Laiterie du Berger : une expérimentation prometteuse

Par Jonathan Michaud, CA Franche Comté

© Philippe Lissac

Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.

La raison d’être de la Laiterie du Berger

Transformer le lait collecté auprès des éleveurs Peuls de la zone de Richard Toll au Nord du Sénégal est inscrit dans le projet d’entreprise de la Laiterie du Berger (LDB) et ce depuis ses débuts en 2008. Les Peuls, éleveurs nomades, ont toujours produit du lait principalement destiné à l’autoconsommation et considéré comme un sous-produit d’un troupeau allaitant. L’ambition de la LDB est de faire de ce lait une production à part entière, destinée à la vente, générant un revenu stable pour le foyer.

Cette idée forte d’un développement intégré et durable à travers la valorisation d’une production agricole par une entreprise de social business a fait converger de nombreuses initiatives autour de la LDB qu’elles soient portées par des acteurs de la recherche, du développement ou par la Laiterie elle-même. Bien que souffrant quelquefois d’un manque de cohérence entre-elles, toutes les actions menées ont cependant permis de tirer de nombreux enseignements, d’élaborer des outils de suivi et de contribuer ainsi aux prémices d’une véritable dynamique territoriale autour de la production laitière. La Laiterie du Berger et ses actionnaires ont souhaité aujourd’hui capitaliser et valoriser toute cette riche expérience pour repartir sur une nouvelle étape du développement de la filière lait au Sénégal.

Un partenariat ambitieux pour développer la filière laitière au Sénégal

Aux côtés de la Fondation Grameen Crédit Agricole, La Caisse Régionale de Crédit Agricole Franche-Comté a souhaité s’investir pour accompagner la Laiterie du Berger dans ce projet enthousiasmant. C’est donc dans ce contexte qu’une mission d’appui a été menée dans le cadre du programme de volontariat de compétences « Banquier Solidaire by CA ». L’objectif : élaborer un plan de développement de la filière laitière visant à concilier les besoins de la Laiterie du Berger, son impact social et les attentes des éleveurs et du territoire.

Le plan d’action proposé au terme des deux semaines de travail a été validé par le Conseil d’administration de la Laiterie du Berger en juin dernier. Il est fruit d’un travail collaboratif avec les équipes de la Laiterie et de la Fondation, et des échanges avec les autres actionnaires, capitalisant sur les expériences passées et bénéficiant de l’analyse des principales parties prenantes.

La mini-ferme : point d’entrée du plan stratégique

Le plan d’action se structure en deux phases. Dans un premier temps, le projet est de déployer 15 mini-fermes pour éprouver et fiabiliser le modèle tout en construisant les conditions matérielles et immatérielles nécessaires (chantier de récolte de fourrage, mise en place de conseils en élevage, formation des éleveurs, structuration des acteurs). Dans un second temps, et de manière progressive, le plan vise à déployer 100 mini-fermes à l’échelle du territoire pour impacter le plus grand nombre d’éleveurs.

Une mini-ferme est un pôle de spécialisation laitière au sein du troupeau dominant allaitant. C’est le lieu où l’ensemble des facteurs de production matériels et immatériels sont réunis pour optimiser et maximiser la production laitière : alimentation, abreuvement, suivi de la reproduction, conseil. D’un point de vue très pratique pour les éleveurs, la mini-ferme consiste à stabuler les quatre meilleures vaches laitières du troupeau à chaque instant de l’année, le point de départ étant constitué par l’achat de quatre zébus maures (animaux à meilleur potentiel laitier que les zébus locaux) et d’un taureau métisse (croisement entre une race laitière européenne et un zébu). En réunissant les conditions zootechniques (eau, complémentation, suivi de la production et de la reproduction) et en l’accompagnant dans l’appropriation des pratiques d’élevage requises, l’éleveur pourra quotidiennement produire 20 litres de lait.

