La Fondation Grameen Agricole devient membre du CSAF

© In Venture

Le Council on Smallholder Agricultural Finance (CSAF) est une alliance de financeurs sociaux, également appelés prêteurs agricoles à impact prioritaire, ciblant les entreprises agricoles du « secteur intermédiaire » dans les pays à revenu faible et intermédiaire, et axée sur la création d’un marché financier prospère, durable et transparent pour répondre aux besoins de financement des petites entreprises agricoles qui se développent dans les pays ciblés. Les membres de la CSAF incluent AgDevCo, Alterfin, Global Partnerships, Impact Finance, Incofin Investment Management, Oikocredit, Rabo Rural Fund, responsAbility Investments AG, Root Capital, Shared Interest Society, SME Impact Fund et Triodos Investment Management.

Sa mission est de faciliter l’entrée sur le marché et d’augmenter les prêts aux entreprises agricoles du secteur intermédiaire, d’orienter le secteur du financement agricole sur l’atteinte et le soutien des moyens de subsistance des 450 millions de petits agriculteurs dans le monde et de promouvoir des principes de prêt responsables, notamment des normes sociales, environnementales et de gouvernement d’entreprise, au sein de l’ensemble des institutions financières desservant ce marché.

En juin, la Fondation Grameen Credit Agricole a été acceptée à l’unanimité par les membres internationaux de la CSAF en tant que nouvel affilié international. La Fondation et le Conseil travailleront ensemble dans les années à venir pour renforcer la CSAF et ses efforts pour bâtir un marché financier en croissance et à fort impact, au service des entreprises agricoles à l’échelle mondiale.

Plus d’informations sur la mission de la Fondation ici
Plus d’informations sur le CSAF ici

Le Groupe AFD accorde un prêt de 10 M€ à la Fondation pour favoriser la microfinance

© Philippe Lissac

Un prêt de 10 millions d’euros vient d’être accordé par le Groupe Agence française de développement (AFD), représenté par sa filiale Proparco, à la Fondation Grameen Crédit Agricole. Ce prêt permettra à la Fondation de développer son soutien aux institutions de microfinance, qui accompagnent, principalement en Afrique, les populations exclues du système bancaire classique. Le Groupe AFD s’est également engagé à accompagner la Fondation au travers d’une subvention de 900 000 euros qui permettra la mise en place d’un programme d’assistance technique en microassurance.

Près de 4 adultes sur 10 dans le monde ne possèdent pas de compte bancaire. Ce sont 1,7 milliard de personnes exclues du système bancaire traditionnel. Cette problématique est au cœur de l’action de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Depuis près de 12 ans, elle finance et soutient des institutions de microfinance qui servent des populations exclues du système bancaire traditionnel, principalement des femmes (85%) et des populations rurales (82%), dans une quarantaine des pays.

Soutien de la Fondation depuis 2013, le Groupe Agence française de développement accorde un prêt de 10 millions d’euros à la Fondation afin de renforcer son action en faveur des institutions de microfinance de taille petite et intermédiaire basées principalement en Afrique Subsaharienne.

Une subvention de 900 000€ pour soutenir la microassurance

En Afrique, le taux de pénétration de l’assurance est largement inférieur au taux mondial. Or, l’assurance est un levier de développement économique et humain. Elle a un impact important sur l’amélioration de la qualité de vie et protège le capital humain de certains risques, évitant le recours à des stratégies d’adaptation d’urgence.

Depuis 2011, la Fondation Grameen Crédit Agricole soutient la microassurance à travers notamment des activités de recherche et des projets d’assistance technique aux institutions qu’elle accompagne.

Grâce à la subvention de 900 000 euros accordée par le Groupe Agence française de développement, la Fondation pourra développer son offre d’assistance technique en microassurance auprès des organisations soutenues.

« Nous partageons avec l’AFD l’ambition de contribuer à la lutte contre la pauvreté et les inégalités partout dans le monde. Nous sommes très fiers de la confiance que nous porte le Groupe AFD depuis de nombreuses années. Grâce à ces nouveaux financements, nous pourrons renforcer notre action en faveur des institutions de microfinance notamment en Afrique. Nous allons pouvoir également renforcer notre capacité d’accompagnement dans le développement des produits et services d’assurance, y compris des assurances agricoles. Ce partenariat permettra aux clients des institutions –les ménages à faible revenu, les femmes, les petits exploitants agricoles et les micro, petites et moyennes entreprises– de mieux se protéger, d’être plus résilients. », affirme Eric Campos, Délégué général de la Fondation Grameen Crédit Agricole et Directeur de la RSE de Crédit Agricole SA.

« Alors que la crise du coronavirus pourrait mettre en péril l’activité de nombreux entrepreneurs africains, l’accès aux services financiers est, plus que jamais, un levier essentiel de soutien au secteur privé et de réduction des inégalités. Dans ce contexte, je suis fier de la mobilisation de l’Agence française de développement aux côtés des entreprises africaines les plus vulnérables, notamment dans le secteur informel. C’est le sens du partenariat avec la Fondation Grameen Crédit Agricole dans le cadre duquel le Groupe AFD poursuit ses engagements en faveur de l’inclusion financière. En permettant à la Fondation d’augmenter son portefeuille d’octroi de prêts, de capital, de garanties et d’assistance technique aux institutions de microfinance, l’AFD agit en renfort de la population africaine, la plus entreprenante au monde », déclare Rémy Rioux, directeur général de l’Agence française de développement.

