PPSE

671 000

Chiffre d’affaires

36

Nombre d'artistes bénéficiaires

41

Nombre d'employés

28 000

Nombre de spectateurs

[Interview] CA Val de France supports a Solidarity Bankers mission in Cambodia

Interview de Laurence Lebrun-Renoult, Directrice générale, CA Val de France

©Philippe Lissac

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A., Banquiers solidaires est un programme de volontariat de compétences qui propose aux collaborateurs du Groupe de missions d’assistance technique auprès d’organisations soutenues par la Fondation. En 2019, la Caisse régionale Val de France a soutenu une mission Banquiers solidaires au Cambodge. Pendant 10 jours en septembre, Dominique Rombczyk, Analyste risques de la Caisse régionale est parti au Cambodge réaliser une mission « gestion financière » en faveur du Cirque Phare (PPSE), entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire.

– Quelle a été la motivation de votre Caisse en participant au programme Banquiers solidaires ?

Quand l'un de nos collaborateurs a pris l'initiative de postuler à une mission Banquiers solidaires, notre Caisse a bien sûr soutenu sa demande et accordé une semaine en mécénat de compétences. Dominique Rombczyk a ainsi pu mettre ses compétences au service de la gestion financière du Cirque Phare (PPSE). PPSE est une entreprises sociale cambodgienne qui favorise l'insertion sociale et l'autonomisation des jeunes par les arts et la culture. C'est pour nous une fierté car la démarche s'inscrit pleinement dans nos valeurs d'accompagnement.

– Quels retours d'expérience en tirez-vous ?

Banquiers solidaires fait partie de ces programmes qui nous rendent plus sensibles aux conséquences sociales de nos activités de Banque. Il fait progresser dans les faits comme les esprits une vision durable de la finance. Au sein de notre Caisse régionale, l'initiative portée par notre collaborateur a permis de partager et de diffuser au sein des équipes les qualités humaines d'ouverture et d'engagement que nous promouvons. En plus de la communication au niveau du Groupe, son expérience a, par exemple, fait la une des communications internes. Pour les banquières et banquiers que nous sommes, savoir mobiliser ses compétences au service d'autrui, s'ouvrir et s'adapter dans un contexte et à des problématiques différents sont des aptitudes, des « soft skills », qui doivent habiter notre métier.

– Quelles autres actions mène votre Caisse régionale en matière d'inclusion sociale ?

En tant que Caisse régionale, le sujet de la cohésion sociale des territoires est une priorité stratégique. La Fondation CA Val de France mène des initiatives en faveur d'associations locales ou régionales œuvrant à l'inclusion des jeunes d'une part, et au soutien intergénérationnel d'autre part. Auprès d'elles, nous opérons en mécénat de compétences, sur une base de volontariat, sur le même modèle que les missions Banquiers solidaires. Par exemple, nous lançons un projet pour la formation des jeunes pour lequel tous les savoir-faire de nos collaborateurs sont bienvenus pour des missions de soutien : aide à la gestion financière, animation, conseil, etc. Nous agissons aussi avec des jeunes en soutien aux personnes isolées, souvent âgées, ce qui nourrit le dialogue entre générations. L'ensemble s'inscrit dans une démarche plus large qui vise à favoriser l'autonomie socio-économique des populations.

Source : Rapport intégré 2019, Fondation Grameen Crédit Agricole. A télécharger ici

Travel diary of a solidarity banker in Cambodia

Par Dominique Rombczyk, CA Val de France

©Philippe Lissac/GODONG

Lancé par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole S.A. en juin 2018, Banquiers Solidaires est un programme de volontariat de compétences ouvert à tous les collaborateurs du groupe Crédit Agricole en faveur d’institutions de microfinance ou d'entreprises à impact soutenues par la Fondation. Découvrez la tribune de Dominique Rombczyk, Banquier solidaire de CA Val de France, qui est parti en 2019 au Cambodge accompagner Phare Performing Social Enterprise (PPSE), entreprise sociale dont la Fondation est actionnaire.

Quand j’ai découvert le programme Banquiers Solidaires, je me souviens avoir recherché le maximum d’informations sur la Fondation Grameen Crédit Agricole, sur le professeur Yunus, la finance inclusive, l’entreprenariat social ... Des notions connues, des valeurs partagées, mais qui paraissent faire partie d’un autre univers. L’opportunité offerte par le Crédit Agricole et la Fondation de pouvoir prendre part à cet univers était trop enthousiasmante pour être ignorée.