Le prix du lait payé par la LDB permettra de dégager une rentabilité pour payer l’investissement de départ tout en assurant un revenu au foyer (cf. schéma ci-contre). Cette trajectoire technique se double d’une trajectoire financière, la valeur du capital étant largement améliorée au bout d’un cycle de 4 ans, temps d’entrée en lactation des femelles métisses issues du croisement des zébus maures et du taureau métisse.

La mini-ferme permet ainsi de réunir les trois facteurs clés de succès du développement d’une filière laitière autour de la LDB : la temporalité, en laissant le temps aux éleveurs et au territoire de s’approprier et de valoriser les changements ; la trajectoire, en mettant à disposition des moyens matériels (animaux, fourrages,…) et immatériels (formation, accompagnement) pour que chaque éleveur s’inscrive dans une trajectoire de progression technique ; et la levée progressive des facteurs limitants dans le territoire (manque d’accès à l’eau, difficultés dans l’alimentation du bétail, etc.) pour permettre au plus grand nombre d’éleveurs d’améliorer et d’augmenter la production laitière de leur troupeau.

Vers un mode de développement territorial innovant

La mise en œuvre de ce plan de développement ne sera efficace et pertinente si et seulement si le projet est porté conjointement par la LDB (qui achète et valorise le lait) et par les éleveurs (qui produisent le lait). Cette approche de type filière ou interprofession doit se matérialiser sur le territoire. Nous proposons donc la création d’une entité détenue à la fois par la LDB, les éleveurs ainsi qu’éventuellement d’autres parties prenantes du territoire. Cette entreprise aura sa propre gouvernance et aura pour mission de satisfaire les besoins des éleveurs (production de fourrages, négoce d’aliments du bétail, conseils techniques, formation) et les besoins de la LDB (vente de lait) avec une obligation de résultat. Elle sera le bras armé des éleveurs et de la LDB au service d’un développement territorial équilibré basé sur la production et la valorisation du lait et pouvant demain élargir son champ d’action pour accompagner la transition vers une ruralité durable au Sénégal.

La Fondation réalise deux nouveaux investissements en RDC

© Philippe Lissac

En 2018, la Fondation a poursuivi ses investissements en Afrique subsaharienne avec notamment deux nouveaux investissements en République Démocratique du Congo.

Elle a ainsi financé avec un prêt équivalent à 698 000 euros Baobab RDC, une institution de microfinance créée en 2012 par OXUS et rachetée par le groupe Baobab (anciennement Microcred) en 2017. Baobab RDC a pour mission de servir les personnes exclues du système financier classique et d’améliorer leurs conditions de vie en leur proposant une gamme de produits variée, simple et accessible. L’institution offre des prêts aussi bien de groupe qu’individuels. A ce jour l’institution compte 7 847 clients dont 50,7% de femmes.

La Fondation a également financé pour la première fois VisionFund DRC a qui elle a accordé un prêt équivalent à 900 000 euros. VisionFund DRC propose une large sélection de prêts, de programmes d’épargne, de microassurance et autres services. Dans les zones rurales du pays, où l’accès au crédit est difficile, ces produits financiers améliorent considérablement la vie de nombreuses personnes. A ce jour l’institution compte plus de 16 800 clients dont 67 % de femmes. 63,3 % des clients de VisionFund DRC sont en zone rurale.

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.

The Foundation continues its investments in Eastern Europe and Central Asia

© Didier Gentilhomme

En 2018, la Fondation a poursuivi ses investissements dans les régions d’Europe de l’Est et d’Asie Centrale avec l’octroi d’un total de sept prêts auprès de six partenaires pour un montant cumulé de 7,6 millions d’euros, soit 19% des nouveaux investissements réalisés au cours de l’année écoulée.