Plus d’informations sur l’AFD ici
Plus d’informations sur la Fondation ici

 

Un Consortium pour soutenir la microfinance en Afrique face à la crise du Covid-19

© In Venture

Dans la crise économique liée au Covid-19, la survenance d’une crise de liquidité et/ou de solvabilité s’avère être l’un des principaux risques auquel les institutions de microfinance font face. Pour y faire face, la Fondation Grameen Crédit Agricole, le Microfinance African Institutions Network (MAIN), la Solidarité internationale pour le Développement et l’investissement (SIDI) et la Fondation ACTES créent un consortium pour mieux accompagner les organisations soutenues en Afrique.

—————————————-

En avril 2020, le MAIN a adressé un questionnaire à tous ses membres afin de recueillir leurs besoins et savoir quel type d’accompagnement le réseau pourrait leur proposer. Les résultats de cette enquête montrent que la plupart des institutions interrogées rencontrent des difficultés pour la gestion de leur liquidité et se demandent comment continuer à servir de manière pérenne leurs clients dans un tel contexte.

C’est dans ce cadre que s’est constitué le Consortium qui regroupe la Fondation Grameen Crédit Agricole, le MAIN, la SIDI et la Fondation ACTES. L’objectif du Consortium est d’offrir aux organisations soutenues des outils d’analyse et de gestion de risques afin d’anticiper et de gérer au mieux les impacts de la crise sur leur liquidité et leur solvabilité.

Le Consortium proposera ainsi à 50 institutions de microfinance, dont 31 partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole, principalement en Afrique de l’Ouest et en Afrique de l’Est, un accompagnement sur le thème de la gestion du risque de liquidité et du risque de solvabilité. Les organisations ciblées sont majoritairement des petites institutions (Tiers 3 : portefeuille de prêt < 10 millions de dollars), très présentes en milieu rural.

L’accompagnement prendra la forme d’un cycle de trois formations en ligne pour chaque institution, d’ateliers de travail et d’un coaching personnalisé qui sera assuré par le Cabinet Senbumo. En plus de la gestion de la liquidité et de la solvabilité, les institutions seront formées sur la thématique de la reprise des activités suite à la crise du Covid-19. Le programme débutera le 06 juillet 2020 et s’étendra sur une durée de 6 semaines.

La Fondation Grameen Crédit Agricole publie son 1er Rapport d’impact

Afin de mieux comprendre et de partager les résultats de son action, la Fondation Grameen Crédit Agricole publie son premier Rapport d’impact, une évaluation financière et extra-financière, établie sur la base de données d’activité de 2019. L’évaluation d’impact a été réalisée avec CERISE, cabinet indépendant expert en mesure d’impact et de performance sociale. Ce rapport vise à apporter un éclairage objectif et synthétique de la contribution de la Fondation et de ses modalités d’action en faveur de l’entrepreneuriat à impact et l’accès aux services essentiels.

L’humanité fait face à une période que l’histoire qu’elle n’a jamais connue. La crise générée par le Covid-19 a bouleversé nos sociétés, nos économies, nos activités. Dans un monde où les inégalités se creusent et où les populations à faible revenu sont touchées de manière disproportionnée, l’inclusion financière et l’entrepreneuriat sont des facteurs d’amélioration de la résilience de ces populations vulnérables. Ce sont les leviers d’action de la Fondation Grameen Crédit Agricole qui depuis près de 12 ans contribue à la réduction des inégalités et de la pauvreté via l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact.

Aujourd’hui, la Fondation publie son 1er Rapport d’impact, réalisé avec l’aide méthodologique de CERISE, organisme pionnier spécialisé dans la promotion de la finance responsable. Il vise à apporter un éclairage objectif et synthétique de la contribution de la Fondation et de ses modalités d’action. Définir son modèle d’impact, ses objectifs, ses bénéficiaires et ses leviers d’actions, constitue le premier pas d’une gestion plus active de l’impact et de l’utilité sociale de la Fondation.

Impact direct de la Fondation

La Fondation vise à créer de la valeur durable en conciliant impacts social, économique et environnemental. Son modèle de création de valeur repose sur le soutien à long terme des institutions de microfinance socialement performantes et des entreprises à impact social qui agissent en faveur de l’accès aux services essentiels. La Fondation favorise l’émancipation des femmes par la promotion de l’entrepreneuriat féminin (85% de femmes bénéficiaires de microcrédit via les organisations soutenues) essentiellement en zones rurales (78% des emprunteurs de microcrédits y vivent). L’Afrique Subsaharienne (37% de son encours) et l’Asie du Sud et du Sud-est (29%) sont ses deux zones géographiques de référence.