J’ai donc décidé de postuler et j’ai été retenu pour réaliser la mission Banquiers Solidaires auprès du Cirque Phare (PPSE), une entreprise sociale qui vise à promouvoir l’insertion sociale et l’autonomisation des jeunes cambodgiens à travers l’art. Les objectifs de la mission étaient d’identifier les rôles de l’équipe financière et managériale, de former et élaborer un plan de formation sur des notions de management et de stratégie financière, et de proposer des outils de suivi et de gestion financière.

La phase de préparation a été essentielle. Après des premiers échanges avec l’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole, s’en est suivi une lecture de documents de présentation de PPSE, de données financières et d’informations globales pour mieux appréhender la mission. Dans les semaines qui ont précédé le départ, plusieurs contacts ont eu lieu avec la Fondation et l’entreprise pour finir de planifier la mission. Les échanges téléphoniques m’ont permis de voir l’état d’esprit enthousiaste de toutes les parties prenantes.

Une mission terrain passionnante

Le 7 Septembre 2019 départ pour le Cambodge, en compagnie d’Hélène Keraudren-Baubé, Directrice administrative et financière de la Fondation, pour 15 jours de mission terrain. C’est le Directeur général de la structure lui-même qui, dès l’aéroport, est venu nous retrouver avec sa famille, instaurant ainsi un climat très familial qui ne nous a pas quittés de tout le séjour.

Durant les quatre premiers jours de la mission nous avons eu plusieurs rencontres avec le DG et les responsables de départements pour analyser le fonctionnement et l’organisation de PPSE afin de réfléchir ensemble à des pistes pour optimiser la structure. La présence de Mme Keraudren-Baubé les premiers jours de mission a été une vraie valeur ajoutée pour proposer une planification de stratégie pertinente pour PPSE.

Nous avons par ailleurs eu la chance d’assister au spectacle proposé par le Cirque Phare. Un spectacle mêlant théâtre, musique folklorique et histoires cambodgiennes. La prestation incroyable des jeunes artistes, issus de milieux sociaux et économiques difficiles, a été un des moments forts de ma mission.

La seconde partie de la mission était principalement basée sur la formation des équipes du pôle financier. Des formations en comptabilité, analyse et stratégie financière, ont permis de consolider, au sein de l’équipe financière de PPSE, certaines notions, mais également de détecter les besoins en termes de formation, et ainsi de pouvoir rédiger un plan de formation que la structure pourra mettre en place par la suite.

De retour en France

Après le retour de mission, de nombreux chantiers étaient en cours. Le plan de formation, le chantier de planification stratégique, la rédaction d’un support pour la communication financière auprès du Conseil d’Administration de PPSE, la mise en place d’un outil de monitoring financier... Plusieurs semaines après le retour, j’ai envoyé mon rapport final à PPSE. Les échanges dans l’intervalle ont été positifs, et des éléments établis lors de la mission sont déjà utilisés et mis en place.

Je reviens en France avec la joie d’avoir pu partager le quotidien de tant de personnes passionnées, enthousiastes et brillantes au sein de la Fondation Grameen Crédit Agricole et de PPSE. Cette mission m’a permis de vivre de l’intérieur le fonctionnement d’une entreprise sociale et la belle dynamique qui anime ces structures. L’idée de vivre cela au quotidien est extrêmement tentante.

Un sentiment de fierté existe également : celui de faire partie d’un Groupe qui agit concrètement, sur le terrain, avec engagement, pour défendre des valeurs sociales.

Accessoirement, mais cela mérite d’être mentionné, la visite du temple Angkor Vat, lieu emblématique du Cambodge (qui apparait sur son drapeau), ne peut que marquer profondément tous les visiteurs qui s’y rendent.

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Mes remerciements à l’équipe de la Fondation Grameen Crédit Agricole pour leur accompagnement tout au long de la mission : Carolina Herrera, Céline Hyon-Naudin, Cécile Pochet, et en particulier Hélène Keraudren-Baubé que je conseille pour toute mission ! ; à Dara Huot et l’équipe de PPSE pour leur accueil chaleureux ; à Laurence Renoult, Tony Robert, Corinne Aubert, Annelise Lequeux, Sylvie Met-Poilong  et Anne-Cecile Inglebert de CA Val de France pour leur soutien et à Aurélie Cacciotti de Crédit Agricole SA pour les aspects contractuels et logistiques. Ainsi que à tous ceux non cités !

In the first quarter, the Foundation made three new investments in Asia

© Didier Gentilhomme

Au cours du premier semestre 2019, la Fondation Grameen Crédit Agricole a réalisé trois nouveaux investissements en Asie, dont une garantie en Inde en partenariat avec CA-CIB Inde.

