sûr, cette tendance cache quelques disparités moins bien orientées en raison des mesures prises pour lutter contre la propagation du virus. Début juillet 2021, 47% des institutions interrogées déclarent ne plus rencontrer de contraintes opérationnelles au quotidien (figure 1). Egalement, toutes les contraintes liées au déplacement dans le pays et à la rencontre des clients ne concernent pas plus de 20% des sondés.

Cela se reflète de fait dans le niveau d’activité des institutions : 72% des IMF ont soit repris un rythme semblable à celui d’avant la crise, soit connaissent une reprise progressive sans interruption majeure (figure 2). Ce phénomène est particulièrement visible dans la région ECA où le niveau d’activité n’a pas baissé pour la quasi-totalité des institutions. Dans les régions LAC et SSA, une majorité d’organisations est dans la même situation (respectivement 63% et 68%). Dans ces régions, les difficultés se font particulièrement ressentir en Afrique de l’Est, au Panama et au Honduras. Enfin, pour les IMF de la région MENA, la tendance est à la reprise tandis que celles situées en SSEA font largement face à de nouvelles difficultés (Cambodge, Laos, Myanmar, Sri Lanka).

  1. Une partie des institutions de microfinance a retrouvé la croissance

C’est dans ce contexte que les IMF continuent de débourser des prêts à leurs clients. Alors que la hausse du portefeuille à risque (PAR) et la réduction du portefeuille de crédits ont été les conséquences financières majeures de la crise en 2020, seules 36% des IMF sondées en juillet indiquent encore constater le recul de leur encours de prêt (figure 5).

Cette analyse positive dissimule néanmoins un processus lent, comme montré par les réponses de nos partenaires concernant l’atteinte ou non de leurs objectifs de déboursements au Q2 2021. Plus de la moitié (53%) indique ne pas avoir atteint ses objectifs de déboursements sur cette période, un chiffre relativement proche de celui obtenu au premier trimestre. Ce résultat n’est d’ailleurs pas totalement corrélé avec le niveau des opérations d’une organisation : plus de la moitié des IMF dans les régions LAC et SSA font état d’objectifs non-remplis malgré un environnement opérationnel favorable. Notons que trois raisons majeures sont citées par les IMF qui n’ont pas atteint leurs objectifs de croissance lors de ce trimestre : la baisse des montants demandés par les clients (45% d’entre elles), la réticence des clients à s’engager pour de nouveaux prêts (43%) et la gestion du risque en se concentrant seulement sur les clients existants (38%). Ainsi, les IMF de la région EAC font figures d’exception avec des excellentes performances au Q2 2021.

Même si ces indicateurs montrent un rythme de développement inconstant, l’année 2021 devrait cependant bien se terminer sur une croissance de l’encours de crédits pour la vaste majorité des IMF. En effet, 86% des institutions interrogées prévoient d’avoir un encours supérieur à celui de décembre 2020 à la fin de l’année 2021. Cette croissance sera d’ailleurs raisonnable pour une grande partie d’entre elles : 44% des répondants prévoient une croissance entre 0 et 10% du portefeuille, en particulier dans les régions MENA et LAC. Pour un peu plus d’un tiers des IMF (36%), elle sera entre 10 et 30%. Les projections sont partagées entre ces deux estimations dans les trois autres régions analysées. Notons enfin qu’une proportion de 10 à 20% des IMF dans chaque zone prévoit une réduction de leur encours.

  1. Bien que toujours présent, le risque de crédit demeure maitrisé

Malgré ces indices rassurants concernant la croissance du portefeuille, les IMF doivent toujours gérer un risque de crédit élevé, vestige pour l’instant persistant de la crise. En effet, 58% des sondés au Q2 2021 témoignent du fait que leur portefeuille à risque actuel reste supérieur à celui de début 2020. Si certaines institutions ont toujours un moratoire actif (seulement 5%), les prêts des clients en difficultés au début de la crise apparaissent désormais dans le PAR, en tant que prêt restructuré ou en retard de paiement. A cela s’ajoutent les clients en retard de paiement qui n’ont pas eu de moratoire. L’ensemble de ces prêts fait l’objet d’un provisionnement pour couvrir le risque avéré de défaut. Dès lors, nous retrouvons la baisse de la profitabilité comme une autre conséquence financière majeure de la crise, alimentée par la forte hausse des dépenses de provisionnement et la réduction de l’encours.