La Fondation a ainsi investi pour la première fois en Bosnie Herzégovine avec l’octroi d’un prêt d’un montant de 2 millions d’euros à l’institution de microfinance Mi-Bospo qui offre un accès au crédit et à des services non financiers aux particuliers, et en particulier aux femmes entrepreneurs. L’institution fournit également un financement responsable en appliquant les principes de protection des consommateurs, lesquels jouent un rôle important dans le développement de l’entrepreneuriat féminin. A ce jour, Mi-Bospo compte plus de 22 500 clients dont 64% de femmes. La Fondation a également accordé un premier prêt d’un montant de 1 million d’euros à Mikra, une institution de microfinance fondée par CRS (Catholic Relief Services) et qui propose aux populations actives les plus pauvres (et principalement aux femmes, soit 70,2% de ses 13 400 clients) un accès à des services financiers et d’accompagnement abordables et de qualité.

Au Kazakhstan, la Fondation a accordé un second prêt en monnaie locale équivalent à 608 000 euros à l’institution de microfinance Bereke, qu’elle finance depuis 2017. Bereke, qui compte 5 200 clients dont 76% de femmes, a pour mission de contribuer à l’amélioration du niveau de vie des citoyens grâce à un soutien économique fourni par le biais de prêts accordés aux petites et microentreprises ainsi qu’au moyen de prêts agricoles, à la consommation ou pour l’habitat.

La Fondation a également accordé un nouveau prêt, le troisième depuis 2016, à l’institution de microfinance OXUS Kirghizstan, d’un montant de 687 000 euros sur une période de trois ans. L’institution offre des financements individuels et des prêts de groupe, les près de 7 000 clients d’OXUS travaillant majoritairement dans les secteurs de l’agriculture et l’élevage.

Au Kosovo, la Fondation a également financé un nouveau partenaire, AFK (Agency for Microfinance in Kosovo), avec un prêt de 1,4 million d’euros sur une période de trois ans. AFK est une institution de microfinance qui vise à améliorer les conditions de vie dans le pays en offrant aux micro et petites entreprises un accès à des services financiers durables. L’institution compte 17 500 clients dont 78% se trouvent en zone rurale.

Finalement, au Tadjikistan, la Fondation a accordé deux prêts d’un montant total de 1,9 million d’euros à l’institution de microfinance Humo, partenaire depuis 2017. La Fondation a ainsi accordé au total trois prêts à cette institution dont l’activité principale est d’offrir des services financiers de qualité et abordables aux populations rurales, ainsi que de promouvoir le développement des petites et moyennes entreprises dans les régions pauvres du pays. A ce jour, Humo compte près de 50 000 clients à 81,5% en zone rurale et 44,4% de femmes.

In 2018, the Foundation consolidated its presence in West Africa with 8 new loans

© Didier Gentilhomme

Au cours de l’année écoulée, la Fondation Grameen Crédit Agricole a renforcé sa présence en Afrique de l’Ouest avec 8 nouveaux financements dont 3 auprès de nouveaux partenaires.

Ainsi au Mali, la Fondation a financé Kafo Jiginew, un réseau mutualiste de caisses d’épargne et de crédit qui propose des services financiers de proximité (épargne, crédit, micro assurance transfert de fonds, autres prestations) au plus grand nombre de personnes au Mali pour l’amélioration de leurs conditions de vie. A ce jour l’institution compte 48 000 clients actifs dont 92% de clients en zone rurale. La Fondation lui a accordé un prêt en monnaie locale équivalent à 3 millions d’euros sur une période de cinq ans.

Au Bénin, la Fondation a accordé un prêt en monnaie locale équivalent à 1,4 million d’euros à un nouveau partenaire, PEBCo Bethesda, dont la mission est d’améliorer les conditions de vie des populations en proposant des services financiers et non financiers de qualité. L’institution offre des prêts de groupe et individuels et compte environ 95 000 emprunteurs actifs dont 64% de femmes et 33% en zone rurale.