L’impact des organisations soutenues

La Fondation accompagne également avec de l’assistance technique les organisations financées pour renforcer leurs performances sociales et environnementales. Sur le volet social, le portefeuille de la Fondation est évalué via ALINUS, outil de gestion de la performance social de la microfinance. Dans l’ensemble des domaines évalués, les institutions de microfinance soutenues ont des résultats supérieurs au benchmark du secteur (avec un score de 65% vs. 53% du secteur). En termes de performance environnementale, le suivi est plus récent, mais progresse. A titre d’exemple, 84% des institutions soutenues ont établi une liste d’exclusion d’activités dangereuses pour l’environnement et 42% proposent des produits verts qui financent des pratiques écologiques.

Enfin, la Fondation démultiplie son impact grâce à ses coopérations avec le Crédit Agricole et d’autres acteurs majeurs de l’aide au développement. La Fondation a travaillé en 2019 avec 51 acteurs, privés, publics et solidaires dans une quarantaine des pays.

En 2020, la Fondation poursuivra son travail de mesure d’impact avec un déploiement opérationnel d’outils et d’une étude sur le terrain pour vérifier la solidité de son modèle d’impact. Elle continuera d’écrire les chapitres de son histoire de façon plus collective, plus engagée, plus durable.

Téléchargez le Rapport d’impact ici

Les bailleurs en microfinance et plateformes s’accordent sur des principes dans la crise du Covid-19

Juillet 2020. Deux groupes de bailleurs de fonds et d’acteurs de la microfinance publient un ensemble de principes pour soutenir le secteur de la microfinance et les clients fragiles dans la crise du Covid-19. Les deux groupes ont coordonné leurs efforts afin d’accroître leur complémentarité et leur cohérence.

Les institutions de microfinance (IMF) jouent un rôle important dans la lutte contre la pauvreté. Elles offrent aux populations à faibles revenus des produits et services financiers et non financiers pour soutenir les activités génératrices de revenus. Dans le cadre de la crise du Covid-19, le soutien au secteur de la microfinance est donc indispensable pour protéger les populations les plus vulnérables. Cela nécessite une approche collective au sein du secteur.

C’est pourquoi, nous, principaux bailleurs en microfinance, fonds d’impact, plateformes et réseaux couvrant les marchés d’Afrique, Asie, Asie centrale, Moyen-Orient, Europe de l’Est et Amérique latine, avons conclu deux accords complémentaires. Ceux-ci encadrent une série de principes pour soutenir les IMF afin d’éviter le resserrement du crédit, ce qui serait extrêmement dangereux pour les clientèles fragiles du secteur de la microfinance. Nous avons publié les deux documents en tant que guides pour les équipes d’investissement, les investisseurs, les entités émettrices et autres parties prenantes.

  • « Principes clés pour assurer la protection des institutions de microfinance et de leurs clients dans le cadre de la crise du Covid-19 » : L’accord se fonde pour l’essentiel sur la mutualisation des informations, des analyses et des prévisions disponibles ainsi que sur la mise en œuvre concertée de décisions partagées. Les signataires, y compris les prêteurs, les fonds d’impact, les plateformes et les réseaux, conviennent de coordonner les politiques, l’assistance technique et les ressources afin d’aider les institutions de microfinance à faire face à la crise. Le principe directeur sera de protéger à la fois les institutions de microfinance et leurs clients afin de garantir dans les meilleures conditions possibles la continuité de l’accès au financement et veiller au bien-être des clients et du personnel.
  • « Accord de coordination entre les gestionnaires de fonds de microfinance et de fonds d’investissement à impact social dans le cadre de la crise du Covid-19 » : Ce protocole d’accord traite de l’impact sur les flux de liquidités au sein des institutions financières dans le cadre de la crise du Covid-19 et des mesures connexes pour empêcher la propagation. Le protocole d’accord élaboré par les VIM reconnaît en outre l’importance de la rapidité et de la coopération entre les prêteurs et les autres parties prenantes et présente un cadre de gestion du rééchelonnement de la dette en rapport avec le Covid.

Les signataires du Pledge et le Protocole reconnaissent et expriment leur soutien à chacun des deux documents car ils sont considérés comme complémentaires et poursuivent un objectif similaire. D’autres acteurs publics et privés du secteur de l’inclusion financière sont invités à soutenir, approuver et agir conformément aux principes présentés. En particulier, les signataires estiment qu’il est essentiel que le secteur public s’aligne sur les pratiques du secteur privé pour renforcer le secteur de l’investissement à impact et son impact social sur les ménages à faible revenu et les petites entreprises.

L’implication de toutes les parties prenantes est vitale pour renforcer l’impact de la microfinance. Nous nous engageons à continuer de soutenir l’action de nos partenaires pour promouvoir l’inclusion financière partout dans le monde.

Crise Covid-19 : Des nouvelles opportunités pour les institutions de microfinance

ADA(1), Inpulse(2) et la Fondation Grameen Crédit Agricole s’associent pour suivre et analyser de près les effets de la crise COVID-19 chez leurs partenaires dans le monde. Ce suivi se fera périodiquement tout au long de l’année 2020 dans le but d’évaluer l’évolution des effets de la crise ainsi que les besoins financiers et les mesures d’adaptation mises en oeuvre par nos partenaires. Avec cette analyse régulière et approfondie, nous espérons contribuer, à notre niveau, à la construction de stratégies et de solutions adaptées aux besoins de nos parties prenantes, ainsi qu’à la diffusion et à l’échange d’informations entre les différents acteurs du secteur pour la recherche commune de solutions globales et systématiques.