Dans le détail, il apparait que 59% de nos partenaires ont augmenté leur niveau de provisionnements par rapport à l’avant crise (figure 6). Pour la plus grande partie d’entre eux (71% de ces 59%), la hausse se situe entre 0 et 25% du montant habituel, situation que l’on retrouve dans chaque zone exceptée la région SSEA. A l’inverse, il existe un groupe d’IMF (40%) ne constatant plus de hausse majeure du risque de crédit et dont les dépenses de provisionnement sont similaires au passé, voire à la baisse. Dans cette optique, la zone ECA se démarque à nouveau puisque c’est le cas pour près de 60% des organisations sondées de la région.

 

Néanmoins, comme nous le remarquions lors de nos récentes études, cela ne s’est pas encore matérialisé par une très forte hausse de la radiation de prêts. A la fin du deuxième trimestre 2021, 59% des répondants indiquaient en effet que les niveaux de prêts radiés pour l’année était soit en baisse par rapport aux années précédentes, soit au même niveau. Néanmoins, 13% des IMF ont dû radier au moins le double de ce qu’elles avaient connu avant la crise.

 

  1. Des fonds propres jusqu’ici majoritairement épargnés

La profitabilité des institutions de microfinance se retrouve affectée par le retour des activités, la variation de l’encours de crédit et la couverture du risque (facteurs présentés dans les paragraphes ci-dessus). Pour 51% de nos partenaires, la tendance est à la baisse (figure 5). Cependant, les informations récoltées à fin juin 2021 sont rassurantes : 80% des sondés ont un niveau de profitabilité au moins à l’équilibre, ce qui n’a donc pas de conséquences sur le capital de leur structure (figure 7). Dans le même sens, malgré un résultat négatif, 11% des sondés ne sentent pas de pression au niveau de leurs fonds propres. La situation est néanmoins plus critique pour 8% des partenaires interrogés, dont le niveau de capitalisation se retrouve en danger, entrainant un potentiel bris de covenant avec leurs bailleurs ou le régulateur.

Face aux difficultés de certains clients, qui doivent faire face à de nouvelles vagues de complications liées à la pandémie de Covid-19 ou à d’autres facteurs, de potentielles pertes pourraient atteindre la solvabilité d’institutions de microfinance. Certaines nécessitent déjà l’intervention de leurs actionnaires ou investisseurs. Nous apprenions dans notre dernière étude que le type d’actionnaires vers lesquels les institutions souhaitent s’orienter dépend de la raison pour laquelle cet appui est nécessaire (couvrir des pertes ou bien, croître). Il ressort de cette enquête que la question se pose déjà pour 20% des sondés : des besoins peuvent apparaitre malgré un soutien récent au niveau du capital, mais certaines IMF sont également sans solution face à ce sujet (10%). Ces cas montrent que l’impact de la crise se manifestera encore sur des institutions déjà durement affectées par cette période inédite, mais aussi sur des IMF moins robustes. La vigilance aux besoins en capital demeure de mise puisque l’impact à long terme du risque de crédit pourrait faire basculer la donne pour d’autres organisations si la situation générale ne s’améliore pas, par exemple avec l’arrivée de nouvelles vagues épidémiques.

 

                                                                                             

[1] Les résultats des cinq premières enquêtes sont accessibles ici : //www.gca-foundation.org/observatoire-covid-19/, //www.ada-microfinance.org/fr/crise-du-covid-19/ And //www.inpulse.coop/news-and-media/

[2] Nombre d’IMF répondantes par région : EAC 17 IMF ; SSA 25 IMF ; LAC 24 IMF ; SSEA 5 IMF ; MENA : 7 IMF.