Au Togo, la Fondation a également financé un nouveau partenaire, Assilassimé, avec un prêt en FCFA équivalent à 500 000 euros. Assilassimé est un programme créé en 2012 par Entrepreneurs du Monde pour les personnes marginalisées. L’institution leur apporte des services financiers (microcrédit) et non financiers (formation, appui individualisé, référencement social). Elle compte aujourd’hui près de 30 000 clients dont environ 95% de femmes.

Au Burkina Faso, la Fondation a par ailleurs réalisé trois nouveaux investissements en 2018 auprès de partenaires existants, portant le montant total de ses engagements dans ce pays à plus de 4 millions d’euros, soit 13,8% de ses engagements en Afrique subsaharienne à fin décembre 2018. Ainsi, ACFIME a reçu un prêt en FCFA équivalent à 305 000 euros sur une période de trois ans. C’est une institution de microfinance qui contribue à combler le fossé non couvert par les grandes IMF qui interviennent sur l’ensemble du pays, les prêts accordés par ACFIME présentant un très fort potentiel d’impact social. Elle compte à ce jour 18 600 clients dont 90% de femmes. Pour sa part, PAMF-BF a reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 1 million d’euros sur une période de trois ans. L’institution qui compte environ 28 400 clients a pour principale activité la collecte de l’épargne et l’octroi de crédits sur le territoire Burkinabè, afin de concourir à une meilleure satisfaction des besoins financiers des populations à revenu modeste dans un cadre renforcé de protection de leurs membres ou usagers. Enfin, ACEP Burkina a reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 1,5 million d’euros sur une période de trois ans. Acep est une institution de microfinance spécialisée dans le financement des microentreprises et des toutes petites entreprises existantes dans les centres urbains et leurs proches banlieues. Les crédits octroyés sont destinés essentiellement au financement des besoins en fonds de roulement et d’investissement. A ce jour l’institution compte 11 000 emprunteurs actifs.

Pour finir, au Sénégal, la Fondation a accordé un prêt en monnaie locale équivalent à 762 000 euros à CAURIE Microfinance, une institution de microfinance socialement responsable et financièrement viable qui a pour mission de contribuer durablement à la promotion économique et sociale des microentrepreneurs pauvres, principalement les femmes. CAURIE compte à ce jour 71 000 clients dont 98% de femmes. La Fondation a également accordé un financement de 100 000 euros à SFA (Sénégalaise des Filières Alimentaires) sous forme de compte courant d’actionnaires. SFA est une entreprise sociale qui développe une chaîne de valeur inclusive à partir de la production et de la commercialisation de riz et dont la Fondation est actionnaire depuis 2013.

La Fondation investit pour la première fois au Ghana

En 2018, la Fondation Grameen Crédit Agricole a consolidé sa présence en Afrique subsaharienne en investissant notamment pour la première fois au Ghana où elle a financé trois partenaires qui représentent 8,1 % des nouveaux financements mis en place en 2018.

ID Ghana a ainsi reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 300 000 euros. C’est une Institution de Microfinance Sociale qui grâce à ses services de microcrédit, d’épargne et de formation, et à sa vision sociale très innovante, aide des milliers de familles à sortir durablement de la précarité. Elle a notamment développé une méthodologie de groupe sans caution solidaire et offre une subvention aux familles bénéficiaires pour souscrire au système national d’assurance santé. A ce jour l’institution compte plus de 10 000 emprunteurs dont 92% de femmes.

Advans Ghana pour sa part a bénéficié d’un prêt en monnaie locale équivalent à 2 millions d’euros. C’est une institution financière qui offre aux PME ghanéennes, aux microentrepreneurs et aux particuliers la possibilité de développer leur activité et d’améliorer leur niveau de vie grâce à des services financiers accessibles. A ce jour, l’institution compte près de 14 000 clients dont 62% de femmes.