Cet article est rédigé à partir des réponses fournies entre le 18 et le 27 mai 2020 par 110 partenaires présents dans 47 pays répartis entre l’Europe, l’Afrique, l’Asie et l’Amérique latine, 5 régions (3) et 13 sous-régions du monde(4). Dans notre analyse, nous nous sommes intéressés aux très petites IMF (46 %), avec moins de 5 millions de dollars d’actifs (Tier 3), aux IMF de taille moyenne (47 %), avec un montant d’actifs compris entre 5 et 50 millions de dollars (Tier 2) et aux IMF de taille supérieure (plus de 50 millions d’actifs, Tier 1) à hauteur de 7%.(5)

En résumé

La période actuelle ne laisse aucune IMF ou région du monde indifférente. La crise liée au COVID-19 a frappé la plupart des métiers de la microfinance en son cœur. L’ensemble des institutions sondées font face à des problématiques communes en raison de la crise : difficultés pour les déboursements, le recouvrement et la rencontre des clients, entre autres. Ces activités profondément opérationnelles, très liées au contact client et à la rencontre, ont des conséquences financières pour les IMF. La gestion du portefeuille et de son risque sont les défis à court terme que pose la crise d’après plus de 80% de nos partenaires.

Cependant, des différences régionales marquées ressortent de ces travaux. La crise sanitaire, en perpétuelle évolution, n’a pas les mêmes conséquences sur toutes les régions du monde, et la même intensité. Du côté des opérations par exemple, les difficultés ou l’impossibilité de récolter l’épargne n’est pas une problématique pour tout le monde. Cela concerne 55% des IMF d’Afrique Subsaharienne sondées et 60% de celles en Asie du Sud, alors que le sujet n’est que très peu ou pas évoqué dans les autres zones. Cela dépend notamment de la constitution du marché local, et de la capacité pour les institutions à proposer ce produit à leurs clients, en fonction des législations en vigueur. Sur les contraintes que pose la crise, nous remarquons qu’une forte proportion d’IMF d’Amérique Latine et Centrale ainsi que d’Asie Centrale et de la zone MENA témoignent d’une difficulté pour les employés à se déplacer ou rencontrer les clients dans les agences, contrairement aux IMF d’Asie du Sud-Est ou d’Afrique Subsaharienne.

Le portefeuille a risque est également impacté de manière diverse en fonction des zones. Ainsi, seulement 17% des IMF d’Asie Centrale et d’Europe et d’Amérique Centrale et Latine constatent un PAR 30 + R qui a plus que doublé, alors que cela concerne 41% des IMF en Afrique Subsaharienne, 27% de celles d’Asie du Sud et 33% de celles de la zone MENA. Ces régions ne sont pas en reste cependant, puis qu’elles témoignent tout de même d’un PAR 30+R en hausse. Ainsi, au niveau global, 80% des sondés indiquent une détérioration de la qualité du portefeuille, qui représente donc un challenge pour l’ensemble des IMF à court et moyen-terme.

Pour répondre à ces problématiques, les besoins des IMF varient également. Alors que 60% des sondés expriment des besoins supplémentaires en financement, cela est moins le cas pour la zone Europe et Aise Centrale. En effet, 57% des IMF de cette zone indiquent ne pas avoir de besoins additionnels, et 22% considèrent que leurs besoins ont baissé. En revanche, ce sont environ 30% des institutions des régions MENA, Afrique Subsaharienne et Amérique Latine et Centrale qui voient leurs besoins de financements être 20% et 50% au-dessus de ce qu’ils avaient envisagé.
Les informations récoltées témoignent en revanche de la proactivité des IMF face à la crise. A travers le monde, celles-ci ont multiplié les ajustements pour s’adapter à la crise. Entre comités dédiés, plans de continuité et discussions entre toutes les parties prenantes, les institutions ont choisi de ne pas rester muettes face aux conséquences de la crise. Enfin, au-delà des difficultés conjoncturelles, les réflexions menées par la plupart de nos partenaires s’orientent également vers de nouvelles opportunités pour le futur, avec par exemple le ciblage de nouveaux marchés ou le développement de nouveaux produits. Cela pourrait contribuer à l’avenir à une plus grande flexibilité de nos partenaires, bien que cela reste à confirmer.

L’impact de la crise du COVID-19 sur le secteur de la microfinance : le regard de différentes IMF à travers le monde

La rigueur des mesures de confinement est toujours variable selon les pays. 44% des répondants ont indiqué que dans leur pays, un confinement presque total et une restriction de la circulation sont en vigueur. 46 % de nos partenaires, principalement ceux situés en Afrique Subsaharienne et en Amérique Latine et Centrale, ont fait état d’un confinement limité et de restriction partielle de leurs déplacements. Enfin, seulement 10 % des partenaires, principalement situés en Amérique latine, ont déclaré qu’il n’y a pas ou très peu de mesures de confinement. Le contexte de chaque région est différent et largement, ou totalement, déterminé par les actions établies par les autorités gouvernementales sur place. Alors que l’Europe et l’Asie Centrale semblent présenter une plus grande uniformité dans les mesures de confinement, la situation n’est pas la même en Amérique latine où des mesures de confinement restrictives ont été établies dans certains pays tandis que dans d’autres, ce type de mesure n’a pas encore été envisagé.