Au Cambodge, Phare Performing Social Enterprise (PPSE) s’est vue accorder un prêt d’un montant équivalent à 332 000 euros. Ce partenaire, dont la Fondation détient 15,5% du capital depuis 2013, est une entreprise sociale qui crée, produit et diffuse des spectacles vivants et qui emploi des jeunes artistes issus de milieux défavorisés.

Au Myanmar, la Fondation a également accordé un nouveau prêt de 1,8 millions d'euros à Vision Fund Myanmar, une institution de microfinance qui prête de petites sommes d'argent à des personnes qui n'ont pas d'antécédents de crédit mesurables, des actifs pour sécuriser les prêts ou l'accès aux sources de financement classiques. A ce jour l'institution compte 183 000 clients actifs dont plus de 85% de femmes et près de 52% de clients ruraux.

Enfin en Inde, la Fondation, en partenariat avec Crédit Agricole CIB Inde, a mis en place une garantie d'un montant en monnaie locale équivalent à 5,5 millions d'euros pour le compte de Fusion Microfinance Private Ltd. Fondée en 1994 dans le nord de l’Inde, l'institution offre des produits et services financiers à des personnes à faibles revenues. A ce jour, elle compte 1,4 millions de clients, exclusivement des femmes, situées à 90% en zone rurale.

Pour en savoir plus sur les partenaires de la Fondation, cliquez ici.

Solidarity Banker missions to be filled in Kenya and Cambodia

©Philippe Lissac

Deux missions Banquier solidaire sont à pourvoir au Kenya et au Cambodge : une mission Contrôle de gestion pour soutenir l’institution de microfinance Musoni au Kenya et une mission gestion financière pour appuyer le Cirque Phare (PPSE), entreprise sociale cambodgienne.

Banquier solidaire est un dispositif de volontariat de compétences lancé en 2018 par la Fondation Grameen Crédit Agricole et Crédit Agricole SA ouvert à tous les collaborateurs du Groupe Crédit Agricole pour le compte d'institutions de microfinance ou d'entreprises à impact social, partenaires de la Fondation.

Les missions à pourvoir

Une mission « Contrôle de gestion » est prévue pour le troisième trimestre de 2019 pour soutenir Musoni au Kenya. Musoni est une institution de microfinance qui fournit des services financiers par le biais de paiements mobiles aux personnes exclues du système bancaire classique. Pour renforcer la gestion de la performance, Musoni souhaite mettre en place une méthodologie de tableau de bord équilibré. Le/a Banquier solidaire aura pour mission de structurer un tableau de bord prospectif avec des indicateurs de rendement clés et de faire de recommandations sur sa mise en œuvre.

Une mission « Gestion financière » est prévue pour septembre 2019 pour soutenir le Cirque Phare (PPSE) au Cambodge. PPSE offre des opportunités d’emploi pour les artistes cambodgiens et fait vivre le secteur des arts dans le pays. PPSE est maintenant entré dans une phase de croissance et nécessite renforcer certains aspects de sa gestion, notamment sur les plans stratégique, financier et des ressources humaines. La/le Banquier solidaire aura pour mission de proposer des outils de suivi et de faire des recommandations sur la structure organisationnelle.

Comment y postuler ?

Plusieurs missions sont à venir sur CA Solidaires. Pour les découvrir :

1. Allez sur le site CA Solidaires "Trouver sa mission"
2. Rentrez dans la barre de recherche : "Fondation Grameen". Toutes les offres de Congés Solidaires apparaîtront !
3. Cliquez sur l'offre de votre choix, vous y trouverez toutes les informations nécessaires à votre candidature.

Plus d’information : carolina.herrera@credit-agricole-sa.fr

Pour en savoir plus sur les missions à pourvoir, cliquez ici.

[INTERVIEW] La vie doit continuer, il ne faut pas perdre l’espoir

©Philippe Lissac/GODONG

Le CambodgeMag a interviewé Dara Huot, Directeur de Phare « Performing Social Enterprise », partenaire de la Fondation Grameen Crédit Agricole. Il fait part de ses inquiétudes et espoirs concernant l'entreprise sociale du cirque Phare.