Sinapi Aba Savings and Loans est une institution financière non bancaire qui propose divers produits de prêt et d’épargne. Sa mission est d’être une pépinière qui offre des opportunités de développement entrepreneurial et de génération de revenus aux personnes économiquement défavorisées qui peuvent ainsi améliorer leurs conditions de vie. A ce jour, l’institution qui a reçu un prêt en monnaie locale équivalent à 930 000 euros, compte plus de 145 000 emprunteurs actifs dont environ 80% de femmes et 90% en zone rurale.

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La Fondation investit dans ID Ghana suite à la SAM

Par MicroCapital

© Didier Gentilhomme

La majorité des 76 partenaires de la Fondation se trouvent en Afrique subsaharienne et la «SAM est le meilleur endroit pour rencontrer des partenaires existants et potentiels.» […] Il offre également une incroyable opportunité de réunir les partenaires de la Fondation.

Philippe Guichandut, Directeur développement de la finance inclusive à la Fondation Grameen Crédit Agricole, a été présent lors des trois SAM. La majorité des 76 partenaires de la fondation se trouve en Afrique subsaharienne et Philippe Guichandut a constaté que la « SAM est le meilleur endroit pour rencontrer nos partenaires actuels et potentiels ». Il ajoute: « Autour de la SAM, nous saisissons toujours l’occasion de réunir nos partenaires, ce qui est le meilleur moyen d’échanger des expériences entre nos partenaires et de leur donner l’occasion d’assister à des sessions de formation organisées par nous-mêmes ou par la SAM ».

Diriger et assister à des ateliers à la SAM a été essentiel pour l’équipe de Philippe Guichandut afin de « partager notre propre expérience et promouvoir des sujets qui nous intéressent, en particulier dans les domaines de l’agro-microassurance et du financement agricole.» Par exemple, lors de la SAM qui s’est tenue en Éthiopie en 2017, la Fondation a organisé une visite de terrain pour faire découvrir à 11 IMF l’initiative R4 Rural Resilience, un projet de microassurance agroalimentaire du Programme alimentaire mondial et d’Oxfam America. Les participants ont visité Africa Insurance, Nyala Insurance, la microbanque DECIS et deux ONG locales, ORDA et REST.

Philippe Guichandut a ajouté que « le salon des investisseurs de la SAM est également un excellent moyen de rencontrer de nouveaux partenaires potentiels et de mieux comprendre les différents types d’IMF susceptibles de travailler avec nous ». Par exemple, son équipe a rencontré des représentants d’ID Ghana pour: la première fois à la foire de la SAM. Cette relation a prospéré et la Fondation Grameen Credit Agricole finance aujourd’hui ID Ghana dans le cadre de la Facilité Africaine, un partenariat mise en place entre la Fondation et l’Agence française de développement.

ADA, une ONG basée à Luxembourg, co-organise la SAM tous les deux ans avec l’aide du Ministère Luxembourgeois de la coopération au développement et de l’action humanitaire. Les membres du comité directeur de la SAM sont: ADA, le ministère des Affaires étrangères et européennes du Luxembourg, le réseau des institutions africaines de microfinance, l’Association africaine de crédit agricole et rural et la Fédération des APSFD de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. Pour plus d’informations sur la SAM, cliquez ici.

La SAM 2019 fait partie d’une série de rencontres qui montre la valeur de la SAM (Semaine Africaine de la Microfinance), une conférence majeure dédiée à l’inclusion financière en Afrique. Les trois premiers SAM ont eu lieu à Arusha, en Tanzanie, en 2013; Dakar, Sénégal, en 2015; et Addis-Abeba, en Éthiopie, en 2017. Le prochain SAM aura lieu fin octobre 2019 à Ouagadougou, au Burkina Faso!

La SAM a pour objectif d’offrir une plate-forme unifiée pour traiter les problèmes de la microfinance en Afrique en réunissant des investisseurs, des IMF, des chercheurs, des banques, des réseaux, des innovateurs, des gouvernements et autres parties prenantes. Le SAM 2017 a accueilli 700 participants de 58 pays (principalement africains), y compris des représentants de 200 IMF. 25 exposants au salon de l’innovation; et 26 investisseurs, qui ont établi 170 contacts avec des IMF lors du salon des investisseurs. La Semaine comprenait également des sessions présentées par 60 orateurs et une offre de 20 formations.