Un autre aspect important à considérer est le fait que le développement de la pandémie a été progressif dans les différentes régions du monde. Fin 2019, le virus était largement répandu en Chine. En mars il avait été contrôlé en Asie, alors qu’au même moment, l’Europe devenait le nouvel épicentre de la pandémie et l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclarait le virus comme “pandémie mondiale”(6). Actuellement, l’Amérique et l’Afrique sont fortement touchées. L’évolution de la pandémie dans les différentes régions du monde détermine également de manière significative le type de réponses apportées par nos partenaires, leur niveau d’affectation et très certainement l’évolution de certains de leurs indicateurs les plus pertinents. Tendances auxquelles nous prêterons attention dans nos prochaines enquêtes et analyses.

La crise du COVID-19 a provoqué un net ralentissement, voire une impossibilité de mener à bien les activités essentielles de nos partenaires

82% de nos partenaires ont déclaré avoir des difficultés ou ne pas pouvoir recouvrir les remboursements des prêts de manière habituelle. Cette difficulté semble avoir des répercussions sur les partenaires de toutes les régions, mais surtout sur ceux des régions MENA (100%), d’Afrique Subsaharienne (85%) et ALC (81%). La deuxième difficulté la plus contraignante, soulignée par 80% de nos partenaires, est l’impossibilité de rencontrer les clients sur le terrain. Les IMF dans la région MENA continuent d’être les plus touchées (100%), suivies par celles situées dans la région EAC (91%) et ALC (81%). La troisième difficulté, manifestée par 74% de nos partenaires, concerne le déboursement de prêts. Cette difficulté est un peu plus exacerbée chez les partenaires situés dans les régions MENA (89% des partenaires de la zone), ALC (81%) et ASS (78%).

En revanche, pour 94% de nos partenaires, la communication avec les clients ne semble pas poser de problème particulier en ces temps. Ceci peut être dû, comme détaillé ci-après, à l’utilisation significative de systèmes digitaux et de technologies numériques pour la communication à distance. De même, 94% des IMF ont déclaré que leurs employés n’ont pas été contaminés par le virus du COVID-19, ce qui représente un résultat très satisfaisant des mesures prises au début de la crise par nos partenaires pour la protection de leur personnel(7).

Les IMF ont connu différentes difficultés financières en raison du COVID-19

Pour 91% de nos partenaires, l’augmentation du portefeuille à risque est la plus grande difficulté financière à laquelle ils ont dû faire face en raison de la pandémie. Il s’agit d’une difficulté rapportée dans toutes les régions et par les IMF de toutes tailles, mais elle concerne 100% des partenaires situés dans la région MENA, 93% de ceux présents en ASS et en Asie, et 91% et 86% de ceux situés dans les régions EAC et ALC, respectivement. La réduction exceptionnelle du portefeuille est également une grande difficulté pour 80% de nos partenaires. Ce constat est principalement fait pour 93% des IMF situées dans la région ASS et 86% de celles présentes en ALC. L’augmentation du coût des matériaux et des équipements et le manque de liquidités ont été des difficultés rencontrées respectivement par 46% et 39% des partenaires.

« Nous pensons que nous n’aurons peut-être pas suffisamment de fonds pour les décaissements à fin juin si la situation s’améliore sur le terrain » – Partenaire en Asie du Sud

Le PAR 30 est déjà, à ce stade, une préoccupation majeure

80 % de nos partenaires ont indiqué que leur PAR 30 avait augmenté en raison de la crise du COVID-19. En détails, pour 12 % des partenaires, il a été multiplié par deux et pour 25 % des partenaires, le PAR 30 a plus que doublé. Pour 43% des partenaires, il a augmenté sans doubler. Les partenaires situés principalement en Asie, en Amérique et en Asie Centrale et Europe sont ceux qui indiquent que leur PAR 30 a augmenté sans doubler, tandis que la plupart des partenaires en Afrique ont signalé une augmentation du PAR 30 de plus du double, suivis par les partenaires dans la région MENA.

Stratégies d’atténuation de la crise : de la restructuration du crédit à l’utilisation de moyens technologiques

Nos partenaires mettent en oeuvre différentes mesures et opérations financières pour atténuer les effets de la crise et s’y adapter. 75% d’entre eux, principalement ceux situés en Asie (87%), ont entrepris la restructuration des crédits de leurs clients. Également, 65% de nos partenaires ont ralenti ou arrêté le décaissement de prêts. Cette mesure a été principalement mise en oeuvre par des partenaires situés dans la région ALC (78%) et bien moins plébiscitée dans la région MENA (44 %).