Depuis le 17 mars, les représentations du cirque Phare, l’une des principales attractions de Siem Reap, mais aussi de Battambang, ont été suspendues…

Oui, il s’agissait pour nous d’appliquer une décision gouvernementale prise à l’encontre des salles de spectacles. Avant cela, nous avions mis en œuvre toutes les mesures nécessaires pour désinfecter les locaux entre chaque performance et respecter les distances entre les spectateurs. La température était contrôlée pour chaque personne entrant dans le chapiteau, et des distributeurs de solution hydroalcoolique étaient disposés un peu partout. Mais de toute façon, le nombre de spectateurs se réduisait peu à peu. Le décret gouvernemental n’a fait que précipiter une fermeture qui aurait été inéluctable.

Comment le personnel a-t-il réagi à cette fermeture ?

Phare est une très grosse entreprise sociale, divisée entre Siem Reap et Battambang. Ici, nous avons 40 artistes et 70 employés. L’école de Battambang, qui propose des formations au cirque, mais aussi à l’animation graphique, à la danse, la peinture ou encore au théâtre, compte 110 professeurs pour 1 200 élèves. Lorsque la fermeture a été décidée, nous en avons profité pour reprendre notre liste de « choses à faire », vous savez, tous ces petits trucs qui s’accumulent au fil du temps et que nous réservons généralement pour la saison creuse.

Nous avons tout nettoyé, refait les peintures, effectué tous les travaux de maintenance… Et puis, lorsque nous avons fini tout ça, chacun est rentré chez soi. La grande majorité du personnel vient de Battambang, beaucoup ont donc rejoint leur famille là-bas. Tous les artistes continuent à s’entraîner d’arrache-pied, pour la reprise des spectacles, mais aussi pour les prochaines tournées. Certaines ont été annulées, mais nous espérons pouvoir effectuer celle prévue en France pour cet hiver.

Les salaires continuent-ils d’être versés ?

L’intégralité des salaires a été versée durant tout le mois de mars. À partir d’avril, ces derniers ont diminués de 50 %, et il en sera ainsi pour les mois suivants. Il est impensable de laisser nos employés sans aucun revenu, et nous n’hésitons pas à puiser dans notre trésorerie pour cela. Mais combien de temps pourra-t-on encore continuer ainsi ? Au bout de 3 ou 4 mois, les caisses seront vides… D’autant plus qu’il nous faut continuer à payer tous nos loyers.

Vos employés bénéficient-ils d’un soutien de la part des institutions ?

Non, ce n’est pas comme en France, où des indemnités sont accordées aux personnes qui se retrouvent sans emploi. Rien n’est prévu pour eux ici, et la situation est d’autant plus dure que nombre d’employés ont contracté des dettes auprès des banques et des organismes de microfinance. Les intérêts qu’ils doivent rembourser chaque mois sont très élevés, et je ne vois pas comment ils vont pouvoir s’en sortir. Le seul espoir serait un assouplissement, de la part de ces organismes, des modalités de remboursement. En réduisant peut-être les taux d’intérêt, en espaçant les échéances ou, pourquoi pas, en les suspendant le temps que les choses reviennent à la normale. Un moratoire sur les loyers pourrait aussi permettre à de nombreux Cambodgiens de voir passer la crise. Dans l’état actuel des choses, rembourser un crédit, payer un loyer et subvenir aux besoins de sa famille lorsque l’on a un salaire réduit ou, pire, lorsque l’on se retrouve au chômage va poser de grands problèmes à toute une partie de la population.

En quoi cette crise va-t-elle changer Siem Reap ?

Depuis l’ouverture de la ville au tourisme de masse, c’est-à-dire une vingtaine d’années, le nombre de visiteurs n’a fait que croître de manière exponentielle. Les infrastructures, elles, n’ont pas forcément suivi. L’environnement a beaucoup souffert de la hausse de fréquentation, les déchets ne sont pas toujours bien gérés, l’accès à l’eau et sa qualité posent encore problème dans certains quartiers. Les besoins en électricité ont augmenté, mais les coupures restent nombreuses. Pourquoi ne pas profiter de cette « pause » involontaire pour se renouveler, se remettre en question et, ainsi, embellir la cité ? Il faut rester positif, essayer de voir ce que nous pourrons tirer de cette épreuve. La vie doit se poursuivre, il ne faut pas perdre espoir, et continuer à être positif malgré les circonstances. Nous devons plus que jamais prendre soin de nous et de nos proches, et rester forts. C’est important pour soi, mais aussi pour celles et ceux qui nous entourent. Tout le monde espère que cette pandémie durera le moins longtemps possible. 2019 aura été une année difficile, et 2020 sera encore bien pire. Mais nous nous en sortirons, et reviendrons, je le souhaite, endurcis par cette épreuve. Même s’il sera, bien entendu, très difficile de remonter la pente.