La Fondation : 10 ans d’action pour l’inclusion financière et l’entrepreneuriat

© Philippe Lissac

2018 a marqué le 10e anniversaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Créée par le Crédit Agricole et le Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix, la Fondation vise à contribuer à la lutte contre la pauvreté par la promotion de l’entrepreneuriat à impact social et l’inclusion financière. Depuis sa création, plus de 200 millions d’euros de financements ont été accordés à plus de 100 partenaires (des institutions de microfinance qui accordent ensuite des microcrédits aux populations exclues du système bancaire traditionnel et des entreprises sociales qui interviennent en faveur des personnes à faibles revenus) œuvrant dans 38 pays.

Au 31 décembre 2018, la Fondation enregistre 81 millions d’euros d’engagements, dont 75,7 millions de financements à des institutions de microfinance et 4,5 millions d’investissements à des entreprises à impact social. Les pays d’Afrique subsaharienne représentent 37% de ces engagements. Au cœur de ses objectifs, la Fondation favorise l’entrepreneuriat au féminin et les économies rurales via les institutions soutenues : 75% des bénéficiaires de microcrédits sont des femmes et 79% vivent en zones rurales.

Des partenariats forts avec le groupe Crédit Agricole

En 2018, plusieurs projets ont été lancé en partenariat avec les entités et Caisses régionales du groupe Crédit Agricole. En partenariat avec CA Indosuez Wealth (Asset Management) et CACEIS Bank, Luxembourg Branch, la Fondation a lancé en 2018 le fonds de Finance Inclusive en milieu Rural (FIR), un véhicule d’investissement à impact social permettant aux entités du groupe Crédit Agricole d’investir en faveur de la microfinance. Le FIR, pour lequel la Fondation a un mandat de conseillère exclusif, accorde des financements à des institutions de microfinance en milieu rural. Avec les deux premières levées de fonds en septembre et décembre 2018, les participations de 15 Caisses Régionales de Crédit Agricole, Amundi et Crédit Agricole Assurances ont été confirmés pour un montant additionnel de près de 8 millions d’euros.

En collaboration avec les entités du groupe Crédit Agricole, la Fondation a mis en place un programme de volontariat de compétences appelé « Banquiers solidaires » permettant de proposer des missions d’assistance technique à des collaborateurs du Groupe pour le compte des partenaires de la Fondation. Trois missions ont été réalisées au Burkina Faso, au Sénégal et au Cambodge en 2018. Trois nouvelles missions sont en préparation pour être lancées au cours du premier semestre 2019 au Maroc, au Kazakhstan et en Haïti.

2018 fut également l’année de préparation du plan stratégique de la Fondation 2019-2023. Renforcer l’offre aux institutions de microfinance, favoriser le développement des économies rurales et développer des partenariats avec le groupe Crédit Agricole seront au cœur des actions de la Fondation des prochaines années.

The Foundation works for inclusive finance in Africa

Par Mathilde Thonon et Flora Helard, In-Venture

© In venture

Au Bénin, plus de la moitié de la population réside en zone rurale, éloignée des villes où sont concentrés la plupart des services bancaires traditionnels. Pour pallier à l’exclusion financière, des institutions de microfinance comme RENACA et ACFB ont vu le jour à travers le pays.

Pour de nombreux béninois il est à la fois difficile d’épargner mais aussi de contracter un prêt. Faute de revenus et de garanties suffisants, les ruraux mais aussi les femmes ou les jeunes actifs se retrouvent souvent privés de moyens de financement qui pourraient pourtant les aider au démarrage d’une activité et contribuer à l’économie du Bénin. Pour pallier à l’exclusion de ces populations, des institutions de microfinance comme RENACA ou ACFB ont vu le jour à travers le pays.