« Analyse des demandes de rééchelonnement afin de pouvoir accompagner les clients avec des prêts d’urgence, mais c’est au cas par cas » – Partenaire en Afrique de l’Ouest

Une autre stratégie pertinente est l’orientation des prêts vers des clients dans les secteurs moins touchés par la crise, par exemple l’agriculture. Il s’agit d’une mesure citée par 51% des répondants, principalement ceux situés en Afrique et Asie Centrale. Néanmoins, 50% des sondés disent donner la priorité au remboursement des crédits.

De plus, la communication avec les clients est une stratégie prioritaire pour nos partenaires. 73% d’entre eux ont amélioré la communication avec les clients en cette période, et 50% ont lancé une campagne de sensibilisation à l’hygiène pour les clients, que ce soit par SMS, par vidéo, etc.

Enfin, notons que la technologie est un outil important pour faire face à la crise. Les partenaires utilisent des solutions numériques existantes (48%) ou de nouvelles solutions (31%) pour la communication avec les clients ainsi que la gestion des produits et services financiers.

« Nous avons l’intention d’améliorer l’utilisation des approches numériques pour la prestation de services, aider les clients à commercialiser leurs produits et à diversifier leurs activités (…) » – Partenaire en Asie du Sud

Stratégies de gestion des ressources humaines : des mesures d’hygiène à l’utilisation des moyens technologiques

90% des partenaires ont fourni des équipements sanitaires à leur personnel. Les mesures d’hygiène supplémentaires dans les bureaux et de désinfection ont été prises respectivement par 82% et 70% des partenaires sondés. L’organisation des temps de travail et des déplacements sur le terrain est indiquée comme une autre mesure de grande importance pour les IMF, afin de lutter contre la crise sanitaire. 71% des partenaires, principalement ceux situés dans les régions MENA, ALC et Asie, ont mis en oeuvre le télétravail autant que possible. Dans la même optique, 66% des partenaires restreignent ou interdisent les déplacements sur le terrain de leurs équipes. Enfin, 54% des IMF sondées, principalement situées dans la zone MENA et en Amérique, ont réduit les heures de travail et 52% d’entre elles ont baissé les heures de service à la clientèle dans les agences.

L’utilisation du numérique pour maintenir la communication et la possibilité de travailler pour les employés est également pertinente dans un tel contexte d’après nos informations. Ainsi, 82% des IMF utilisent des solutions de réunion virtuelles et 57% utilisent une solution de partage de documents en ligne (principalement celles des régions MENA et ALC). En outre, 46% des sondés ont fourni à leurs employés des ordinateurs portables ou des tablettes (notamment dans la zone MENA, à hauteur de 78 %).

« Nous avons établi deux groupes de communication WhatsApp avec le personnel, un pour parler singhalais et un pour parler tamoul. Ensuite, nous avons eu des communications régulières avec eux pendant le confinement » – Partenaire en Asie du Sud

Mesures de gestion de crise

On peut considérer que nos partenaires ont mis en oeuvre deux grands types de mesures pour gérer la crise COVID-19 de manière pertinente. Le premier groupe de mesures porte sur le développement d’actions internes pour l’analyse et le suivi des effets de la crise : 78% des partenaires ont mis en place un comité de gestion ad hoc de suivi. Ces mesures ont été particulièrement prioritaires pour les partenaires des régions ASS et MENA. 75% des partenaires, principalement ceux situés en Asie et en Afrique Subsaharienne, ont préparé un plan de continuité des activités. 74% des partenaires, plutôt ceux de la région EAC et MENA, ont mis à jour leur plan de liquidité. En outre, 65% des sondés ont réalisé une simulation du scénario le plus défavorable, cette démarche étant davantage mise en place dans la région MENA qu’en Afrique.

Le deuxième groupe de mesures comprend des mesures visant à demander l’appui d’entités tierces. 53 % des partenaires, ceux situés dans la région MENA et ALC notamment, ont demandé un soutien financier aux bailleurs de fonds et à leurs partenaires financiers. 52%, notamment ceux situés dans la région MENA, ont également négocié avec les prêteurs pour arranger le remboursement de leurs prêts. De plus, 37% des partenaires, en particulier ceux situés en Asie et en Afrique subsaharienne, ont demandé un soutien en assistance technique de la part des bailleurs de fonds et des partenaires. Ces trois démarches ont été moins développées par les partenaires situés dans la région EAC, dont la demande d’assistance technique se démarque moins.

30 % de nos partenaires ont déclaré qu’ils n’avaient pas de besoins de financement supplémentaires et 12 % ont indiqué que leurs besoins avaient diminué depuis le début de la crise. Ces réponses proviennent principalement de partenaires situés dans la région EAC.

Au contraire, 58% des partenaires ont indiqué qu’ils auraient besoin de financements pour des montants supérieurs à leurs prévisions. Parmi eux, 28%, principalement ceux situés en Asie et dans la région MENA, ont déclaré qu’ils auraient besoin de fonds supplémentaires, entre 0% et 20% de leur budget. 24%, et plutôt ceux présents dans la région MENA, ont déclaré qu’ils auraient besoin de 20% à 50% de fonds en plus. Enfin, 6% des IMF, en particulier celles situées en Asie, ont déclaré que leurs besoins dépassent 50% des montants prévus.