La Fondation Grameen Crédit Agricole, acteur engagé pour la finance inclusive en milieu rural, appuie RENACA et ACFB dans leur mission de promotion de l’inclusion financière et de l’entrepreneuriat au Bénin. A travers son soutien financier et technique, la Fondation aide « à redonner espoir aux communautés et à sortir les populations d’une situation de vulnérabilité », explique Dieudonné Gnanvo, directeur de RENACA. En offrant des produits d’épargne, de crédit ou d’assurance adaptés aux populations défavorisées, les institutions de microfinance présentent une alternative aux banques traditionnelles et promeuvent une finance plus inclusive et durable.

RENACA et ACFB, des partenaires engagés sur le terrain

Né en 2008, Le Réseau national des caisses villageoises et de crédit autogéré (RENACA) est l’une des institutions de microfinance les plus actives du Bénin. Depuis 2012, la Fondation soutient ce réseau mutualiste, qui compte près de 145 000 clients sociétaires dont 60% de femmes. Présent dans 6 des 12 régions du pays, RENACA offre à ses clients des crédits individuels, de groupes et des services non financiers comme des formations à la gestion des finances personnelles et professionnelles. La performance sociale de RENACA est un indicateur de réussite au même titre que ses performances financières. L’institution accorde beaucoup d’importance à sa relation client et opère un suivi régulier auprès de ses contractants pour s’assurer de leur sortie progressive et durable de la précarité économique.

L’Association des caisses de financement à la base (ACFB) est issue d’une ONG de recherche et d’action pour la promotion de l’agriculture de développement qui, à l’origine, subventionnait les femmes pour les aider au démarrage d’une activité économique. Afin de pérenniser son impact, l’ONG a préféré la solution de la microfinance à celle des subventions et a laissé place à l’ACFB en 2004, aujourd’hui présente dans 44 des 117 communes du pays. Depuis 2016, la Fondation soutient l’ACFB dans ses missions de promotion de l’entreprenariat féminin et de l’inclusion économique des territoires.

Sur le modèle de la Grameen Bank du Prix Nobel de la Paix, Muhammad Yunus, ACFB se spécialise dans le crédit de groupe. Ce dernier permet aux personnes sans garanties individuelles d’emprunter puisqu’en échange le groupe doit s’engager à rembourser si l’un des membres n’est pas en capacité de le faire. Le mécanisme tire donc son efficacité des liens de confiance et de solidarité qui existent entre les membres et qui encouragent le remboursement : ACFB affiche aujourd’hui un taux de remboursement avoisinant les 100%.

Promouvoir la finance inclusive en Afrique : une priorité

Les relations de confiance et de proximité avec les clients, encouragées par la mise en place de nombreux guichets à travers le territoire sont aussi à l’origine de la réussite d’ACFB et de RENACA qui, à eux deux, ont aidé plusieurs centaines de milliers de béninois à s’assurer un avenir meilleur. Avec l’appui de la Fondation Grameen Crédit Agricole, les deux institutions de microfinance ont permis le développement de nombreuses activités économiques durables dans des secteurs tels que l’agriculture, l’accès à l’eau, les énergies renouvelables, l’artisanat ou encore l’éducation en milieu rural.

La Fondation œuvre au développement de la finance inclusive au-delà des frontières béninoises. Aujourd’hui, elle concentre 35% de ses engagements en Afrique subsaharienne et est présente dans une douzaine des pays africains. L’Afrique continuera d’être une priorité pour la Fondation qui concentrera d’ici 2022 45% de ses engagements dans le continent.

Missions Banquier solidaires à pourvoir au Kazakhstan et en Haïti

© Didier Gentilhomme

Banquier solidaires est un nouveau type de mission de volontariat à l’étranger proposé aux collaborateurs pour le compte d’institutions de microfinance ou d’entreprises de type “social business”, partenaires de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Deux missions sont à pourvoir : une sur la thématique « Prêts agricoles » au Kazakhstan et une mission « Business model » en Haïti.

Les missions à pourvoir

La première mission à réaliser en 2019 sera en faveur de KMF au Kazakhstan. KMF est la principale institution de microfinance au Kazakhstan avec plus de 220 000 emprunteurs actifs et un portefeuille de plus de 250 millions d’euros. L’institution souhaite développer son offre de produits et services en diversifiant son portefeuille de prêts agricoles.

Le/la Banquier solidaire aura pour mission de proposer un modèle de diversification du portefeuille actuel de prêts agricoles de KMF via l’introduction d’un nouveau produit. Il/elle fournira également des outils de réduction des risques spécifiques aux prêts agricoles. La mission est prévue pour le premier trimestre 2019.

La deuxième mission visera à accompagner Palmis Enèji, entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire en Haïti. Créée en 2013, en tant que programme de l’ONG française Entrepreneurs du Monde, elle a pour mission de proposer des solutions efficaces, propres et économiques de cuissons et d’éclairages aux ménages haïtiens. Elle a développé un réseau de distribution constitué de 150 revendeurs actifs, disséminés dans 5 régions du pays qui vendent des lampes et kits solaires, réchauds à charbon améliorés et réchauds à gaz.

La/le Banquier solidaire aura pour mission d’accompagner l’entreprise dans la définition d’un business plan à 5 ans se basant sur sa position actuelle, son marché et les opportunités. Il/elle fera également des recommandations pour la levée de fonds afin de soutenir la croissance présentée dans le business plan. La date de la mission sera à déterminer en fonction des disponibilités de la personne sélectionnée.

Comment y postuler ?

Plusieurs missions sont à venir sur CA Solidaires. Pour les découvrir :

  • Allez sur le site CA Solidaires “Trouver sa mission”
  • Rentrez dans la barre de recherche : “Fondation Grameen”. Toutes les offres de Congés Solidaires apparaîtront !
  • Cliquez sur l’offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.
  • Plus d’information : carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr

Coup de projecteur sur la semaine de la Fondation

200 millions d’euros de financements accordés, 102 partenaires soutenus, 38 pays et plus de 350 participants lors de la Semaine du 10e anniversaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Un grand merci d’avoir célébré avec nous ses 10 ans d’action pour la finance inclusive et l’entrepreneuriat social. Nous avons partagé des moments inoubliables qui marquent le début d’une nouvelle étape. De nouveaux défis seront à affronter mais la Fondation continuera à s’adapter pour y faire face, à innover en renforçant ses expertises, élargissant ses champs d’intervention et travaillant en partenariat.

Les 10 ans de la Fondation signent un magnifique projet porté collectivement, mais la lutte contre la pauvreté continue. Cette nouvelle page de l’histoire de la Fondation, plus ambitieuse, plus engagée, plus partenariale ne fait que commencer et nous sommes heureux de l’écrire à vos côtés.

Revivez les moments forts de la Semaine de la Fondation :

La Fondation et l’entrepreneuriat à impact social : ici
La Soirée des 10 ans de la Fondation Grameen Crédit Agricole : ici
Investir en Afrique : mythe ou réalité : ici

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Créée en 2008, sous l’impulsion conjointe des dirigeants de Crédit Agricole S.A. et du Professeur Yunus, Prix Nobel de la Paix 2006 et fondateur de la Grameen Bank, la Fondation Grameen Crédit Agricole SA est un opérateur multi-métiers qui contribue à la lutte contre la pauvreté par l’inclusion financière et l’entrepreneuriat à impact social. Investisseur, prêteur, coordinateur d’assistance technique et conseiller de Fonds, la Fondation soutient des institutions de microfinance et entreprises sociales dans près de 40 pays.