Perspectives d’avenir : des nouveaux marchés et nouveaux produits

À ce stade, une majorité de nos partenaires (57%), ont exprimé leur intérêt à concentrer davantage leurs activités vers le secteur agricole. Cette hypothèse est particulièrement soulevée par les partenaires des régions Afrique, Asie et EAC. Cela peut être dû à la fois à l’augmentation des besoins des clients dans ce secteur, ou à son identification comme l’un des secteurs d’activité les moins touchés par la crise du COVID-19 (aspects déjà envisagés dans les articles élaborés par Inpulse et la Fondation Grameen Crédit Agricole)(8). Cette hypothèse sera importante à étudier dans nos travaux futurs puisque le secteur agricole représente des enjeux à la fois économiques, sociaux et environnementaux, tels que la concentration d’une partie importante du portefeuille de nos partenaires, mais aussi la création d’emplois dans certains pays et une interaction potentiellement négative avec le changement climatique en cours.

Enfin, d’autre part, 37 % de nos partenaires prévoient de lancer des programmes d’éducation financière et 27 % imaginent se concentrer davantage sur les femmes comme clientes.

« Nous prévoyons de promouvoir l’éducation numérique pour les clientes femme (culture numérique) » – Partenaire en Amérique du Sud

Il s’agit là de secteurs traditionnellement abordés dans le secteur de la microfinance. Mais notons que 25% de nos partenaires ont également manifesté leur intérêt pour le lancement de produits financiers “verts”, liés à la protection de l’environnement. Cet intérêt pourrait démontrer la prise de conscience accrue de nos partenaires sur les problèmes environnementaux liés à leurs actions. Nous interrogeons le fait de savoir si cela représente le renforcement de la microfinance verte en raison de la crise du COVID. Enfin, il faudra voir quel type de produits verts nos partenaires cibleraient dans les mois à venir. Ces questions seront pertinentes dans nos prochains travaux.

En revanche, le lancement de produits de micro-assurance liés à l’hygiène, le risque de décès, la santé ou les risques environnementaux ne semble pas pertinent pour nos partenaires. De plus, 22% des sondés indiquent ne pas prévoir de s’orienter vers de nouveaux marchés ou développer de nouveaux produits.

_____________________________________________________________________________

(1) ADA : //www.ada-microfinance.org/fr
(2) Inpulse : //www.inpulse.coop/
(3) Les régions et sous-régions concernées sont les suivantes : Asie (Asie du Sud et Asie du Sud-Est), EAC (Europe orientale et australe et Asie occidentale et centrale), ALC (Caraïbes, Amérique centrale et Amérique du Sud), MENA (Moyen-Orient et Afrique du Nord) et ASS (Afrique centrale, Afrique de l’Est, Afrique australe et Afrique de l’Ouest).
(4) Le nombre total d’IMF ayant répondu à l’enquête pour chaque région est le suivant : Asie:15, CAE : 23, LAC : 36, MENA : 9, SSA : 27. Pour un total de 110 institutions.
(5) Cette classification correspond à celle traditionnellement utilisée dans le secteur de la microfinance, plus d’information ici
(6) Propagation analysis and prediction of the COVID-19 ici
(7) D’après les articles de Inpulse et de la Fondation, ces mesures étaient principalement axées sur les campagnes de sensibilisation à l’hygiène et le télétravail
(8) Idem

La Fondation lance son nouveau site internet

 

2020, une nouvelle décennie s’ouvre et la Fondation Grameen Crédit Agricole l’aborde avec enthousiasme et modernité. Créée il y a près de 12 ans, la Fondation soutient aujourd’hui 85 institutions de microfinance et des entreprises à impact social dans les pays émergeants, notamment en Afrique et en Asie. Afin de mieux communiquer sur son action et de valoriser les actions et projets communs avec ses partenaires, la Fondation publie un tout nouveau site internet, plus moderne, dynamique et ergonomique.

LES RUBRIQUES

Ce nouveau site vous permet de découvrir les chiffres clés de la Fondation, ses activités et ses actualités. Une rubrique spéciale est dédiée à Banquiers solidaires, le programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole pour soutenir les institutions de microfinance et entreprises sociales financées par la Fondation.

L’ACCÈS RAPIDE

Le menu « Accès rapide » permet d’accéder aux projets développés avec le groupe Crédit Agricole ainsi qu’à la plateforme des organisations soutenues par la Fondation. La plateforme cartographie l’ensemble des partenaires et consacre une fiche par organisation soutenue pour mettre en avant leur action et leur impact. Elle a été réalisée avec le soutien financier de CA Life Insurance Europe (CALIE), qui a choisi la Fondation comme projet bénéficiaire dans le cadre de son 20e anniversaire.

Ce site est le vôtre : administrateurs, réseau Grameen, Caisses régionales et entités du Crédit Agricole, bailleurs de fonds, partenaires techniques, organisations soutenues. C’est notre façon aussi de vous rendre hommage.

Découvrez la vidéo des 10 ans de la Fondation

[Interview] Le FIR promeut les valeurs au cœur de CA Normandie Seine

Interview de Nicolas Denis, Directeur général, CA Normandie-Seine

© Didier Gentilhomme

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole, le fonds Finance Inclusive en milieu Rural (FIR) permet aux entités du groupe Crédit Agricole d’investir en faveur de la microfinance et de l’entrepreneuriat social dans les pays émergents. Contributrice du fonds à hauteur de 500 000 €, la Caisse régionale Normandie-Seine y voit une démarche responsable en phase avec les actions qu’elle mène sur son territoire.

– Quels objectifs votre Caisse poursuit-elle en investissant dans le fonds FIR ?

Nicolas Denis, Directeur général Crédit Agricole Normandie-Seine : Les valeurs de responsabilité sociale sont au cœur du projet d’entreprise de notre Caisse régionale, elles sont dans notre ADN. Il est pour nous naturel de s’associer au fonds FIR porté par la Fondation Grameen Crédit Agricole car il promeut ces mêmes valeurs. L’impact est de lutter contre la pauvreté en ouvrant l’accès aux services financiers aux communautés rurales de pays en développement. Cela s’inscrit dans la continuité d’actions que la Caisse régionale conduit déjà, par exemple en accompagnant et en finançant des entreprises responsables telles le producteur d’huiles écologiques Olvea, le fabricant de gommes d’acacia durables Nexira ou encore le dispositif luttant contre la malnutrition en zones rurales Nutriceps.

– Quel regard portez-vous sur ces nouveaux investissements à impact social ?

En tant que Caisse régionale, notre action économique participe pleinement de la vie sociale des territoires. Nous jouons un rôle de soutien et d’accompagnement dans de nombreuses initiatives dont les effets sont bénéfiques sur le plan local. La microfinance, l’entrepreneuriat social et responsable sont des réalités dont nous soutenons le développement. Notre Caisse soutient l’ADIE, spécialiste du microcrédit entrepreneurial, le Réseau Entreprendre ainsi que les Plateformes d’initiatives locales pour les prêts d’honneur. De même, nous participons aux plateformes de financements participatifs comme Tubigo, Babyloan et Miimosa. Nous sommes aussi présents aux côtés de l’AFDI en Normandie, un organisme qui tisse des liens entre les professionnels agricoles français et des projets au Cambodge ou au Mali, notamment.

– Ces modèles représentent-ils un espoir, un avenir ?

À titre personnel, je suis frappé de voir à quel point ces nouveaux modèles foisonnent et sont porteurs. Lorsqu’on les pratique, le crowdfunding et le microcrédit se révèlent être bien plus que des voies nouvelles de financement. Ce sont aussi d’excellents véhicules d’information et d’intégration sociétale des projets qui accélèrent la rencontre entre une offre et les publics. Outre le fonds FIR, nous accompagnons cette année le fonds Femmes & Challenges destiné aux femmes entrepreneures agissant en faveur de l’égalité femme-homme. Nous le constatons chaque jour : en prise directe avec l’économie réelle et la société, ces démarches sont de formidables outils d’une transformation sociale.

Source : Rapport intégré 2019, Fondation Grameen Crédit Agricole. A télécharger ici

Nouveaux signataires pour protéger la microfinance face aux effets économiques du Covid-19

Face à la crise sanitaire et économique provoquée par le Covid-19, un groupe des bailleurs de fonds, plateformes et acteurs clés du secteur de la finance inclusive  en microfinance ont établi un engagement commun : « Principes clés pour protéger les institutions de microfinance et leurs clients dans la crise du Covid-19 ». A l’initiative de la Fondation Grameen Crédit Agricole, cet engagement a été construit en consensus avec tous les premiers signataires. L’objectif est de protéger aussi bien les institutions de microfinance que leurs clients pour garantir un accès continu au financement dans les meilleures conditions possibles et veiller au bien-être des clients et du personnel.

L’engagement vise à guider les parties prenantes afin de mieux soutenir les institutions de microfinance et les clients vulnérables pendant cette crise. Les principes fondamentaux de cet engagement sont la mise en commun des informations, analyses et anticipations disponibles ainsi que la mise en œuvre concertée des décisions partagées. Les signataires conviennent de coordonner les politiques, l’assistance technique et les ressources afin d’aider les institutions de microfinance à faire face à cette crise sans précédent.

Depuis sa publication en mai, six nouvelles organisations ont signé l’engagement. Cette initiative compte aujourd’hui 26 signataires actifs en Afrique, en Asie, en Europe de l’Est et en Amérique latine : ADA, Alterfin, Azerbaijan Micro-finance Association, Bamboo Capital Partners, CERISE, CIDR Pamiga, Cordaid Investment Management, Crédit Agricole CIB Inde, Crédit Agricole Indosuez Wealth (Asset Management), Crédit Agricole S.A., European Microfinance Network, Fondation Grameen Crédit Agricole, FS Impact Finance, GAWA Capital, InFiNe.lu, Inpulse, Kiva, Luxembourg Microfinance And Development Fund, MCE Social Capital, Microfinance African Institutions Network, Microfinance Center, Rabo Foundation, SIDI, SIMA, Social Performance Task Force et Whole Planet Foundation.

Les signataires invitent d’autres parties prenantes à se joindre à cette initiative commune. La coordination des efforts pour soutenir les actions des institutions de microfinance est essentiel pour surmonter cette crise.

Télécharger l’engagement